THEME 1 - COMMERCE INTERNATIONAL, CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
Remarque : Ce dossier s’appuie très largement sur
- L’excellent cours de JP Simonnet (lycée d’Arsonval : http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/simonnet/article.php3?id_article=52),
- sur les diaporamas de T Larribe dans le cybermanuel
- et sur des exercices tirés du manuel en ligne brise
I. CROISSANCE ET MUTATIONS DU COMMERCE MONDIAL
A. ESSOR DES ECHANGES ET MONTEE DES INTERDEPENDANCES
Document 1 : 1 p240 et
Le commerce croît --------- vite que la production
Taux de croissance moyen annuel pour la production et les exportations mondiales (long terme)
Source : OMC séries longues
Questions :
- donnez le mode de lecture et de calcul de 4.8
- complétez le trou dans le texte au dessus du graphique
- peut-on dire qu’entre 1950-1973 et 1973-1980 les exportations aient diminué ?
Document 2 :
Taux de croissance moyen annuel pour la production et les exportations mondiales
Rapport annuel OMC 2003
Questions :
- De combien ont augmenté en moyenne les exportations entre 1990 et 2000 ? Le PIB ?
- Quelle relation pouvez vous faire apparaître entre exportations et croissance du PIB ?
Document 3 : 3 p 240 et
Le degré d’ouverture des économies ------------ régulièrement depuis la seconde guerre mondiale.
Degré d’ouverture (moyenne des exportations et des importations rapportée au PIB) en %
OMC séries longues
Questions :
- donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre 4 dans le livre
- donnez le mode de lecture et de calcul pour les USA en 1993
- Complétez le trou au dessus du graphique
- Opérez une typologie pour l’année 1913
- Quelle évolution observez-vous pour chaque pays entre 1913 et 1993 pour le taux d’ouverture ?
- Opérez une typologie pour 1993 . Que pouvez vous en conclure ?
B. UNE EVOLUTION DE LA STRUCTURE DES ECHANGES
Document 4 :
A : 4 P 240 , 6 p 241
B:
Questions :
- Caractérisez la structure des échanges en 1913 (4 p 240)
- quelle est la part des services en 2004 (A)
- Que signifie le chiffre 1300 ? (B)
- comment a évolué la répartition sectorielle des échanges ?
- Quelles conclusions pouvez vous tirer de ces graphique sur l’intérêt de la spécialisation ?
C. UNE NOUVELLE GEOGRAPHIE DES ECHANGES
Document 5 :
A :
Répartition géographique des échanges mondiaux : 1953 et 2002
OMC rapport annuel 2003 et séries longues
Questions :
- Remplissez les trous du texte en vous appuyant sur les camemberts
Les trois principaux blocs (Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie et Océanie) représentaient -------% des échanges mondiaux en 1953 et ------- % en 2002. Si l’Europe centrale, le bloc Amérique latine, l’Afrique (en voie de marginalisation) et l’Amérique du Nord voient leurs ------ dans le commerce mondial diminuées et si l’Europe occidentale consolide sa position le Moyen-Orient connaît une légère ------------- et le bloc Asie et Océanie voit sa part ---------- pendant cette période.
Sur la période plus récente le dynamisme des échanges reste très différent d’une région à l’autre.
La division internationale du travail (DIT) correspond à la répartition de la production mondiale de biens et de services entre pays ou zones économiques plus ou moins spécialisées.
- Dans la division internationale du travail « traditionnelle », les pays développés (industrialisés) échangeaient entre eux des produits ----------------- et en exportaient vers les pays du « tiers monde », important en retour des produits ---------------.
- Mais le commerce ---------------- correspondant aux échanges internationaux de produits au sein d’une même branche de l’industrie ou des services s’est considérablement développé modifiant ainsi la DIT traditionnelle (80% des échanges de produits manufacturés relèvent de l’échange intra-branche.
B : 7 p 241
Questions :
- comparez la sructure des échanges de l’Europe ou celle des USA à celle du moyen orient de l’Afrique ou de la CEI , que pouvez vous en conclure ?
Document 6 :
A : 3 p 244
B : part des échanges intrazone dans le total des échanges (graphique ci dessous) et 2 p 243
Questions : pour le graphique ci dessous
- Donnez le mode de lecture et de calcul de 59.5
- Quelle était la situation en 1928 ?
- Comment a-t-elle évolué entre 1928 et 2002 ? Que cela traduit-il ?
- Qu’apporte le doc B
OMC rapport 2003
II. LES MOTEURS DE L’ECHANGE
- LES GAINS THEORIQUES DE L’ECHANGE
L’explication libérale semble évidente : les échanges internationaux augmentent l’efficacité des producteurs, ils permettent une meilleure utilisation des ressources. Mais elle est contestée par tous ceux qui refusent de séparer l’économie de son environnement socio-historique.
