Ce dossier utilise le cédérom d'alter éco qui est disponible sur les ordinateurs de la salle permanence cité
Pour information : quelles sont les représentations des élèves de lycée sur le chômage est-il volontaire ? : http://www.ac-rennes.fr/pedagogie/sceco_social/discipline/stage/auto/chom_volont.pdf
Document 1 :
A Derosières : L’économie se présente volontiers comme d’autant plus sérieuse, scientifique, qu'elle est mathématique et quantitative. Mais mathématisation et quantification ne sont pas la même chose. Le raisonnement hypothético-déductif emprunté aux sciences de la nature et par certains économistes est mathématique, mais il n'est pas nécessairement quantitatif.
Le monde : L'analyse économique utilise aujourd'hui massivement les statistiques. Qu'est-ce qui fonde la crédibilité de tous ces chiffres?
On peut, bien sûr, se demander si la statistique reflète la réalité, Mais si la réalité n'est connue que par les statistiques, on tourne en rond. Il faut admettre que la réalité n'est appréhendée que par un codage. Par exemple, regrouper des individus en catégories (ouvriers, employés, cadres), c'est une construction. Le mot fait frémir, mais il vaut mieux être lucide sur le fait que les statistiques sont fabriquées. La vraie question du statisticien est moins : « Est-ce la réalité ? » que « Est-ce que ça tient ? ».
La demande de statistique est donc évolutive ?
Absolument. La statistique est produite à partir du moment où une question est socialement jugée sociale, autrement dit jugée par la société relever de la société. En France, la natalité est socialement jugée sociale, en Angleterre beaucoup moins. D'où l'existence de l'Institut national d'études démographiques (INED) français, alors qu'il n'y a pas l'équivalent outre-Manche. Aux Etats-Unis, on ne commence à mesurer le chômage que dans les années 30, quand le gouvernement fédéral est tenu pour responsable de ce phénomène. Si les violences à enfant donnent lieu à des statistiques alors que ce n'était pas le cas il y a vingt ans, c'est qu'elles sont aujourd'hui socialement jugées plus sociales.
Les statistiques seraient selon vous de révélateurs de la société ?
Elles révèlent un rapport avec le collectif. Prenez l'exemple du recensement. En France, la démarche ne pose pas de problème particulier, on reconnaît à l'Etat le droit de poser dés questions, les réticences sont marginales. En Allemagne, la méfiance vis-à-vis d'un Etat fort est telle que toute démarche statistique est entourée d'une foule de garanties Juridiques, de filtres législatifs.
Source : A Derosières, on ne peut séparer une statistique de son usage, in le monde, 29-09-1998
Questions :
- Pourquoi l’économie use t’elle des statistiques ?
- Peut-on dire qu’elle en abuse ?
Document 2 :
A : Chômeurs, unemployed : des conceptions opposées
Comme pour le travail et l'emploi, la définition du chômage dépend de l'organisation sociale d'un pays. L'histoire de l'invention du chômage en France et en Angleterre l'illustre.
Apparus à la fin du siècle dernier en France et en Angleterre, les concepts de chômage et d'unemployment ne sont pas synonymes. Pourtant, dans les deux pays, le problème est identique : il convient de distinguer les personnes qui peuvent et veulent travailler des vagabonds " irresponsables et fainéants ", d'une part, des indigents incapables de travailler, d'autre part. Mais la façon d'envisager le problème est différente : en France, qui est encore un pays agricole, il s'agit de réprimer le vagabondage, considéré comme un délit (les voleurs de pommes) ; en Angleterre, pays industriel, il s'agit de protéger le travailleur, ainsi que son salaire et son métier, de la concurrence sauvage des sans-emploi.
S'opposent également deux conceptions du rôle de l'Etat et de la responsabilité individuelle. En caricaturant le propos, l'Etat est perçu en France comme le garant de la liberté et de l'égalité ; il est considéré en Angleterre comme une menace pour les libertés individuelles. Pour preuve : la seule intervention de l'Etat anglais a été la loi sur les pauvres, une législation répressive à intention punitive, confirmant par là le caractère menaçant de la réglementation étatique. En Angleterre, la dignité humaine est fondée sur la capacité à gérer sa vie, à être responsable de soi-même ; ce principe moral, qui doit guider les conduites quotidiennes, asseoit le lien social sur le lien économique. La société française étant une société du conflit, le concept de responsabilité doit faire appel à " l'harmonie des principes universels extérieurs aux personnes, ceux qui fondent le lien civique ".
