R ZOELLICK : DE LA CONDUITE DES AFFAIRES EN DES TEMPS DIFFICILES :

SUR LE SITE DE LA BANQUE MONDIALE L'INTERVENTION DE R ZOELLICK : DE LA CONDUITE DES AFFAIRES EN DES TEMPS DIFFICILES :




Dans son intervention R Zoellick commence par constater que : "Les prix des denrées alimentaires se sont envolés parallèlement à l'effondrement des marchés des capitaux. Ceux des aliments de base ont augmenté de 80 % depuis 2005. Le mois dernier, le prix réel du riz a atteint son niveau le plus élevé depuis 19 ans ; le prix réel du blé, qui depuis 28 ans n'était jamais monté si haut, représente presque le double du prix moyen observé au cours des 25 dernières années."


Une augmentation que subissent principalement les pauvres :
"Si cette situation peut réjouir certains producteurs agricoles, elle est accablante pour les plus vulnérables d'entre nous — les enfants qui, dès l’âge de quatre ou cinq ans, peuvent être forcés de quitter la sécurité de leurs communautés rurales pour aller se battre pour de la nourriture dans des villes surpeuplées ; des révoltes de la faim qui menacent de déchirer le tissu social ; des mères privées des éléments nutritifs nécessaires pour avoir des enfants en bonne santé. Selon les estimations du Groupe de la Banque mondiale, 33 pays du monde entier sont en proie à des troubles sociaux par suite de la flambée des prix des aliments et de l'énergie. Dans ces pays, où l'alimentation représente entre la moitié et les trois-quarts de la consommation, il n'y a pas de marge de survie."

les explications sont principalement à rechercher dans :

"Face aux réalités de la croissance démographique, de la transformation des régimes alimentaires, des prix de l'énergie et des biocombustibles, et des changements climatiques, il nous faut compter être confrontés, pendant des années, à des prix des produits alimentaires élevés — et volatiles."

Or la répercussion sur les populations les plus fragiles de cette augmentation des prix est :

"la malnutrition a le plus grand effet de « multiplicateur » : elle est le plus important facteur de risque pour les enfants de moins de cinq ans et la cause fondamentale d'un nombre de décès estimé à 3,5 millions chaque année dans cette classe d’âge. Plus de 20 % des décès maternels sont aussi imputables à la malnutrition. Celle-ci affaiblit la réponse immunitaire et la résistance aux maladies. Des études menées au Guatemala ont montré que les garçons à qui des compléments nutritionnels avaient été administrés durant les deux premières années de leur vie avaient, à l'âge adulte, des salaires plus élevés d’en moyenne 46 % que les autres. Lorsque les familles appauvries doivent se priver, ce sont les petites filles qui sont les premières victimes. La faim et la malnutrition sont une cause, et non pas seulement une conséquence, de la pauvreté."

R Zoellick veut promouvoir :

(..) Une politique alimentaire mondiale nouvelle contribuera à promouvoir un développement solidaire et durable. Les pays pauvres, les pays à revenu intermédiaire et les pays développés seront tous gagnants. Les augmentations de revenus tirés de l'agriculture ont une capacité de réduction de la pauvreté trois fois plus élevée que celle des revenus provenant d'autres secteurs et 75 % des populations pauvres du monde entier vivent dans des zones rurales où ils pratiquent, pour la plupart, une activité agricole. Presque toutes les femmes rurales actives des pays en développement travaillent dans le secteur agricole. Si on les y aide, les femmes peuvent saisir les opportunités d'une demande alimentaire mondialisée."

Mais pour y arriver loa banque mondiale par la voix de son président préconise :

"Un accord commercial mondial, maintenant ou jamais


C'est maintenant que les pauvres ont besoin de pouvoir acheter des aliments moins chers. Or le système du commerce agricole mondial reste enlisé dans le passé. Le moment est réellement venu d'éliminer les subventions agricoles et les distorsions qu'elles engendrent et d'ouvrir les marchés aux importations alimentaires. Peut-on imaginer des circonstances plus pressantes ?

Un système de commerce agricole mondial plus équitable et plus ouvert offrira davantage d'opportunités aux agriculteurs africains et à ceux d'autres pays en développement de développer leur production, et leur donnera la confiance nécessaire à cette fin."

On peut légitimement éprouver des doutes sur la volonté des pays du nord , en particulier la France et les USA de cesser de subventionner leur agriculture . Quand au constat sur le syndrome hollandais les mesures préconisées pour y remédier paraissent -elles aussi plutôt relever du voeu pieux :


"La cherté actuelle de l'énergie et le cours élevé des minerais, qui pour certains sont un fardeau, offre de vastes opportunités à d'autres intervenants dans le monde en développement. Plusieurs pays ont mis leurs ressources naturelles au service de leur développement mais pour d'autres, ce trésor devient une malédiction. Les pays développés tout autant que les pays en développement connaissent les risques associés à ces secteurs : des économies « à deux vitesses » qui excluent la plupart des citoyens des richesses ; la corruption au niveau de l'octroi des concessions et des accords de complaisance ; les rentrées de fonds volatiles qui tentent les responsables et compromettent la viabilité des budgets et la durabilité de la croissance ; le syndrome hollandais des taux de change dont l'évolution est dictée par les exportations de ressources, et qui nuisent à des emplois et à des échanges plus diversifiés ; des « rentes » de ressources qui attisent les conflits de factions en quête de trésor ; l'énormité des coûts environnementaux ; voire même l’effritement du sens de l’État quant quelque rare privilégiés semblent profiter de la vente de « patrimoine national ».


pour lire l'intégralité de l'intervention :De la conduite des affaires économiques en des temps difficiles"

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