1) La conception mercantiliste du commerce international
Le mercantilisme est une doctrine élaborée aux XVIe et XVIIe siècles, selon laquelle la richesse essentielle d'un État est constituée par les métaux précieux (« bullionisme »). Dans le système mercantile, le commerce extérieur est considéré comme le moyen permettant d'obtenir de l'or et d'accumuler des richesses au sein de la nation grâce à un excédent commercial. C'est dans cette perspective que se constituent les compagnies à charte (comme la Compagnie des Indes) et que la conquête extérieure se fait l'auxiliaire du négoce. En Angleterre les Actes de navigation (1660) interdisent d'importer des marchandises sur des bateaux étrangers. Le commerce entre l'Asie, l'Afrique, l'Amérique et les ports anglais est réservé exclusivement aux navires construits en Angleterre, appartenant à des armateurs anglais et montés par des équipages anglais.
Les auteurs mercantilistes (Malynes etjosiah Child en Angleterre, Jean Bodin et Antoine de Montchrestien en France) veulent faire du commerce international un moyen d'enrichir le prince. Ils voient dans l'échange entre nations uniquement la possibilité d'obtenir des avantages unilatéraux, ils nient es vertus d'une division du travail à l'échelle internationale et légitiment les politiques autarciques de protection.
C'est l'Angleterre qui est, à la fin du XVIIIe siècle, le berceau d'une vision totalement opposée à celle des économistes classiques Les analyses classiques des économistes anglais s'opposent à la vision mercantiliste du commerce. Elles considèrent que celui-ci n'est pas un jeu à somme nulle et elles introduisent l'idée d'un gain lié à l'échange et partagé entre les participants. Les auteurs classiques comme Adam Smith (1723-1790) ou David Ricardo (1772-1823) pensent également que l'interdépendance économique est une source de paix dans le monde : elle rend toute guerre potentiellement coûteuse pour celui qui choisit le conflit armé.
Source : F Teulon, le commerce international, seuil.
Questions :
- Quelle est la conception de la richesse et du commerce international développée par les mercantilistes ?
- Expliquez la phrase soulignée
- En quoi Smith et Ricardo s’opposent-ils à cette conception ?
2 - les analyses classiques : Smith et Ricardo
a - Le cas des avantages absolus (A.Smith ) : (page 256 du livre)
Document 7 : diaporama sur les avantages absolus : http://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/article.php3?id_article=76
Un jour de travail par homme actif permet de produire une certaine quantité de produits.
Tableau A :
| Etats-Unis | Grande-Bretagne |
Blé | 2 unités | 1 unité |
Textile | 4 unités | 6 unités |
| | |
1 - Quelle différence met en avant un avantage absolu ?
2 - Quel est le rapport d'échange du blé contre le textile au Etats-Unis et en Grande Bretagne en l'absence de commerce international?
3 - Quelle est la production mondiale de blé et de textile en l'absence de commerce international ?
4 - Supposons que chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il dispose d'un avantage absolu. Quel bien sera produit par chaque pays et en quelle quantité ?
5 - Quel est l'intérêt de cette spécialisation ?
6 - Quelle est sa limite ?
b - Le cas des avantages comparatifs ( D.Ricardo) (p 256 du livre)
Document 8 : diaporama sur les avantages relatifs : http://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/article.php3?id_article=76
TABLEAU B :
Quantité de travail nécessaire Unité : personnes par an | Portugal | Angleterre |
VIN : X litres | 80 | 120 |
DRAP : Y mètres | 90 | 100 |
Questions :
- Comparez les productivités du travail de l'Angleterre et du Portugal pour chacun des biens. Comment va s'opérer la spécialisation en fonction de ce résultat ?
- Complétez le tableau suivant :
Sans échange | PORTUGAL | ANGLETERRE |
Si l'on veut produire 2 X et 2 Y au niveau international (économies fermées) | En personnes par an, 1 X + 1 Y =
| En personnes par an, 1 X + 1 Y =
|
Après ouverture Spécialisation en fonction des avantages comparatifs | PORTUGAL : Production de 2 ..... | ANGLETERRE : Production de 2 ..... |
Cette production nécessite le travail de ...... par an. | Cette production nécessite le travail de ...... par an. | |
On échangera 1 ..... contre 1 ..... | On échangera 1 ..... contre 1 ..... | |
Gain de l'ouverture | | |
Utilisation de la main d'œuvre restante | | |
- Complétez le texte à l'aide des renseignements tirés du tableau B et/ou de calculs :
Le Portugal produit unité de vin avec hommes et unité de drap avec hommes, soit au total une unité de drap et une unité de vin avec hommes. L'Angleterre produit unité de vin avec hommes et unité de drap avec hommes, soit au total une unité de drap et une unité de vin avec hommes. La production mondiale s'élève donc au total à unités de drap et unités de vin.
