Thème croissance et développement durable

THEME N° 3– CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT DURABLE

INTRODUCTION :

un dossier accessible sur le site de la banque mondiale : http://www.worldbank.org/depweb/french/sd.html
pour les plus motivés( attention en anglais) :
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20061031/829263_stern.pdf






Le rapport 2006 du PNUD consacré aux problème de l'eau (attention en anglais) : http://hdr.undp.org/hdr2006/pdfs/report/HDR06-complete.pdf



Ou un apperçu en français : http://hdr.undp.org/hdr2006/press/releases/french/RP1-HDR06_PR1FR.doc

I – DOSSIER DOCUMENTAIRE

DOCUMENT 1 :
A :






et : http://www.grida.no/climate/ipcc_tar/vol4/french/pdf/spm.pdf
B: cf documents distribués en cours
Source : Le cédérom , Alter éco , 9° édition


Document 2 :

SOURCE : G.Duval , Energie : droit dans le mur , Alternatives économiques , n°215 , juin 2003

DOCUMENT 3 :
C'est une erreur de lier croissance en tant que telle et problèmes d'environnement. Si nous arrêtions de croître immédiatement, nous rencontrerions quand même de graves difficultés. Ce ne sont pas les automobiles de demain qui polluent l'air de Paris, mais celles d'aujourd'hui.(...)
Le nombre trop élevé de voitures à Paris est un exemple de régulation inefficace. Si on veut augmenter la qualité de l'air, il faut inciter consommateurs et industriels à aller dans ce sens. Dans notre culture, ce seront généralement des incitations financières. Il faut commencer par étudier plus précisément les relations entre les phénomènes :pour diminuer de 1 % la pollution de l'air, il faut diminuer de X% les émissions des véhicules. Les gens pourront alors choisir, par leurs votes ou par leur argent, comment ils veulent atteindre l'équilibre entre la disponibilité des biens et des services et la qualité de l'environnement.
La croissance moderne prend généralement la forme d'une production de services plus importante , comme les loisirs, l'éducation ou la santé . Ce ne sont pas des activités polluantes. La croissance des revenus peut aider l’environnement si elle s’accompagne de la croissance de telles activités. Lier croissance et pollution détourne notre attention des activités qui détruisent l’environnement et qu’on pourrait rendre plus chères ( … )
La population mondiale est bien plus importante aujourd'hui qu'au début du siècle, et pour beaucoup le niveau de vie a considérablement progressé. La question de savoir si le niveau de vie et la population continueront de croître à l'avenir intéresse tout le monde.
Pour de nombreux observateurs, les ressources naturelles constituent une limite à la croissance des économies. De fait, puisque certaines ressources naturelles sont non renouvelables, on voit mal comment la population, la production et les niveaux de vie pourraient croître à l'infini. Certains gisements finiront par s'épuiser, ce qui amènera probablement un ralentissement de la croissance et peut-être même une réduction des niveaux de vie...
En fait les économistes sont moins inquiets que cela. En effet, pour eux, le progrès technologique fournit souvent les moyens de contourner ces limites. L'utilisation des ressources naturelles s'est nettement améliorée au cours des quarante dernières années. Les voitures modernes consomment beaucoup moins d'essence. Les maisons sont mieux isolées...
SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives économiques , n° 155, janvier 1998

Document 4 :
Les espoirs, si minces soient-ils, de renverser la tendance et de restaurer ce qui peut l'être de l'environnement dégradé résident aussi beaucoup dans l'innovation. Celle-ci reste le moyen privilégié de donner naissance à une économie de moins en moins vorace en ressources naturelles. (…)
Pour d'autres - cyniques -, les légalités d'accès réserveront la ressource rare (l'espace, l'énergie, l’eau...) aux plus riches ou aux plus forts : ce n'est pas l'humanité qui sera mise en péril, mais les moins aptes ou les moins chanceux. C'est la logique du Titanic : puisque les barques ne peuvent pas contenir tout le monde, ceux qui ont trouvé une place ne doivent rien faire pour sauver ceux qui se noient.( … )
Pour les libéraux , le problème ne se pose pas : si , demain , certaines ressources commencent à se raréfier ( espace , eau pure , minerais ,énergie ) , leur prix augmentera et incitera les utilisateurs à les économiser ; pour eux , le libre mécanisme des prix est le meilleur garant du développement durable .
SOURCE : D.Clerc , Alternatives Économiques, avril 1992.

Document 5 :
A : Le développement accroît-il l'efficacité énergétique ?
On observe tout d'abord un phénomène constant : si l'environnement se dégrade en général fortement dans les premières phases du développement, il arrive un point où la tendance s'inverse (voir graphique) : l'intensité énergétique du produit intérieur brut (PIB), c'est-à-dire la quantité d'énergie dépensée pour produire un euro de richesses, diminue, et il en va de même pour les différentes pollutions et pour la consommation de matières premières non renouvelables.


