CORRECTION DE LA DISSERTATION : QUELS SONT LES LIENS ENTRE INVESTISSEMENT ET CROISSANCE ?
La fin de l’année 2003 a été marquée par la polémique autour du livre de N.Bavarez qui décrivait une France en déclin .D.Stauss-Kahn , ancien ministre des Finances , semble partager son avis puisqu’il écrit : « La France va mal , la France tombe » . Ce constat est basé sur les mauvais résultats économiques : la croissance économique , que l’on peut définir comme l’augmentation des richesses sur une longue période , ralentit , comme l’investissement que l’on peut caractériser par par l’achat de biens d’équipement destinés à être utilisés pendant plusieurs périodes . La croissance ralentie de le l’investtissement serait donc à l’origine de ces peurs vraies ou supposées : moins investir signifie être moins compétitif , produire moins .
En effet , une corrélation positive apparaît entre croissance et investissement . Un cercle vertueux se crée : l’augmentation des richesses créées facilite l’investissement , car les entreprises disposent à la fois des ressources pour financer leur équipement et d’incitation à investir puisque la demande augmente . Cette augmentation de l’investissement va alors générer un nouveau cycle de croissance : les nouvelles machines permettent de produire plus ( investissement de capacité ) et plus vite ( investissement de productivité ) .
I - CORRELATION INVESTISSEMENT-CROISSANCE
Qu’on opère une étude longitudinale ou transversale , la corrélation positive entre investissement et croissance apparaît clairement . Ainsi , l’augmentation de l’investissement est liée à celle du PIB .
A – UNE ANALYSE LONGITUDINALE
L’étude de la France depuis 1971 montre bien cette relation ( doc 2 ) : les périodes de croissance rapides sont corrélées avec des hausses fortes de l’investissement . Ainsi , en 73 l’investissement augmente de 8 % par an , le PIB de 5 % ; de même , les périodes de baisse du PIB et de l’investissement sont reliées : en 93 , l’investissement diminue de 7 % , le PIB de 1 % .
Cette relation est donc vérifiée empiriquement au niveau chronologique . Elle l’est aussi quand on compare des pays pour une même année .
B – UNE ANALYSE TRANSVERSALE
1 – LE CAS DES PDEM
Pour les PDEM , on note que plus l’investissement augmente rapidement , plus la croissance économique est forte . Ainsi , les différents pays s’échelonnent sur une courbe croissante : le Japon dont l’investissement a augmenté de 90 % entre 80 et 2000 a vu son PIB s’élever de 70 % . En revanche l’Italie a connu une hausse de 10 % de son investissement et de 35 % de son PIB ( doc 1 A ) .
2 – LE CAS DES PED
Les mêmes remarques peuvent être opérer pour les PVD et NPI ( doc 1 B ) : plus le taux de croissance annuel du PIB par tête est élevé , plus le taux de croissance de l’investissement est important . Ainsi , en Zambie , l’investissement a diminué de 6 % en moyenne entre 80 et 2000 , le PIB/ tête a lui baissé de 3 % . Mais , avec un investissement augmentant de 10 % par an en moyenne , la Thaïlande et la Corée du Sud ont vu leur PIB / tête augmenter de 7 % par an .
1l y a donc une relation claire entre investissement et croissance : un cercle vertueux existe entre investissement et croissance : la croissance induit de l'investissement. qui , lui-même , génère de la croissance .
II - LA CROISSANCE GENERE DE L'NVESTISSEMENT
A contrario , le ralentissement de la croissance engendre un ralentissement de l’investissement . Ainsi , « les comptes nationaux indiquent que l’investissement a cessé de croître depuis le début de l’année 2001 en France » ( doc 5 ) .Cela peut s’expliquer par le ralentissement de la croissance ( 2 % en 2001 contre 3,5 % en 98 ) . En effet, la croissance génère de l'investissement. car l'augmentation des richesses permet de donner aux entreprises les deux déterminants essentiels de l'investissement : les moyens financiers et la demande ( doc 6 )
A - LES EFFETS DE LA CROISSANCE
La croissance est une augmentation sur le long terme de la quantité de richesses créées . Elle va donc se traduire par une hausse des revenus de toute la population : les profits des entreprises augmentent ; elles peuvent aussi verser des salaires les plus élevés . Comme les revenus de toute la population sont à la hausse , les recettes fiscales augmentent, même avec un taux de prélèvements obligatoires constant . ( doc 6 ) .
Cette hausse générale des revenus permise par la croissance va favoriser l'investissement .
B – L’EFFET DE LA HAUSSE DES PROFITS
La hausse de profits incite les entreprises à investir . car comme l'affirme SCHMIDT « Les profits d’aujourd'hui font les investissements de demain et les emplois d'après-dcmain » . En effet, 1’augmentation des profits pousse les entreprises à mvestir pour 2 raisons : la première est que l'autofinancement est le mode de financement le moins coûteux ; les entreprises n’ont pas besoin d’emprunter pour acquérir leurs biens d’équipement et elles n’ont donc pas besoin de rembourser . Le financement interne permet donc d’effectuer un nombre important de projets qui n’auraient pas été envisageables par ailleurs .
Le second est la motivation de l'investissement : comme en produisant les entreprises font de profit. elles ont intérêt à produire davantage . donc à investir pour faire plus de profit .
Elles sont d'autant plus incitées à investir que la croissance se traduit aussi par une augmentation de la demande .