Les raisons expliquant le choix de la spécialisation sont :
Le Portugal se spécialise dans la production de et en fabrique unités en utilisant ses 170 travailleurs à cette production. L'Angleterre se spécialise dans la production de et en fabrique unités en utilisant ses 220 travailleurs à cette production. Les deux pays savent qu'ils vont échanger leurs productions de manière à se procurer, chacun, le produit qu'ils ne fabriquent pas.
- Complétez le texte à l'aide des renseignements tirés du tableau et/ou de calculs :
Le Portugal se procure de drap, comme avant, en vendant à l'Angleterre une unité de vin. Il conserve donc unité de vin, soit unité de plus qu'avant. L'Angleterre se procure unité de vin en vendant au Portugal une unité de drap. Elle conserve donc unité de drap, soit unité de plus qu'avant la spécialisation. Au total, la production mondiale s'élève à unités de drap et unités de vin, soit plus qu'avant pour les deux produits. L'Angleterre, qui avait un désavantage dans les deux produits par rapport au Portugal, gagne cependant à l'échange en se spécialisant dans la production où elle a le plus petit désavantage
Source : Brises
3 - les analyses néo-classiques : HOS (p 256 du livre )
Document 9 :
L'analyse néoclassique prend sa source dans les analyses de Ricardo, mais aussi dans les théories suédoises développées dans l'entre-deux-guerres par Élie Hecksher, puis par Bertil Ohlin.Ces deux auteurs ont proposé une analyse factorielle des avantages comparatifs.
En retenant une hypothèse d'identité des techniques de production dans les différents pays, ils expliquent les disparités de coût de production par des différences en termes de dotation en facteurs de production (terre, capital, travail). La dotation factorielle d'une nation peut être présentée à partir d'une séparation entre facteurs abondants et facteurs rares.
· Le pays va exporter les biens dont la production nécessite relativement plus des facteurs dont il dispose en abondance (et donc relativement moins de facteurs rares).
· Inversement, il importera les biens qui incorporent des facteurs qui lui font relativement défaut.
Par exemple l'Argentine, qui est un pays riche en terres fertiles, va avoir une tendance naturelle à se spécialiser dans les productions agricoles. En revanche, le Japon, qui dispose de peu de terres arables, va importer ces mêmes biens agricoles.
L'échange international de marchandises se révèle être un échange de facteurs abondants contre des facteurs rares. Par conséquent, le commerce extérieur ne présente pas d'intérêt pour des pays ayant des dotations factorielles identiques.
Cette analyse du commerce international, menée séparément par Hecksher, Ohlin et Samuelson, a donné naissance aux théorèmes HOS. Si l'on retient des hypothèses
· d'homogénéité des facteurs de production,
· d'identité des techniques
· et de parfaite mobilité internationale des produits,
il est possible de démontrer deux théorèmes qui se complètent :
1. Théorème de la dotation en facteurs. Un pays qui possède une dotation favorable dans un facteur de production donné exportera les biens qui utilisent en grandes quantités ce facteur, en échange de biens importés qui nécessitent un usage plus intensif de ses facteurs rares (apport de Hecksher et de Ohlin).
2. Théorème de l'égalisation des revenus factoriels. L'échange international égalise le prix des facteurs de nation à nation (apport de Paul Samuelson). En particulier, le libre-échange a tendance à égaliser les rémunérations sur toute la surface de la planète. Si cela n'est pas le cas, c'est parce que les produits ne circulent pas librement (protectionnisme en vigueur). L'existence de barrières aux échanges freine la concurrence en provenance des pays à bas salaires (pays du tiers monde). Si celle-ci s'exerçait pleinement, les salaires dans les pays développés seraient tirés vers le bas – notamment pour les ouvriers non qualifiés qui sont en concurrence directe avec les travailleurs des pays en développement (PED). Face aux bas salaires proposés dans le tiers monde, les entreprises industrielles des pays développés sont placées devant les choix suivants : demander un renforcement de la protection, fermer leurs établissements les moins rentables, se moderniser afin d'utiliser de moins en moins de main-d'œuvre ou délocaliser leur activité.
Le théorème Stolper-Samuelson Associé à Samuelson, l'économiste Stolper a complété le théorème HOS par le théorème suivant : si un pays instaure un tarif douanier sur l'importation des biens incorporant un facteur rare, cela conduit à augmenter le revenu relatif de ce facteur rare au détriment des facteurs abondants. Par exemple, si la terre est un facteur rare (cas de l'Angleterre au XIXe siècle), les
propriétaires terriens vont être protectionnistes (cas des land-lords au moment de l'abolition des Corn Laws), car le libre-échange abaisserait la rente foncière. La protection du marché du blé a donc un effet sur les revenus relatifs des différents groupes sociaux : ainsi, les consommateurs sont désavantagés puisqu'ils payent des marchandises à un prix plus élevé que si ces dernières étaient importées.