Certes, il y a des effets d'échelle : plus l'économie d'un pays croît, plus elle pollue. Mais cet effet est compensé par deux autres. Un « effet de composition » : les services, moins polluants que l'industrie, prenant une place croissante avec le développement, les économies dégradent de moins en moins l'environnement. Et un « effet technique » : avec l'augmentation du niveau de revenu par habitant, des classes moyennes se développent et demandent une meilleure qualité de vie, ce qui se traduit par un renforcement des normes de protection de l'environnement et par l'adoption de technologies moins polluantes.
Ce raisonnement est baptisé courbe environnementale de Kuznets, car il est calqué sur celui développé dans les années 50 par l'économiste Simon Kuznets sur les inégalités : si elles s'accroissent au début du développement, elles finissent par se réduire avec l'augmentation des richesses. Ce phénomène n'a cependant rien d'automatique : il résulte d'actions humaines, et notamment de décisions politiques.
Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives économiques , HS n°63 , 2005

B :
On retrouve dans cette thèse la théorie développée en son temps par Walt W. Rostow qui résume l'histoire des sociétés humaines à cinq stades de développement. Une fois le «décollage» effectué, celles-ci connaissent une croissance autoentretenue [self-sustaining growth} qui modifie la structure de l'économie. A mesure que le progrès technique se diffuse, des industries nouvelles prennent le relais des anciennes et fournissent aux capitaux de nouveaux débouchés. La démonstration de G. Grossman et A. Krueger est novatrice dans le fait que, contrairement à W.W. Rostow qui, guerre froide oblige, doutait de l'avenir des sociétés avancées de son temps, elle leur confère un destin plus enthousiasmant.Le développement soutenable ne désignerait-il pas, en paraphrasant W.W. Rostow, la sixième étape de la croissance?C'est bien ce que semble croire la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui ont repris cet argument dans leurs rapports publiés en 1992.
Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série n°49 , août 2005

Document 6 :


Source : Effet de serre : pourquoi ça n’avance pas , Alternatives économiques , hors-série n°48

DOCUMENT 7 :
Nos activités entraînent souvent des nuisances pour nos voisins ou pour la collectivité. Le législateur peut bien sûr intervenir pour limiter ces nuisances, mais (...) les libéraux disent que ce n'est pas souhaitable et que le marché est un procédé beaucoup plus commode et efficace.( … )
Les coûts sociaux, estiment les libéraux, résultent d'une absence ou d'une insuffisance de droit de propriété : l'air est pollué parce qu'il n'appartient à personne. Or je suis bien obligé de respirer l'air que les autres me lèguent, même s'ils l'ont rendu irrespirable. En revanche, si l'air m'appartient, les autres ne pourront plus le polluer sauf si je l'accepte, moyennant une indemnisation.
Une variante de ce principe consiste à définir, au niveau national ou régional, un seuil maximal acceptable de pollution. La collectivité met alors en vente des "droits à polluer" dont le total représente le plafond toléré de pollution. Si ces droits à polluer sont en faible quantité, leur prix va s'élever et cela deviendra trop cher pour certains producteurs qui cesseront donc leur activité et du même coup leurs nuisances. Quant aux autres, ils seront incités à investir pour trouver et mettre en place des procédés de réduction de leur pollution. Là encore, un marché s'instaure : plus les droits à polluer sont coûteux, plus les acteurs s'efforcent de réduire leurs émissions nocives.
On peut même imaginer que certains producteurs particulièrement performants n'utilisent pas tous leurs droits à polluer. Ils peuvent alors les revendre, au prix fort, à des firmes qui sont dans la situation inverse. Dans tous les cas, il s'agit d'internaliser disent les économistes, c'est-à-dire de rendre le coût de la pollution palpable pour susciter des recherches et des investissements. Mais c'est l'intérêt qui pousse les acteurs à agir ainsi, non l'obligation administrative. (...)
Reste que le marché - spontané, ou sous la houlette de la collectivité - n'est pas toujours applicable. (...) Il peut y avoir des comportements de passager clandestin : si le paiement est individuel et l'avantage collectif (cas du marché spontané), j'ai intérêt à ce que tout le monde paye... sauf moi (...). Dans ces conditions, chacun attend que les autres payent et rien ne se passe. (...)
Le problème essentiel est en fait différent. La démarche décrite ci-dessus (...) est totalement inadaptée pour les atteintes irréversibles à l'environnement ou les risques technologiques majeurs. (...) Le risque technologique majeur, lorsqu'il se produit, n'est pas rattrapable. La vie elle-même est compromise et l'indemnisation ne sert à rien. C'est donc la logique même de l'acte économique qu'il convient de revoir pour éviter la destruction des êtres.
SOURCE : Denis Clerc, op. cité

