TD: la relation progrès technique, productivité et emploi.

THEME DE TRANSITION ENTRE LES CHAPITRES INVESTISSEMENT - PROGRES TECHNIQUE ET MARCHE DU TRAVAIL ET EMPLOI
PARTIE I - LES LIENS ENTRE LE PROGRES TECHNIQUE, LES GAINS DE PRODUCTIVITE ET L'EMPLOI
Document 1 :
La technologie est fréquemment désignée dans le grand public comme une force destructrice d'emplois. Le mouvement ouvrier a une longue tradition de lutte contre la machine. Au début du XIXe siècle, les luddites en Grande-Bretagne et les canuts en France détruisaient les métiers à tisser mécaniques que les patrons de l'industrie textile voulaient installer pour les remplacer. (..)
Mais au procès de la machine qui fonde le système succède le procès du système dans son usage de la machine. « II faut du temps et de l'expérience, écrit Marx, avant que les ouvriers, ayant appris à distinguer entre la machine et son emploi capitaliste, dirigent leurs attaques non contre le moyen matériel de production, mais contre son mode social d'exploitation. La machine est innocente des misères qu'elle entraîne; ce n'est pas sa faute si, dans notre milieu social, elle sépare l'ouvrier de ses vivres. » En fait, l'importance du luddisme ne doit pas être exagérée. En Angleterre, cette révolte correspondait aux premières étapes de la révolution industrielle, où le mouvement ouvrier n'était pas organisé. Les dirigeants ouvriers, y compris ceux du syndicalisme révolutionnaire, s'opposeront au procès de la machine à mesure que le monde ouvrier se constituera comme une force. Et l'anti-machinisme fera d'autant moins recette que l'avenir du prolétariat sera perçu par les syndicats eux-mêmes comme lié à celui du grand capitalisme. …°
Les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix ont vu se multiplier les suppressions de postes et les compressions d'emploi, dans les industries sidérurgique ou automobile par exemple, du fait de la modernisation. Dans le contexte de chômage élevé en Europe dans les années quatre-vingt-dix, certains auteurs ont annoncé la « fin du travail », lequel serait progressivement rendu inutile à la production par l'efficience toujours
plus grande de la technologie.
Le fondement économique de cette thèse est la « théorie technologique du chômage ». Pour un niveau donné de la production, une augmentation de la productivité telle que l'engendre le progrès technique réduit l'emploi disponible.
Certains économistes ont proposé un raisonnement plus sophistiqué. L’innovation de procédé (ou innovation technique), en augmentant la productivité, réduit l'emploi. Mais l'innovation de produit a un effet inverse : les produits nouveaux suscitent une demande nouvelle, qui amène les firmes à accroître leur production et donc à embaucher. Dans ce cadre, les fluctuations du chômage au cours du temps sont vues comme résultant des effets opposés des deux types d'innovations. Les périodes dominées par l'innovation de procédés (comme la période actuelle avec l'informatique et les robots) engendrent mécaniquement le chômage, tandis que celles où domine l'innovation de produit (les « Trente glorieuses » avec l'automobile, l'électroménager) engendrent l'emploi.
L’idée d'une destruction systématique, générale, de l'emploi par la technologie se heurte cependant à une première évidence : si la productivité avait un impact mécanique, direct, sur l'emploi, il ne resterait aujourd'hui que 5 % à 10 % des emplois qui existaient au début du XIXe siècle. Une autre observation va à l'encontre de cette thèse : c'est dans les périodes de plus forte croissance de la productivité du travail (les « Trente glorieuses »), ou dans les pays où elle croît le plus vite (Hong-Kong, Corée), que se créent le plus d'emplois. Dans les années quatre-vingt-dix, c'est dans le pays où les nouvelles technologies se répandent le plus rapidement, les États-Unis, que les emplois sont créés en plus grand nombre (de l'ordre de deux millions par an entre 1991 et 1998). [.,.]
Il est clair que la technologie détruit des emplois dans certaines entreprises, mais elle en crée tout autant ailleurs. Le mécanisme qui assure la constance ou l'expansion de l'emploi est connu comme l'« effet de déversement » (Sauvy). Supposons qu'une entreprise augmente sa productivité grâce à une innovation de procédé. Le gain total engendré par l'innovation se répartit entre trois catégories d'agents. Les consommateurs bénéficient d'une réduction de prix, qui augmente leur revenu réel, et ils augmentent donc leur demande adressée à l'entreprise innovante elle-même ou à d'autres entreprises. Les travailleurs peuvent recevoir une augmentation de salaire du fait de la meilleure santé de l'entreprise, salaire qu'ils dépenseront en biens et services achetés à d'autres firmes (qui créeront donc de l'emploi). Enfin, les actionnaires bénéficieront de l'augmentation des profits et accroîtront comme les salariés leur demande adressée aux autres entreprises. Ainsi, et c'est là le point important, le surcroît de productivité engendre un revenu, et donc un surcroît de demande, qui lui est équivalent. Les salariés éventuellement licenciés par l'entreprise innovante trouveront un emploi dans les firmes auxquelles s'adresse la nouvelle demande, engendrée par l'augmentation des salaires et des profits dans la firme innovante et la réduction de prix dont ont bénéficié les consommateurs.