Le théorème de Stolper-Samuelson insiste sur le fait que le protectionnisme conduit à privilégier des intérêts particuliers aux dépens de l'intérêt général.
Source : F Teulon, le commerce international, seuil.
Questions :
- Quelles sont les hypothèses posées dans le modèle HOS
- Comment les auteurs expliquent-ils les différences de coûts
- Opposez l’exemple argentin à l’exemple japonais pour expliciter la théorie d’HO
- Quel a été l’apport de Smuelson
- Quel est le complément apporté par stolper, quelles conclusion en tire t’il ?
Pour un aller plus loin et en particulier étudier les apports des nouvelles théories du commerce international sur le site du LEREPS (université de toulouse) : LES FONDEMENTS THEORIQUES DES ECHANGES ET DES INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX "
Plan de cours d'Alexandre Minda 2ieme année d'IEP
B. UNE LIBERALISATIONDES ECHANGES
Document 10 :
A : 2 p 240
B :
Le développement des échanges après la seconde guerre mondiale a bénéficié des accords de réduction des droits de douane obtenus par les négociations du GATT.
Cycles de négociation du GATT
- 1. Annecy 1949, Torquay 1950-1951,
- 2. Genève1956
- 3. Cycle Dillon 1960-1962
- 4. Cycle Kennedy 1964-1967
- 5. Cycle Tokyo 1973-1979
- 6. Cycle de l’Uruguay 1986-1993
pour aller plus loin : sur le site web campus : 09-Le_systeme_multilateral.ppt
Questions :
1. Comment ont évolué les tarifs douaniers moyens (doc A)
2. Indiquez le mode de lecture et de calcul des trois données en 1995
3. Quelles relations pouvez vous faire apparaître entre les trois variables au cours du temps ?
III . Les vertus du libre-échange à l’épreuve des faits
A. Un Exemple représentatif des bienfaits de l’ouverture : le miracle asiatique...
1) L’insertion dans le commerce mondial et la croissance économique des pays d’Asie orientale.
Document 11 :
Singapour, la Corée du Sud, Taiwan et Hong Kong, ont mis en oeuvre une stratégie économique d’industrialisation rapide fondée sur l’exportation et sur la sophistication progressive de ses activités, qui a permis une croissance très rapide de l’économie.
La stratégie économique d’exportation et de " remontée de filière " a donné des résultats remarquables. Quelques chiffres permettent de le mesurer : la croissance a été fulgurante, en termes de PIB (des taux égaux ou supérieurs à 10 % de croissance annuelle moyenne pendant de nombreuses).
Questions :
1. Quels sont les deux piliers sur lesquels repose la stratégie des 4 dragons ?
2. donnez le mode de lecture pour Singapour en 1967, pourquoi le résultat est-il supérieur à 100 en 1997 ?
Document 12 :
A la suite du Japon, qui apparaît, malgré ses spécificités dans l’ensemble de l’Asie orientale, comme le précurseur de cette stratégie, les NPIA (nouveaux pays industrialisés d’Asie) se sont engagés dans une stratégie économique baptisée stratégie d’industrialisation par l’exportation ou stratégie de promotion par les exportations (SPE)
- Pour schématiser les différentes étapes de ce processus, on peut dire qu’il commence par une réforme des structures agraires et une " révolution verte " augmentant les rendements agricoles.
- Puis, le pays développe de productions industrielles, les produits exportés par les NPI d’Asie étaient essentiellement des produits traditionnels , liés à des savoir-faire locaux ou issus de matières premières, ou des produits d’assemblage.
- toujours au stade initial, se développe une industrie de main-d’oeuvre peu qualifiée , de niveau technique et de complexité faibles, tournée vers l’exportation. Ce type de développement est très fortement créateur d’emplois : en conséquence, la part du secteur manufacturier dans l’emploi total devient prépondérante. Cette évolution est manifeste au Japon et chez les quatre dragons depuis 1950 :
Part du secteur manufacturier en % du total dans les NPIA
Annuaire des statistiques du travail, BIT, in " Le développement économique de l’Asie orientale "
On peut estimer que le Japon, Hong Kong et Singapour ont atteint au milieu des années soixante-dix le stade dit " d’industrialisation maximale ".
- Chaque pays se spécialise dans la conquête d’un marché mondial , ce qui lui offre des débouchés quasi-illimités. L’exemple traditionnel est celui de l’industrie de la photo : inexistante dans les années 1950, elle se développe au Japon dans les années 1960 où elle est exportée à 80 % (en valeur).