Il s'ensuit deux façons distinctes de définir le chômage. La définition française repose plutôt sur un argument juridique, celle de l'Angleterre relève plutôt du domaine économique. En France, c'est le droit qui détermine les situations, qui établit la distinction entre travailleur, vagabond ou indigent, et qui définit le chômage à partir du salariat. Pour être reconnu chômeur, il faut prouver le lien de subordination à l'employeur. En Angleterre, c'est l'inverse : être reconnu chômeur, c'est avoir fait la preuve de sa capacité à travailler, donc à être responsable de soi-même. C'est une forme de promotion sociale, essentielle pour se distinguer de l'indigent méprisé. (…)
Dès 1896 cependant, des questions jugées essentielles - et d'une certaine manière, actuelles - sont posées. Comment distinguer " l'imposteur qui mendie par paresse " du " malheureux qui cherche véritablement du travail sans pouvoir en trouver ? ", s'interroge l'Office du Travail. La réponse statistique est définitivement fixée par le recensement de 1906. Pour être chômeur, il faut avoir perdu son travail depuis au minimum huit jours et au maximum deux ans (un an pour les plus de 60 ans). Cette définition ne bougera pas jusqu'en 1936
La résonnance actuelle de ces débats est frappante : vrai ou faux chômeur, à partir de quelle durée se pose le problème de la réinsertion, le handicap de l'âge..., autant de questions qui reviennent régulièrement sur le devant de la scène. En même temps, le lien congénital salariat-chômage est confirmé par la crise actuelle. La développement de la précarité (contrats à durée déterminée, stages, contrats emploi-solidarité...) fragilise la frontière entre emploi et chômage, comme c'était le cas il y a cent ans et jusqu'à la dernière guerre.
Source : Alter éco, HS n°39
Questions :
Document 3 : Alternatives économiques, n° 069 (07/2006) in cédérom alter éco 10 ème édition
Questions :
- Après avoir rappelé, la définition du chômage au sens du BIT,
- donnez le mode de calcul et de lecture du chiffre entouré
- Comment a évolué le taux de chômage ?
Document 4 :
A : Cédérom alter éco : le taux d'activité et le taux d'emploi des 15-24 ans dans l'UE en 2002
B :
Un taux d'emploi en progrès
Depuis le sommet de Barcelone en 2000 (cf. stratégie de Lisbonne), l'Union européenne s'est fixée comme objectif d'atteindre au moins 70 % de taux d'activité pour la population de 15 à 64 ans, c'est-à-dire les personnes travaillant ou recherchant un emploi. La France est passée de 66 % à 69 % depuis 1990, ce qui constitue un taux d'activité record dans notre pays.
En fait, le seul indicateur vraiment pertinent est le taux d'emploi, c'est-à-dire la proportion des personnes de 15 à 64 ans qui travaillent effectivement. Car plus ce taux est élevé, plus nombreux sont les cotisants au système de retraite et plus nombreux aussi les couples composés de deux personnes ayant un revenu d'activité. L'expérience montre en effet qu'être deux à travailler permet non seulement d'augmenter ses revenus, mais aussi de réduire encore plus substantiellement la pauvreté, laquelle touche essentiellement les couples au chômage ou à un seul revenu d'activité, ainsi que les familles monoparentales+. Pour l'heure, le taux d'emploi est de 62 %, en progression de plus de 3 points depuis le creux de 1994.
Questions :
- Après avoir rappelé la définition du taux d’activité, construisez une typologie des taux d’activité en Europe
- Pourquoi l’Europe s’est-elle fixée un objectif de taux d’activité de 70 % au moins
- Expliquez la phrase soulignée, quelles sont les différences entre le taux d’activité et le taux d’emploi ?
- Construisez une typologie des taux d’emploi et comparez la à celle des taux d’activité, que constatez vous ?
Document 5 :
- Donnez les modes de lecture et de calcul des chiffres pointés dans les graphiques
- Après avoir construit une typologie des taux d’emploi en 94 analysezcomment a évolué le taux d’emploi entre 1994 et 2003 ? Que pouvez vous en conclure ?