Source :Dominique Guellec, Économie de l'innovation, La Découverte, 1999, pp. 78-80.
Questions:
  1. Comment les ouvriers considèrent-ils le progrès technique au 19 ème siècle ? Cette vision n'a t'elle pas des partisans aujourd'hui ?
  2. Définissez la théorie technologique du cômage .
  3. Les prévisions pessimistes se sont-elles révélées vraies ?
  4. Explicitez la théorie du déversement d'A Sauvy.
Document 2 :
Au contraire, les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, le Royaume-Uni sont parvenus à revenir tout près du plein-emploi en créant beaucoup d'emplois, grâce à une croissance plus rapide que celle de la France. L'origine de ces bonnes performances semble résider dans le progrès technique. La productivité apparente du travail a augmenté, dans ces deux pays, de 1,8 % par an, contre 1,2 % en France sur la période 1990-2002 . Elle s'est même emballée aux Etats-Unis ces dernières années : dans l'ensemble des secteurs marchands, elle a augmenté de 3,1 % en 2000, 2% en 2001 (en pleine récession), 5,3 % en 2002 et 5,1 %, en rythme annuel, pour les deux premiers trimestres de 2003. Il faut remonter bien loin en arrière pour trouver des gains de productivité aussi élevés outre-Atlantique. Phénomène encore plus remarquable, la productivité semble augmenter plus vite ces derniers temps dans les services que dans l'industrie.
Ces gains de productivité exceptionnels signent la fin du « paradoxe de Solow » : en 1987, dans un article du Wall Street Journal, le Nobel Robert Solow affirmait que la micro-informatique était partout, sauf dans les statistiques de productivité. Elle s'y trouve désormais. Une recherche récente de Dale Jorgenson met en évidence le rôle des technologies de l'information et de la communication (TIC) :« Une poussée de l'investissement en technologies de l'information après 1995 caractérise les pays du G7.Elle explique une bonne part de l'accélération de la croissance américaine, mais contribue aussi substantiellement à la croissance économique des autres pays du G7. Une autre source de croissance est le gain de productivité dans les secteurs produisant ces TIC. » ( … )
L'accélération du progrès technique a des effets ambigus sur la croissance et l'emploi, car le progrès est aussi changement des techniques, des activités et des emplois : c'est la destruction créatrice, chère à Joseph Schumpeter. Ce mouvement est aujourd'hui accentué par la mondialisation, que Schumpeter considérait d'ailleurs comme un aspect du progrès technique. Ainsi, les progrès des télécommunications
poussent de nombreuses entreprises américaines à faire faire leur comptabilité ou à localiser des centres d'appel en Inde (pays anglophone où le travail qualifié est bon marché), la baisse des coûts du transport font de la Chine une usine à l'échelle de la planète. Des emplois sont détruits dans les secteurs où la productivité augmente rapidement, d'autres sont créés dans les activités dont la production est stimulée par les gains de pouvoir d'achat et par les baisses de prix. Les emplois se déversent donc, selon l'expression d'Alfred Sauvy, d'un secteur à l'autre.
Ce déversement finit en général par assurer l'ajustement du nombre d'emplois aux variations de la population active, d'autant que les gains de productivité entraînent des gains de parts de marché (importants dans une économie mondialisée) et que les hausses de pouvoir d'achat favorisent la diminution du temps de travail. Comme le faisait déjà remarquer Schumpeter il y a soixante ans, malgré un progrès technique ininterrompu, le chômage ne marque aucune tendance de très long terme à la hausse.
Le problème est que les nouveaux emplois ne sont en général pas dans les mêmes entreprises, les mêmes régions, les mêmes secteurs, ni les mêmes qualifications que les emplois détruits. La destruction créatrice, si elle mène globalement à plus de richesse, prend du temps et fait des perdants, comme les salariés dont la qualification ne vaut plus rien ou les propriétaires de logements invendables du fait de l'exode de la population (ce sont parfois les mêmes), ou encore les entreprises dont le capital technique perd de sa valeur.
Ce mouvement se voit bien dans le cycle actuel. Deux économistes de la Banque fédérale de New York ont calculé que, lors des récessions précédentes, la moitié des emplois supprimes avaient vocation à être recréés lors de la reprise. Pendant la récession de 2001, la proportion n'était que de 21 %. Le reste des suppressions d'emplois correspond à des changements structurels, c'est-à-dire au déclin de certaines entreprises ou de certaines activités, remplacées par d'autres. Le progrès technique ne peut donc être converti en croissance et en emplois que si l'économie est suffisamment flexible pour s'adapter au changement. Cette flexibilité, qualité fondamentale du capitalisme, peut être interne à l'entreprise, comme dans le modèle japonais, ou passer par le marché, selon le modèle anglo-saxon : les emplois peuvent être supprimés sans délai et sans coût , ce qui rend l'embauche, elle aussi, plus facile ; les transactions immobilières sont rapides et peu onéreuses ; la création d'entreprise est simple. Résultat : il y a beaucoup plus d'entreprises de création récente aux Etats-Unis . Mais cette flexibilité ne suffit pas à transformer le progrès technique en croissance et en emplois. Elle peut même renforcer l'incertitude au point de freiner l'embauche.