DOCUMENT 8 :
Quand on évoque le marché des droits à polluer aux Etats-Unis, tous les interlocuteurs sans exception vantent les vertus de « la main invisible » - qui régule comme par magie offre et demande - capable de réduire, au moindre coût, le taux de pollution .Avant la loi, régnait le système de la «commande et du contrôle ». Chaque centrale électrique se voyait imposer des limites inflexibles d'émissions de SO,. Elle devait installer une technologie bien précise d'épuration et était sévèrement contrôlée par les agents de l’Environnement Protection Agency (Agence de protection de l'environnement). «Les directions des centrales jugeaient cet investissement trop cher, elles allaient plaider leur cause en justice et tentaient de faire porter le chapeau à d'autres entreprises », explique Cariton Bartels, responsable de la société de Bourse Cantor Fitzgerald, très actif sur le marché des émissions.
« Quant aux pouvoirs publics, ils n'avaient ni les moyens ni les informations nécessaires pour faire appliquer la loi. » Pendant ce temps, la pollution continuait.
D'où l'idée d'un changement radical. Le gouvernement américain impose en 1990 une réduction drastique : les 263 centrales électriques particulièrement polluantes doivent alléger l'ensemble de leurs émissions de 10 millions de tonnes par rapport au niveau de 1980. Et, en l'an 2000, la cible s'élargit aux autres centrales, plus petites et plus propres. L'astuce c’est de laisser aux industriels le soin de l'exécution du programme. Le gouvernement s'en lave les mains. Ses représentants se contentent de distribuer gratuitement aux acteurs les droits à polluer. Et arbitrent le jeu : s'ils réduisent plus que prescrit leurs émissions, ils peuvent garder en réserve leurs droits, les transférer sur une unité plus polluante ou les vendre à un concurrent.
Source : C.Talbot , Aux Etats-Unis , la méthode a fait ses preuves pour le dioxyde de soufre , 21 mars 2000

Document 9 :
A :
Les premiers travaux sur la courbe environnementale de Kuznets indiquaient que le point de retournement devait se situer autour d'un PIB par habitant de 5 000 dollars. Un niveau atteint par le Mexique (en parité de pouvoir d'achat) dès le milieu des années 80. Depuis, constate le chercheur américain Kevin P. Gallagher, l'érosion des sols a pourtant progressé de 89 % dans ce pays, les déchets municipaux de 108 % , la pollution de l'eau de 28 % et la pollution de l'air dans les villes de 97% ! Renforçant la conviction de ceux qui pensent que les pays émergents cherchent à s'abstraire de toute contrainte réglementaire pour mettre en œuvre des politiques de dumping environnemental destinées à attirer les multinationales
Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives économiques , HS n°63 , 2005

B :
Le problème, comme en conviennent G. Grossman et A. Krueger, est que cette relation en U inversé ne peut être généralisée. Elle ne vaut que pour certains polluants qui ont des impacts locaux à court terme et non, par exemple, pour les rejets de CO2 ou la production des déchets ménagers qui croissent avec le revenu par tête. De plus, quand elle est établie, cette relation n'est pas mécanique. C'est parce que des politiques publiques sont menées que l'on peut enregistrer des résultats encourageants dans la lutte contre les pollutions. Enfin, il ne faut pas oublier que les réductions d'émissions observées peuvent être compensées par d'autres augmentations, les industries les plus polluantes pouvant être transférées sous des latitudes où la réglementation est moins contraignante.
Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série n°49 , août 2005

Document 10 :
En revanche, l'évolution du coût des catastrophes naturelles passées envoie un message clair : le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) estime que les pertes doublent tous les dix ans et le Worid Wildlife Fund (WWF) écrivait en septembre 2000 : « Si le PIB mondial a augmenté en termes réels selon un facteur trois depuis 1960, le montant total des dommages liés au facteur météorologique a été, lui, multiplié par huit. »
Ce sont les compagnies d'assurances qui fournissent les statistiques les plus exploitables sur cette sinistralité en forte augmentation. La compagnie suisse de réassurances Swiss Ré a ainsi recensé, en 2002,130 catastrophes naturelles ayant provoqué la mort de 11000 personnes et chiffré à 11,4 milliards de dollars les dégâts assurés. Les aberrations météorologiques continuent à détenir les records de victimes et de coûts.
Source : A.Faugeas , Le coût des catastrophes naturelles doublerait tous les dix ans , Le Monde , 2 septembre 2003

Document 11 :

Document 12 : A :

lire les pages 12 et 13 du fichier PDF : http://www.ile-de-france.ecologie.gouv.fr/seemu/surleterrain/projterritoire/documents/Microsoft_PowerPoint_-_IFORE_boutaud_juin.pdf