- Chaque pays d’Asie s’attache ainsi à conquérir une position dominante dans une ou plusieurs industries particulières : Singapour devient leader mondial des disques durs pour ordinateurs personnels, Hong Kong leader du jouet électronique, la Corée du Sud leader pour les téléviseurs et Taiwan pour les consoles d’ordinateurs. En définitive, ces pays se forgent un avantage compétitif apprécié sur le marché mondial, qui leur permet d’amorcer une progressive remontée de filière vers les productions et technologies à plus forte valeur ajoutée.
- La stratégie de promotion des exportations n’a pas pour objectif de développer une économie nationale autosuffisante, mais, au contraire, vise à s’insérer de façon optimale dans la division internationale du travail . L’économie peut donc avoir une structure industrielle déséquilibrée et être organisée autour de quelques niches d’activités .
- Cette stratégie se double d’une tactique d’élimination de la concurrence par un avantage de prix qui autorise la conquête fulgurante des marchés mondiaux, grâce à l’utilisation des techniques modernes de production, à l’achat de composants intermédiaires aux meilleurs prix mondiaux, à la qualité d’une main-d’oeuvre initialement bon marché et, dans les années concernées, à une parité monétaire offrant une prime de compétitivité.
- Dès que l’amorçage des exportations est réalisé, des entreprises locales se créent dans les secteurs concernés. C’est ainsi que le Japon a, au début des années 1980 et en l’espace de quelques années, ravi aux Etats-Unis la première place en matière de composants électroniques et de mémoires dynamiques à très haute intégration.
- Le développement devient alors plus ou moins endogène. C’est l’effet d’entraînement des exportations.
- Initialement très concentrées sur quelques spécialités, les exportations se diversifient et se sophistiquent par la suite. On estime qu’au moins trois vagues de spécialisations se sont succédées pour les NPI, de produits peu élaborés vers les produits de haute technologie : une division verticale du travail s’instaure d’ailleurs, entre les pays les plus développés et leurs voisins, au fur et à mesure de la montée en gamme du tissu industriel de ces pays
Questions :
- Définissez la stratégie dite de SPE en distinguant les différentes étapes.
- En quoi correspond-elle à la conception du vol d’oies sauvages vue en cours ?
- Donnez le mode de calcul de 27.4
- Comment évolue la part du secteur manufacturier entre 1950 et 1990 que cela traduit-il ?
Document13 :
Parallèlement les revenus de la population s’accroissent rapidement , dès le début du processus d’industrialisation rapide, mais en partant, il est vrai, d’un niveau très bas. L’appel massif à la main-d’oeuvre féminine est une caractéristique commune à tous les dragons d’Asie, qui entraîne des modifications sociales très profondes et explique en partie la chute rapide du taux de fécondité . Les emplois salariés se généralisent.
- Cette montée rapide des salaires, en affectant la compétitivité-coût, incite à effectuer des gains de productivité et à introduire des améliorations technologiques , et sert ainsi de moteur au processus de remontée de filière .
- L’accumulation du capital est corrélativement favorisée par l’accroissement très rapide de l’épargne domestique , qui est en partie une épargne forcée (liée à la précarité des systèmes d’assurance sociale et de retraite, ou à la restriction d’accès à certains biens durables comme l’automobile, par exemple).
- Cependant, en général, l’investissement a précédé l’épargne, en faisant appel soit à l’endettement (comme au Japon ou en Corée), soit aux capitaux étrangers (comme à Singapour). La part de l’investissement dans le PIB des NPI a d’ailleurs très rapidement augmenté ces 25 dernières années, et particulièrement l’investissement privé.
Questions :
- Montrez les effets de l’augmentation des revenus en quoi sont-ils essentiels pour expliquer la remontée de filière ?
- Explicitez le cercle vertueux épargne – investissement.
Document 14 :
Le rôle des pouvoirs publics dans la mise en oeuvre de cette stratégie a été particulièrement décisif, par la création d’entreprises d’Etat et par la mise en place d’organismes spécialisés
Dans tous ces pays, l’effort d’épargne et d’investissement domestiques a été porté, en continu, à un niveau exceptionnel, de l’ordre d’un tiers du produit intérieur brut (PIB). Ces ressources ont été gérées par des Etats qui ont misé sur l’éducation et sur la santé de leurs populations. Même si aujourd’hui les inégalités ont tendance à s’accroître, l’Extrême-Orient a été et demeure bien moins inégalitaire que d’autres régions du monde. L’Asie a su faire un excellent usage d’une aide publique au développement abondante, dirigée en priorité vers ses infrastructures et largement pourvue par le Japon, par la Banque mondiale et par la Banque asiatique de développement.
