QUELLES SOLIDARITÉS EUROPÉENNES FAUT-IL RENFORCER FACE AUX DÉFIS DE LA MONDIALISATION ?

Sur le site du conseil économique et social :

QUELLES SOLIDARITÉS EUROPÉENNES FAUT-IL RENFORCER FACE AUX DÉFIS DE LA MONDIALISATION ?

Avis du Conseil économique et social présenté par Mme Anne Cuillé, rapporteur au nom de la section des relations extérieures

L'introduction :

"Il y a cent ans, les grandes puissances européennes qui allaient s’affronter durant la Première Guerre mondiale attendaient, en entretenant le nationalisme le plus exacerbé, d’en « découdre » violemment.
Il y a cinquante ans, les pays du Sud de l’Europe - Portugal, Grèce, Espagne - supportaient des régimes autoritaires et un niveau de vie médiocre. À l’autre bout de l’Europe, l’Irlande restait un pays de grande pauvreté qui voyait sa population continuer d’émigrer.
Les pays de l’Est, derrière des « rideaux » ou des murs, connaissaient à plusieurs reprises des soubresauts violents, mais étaient ramenés brutalement à l’ordre.
Ces événements, nous les avons, pour certains d’entre nous, connus ou entendu décrire par nos parents. C’est dire la rapidité d’une évolution dont nous voyons les résultats concrets.
Avec une audace et un courage hors du commun, des hommes et des femmes décidèrent de dépasser le cadre des nations dont les affrontements avaient entraîné un cataclysme humain, pour garantir la paix par l’équilibre des puissances et leur coopération.
En mettant leur ténacité, leurs convictions affermies au service de ces idées neuves, en fédérant toutes les énergies, ils créaient un ensemble exemplaire de liberté et de bien-être sans précédent sur le vieux continent.
En comprenant, selon le mot de Jean Monnet, que la France était trop petite pour être grande, mais pouvait l’être avec ses voisins européens, et en en convainquant l’Allemagne au premier chef, ils donnaient par la solidarité une réponse appropriée au besoin d’Europe.
L’Europe s’est construite progressivement en alternant approfondissement et élargissement. Adopté en 2004, le projet de « Constitution pour l’Europe » devait lui donner un cadre renouvelé. Par leurs votes négatifs, deux pays fondateurs, la France et la Pays-Bas, révélaient les doutes profonds suscités par cette politique européenne.
L’adoption du traité de Lisbonne, même si celui-ci demeure complexe et renvoie à des dates ultérieures le règlement de certaines questions, va permettre de tourner la page et faire renaître l’espoir. L’accord comporte en effet un ensemble de dispositions qui, en théorie, offrent des nouvelles marges de manoeuvre si elles sont réellement mises en oeuvre. Reste que sans une forte volonté politique conjuguée à une toute aussi forte adhésion des sociétés civiles européennes et des opinions publiques, ce nouveau cadre institutionnel risque de demeurer plus virtuel qu’effectif. Il y a donc urgence à conférer un élan renouvelé à l’Union européenne. Il y a d’autant plus urgence que des pays connaissant jusqu’alors le dénuement et la pauvreté participent désormais aux échanges et aspirent - comment leur reprocher ? - à se rapprocher de notre niveau de vie. Il est primordial de ne pas considérer le reste du monde comme une menace, mais d’aborder la mondialisation comme un défi que nous devons, Européens, tous ensemble relever. Des solidarités existent d’ores et déjà mais il faut les renforcer. D’autres solidarités sont à construire. C’est la tâche que nous devons nous assigner.

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