Admettons néanmoins, sur le modèle du rapport de la CMED, qu'il s'agit de promouvoir un développement humain, reflétant les aspirations des générations actuelles, qui soit écologiquement durable, c'est-à-dire qui
pérennise le support de vie et de développement des générations futures. Afin de rendre les contours du concept plus précis, un jeu assez simple consiste à évaluer les performances d'un certain nombre de nations du globe.
Pour ce faire, deux indicateurs, largement admis et stabilisés au niveau international, peuvent être choisis : l'indicateur de développement humain (IDH) et l'empreinte écologique. (…) Ainsi, croisant sur un même graphique ces deux données, et traçant les seuils de «développement acceptable» (seuil moyen fixé par les Nations unies à 0,800 pour l'IDH) et de «durabilité écologique», on parvient à construire une grille d'évaluation sur laquelle apparaît l'objectif à atteindre : un niveau de développement humain à la fois satisfaisant... et écologiquement durable !
Sur cette base, le schéma représente les performances, en matière de développement durable, d'un échantillon de quarante-neuf nations.
La première évidence qui saute aux yeux est sans appel : aucune nation ne réussit à atteindre un niveau de développement humain élevé tout en gardant un impact environnemental inférieur au seuil de durabilité écologique. À ce petit jeu, il semble donc que tout le monde soit perdant...
· Autre conclusion intéressante : on voit clairement apparaître, sur le graphique ainsi obtenu, ce qu'on pourrait appeler la «voie du développement classique». Ce cheminement, qui mène des pays les plus «pauvres» vers le «modèle» que représentent les États-Unis et l'Australie, montre que, dans les premières phases d'évolution, le niveau de développement humain augmente beaucoup plus rapidement que ne croît l'impact écologique lié à ce développement.
Dans un deuxième temps, la courbe tend à s'infléchir : l'impact écologique augmente plus rapidement que le niveau de développement humain. Ce phénomène empêche les pays «émergents» d'atteindre l'état de développement durable puisque, pour passer à un stade de développement humain supérieur, ils vont avoir tendance à privilégier des modes de vie et de consommation davantage prédateurs de ressources.
· On laissera le lecteur apprécier et commenter par lui-même les résultats ainsi obtenus sur le graphique. Les pays les plus peuplés, l'Inde et la Chine en particulier, se maintiennent pour l'instant en dessous du seuil de durabilité écologique, ce qui signifie que la majorité de la population mondiale garde un mode de vie qui est encore « écologiquement durable». Inversement, si l'intégralité de l'humanité se mettait à consommer sur le modèle états-unien, il faudrait l'équivalent de quatre à cinq planètes comme la Terre pour soutenir un tel rythme de prédation de manière pérenne.
Enfin, le stade ultime marque un rabattement presque total de la courbe (caractéristique propre aux courbes de rendement décroissant) : à partir d'un indice de développement humain atteignant 0,900, les progrès en matière de développement ne se font qu'au prix d'une très forte augmentation de l'empreinte écologique. Au-delà d'un IDH de 0,850, c'est essentiellement la course à la croissance économique qui est à mettre en cause dans l'agrandissement considérable de l'empreinte écologique, alors que le niveau de développement humain stagne.
SOURCE : A.Boutaud , Développement durable , quelques vérités embarrassantes , Economie et humanisme n°363 , décembre 2002



B:
L'empreinte écologique mesure la consommation humaine de ressources naturelles. Elle est comparée à la capacité de la nature à renouveler ces ressources.
L'empreinte écologique est mesurée en hectares globaux.L'empreinte (d'un pays, d'une ville ou d'une personne) est la surface totale nécessaire pour
produire la nourriture et les fibres qu'il consomme
absorber les déchets provenant de sa consommation d'énergie
son infrastructure
Seul 1/4 de la surface de la Terre est
biologiquement productive (forêts, eau douce, zone côtières, pâturages…). En comparaison, les calottes glaciaires, les déserts, les grands fonds des océans… produisent peu ou sont peu accessibles à l'exploitation.
Au total, l'humanité doit se partager 11,3 milliards d'hectares – soit 1,8 hectare global/pers – pour manger, se vêtir, se loger, se chauffer…
En 2001, l'empreinte écologique était de 2,2 he ctares globaux par personne, soit 21% de plus que disponible. Ce dépassement signifie que le capital naturel est dépensé plus vite qu'il n'est régénéré.

Empreinte écologique par région
Un américain du Nord consomme près de 10 ha.
Un européen 5,1 ha
Un africain 1,2 ha

Remarque : exemple de compréhension : Calculez votre empreinte écologique en allant sur le site :
http://www.wwf.be/eco-footprint/fr/act-now/footprint_calculator.htm et comparez la à d’autres ( un chinois, un africain ou un homme d’affaire) sur le site : http://www.agir21.org/flash/empreinteecoweb/loadcheckplugin.html