- Comparez les taux d’emploi des 55- 64 ans en Europe puis les taux d’emploi, en fonction du sexe . Que pouvez vous en conclure sur les mesures à prendre ?
Document 6 :
Source : le Cédérom d’alte éco, 10 ème édition
Questions :
- Que pouvez vous conclure de ce graphique?
Document 7 :
Il faut être conscient que les données statistiques ont été affectées par les évolutions sociales. Un « halo » de plus en plus important s'est créé entre l'emploi le chômage et l'inactivité, brouillant les frontières entre les catégories de la société salariale des « Trente Glorieuses »; apparition du sous-emploi et des activités réduites* (entre emploi et chômage); des situations d'emploi-formation [.„] (entre emploi et inactivité)- des pré-retraites [...] et des situations de chômage découragé (entre chômage et inactivité).
Source : Données sociales, Insee, 1999.
Questions :
- En quoi les indicateurs de chômage, d’emploi et d’inactivité sont-ils de moins en moins pertinent
- Quelles en sont les conséquences ?
Document 8 :
A :allez sur le site : http://travailchomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel_1996_2005.htm
B : TEF 2005
Questions :
- Comment l’auteur définit-il le chômage :apparent , réel ?
- Comment-ont-ils évolué , pourquoi ?
Document 9 : cédérom d'alter éco: le sous emploi s'est généralisé en europe
Questions :
- Donnez le mode de calcul et de lecture des chiffres entourés
Etablissez une typologie des taux de chômage puis une des taux de chômage élargie, que constatez vous, ?
Document 10 :
Emploi : le vrai-faux miracle britannique
Il ne se passe guère de jours sans que l'on trouve un éloge du modèle britannique en matière d'emploi. De fait, son taux de chômage de 4,6 % (au 2e trimestre 2004) a de quoi nous faire rêver. Il y a dix ans, en 1994, les deux pays avaient des performances à la fois proches et médiocres dans ce domaine : 12 % en France, 9,7 % au Royaume-Uni. La France a de quoi " avoir la honte ".
Est-ce si sûr ? Toujours depuis dix ans, le nombre d'emplois au Royaume-Uni a progressé de 11 %. En France, de...14 %. A cause de la montée du nombre de fonctionnaires, rétorquent les libéraux. Pas de chance, le Royaume-Uni fait nettement mieux que la France dans ce sens : depuis 1997, 45 % des emplois créés (861 000 sur un total de 1,92 million) relèvent du secteur public, alors qu'en France, le nombre d'emplois dans les " services administrés " (nom que la Comptabilité nationale+ donne aux services non vendus sur le marché, qui comprennent aussi les organisations non gouvernementales (ONG), les syndicats, les églises...) ont augmenté de 300 000 salariés durant le même temps. Médecins, enseignants, policiers, infirmiers..., voilà les professions qui se sont fortement développées outre-Manche.
La faiblesse du chômage britannique tient d'abord donc à la croissance de services publics qui avaient certes été particulièrement maltraités par les gouvernements ultralibéraux des années 80 et 90.
Alors que la performance française en matière de création d'emplois est supérieure à celle du Royaume-Uni, comment se fait-il que, chez nous, le chômage reste scotché à un aussi haut niveau, alors qu'il ne cesse de se réduire outre-Manche ? L'explication réside tout bêtement dans la progression de la population active+. Le nombre de candidats à l'emploi a grossi de12 % en France en dix ans, contre 6 % au Royaume-Uni. Si bien qu'il faut deux fois plus de créations d'emplois dans l'Hexagone pour faire baisser le chômage. Mais avouer que la progression de la population active+ puisse avoir un effet sur le chômage serait aller à l'encontre de l'affirmation libérale de base : tout candidat qui arrive sur le marché du travail+ trouve un emploi..., sauf si les règles en vigueur (salaire minimum, règles de licenciement...) l'en empêchent, ou si l'indemnisation+ du chômage est trop généreuse.
Source : D Clerc, in alter éco n°235, 04-2005
Questions :
- Pourquoi le texte parle t’il de miracle britannique ?
- En quoi le relativise t’il ?
Document 11 : n°183, 07-2000, Cédérom d'alter éco
Questions :
- Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres entourés.
- une stratégie s’impose t’elle comme assurant : une baisse du chômage, un taux de chômage élargi réduit ?
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