Les investissements étrangers ont été vigoureusement encouragés, non seulement par la disponibilité d’une main-d’oeuvre efficace, mais aussi par un vaste dispositif de mesures incitatives, comme des exonération fiscale pendant cinq à dix ans selon la nature de l’investissement, la réduction de l’impôt sur les bénéfices à l’exportation ou encore, l’exonération des droits de douane pour les matières premières.
Questions :
- Montrez que l’on ne peut pas considérer que le modèle asiatique soit un modèle de développement liéral
- Pour autant doit en conclure que l’Etat est omniprésent ?
C. Ouverture et développement
Introduction : sur le site web campus : La mondialisation,
Document 15 :
Les défenseurs de la doctrine libre-échangiste sont favorables à l’ouverture croissante des économies parce qu’ils considèrent que celle-ci permet à la fois à tous les pays qui participent à l’échange d’être gagnants, et pour ceux qui sont en retard de bénéficier d’un mécanisme de rattrapage, de convergence des niveaux de développement.
Ce graphique montre que dans l’ensemble la hiérarchie des niveaux de revenu n’a pas été modifié puisque la majorité des États se trouvent -----------------------------. Toutefois certains ont nettement amélioré leur position (------------------------------------------------------------------...) alors que d’autres ont reculé dans le classement (---------------------------------------------------------------------------------...)
Questions :
- complétez les trous, que pouvez vous en conclure ?
Document 16 :
L’ouverture stimule la croissance économique.
- Le commerce permet à un pays de se spécialiser dans les activités productives dans lesquelles il est relativement plus performant que d’autres et d’exploiter ainsi un avantage comparatif.
- Le commerce élargit le marché qui s’offre aux producteurs locaux, leur permettant de mieux tirer parti des économies d’échelle, ce qui augmente les revenus et l’efficacité de la répartition des ressources. Ce sont les gains statiques du commerce.
- Le commerce a pour effet positif de stimuler la croissance à long terme seulement s’il augmente le taux d’investissement ou améliore les incitations au développement et à la diffusion de la technologie. ce sont les gains dynamiques du commerce.
- Les économies ouvertes investissent davantage.
- Les économies ouvertes échangent davantage d’idées.
- L’ouverture influence la "qualité" des institutions.
- L’ouverture provoque l’ajustement des économies vers une plus grande efficacité (effet escompté de la concurrence, les activités moins efficaces disparaissent).
Des succès marquants ont été obtenus en matière de croissance tirée par l’exportation (le miracle ( ?) asiatique).
Questions :
- Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres : 62.6 1.2
- Quelle relation pouvez vous faire apparaître entre croissance et taux d’ouverture
- Expliquez cette relation
Document 17 :
Questions :
1. Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres pointés sur la courbe
2. Quel pays vérifie la relation faible ouverture – faible croissance du PIB ?
3. Quel pays montre que l’ouverture va de pair avec la croissance ?
4. Qel pays montre que l’ouverture ne génère pas systématiquement de la croissance ?
Remarque : pour une bonne analyse critique du libre échange , de ses limites historiques le texte de Ha-Joon Chang : Du protectionnisme au libre-échangisme, une conversion opportuniste http://www.monde-diplomatique.fr/2003/06/CHANG/10189
III – LE PROTECTIONNISME UN PREALABLE A L’OUVERTURE ?
A : LE PROTECTIONNISME EDUCATEUR(2 p 257)
Document 18 :
Les économistes de la Banque mondiale et du FMI s'évertuent à montrer, avec un certain succès, que les pays les plus ouverts sur l'extérieur connaissent une croissance plus rapide. Indiscutablement, les exportations et les importations de la Chine, de la Tunisie ou de la Thaïlande jouent un rôle important dans leur croissance, alors que les économies les moins ouvertes, comme celles du Brésil ou de l'Argentine semblent piétiner.
Pourtant : "A la vérité, il peut se faire qu’à l’aide de ces sortes de règlements [protectionnistes], un pays acquière un genre particulier de manufacture plus tôt qu’il ne l’aurait acquis sans cela, et qu’au bout d’un certain temps ce genre de manufacture se fasse dans le pays à aussi bon marché ou à meilleur marché que chez l’étranger ", Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776.
On voit qu’Adam Smith présenté, souvent comme le père du libéralisme, avait pris soin de justifier, dans certains cas, le protectionnisme : il plaidait ainsi en faveur de ce qu’on appellera plus tard "les industries dans l’enfance" : avant d’être aussi efficace que les concurrents étrangers partis plus tôt, une entreprise qui se lance dans une nouvelle activité doit pouvoir acquérir de l’expérience grâce aux effets d’apprentissage. Mais le message d’Adam smith est d’abord et essentiellement favorable au libre échange. Il ne faut pas oublier que " Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations " est un livre destiné à combatrre le mercantilisme et sa doctrine commerciale.