Document 13 :
Dès lors que l’on identifie les efforts à entreprendre , il est assez tentant d’y opposer l’idée que les progrès de la technologie permettront de régler le problème « ailleurs » et « plus tard » sans qu’il soit nécessaire de faire ici et maintenant des efforts coûteux . ( … ) .
Economiser l’énergie à service rendu équivalent représente donc une marge de manœuvre significative , une opportunité réelle pour nos entreprises .Les technologies mises en œuvre pourraient aussi favoriser une évolution des pays émergents mieux adaptés à la préservation de l’environnement . Mais gagner un facteur 2 est à la fois considérable et... insuffisant pour stabiliser la perturbation climatique. Croire que l'on peut tout miser sur le progrès technologique en négligeant ce qui a trait à notre organisation sociale, à notre mode de vie et aux aspirations qu'ils matérialisent relève de l'utopie. Aller au-delà exige que nous développions une société « sobre » en réduisant notre consommation matérielle. En outre, les améliorations techniques sont relativement longues à mettre en œuvre . ( … )
Continuer à jauger la santé d'une nation à la vigueur de la croissance de sa production industrielle ou de la consommation des ménages en produits manufacturés ; développer les infrastructures routières ou aéroportuaires ,et plus généralement favoriser l'augmentation de la mobilité; subventionner l'agriculture sur la base des volumes (alors qu'il faudrait privilégier les consommations locales et la qualité plutôt que la quantité) ; raisonner de manière sectorielle, c'est-à-dire gérer séparément agriculture, transports, urbanisme ou toute activité économique et sociale. Enfin, nous pourrions ajouter : ignorer l'ampleur réelle du problème. (… )
Le PNB, le taux de croissance de l'économie, les chiffres d'affaires et profits des entreprises, etc., sont le résultat de règles conventionnelles qui varient au cours du temps : les mesures économiques sont une représentation indispensable, mais partielle et simplifiée, du monde réel, utile au quotidien, mais insuffisante pour arbitrer des enjeux de très long terme. Dans ce strict cadre, de nombreuses questions n'ont pas de réponse objective : quel prix attribuer à la vie humaine ? Doit-il être le même en France et au Bangladesh ? Quel prix accorder à la disparition d'une espèce animale, des glaciers alpins ou de paysages chers ?
En conclusion, il n'est pas souhaitable de se fonder sur ces seuls critères pour juger de la nécessité d'une rupture aussi importante que celle qu'impliquerait une forte réduction des émissions. Car, au bout du compte, savoir si nous entendons privilégier la prudence ou la prise de risques ne relève pas d'un choix économique, mais d'un choix de société.
SOURCE : H Le Treut et JM Jancovici, l’effet de serre, dominos, Flammarion,2001.

Document 14 :
Dès les années 1970, les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen et de René Passet, notamment, ont montré que la logique de croissance infinie propre au capitalisme était physiquement insoutenable. (..] Nicholas Georgescu-Roegen montre qu'il ne suffit pas de renoncer à la croissance. En effet, le simple maintien de notre niveau de vie actuel pérenniserait des prélèvements considérables dans notre patrimoine, au détriment des perspectives de survie des générations futures : « Chaque fois que nous produisons une voiture, nous le faisons au prix d'une baisse du nombre de vies à venir. » Ainsi, la croissance zéro ne ferait que retarder les catastrophes; seule la «décroissance» permettrait de retrouver un mode de vie soutenable.
Une autre excellente raison de prôner la décroissance, au moins dans les pays du Nord, réside dans l'impératif de développement des pays du Sud. Dans un monde où les 20% d'habitants du Nord consomment 80 % des ressources mondiales, l'engagement du Sud dans un mouvement mondial pour le développement durable est politiquement insoutenable s'il ne consiste pas à redistribuer la consommation des ressources à son profit. François Schneider propose un calcul grossier, mais très éclairant sur ce qui est ici en jeu. Si, pour rétablir la justice à l'horizon 2050, nous devions offrir une consommation par habitant partout équivalente à celle qui prévaut aujourd'hui au Nord, et en supposant que ce dernier se contente du niveau actuel, il nous faudrait disposer d'un espace naturel équivalent à douze planètes ! Le seul scénario autorisant l'égalité mondiale à un niveau soutenable impliquerait un doublement de la consommation dans les pays du tiers monde et sa décroissance annuelle de 5 % dans les pays industrialisés pendant quarante-huit ans!
On peut certes discuter ces estimations, mais cela ne changera rien au problème. Quand bien même la décroissance nécessaire pour «libérer» les ressources nécessaires au développement du Sud serait de cinq à dix fois inférieure à ce qu'indiquent les chiffres de Schneider, une décroissance serait politiquement impossible et socialement inacceptable. Quand on considère les problèmes sociaux insolubles auxquels nous sommes confrontés dès que la croissance est seulement ralentie, il est évident qu'un recul annuel permanent de la production de 1 % ou même de 0,5% engendrerait un véritable chaos social. Seules des dictatures effroyables pourraient l'imposer avant de s'orienter rapidement vers une autre solution : le génocide des pauvres. Après tout, s'il nous faut deux ou trois planètes pour rendre notre mode de vie soutenable, il « suffirait» de diviser la population mlondiale dans les mêmes proportions ! Si l'on estime que notre culture relativement démocratique nous interdit d'envisager une telle perspective, il faut se rendre à l'évidence qu'elle nous interrdit aussi de promouvoir la décroissance que l'écologie radicale nous présente comme une nécessité vitale. La seule issue à cette impasse est de rechercher non pas la décroissance, mais une autre croissance qui substitue progressivement la consommation de services immatériels et de manière recyclée aux biens dont la fabrication détruit le patrimoine naturel. Une voiture fabriquée avec les matériaux d'une ancienne voiture et consommant de l'électricité solaire ou éolienne n'est pas produite « au prix d'une baisse du nombre de vie à venir».
Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre 2002.