Source : A.Parienty , Progrès technique , flexibilité et croissance , Alternatives économiques , janvier 2004
Questions :
  1. Explicitez le paradoxe de Solow, est-il vérifié ?
  2. Montrez que l'analyse de Sauvy s'appuie sur celle développée dés les années 30 par Schumpeter
  3. L'optimisme dont font preuve les deux auteurs ne doit-il pas être relativisé ?
Document 3 :
Il existe donc bien une relation entre changement technique et emploi, mais cette relation n'est en rien automatique. Elle est fonction des processus économiques et sociaux qui opèrent dans trois domaines principaux : les critères d'orientation de la recherche et de sélection des innovations ; le niveau et les modes de satisfaction des besoins ; les conditions d'utilisation de la force de travail.
Le changement technique n'est pas, par nature, créateur ou destructeur d'emplois ; il modifie les conditions de détermination du niveau de l'emploi. En résultera-t-il plus de consommation, plus de temps libre, plus de chômage ? La réponse ne réside pas dans le progrès technique, mais dans les modes de régulation du système productif.
Les conséquences des gains de productivité dépendent de leur affectation [...]. Si dans les années 60 le partage entre salaires et profits était à peu près équilibré, il n'en est pas de même dans la configuration actuelle. La concurrence accrue impose d'utiliser la quasi-totalité des gains de productivité à la compétitivité de deux façons :
- soit en augmentant la part des profits pour réaliser des investissements de productivité ;
- soit en baissant les prix (ou en les maintenant, à qualité croissante).
La seule manière d'échapper à cet enchaînement est de disposer d'un avantage de productivité initial et de réussir à le maintenir. Il est alors possible de compenser la stagnation de la demande interne par le progrès des exportations, ce qui permet de maintenir l'emploi. On pense évidemment au cas japonais ; vu ainsi, il apparaît essentiellement comme une stratégie réussie d'exportation de son chômage technologique. Mais aucun joueur isolé ne peut refuser la course à la compétitivité car, à défaut de gagner la partie, on gagne le droit de
continuer à jouer.
Source : P.A Corpron, cahiers français, 1997.
Questions :
  1. Expliquez la phrase en gras
  2. Opposez les années 60 à aujourd'hui pour prouver que les efffets du PT sur l'emploi sont différents, comment l'auteur l'explique t'il ?
Document 4 :
Depuis plus de vingt ans, la situation des travailleurs peu qualifiés s'est détériorée du point de vue de l'accès à l'emploi et des rémunérations. C'est le cas dans la plupart des pays industrialisés, même si le constat diffère des deux côtés de l'Atlantique. Les inégalités de salaire se sont les plus développées aux États-Unis, alors que les inégalités d'emploi se sont surtout creusées en Europe, particulièrement en France. Aux États-Unis, il y a même eu une augmentation importante des « working poors », c'est-à-dire de travailleurs recevant un salaire ne leur permettant pas de passer au-dessus du seuil de pauvreté [...] C'est l'avènement de l'économie numérique au travers de la diffusion des nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC) qui est le plus souvent rendu responsable de la montée des inégalités de salaire et d'emploi.
Alors que pour de nombreux observateurs, l'automatisation des processus de production des années soixante et soixante-dix conduisait à un accroissement de la productivité des travailleurs peu qualifiés, à l'origine d'un mouvement de « déqualification » des métiers ouvriers, les économistes américains décrivent l'effet inverse dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix : la diffusion des NTIC profiterait beaucoup plus à la main-d'œuvre qualifiée, dont elle augmenterait la productivité et les rémunérations, qu'à la main-d'œuvre peu qualifiée dont elle détériorerait les perspectives d'emploi.
L’hypothèse est connue chez les économistes sous le nom de « biais technologique ». Il s'agit là d'un concept formé à l'origine pour rendre compte des utilisations relatives du capital et du travail dans la croissance. Le progrès technique est biaisé en faveur d'un facteur donné si sa part augmente tendanciellement dans la valeur ajoutée. La nouveauté est d'évoquer un biais de progrès technique au sein même du facteur travail. Les NTIC seraient biaisées en faveur du travail qualifié au détriment des travailleurs peu qualifiés. Leur diffusion expliquerait ainsi la baisse de la part du travail non qualifié dans la valeur ajoutée, au travers d'une baisse des rémunérations relatives, lorsqu'elles sont suffisamment flexibles,ou au travers d'une baisse de l'emploi, lorsqu'elles ne le sont pas.
SOURCE : Nathalie Greenan, Yannick LHorty et Jacques Mairesse, « Inégalités et économie numérique :comparaisons transatlantiques
Les 4 pages du CEE, n° 52, juillet 2002.
Questions :
  1. Quel est le constat opéré par les auteurs ?
  2. Comment l'expliquent-ils ?