L’exemple du Royaume Uni 1821-1910 :
C’est Friedrich List (1789-1846), économiste allemand du XIXeme siècle qui a développé la thèse du protectionnisme éducateur , celui des industries dans l’enfance reprenant les idées (mises en pratique) d’Alexander Hamilton (1755-1804) secrétaire d’État au Trésor américain, réclamait à la fois protection douanière et subventions pour soutenir les entreprises américaines (les entrepreneurs américains craignaient à juste titre la concurrence anglaise et il faut se souvenir que l’une des causes de la guerre d’indépendance se trouve dans cette inquiètude). Selon l’auteur du Système national d’économie politique , il n’est pas question de restreindre le commerce des produits naturels et des matières brutes. Dans ces domaines, l’échange libre est « profitable à la fois aux individus et aux Etats ». Le protectionnisme ne doit s’appliquer qu’à une certaine phase du développement industriel, et dans certaines conditions : « C’est seulement chez des peuples semblables, expose List, que les restrictions commerciales en vue de créer et de soutenir une industrie manufacturière peuvent être légitimes ; elles ne le sont que jusqu’à ce que cette industrie devienne assez forte pour ne plus craindre la concurrence étrangère ». On comprend pourquoi cette recommandation est désignée par l’expression "protectionnisme éducateur".
L'opposition classique entre libre-échange et protectionnisme est donc une mauvaise manière de poser le problème, car le protectionnisme est la condition de la réussite de l'ouverture. On comprend ainsi le paradoxe des pays asiatiques en croissance, plus ouverts sur l'extérieur que les autres pays en développement+, mais néanmoins très protectionnistes.
Questions :
- Le premier graphique donne t’il raison aux économistes du FMI ?
- Expliquez la phrase d’ASmith et montrez que le Royaume-Uni a suivi la logique d’A.Smith .
- Définissez le protectionnisme éducateur de List et présentez ses caractéristiques .
B – L’INTERVENTION COMME NECESSITE
1) L’organisation des marchés des produits de base.
Document 19 :
A :
B :
C :
Lorsque les exportations correspondent à des produits dont la demande est inélastique (c’est le cas de nombreux produits agricoles et produits primaires) l’augmentation des exportations au lieu d’élever le revenu des producteurs entraîne sa stagnation ou même sa diminution sous l’effet de la baisse des prix (l’offre augmente et la demande n’augmente pas). On parle alors d’une croissance appauvrissante.
Ceci est particulièrement observable pour les pays dont les exportations concernent un seul produit (monoexportateur) ou un petit nombre de produits ayant ces caractéristiques. Or ces pays sont très nombreux parmi les pays en développement.
Le prix des produits primaires est dans ces conditions directement lié à l’activité économique mondiale (ils dépendent de l’évolution de la demande). L’expansion mondiale entraîne l’augmentation des prix alors que le ralentissement de la croissance économique mondiale entraîne la baisse des prix.
Les marchés des produits de base sont souvent des marchés d’oligopsone, les firmes multinationales de l’industrie agro-alimentaire étant en position dominante relativement à un nombre considérable de producteurs. Les fluctuations des prix des produits de base sont donc très importantes.
Questions :
1) Définissez la notion de croissance appauvrissante et explicitez les mécanismes qui la déterminent ( appuyez-vous sur le cours et la théorie de la dégradation des termes de l’échange de Prebish et Singer)
2) Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres pointés
3) Vérifiez en vous aidant des deux graphiques l’analyse développée dans le document C
2 – La politique commerciale stratégique :
Document 20 :
L'argument en faveur de la définition d'une politique commerciale volontariste commence par constater que, dans un monde de rendements croissants et de concurrence imparfaite, des entreprises bien placées dans certaines branches peuvent réussir à obtenir des rendements supérieurs aux coûts alternatifs des ressources employées. Supposons, par exemple, que les économies d'échelle soient suffisamment importantes dans une branche pour ne laisser place qu'a une seule entreprise sur le marché mondial dans son ensemble ; ou.autrement dit si deux entreprises devaient se lancer sur le marché, toutes deux enregistreraient des Pertes. C'est ainsi que celle qui réussit à asseoir sa position dans la branche obtiendra des profits supérieurs à la normale et qui ne seront pas grignotes par la concurrence.
Un pays peut faire progresser son revenu national au détriment d'autres pays s'il peut trouver le moyen d'assurer que l’entreprise qui aura la chance de bénéficier de ces surprofit est une entreprise nationale et non une firme étrangère
Deux articles importants, James Brander et Barbara Spencer (1983 1985) ont démontré que, si les circonstances s’y pretent, l’intervention de l'État, par exemple en subventionnant les exportations et en restreignant les importations, peut empêcher les entreprises étrangères de se lancer dans la.concurrence pour des marchés lucratifs. Ces politiques jouent ici un rôle analogue à celui joué par les décisions «stratégiques» d investissement en surcapacité ou en recherche et développement dans nombre de modèles de concurrence oligopolistique, d où le terme de stratégic trade policy [ici traduite par « politique commerciale stratégique »].