Document 15 : en guise de conclusion
Et si le développement durable n'était qu'un cheval de Troie des pays du Nord pour dominer ceux du Sud, et remodeler les grandes zones d'influence des pays riches ?
C'est au tournant des années 90 qu'émerge la notion de « développement durable », alors qu'au même moment, le concept de « développement » subit paradoxalement des remises en question virulentes en tant que reproduction ratée d'un modèle occidental historiquement daté. Il est extrêmement intéressant d'analyser comment le développement durable a pu s'imposer en évinçant le développement ? qui fut pourtant le mot d'ordre des années de la décolonisation et des indépendances ? et comment, mis à toutes les sauces (et surtout les sauces écologiques), il sert aujourd'hui de cheval de Troie à une recolonisation insidieuse des pays du Sud par ceux du Nord.
Du développement au développement durable
Initialement, le développement est bien un concept occidental : au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis et leurs alliés se donnent pour objectif de reproduire au Sud le processus d'industrialisation et de modernisation qui, depuis la révolution industrielle, a permis à l'Occident de dominer le monde par sa richesse et son niveau technologique. Derrière l'affichage moralisant de la lutte contre la misère, les véritables motivations du « monde libre » sont d'abord stratégiques : il s'agit de préserver des Etats vassaux des tentations du communisme et de s'ouvrir de nouveaux marchés. A cette fin, d'importants moyens financiers et techniques sont, au titre de « l'aide publique au développement », fournis aux jeunes nations nouvellement indépendantes, les enfermant dans le piège de la dépendance et de l'endettement.
Mais même s'ils ne le déclinent pas forcément comme leurs mentors l'entendent, prônant au contraire une « déconnexion » à base de nationalisations et d'autosuffisance, les pays du Sud vont très vite s'approprier le concept de développement, d'autant qu'ils sont confrontés à une importante croissance démographique. Le demi-siècle de l'après-guerre est ainsi une marche universelle et imparfaite vers un développement proclamé comme objectif. Développement que l'on peut définir, au-delà de tous les affrontements idéologiques qu'il a suscités, comme l'enclenchement d'un processus d'enrichissement et de diversification croissante des activités économiques mis au service de l'élévation du niveau de vie d'une société : le développement, c'est ce qui permet à l'être humain d'exercer pleinement son libre arbitre parce qu'il vit mieux et plus longtemps, parce qu'il a accès à l'éducation et à la santé, parce que les opportunités qui s'offrent à lui sont démultipliées.
Or par une étrange coïncidence, le développement se trouve discrédité au moment même où, avec la fin de la guerre froide, l'aide publique au développement s'effondre parce qu'elle a perdu son intérêt stratégique : avec la disparition de l'Union soviétique, le modèle libéral individu-marché-démocratie peut se déployer sans entrave, d'autant que la crise de la dette a ouvert la voie à sa généralisation dans les pays dits « en développement » par le biais des « plans d'ajustement structurel »
C'est à ce moment-là qu'émerge le développement durable. Le concept n'est pas nouveau, il fermente dans les coulisses sous d'autres termes depuis que les sociétés industrielles ont pris conscience des ratés de leur évolution : chômage croissant et crise de l'énergie des années 70, ratés du modèle technologique des années 80 (catastrophes de Seveso en 1979, Bhopal en 1984, Tchernobyl en 1986, etc.). Mais c'est la naissance d'une société civile mondiale, à la faveur de l'effondrement des barrières idéologiques et de la globalisation des réseaux d'information et de communication, qui permet son sacrement au premier sommet de la Terre, à Rio en janvier 1992. Le développement durable est ainsi le produit de la mondialisation et de la disparition du communisme, c'est-à-dire du corpus théorique qui faisait de la lutte contre la misère et de l'avènement d'un monde égalitaire la finalité de tout processus économique.
« Développement durable » : aujourd'hui, des entreprises aux Etats en passant par les ONG et les institutions internationales, tout le monde brandit le concept... en s'accordant rarement sur son contenu. Pléonasme pour les uns ? puisque tout développement a pour vocation d'être durable ?, oxymore pour les autres, pour qui il existe une incompatibilité fondamentale entre le développement, processus avant tout destructeur (des ressources et de la biodiversité), et la durabilité, la formule désigne en théorie un trépied magique alliant l'économie (croissance de la production), le social (meilleure répartition des richesses) et l'environnement (préserver la planète pour les générations futures).
En réalité, dès la conférence de Rio, l'environnement va occulter progressivement les deux autres volets. Il suffit de s'enquérir du développement durable sur les différents sites qui s'en revendiquent sur Internet pour constater que leur thématique est essentiellement environnementale : seules sont abordées sous cette enseigne les questions de désertification et déforestation, de pollution des eaux et de l'air, d'épuisement des ressources fossiles et, surtout, de modification climatique. Les innombrables conséquences du réchauffement sont déclinées de façon très alarmiste, tandis que la mise en oeuvre du protocole de Kyôto (qui n'aura qu'une influence dérisoire sur le réchauffement climatique) donne lieu à une avalanche de chiffres : calcul des émissions de gaz à effet de serre, marchés des quotas d'émission, le développement durable est devenu le grand souk planétaire des calculs d'apothicaire. Quant à la lutte contre la pauvreté, elle est passée au second plan.