Document 5 : cliquez sur le lien : http://perso.orange.fr/revision-bac-es/terminale_es/chap4/relation%20pt%20emploi.htm

mais aussi sur le site toile SES : http://www.toileses.org/terminale/2006_schema_pt_emploi.pdf

Questions :

  1. Pourquoi les effets du progrès technique sur l'emploi demeurent-ils largement indéterminés ?

En complément : à titre d'ouverture


Au début du XXème siècle, plus de 90% de la population noire des Etats-Unis vivait encore dans les Etats ex-confédérés du sud. La grande majorité des Noirs dépendait d’une forme d’agriculture qui n’avait guère évolué depuis l’arrivée des premiers esclaves en Amérique. Après la guerre de sécession, et la brève période dite de la Reconstruction, au cours de laquelle les Noirs obtinrent des gains politiques importants, les propriétaires blancs des plantations réussirent à reprendre le contrôle de leurs anciens esclaves en instaurant le système du Métayage. Toujours au bord de la famine, dépourvus de terres et désespérément en quête de travail, les Noirs américains devinrent les pions dans ce nouveau système d’exploitation. (…)
La plupart des métayers noirs plantaient du coton, qui est une des cultures demandant le plus de main-d’œuvre. La cueillette durait du lever au coucher du soleil. Dans ce laps de temps, un cueilleur chevronné pouvait récolter plus de 90 kilos. (…)
Un nombre croissant de Noirs commencèrent à émigrer vers les villes du Nord pour échapper à l’appauvrissement des campagnes du sud. Toutefois, la plupart d’entre eux choisirent de rester, préférant éviter les risques et les incertitudes de la vie dans les villes du Nord.
Mais en octobre 1944, le delta du Mississipi fut le siège d’un événement qui devait changer à jamais les conditions de vie des Africains-Américains. Le 2 octobre, une foule d’environ 3000 personnes se rassembla sur un champ de coton à la sortie de Clarksdale pour contempler la première démonstration réussie d’une ramasseuse mécanique de coton. (…)
La foule n’en revenait pas. En une heure, un travailleur agricole pouvait cueillir 9 kilos de coton. La ramasseuse mécanique pouvait en récolter plus de 450 dans le même laps de temps. Chaque machine pouvait faire le travail de cinquante personnes.
En 1949, seulement 6% du coton du Sud était récolté par des moyens mécaniques ; en 1964, cette proportion était de 70%. Huit ans plus tard, on avait atteint 100% de mécanisation.
Pour la première fois depuis qu’ils avaient été transportés comme esclaves dans le Sud, les mains et les dos des Noirs étaient devenus inutiles. Du jour au lendemain, la technologie avait rendu le système du métayage obsolète. Les planteurs évincèrent de leurs terres des millions de cultivateurs noirs qui se retrouvèrent sans foyer et sans travail.
L’impact de la mécanisation de l’agriculture du Sud combinée à l’attrait des hauts salaires dans les villes industrielles du Nord produisit ce que Nicholas Lehman a appelé « une des plus vastes et des plus rapides migrations internes de l’histoire ». Plus de 5 millions d’hommes partirent vers le Nord en quête de travail entre les années 40 et les années 70. (…)
La ramasseuse mécanique se révéla beaucoup plus efficace que la proclamation d’émancipation pour libérer les Noirs de l’économie de plantation. Mais cette délivrance eut un prix terrible. L’éviction forcée de la terre et la migration de millions de Noirs américains misérables vers le Nord ne devaient pas tarder à déchaîner des forces politiques et sociales d’ampleur inimaginable – des forces qui allaient mettre à l’épreuve l’âme même du contrat social américain.
Jeremy Rifkin. La Fin du Travail. 1995.

PARTIE II -Thème d'application : cliquez sur le lien : http://www.ac-nice.fr/ses/dissertes/diss2/diss1.html

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