Exemple de compréhension :
- Supposons donc que deux pays puissent produire le même bien.
- Pour être plus concret, supposons que ce bien est un avion de ligne d'une capacité de 150 passagers et disons que ces deux « pays » s'appellent Amérique et Europe.
- Admettons encore que dans chaque pays une seule entreprise puisse produire ce bien : respectivement Boeing et Airbus.
- Afin de fixer l'attention sur le problème de la concurrence pour les surprofits, nous supposerons qu'il n'y a pas de demande interne, ni en Amérique, ni en Europe, de sorte que le bien est entièrement destiné à l'exportation, ce qui nous permet d'assimiler l'excédent du producteur à l'intérêt national.
- Nous supposerons encore que chaque entreprise ne se trouve confrontée qu'à un choix binaire : produire ou ne pas produire.
- Et nous supposerons enfin que le marché soit profitable à l'une ou l'autre de ces entreprises à condition qu'elle y pénètre seule,mais qu'il leur soit défavorable si toutes deux s'y lancent.
Une fois posées ces hypothèse, le jeu entre Boeing et Airbus peut être représenté par une matrice analogue à celle présentée dans le tableau 1.
Les résultats d’Airbus se lisent en colonnes , de Boeing en lignes
| p | n |
P | -5 -5 | 0 100 |
N | 100 0 | 0 0 |
Le choix que fait Boeing de produire (P) ou de ne pas produire (N) est représenté en lettres majuscules, tandis que les décisions correspondantes d'Airbus sont représentées en lettres minuscules. Dans chaque case de la matrice, le chiffre en bas à gauche représente le profit de Boeing (au-delà du rendement normal du capital) tandis que dans le coin supérieur droit est inscrit le chiffre du profit d'Airbus.
Tel que le jeu se présente, le résultat n'est pas connu d'avance. Pour faire avancer les choses, supposons que Boeing bénéficie d'un tour d'avance et peut s'engager à produire avant qu'Airbus ait pris sa décision. En l'absence de toute intervention de l'Etat, le résultat sera Pn dans la case supérieure droite : Boeing dégagera d'importants profits tout en empêchant Airbus de pénétrer sur le marché.
Il est évident que le gouvernement européen n'est pas satisfait et voudrait modifier ce résultat. Or la thèse de la politique commerciale volontariste enseigne qu'il est effectivement possible de modifier l'issue du jeu si le gouvernement européen peut s'engager à subventionner Airbus avant que Boeing ne se soit engagé à produire l'avion. Supposons que le gouvernement européen puisse s'engager à l'avance à payer à Airbus une prime de 10 si elle produit l'avion, quelle que soit la décision de Boeing. La matrice décisionnelle s'en trouve alors modifiée (voir tableau 2) et l'issue du jeu est inversée
| p | n |
P | 5 -5 | 0 100 |
N | 110 0 | 0 0 |
Boeing sait maintenant que même s'il s'engage à produire des avions, Airbus prendra également la décision de produire et le constructeur américain enregistrera des pertes. Boeing se trouve donc poussé à prendre la décision de ne pas produire et le résultat du jeu sera Np et non pas Pn. L'étonnant est qu'une prime de seulement 10 puisse élever les profits d'Airbus de 0 à 110 ! Sur ce chiffre, 100 représentent un transfert des surprofits de l'Amérique à l'Europe, soit un gain de revenu national européen au détriment de l'Amérique.
La thèse de la politique commerciale volontariste démontre ainsi que, au moins dans certains cas, un État peut améliorer le bien-être national au détriment d'un autre en soutenant ses propres entreprises dans la concurrence international.
Source : P Krugman, la mondialisation n’est pas coupable, la découverte.
Questions
1. Quelles hypothèses des modéles néoclassiques sont--elles remises en cause permettant de justifier une intervention de l’Etat
2. Quels effets positifs peut avoir une intervention de l’Etat ?
3. Dans le cas 1 quel est le profit dégagé par Airbus , Boeing dans le cas ou Airbus produit et Boeing produit, que se passe t’il si Boeing devient le seul à produire ? Quelle est la solution envisagée par Krugman ?
4. Que fait alors le gouvernement européen, quelles en sont les conséquences ?
5. Quelle conclusion en tire Krugman ?
Pour aller plus loin sur le site du LEREPS : "LES POLITIQUES COMMERCIALES STRATEGIQUES"
Plan de cours d'Alexandre Minda 2ieme année d'IEP
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