L'écologie supplante la lutte contre la pauvreté
Au bilan, tout se passe comme si le devenir de la planète avait occulté celui de l'humanité. Les pays du Sud eux-mêmes, après s'être agacés du glissement de la notion vers les préoccupations environnementales, ont désormais compris que brandir une « diplomatie verte » pouvait non seulement leur éviter des ingérences écologiques fâcheuses, mais aussi s'avérer extrêmement rentable. En se posant comme chantre du développement durable, le Brésil préserve ainsi sa souveraineté sur une Amazonie menacée d'internationalisation. En multipliant les réserves et les parcs naturels, l'Afrique monnaye chèrement son instrumentalisation comme dernière réserve exotique d'un Occident en mal de nature prétendument « vierge ».
L'écologie semble passée au premier plan des préoccupations (et des financements) de la coopération internationale. Désormais, c'est à une protectrice des forêts, au besoin par la lutte armée, qu'est attribué le prix Nobel de la paix. Et la formule de l'ex-Premier ministre indien Indira Gandhi, selon laquelle « c'est la pauvreté qui représente la première forme de pollution », est aujourd'hui appliquée malheureusement au pied de la lettre : les priorités de la coopération internationale depuis le début des années 90 sont de contenir les pauvres chez eux, par l'aide humanitaire et des barrières de plus en plus étanches aux migrations internationales. Tout est mis en oeuvre pour convaincre le nanti (qu'il appartienne au Nord ou au Sud, car les élites tiennent aujourd'hui partout le même discours) que « la maison brûle» et que nous n'agissons pas comme il le faudrait.
De nombreuses contrevérités
Pourtant, de nombreuses contrevérités circulent à propos du développement durable. Dans leurs combats généreux pour un monde plus juste, les altermondialistes eux-mêmes s'en font souvent les propagandistes, mobilisant autour de slogans et de combats erronés des citoyens déçus par les échecs et les piétinements de la politique traditionnelle.
Le développement a été un échec, la pauvreté ne cesse de progresser dans le monde. Au contraire : alors que la population mondiale a doublé depuis 1960, l'espérance de vie a augmenté de moitié et la mortalité infantile a été divisée par deux. Le nombre de pauvres a diminué, même sans tenir compte de la Chine où il a été divisé par dix depuis la fin des années 70. De tels progrès humains sont incompatibles avec l'affirmation que l'état du monde ne cesse d'empirer. Il reste que plus de 800 millions de personnes souffrent de malnutrition et qu'un milliard de personnes restent extrêmement pauvres, dans les pays dits riches comme dans les pays pauvres. Mais tout se passe comme s'ils ne comptaient plus, comme si leur exclusion n'empêchait nullement le monde de tourner : le mouvement actuel de démantèlement des services publics et de l'Etat providence revient à n'accorder de l'attention qu'à ceux qui détiennent un pouvoir d'achat, aux consommateurs, ceux qui jouent le jeu de l'intégration. Ainsi, en prônant désormais avant tout le microcrédit et le commerce équitable, la coopération tend à rendre le pauvre responsable de son propre sort : il n'a qu'à créer son entreprise et il sera soutenu.
Nous assistons aujourd'hui à la plus grande extinction animale et végétale de l'histoire de l'humanité. Erreur là encore : la disparition actuelle d'espèces végétales et animales consécutive à la progression de l'occupation humaine n'a rien à voir avec les extinctions massives des ères secondaire et tertiaire. La société développée est au contraire créatrice de biodiversité chaque fois qu'elle l'estime nécessaire : de multiples animaux condamnés à l'extinction ont été sauvés (le guépard, le tigre de Sibérie, le cheval de Prewalski...). Et la progression de la connaissance permet de mettre en valeur des milieux longtemps considérés comme sans intérêt (mangroves, montagnes, déserts froids, chauds ou verts), en découvrant de nouvelles espèces. Certes, c'est précisément parce que les cris d'alarme se multiplient qu'une vigilance accrue et des dispositifs de préservation sont mis en oeuvre. Mais le catastrophisme sert surtout à justifier la réorientation des priorités et des crédits vers la nature.
Le niveau de vie des pays industrialisés n'est pas généralisable à l'ensemble de la planète. Cette menace sans cesse proférée, ainsi que sa variante (« Imaginez si chaque Chinois possédait sa voiture »), ne peut que plonger dans la perplexité. Faut-il en déduire qu'il est urgent de mettre un frein brutal au décollage économique du Sud, confortant ainsi les théories de Thomas Malthus selon lesquelles « le droit d'être nourri ne peut appartenir à tous» ?
Si les nuisances fortes contre l'environnement sont plus le fait, aujourd'hui, des pays pauvres que des pays développés, c'est parce qu'ils n'ont pas encore les moyens financiers et techniques de protéger la nature : pour fabriquer le même produit (une voiture, par exemple), la Chine consomme dix fois plus d'énergie que le Japon et les Etats-Unis ; pour produire une tonne de légumes, la Tunisie gaspille dix fois plus d'eau que l'Italie. Mais le tableau d'une course sans fin entre la croissance des hommes et celle des ressources est sans fondement : les démographes s'accordent sur le fait que la population se stabilisera autour de 9 milliards d'êtres humains à l'horizon 2100, le principal défi à relever étant non celui du nombre mais celui du vieillissement.
L'environnement, alibi de la géostratégie ?
C'est en mettant en oeuvre une coopération renforcée et de véritables transferts de technologies avancées que les pays en développement pourront effectuer le saut chronologique qui leur permettra de ne pas reproduire nos erreurs et de passer directement de techniques désuètes et polluantes à des processus « propres ».Il y a une certaine hypocrisie à dénoncer les atteintes à l'environnement commises par le Sud tout en édifiant, au nom de la propriété intellectuelle, un protectionnisme intransigeant sur nos avancées technologiques. Quand nous ne lui transférons pas, sans état d'âme, nos usines les plus obsolètes et les plus polluantes, voire les déchets ultimes dont nous ne savons que faire.
La Chine, qui émet aujourd'hui autant de gaz à effet de serre que les Etats-Unis, ne s'y est pas trompée et mène des recherches poussées, dans le domaine des biotechnologies notamment, pour répondre à la fois au défi du nombre et à celui de la préservation de son environnement.
Mais une société à deux vitesses est aujourd'hui en train de s'édifier. Le clivage ne passe plus entre le Nord et le Sud, entre les pays dits développés (qu'ont rejoints aujourd'hui de nombreux pays « émergés » comme la Corée-du-Sud, la Turquie ou le Mexique) et les pays dits pauvres. Les inégalités se creusent au sein même des territoires, entre les populations aisées et intégrées, qui peuvent vivre pleinement, en satisfaisant non seulement leurs besoins mais aussi leurs envies, et les populations exclues, trop pauvres pour pouvoir envisager l'avenir avec sérénité.
Le résultat, c'est que les riches édifient des barrières de plus en plus étanches pour se défendre des pauvres, chez qui l'on constate l'apparition d'une culture de la violence. Cette partition sociale est très nette en Amérique latine notamment, au Brésil par exemple, où les exclus vivent désormais en marge de la société intégrée, avec leurs propres territoires, les favelas, où la police ne pénètre plus (sinon sporadiquement pour des opérations de nettoyage aveugle), leurs propres lois, leur propre culture, tandis que les riches se barricadent et embauchent des gardes armés, dont ils sont en même temps les otages.
L'arrêt de la croissance préconisé par certains altermondialistes ne ferait que figer les injustices. Or il est pleinement possible, matériellement, techniquement, économiquement, d'assurer une vie correcte et décente à 9 milliards d'êtres humains.
Malheureusement, la coopération n'en prend nullement le chemin parce que lutter contre la pauvreté et les inégalités n'a jamais constitué, en dépit des grandes déclarations d'intention régulièrement affichées, sa première priorité. Il suffit de regarder aujourd'hui quels sont les pays les plus aidés et soutenus au monde pour constater à quel point les préoccupations stratégiques (sécuriser les approvisionnements en matières premières et en pétrole, empêcher la prolifération des intégrismes et des terrorismes dans les pays alliés, permettre aux pays les plus prometteurs économiquement de ne pas sombrer dans les crises financières) et la reconstitution de grandes zones d'influence (américaine surtout, mais aussi russe, chinoise, française, brésilienne, sud-africaine...) sont redevenues depuis le 11 septembre 2001 les maîtres mots de la diplomatie internationale. Avec le « développement durable » pour badigeonner de vertu cette vaste entreprise.
Source : Sylvie Brunel , Les ambiguïtés du développement durable , in sciences humaines , juillet 2006.



II - TRAVAIL SUR LE DOSSIER DOCUMENTAIRE

SUJET : après avoir constaté les effets néfastes résultant du modèle de croissance suivi par les PDEM depuis la révolution industrielle, vous montrerez sa capacité à s’auto-transformer pour assurer un développement durable. Dans une seconde partie vous relativiserez en vous interrogeant sur la pertinence des solutions préconisées et sur la notion même de développement écologiquement durable .

TRAVAIL PREPARATOIRE

1- A partir des documents (1 et 2) , établissez un constat qui permette de mesurer :
- la dégradation des conditions écologiques et climatiques .
- l’augmentation de la consommation d’énergies en particulier fossile (analyse longitudinale)
- la comparaison de l’émission de CO2 ( analyse transversale)
- le lien (causalité ou corrélation) que l’on peut (peut-être ?)établir entre les variables.
2- A partir des documents (3 à 8) montrez que l’économie de marché semble disposez de capacité d’autorégulation lui permettant de dépasser les contradictions vues dans la question 1 et d’assurer un développement durable pour tous .
3- En quoi les mesures mises aujourd’hui mises en place qui cherchent à concillier croissance économique et équilibre écologique paraissent-elles insuffisantes et relativisent donc l’intérêt des analyses libérales ? (docs 9 à 12)
4- Montrez qu’une véritable remise en question du modèle de croissance productiviste paraît souhaitable , en particulier aux théoriciens de la décroissance ( docs 13 et 14 )
5- Montrez les ambiguïtés et les limites de la notion de développement durable ( doc 15 ) Sylvie Brunel






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