C – L’AUGMENTATION DE LA DEMANDE
D'après le modèle de l'accélérateur d'Harrod ,le déterminant essentiel de l'investissement est l'augmentation de la demande . En effet, si on pose comme hypothèses que la relation entre stock de capital et production est stable ( il n' y a pas de progrès technique ), qu'il n' y a pas de capacités de production inutilisées et que le pays n'importe pas , on démontre que plus la croissance de la dcmande est forte , plus l'investissement sera élevé . Comme le stock de capital nécessaire dépend de la quantité produite , plus cette production augmente , plus le stock de capital est élevé , plus l’investissement est donc fort .
Ce modèle semble bien vérifié : on remarque que le ralentissement de la croissance de la demande se traduit par un ralentissement de la croissance de l’investissement ( doc 5 ) . Ainsi , en 98 , face à une augmentation de la demande intérieure forte ( 3,5 % ) , les entreprises sont obligées d’accroître leur stock de capital ( l’investissement augmente de 1,1 % ) . Cela explique l’augmentation de l’investissement en 99-2000 d’après l’OFCE : « La consommation a été une courroie de transmission de l’embellie économique . Les créations d’emplois ont contribué à la croissance de la masse salariale reçue par les ménages . Ce revenu supplémentaire a soutenu la consommation , alimentant ainsi le dynamique de croissance ( doc 5 ) .En revanche en 2002 , la hausse plus faible de la demande ( 2,4 % ) se traduit par un stock de capital quasi constant ( l’investissement n’augmente que de 0,3 % ) « l’activité se contracte , justifiant une réduction supplémentaire de l’investissement » ( doc 5 )
Ainsi. la croissance engendre de l'investissement , car elle permet de remplir les deux conditions essentielles de l'investissement : des moyens pour financer l'investissement. des raisons pour investir grâce aux débouchés . La logique de l'offre développée par les libéraux et celle de la demande présentée par les keynésiens sont donc assurées en même temps grâce à la croissance . En effet, il n’y a pas de conflit autour du partage de la valeur ajoutée : la croissance permet à la fois l'augmentation des profits et des salaires . Cette situation a été celle des 30 Glorieuses : la croissance a été forte sur une longue période du fait de la constitution d’un cercle vertueux . En revanche , dès que la croissance ralentit comme dans les années 80 , les problèmes autour du partage de la valeur ajoutée apparaissent . Tous les acteurs ne peuvent alors connaître d’augmentation simultanée de leur revenu : soit les salariés sont favorisés ( fin des années 70 ) , la demande augmente bien , mais les entreprises ne veulent pas investir car leurs profits sont trop faibles ; soit les entreprises sont privilégiées ( fin des années 80 ) , les entreprises font certes des bénéfices , mais ne voient pas l’intérêt d’investir du fait de la faiblesse des débouchés .
La croissance a donc un rôle essentiel sur l’investissement , d’autant plus qu’en retour l’investissement génère de la croissance .
III - L'INVESTISSEMENT ENGENDRE DE LA CROISSANCE
Ainsi à la question « Quels facteurs ont contribué à la croissance française , dans la dernière décennie , et quels facteurs ont contribué à la croissance américaine ? Les services de la Commission européenne ont apporté des éléments de réponse à ces questions dans une études très éclairante publiée en 2004 . Il ressort de ces travaux que la croissance plus forte observée aux EU , comparée à la croissance européenne et française , a été la résultante de deux phénomènes concomitants : une plus forte mobilisation du facteur travail , et une augmentation sensible , à partir de 1995 , des gains de productivité . » . Or , « le second facteur de croissance économique entretient des liens étroits avec l’investissement » ( doc 4 )
A -LES EFFETS SUR L'OFFRE
L’investissement permet d’assurer à la fois une croissance extensive et une croissance intensive
1 – L’INVESTISSEMENT GENERE UNE CROISSANCE EXTENSIVE
Le premier moyen pour accroître l’augmentation des richesses produites est d’utiliser plus de facteurs de production . Une augmentation du stock de capital , c’est-à-dire , de l’investissement permet ainsi de relancer la croissance . Ainsi , les périodes connaissant une augmentation rapide du stock de capital sont aussi celles où le PIB a une croissance forte ( doc 3 ). Aux EU , dans la période 1820-1873 ,le PIB a une croissance rapide ( 4 % par an en moyenne ) et le stock de capital augmente de 5,5 % par an en moyenne . La situation est identique pour le Japon dans la période 1950-1973 : le stock de capital a augmenté de 9,18 % par an , ce qui a généré une croissance de de 9,25 % par an en moyenne .
Cette augmentation du stock de capital était avant tout , pour les EU , un investissement de capacité , c’est-à-dire un investissement permettant de produire davantage . Car , dans la période 1820-1870 , la productivité des facteurs a peu augmenté : de 0,33 % entre 1870-1913 .
Or , la limite de la croissance extensive est de buter sur des goulets d’étranglement : la quantité de facteurs de production disponible est restreinte . Pour connaître une aussi forte croissance économique depuis deux siècles , les PDEM ont dû opérer une croissance intensive , c’est-à-dire une augmentation de la production générée par une accélération de la productivité qui est la quantité de biens produites par une unité de facteurs de production
2 – L’INVESTISSEMENT GENERE UNE CROISSANCE INTENSIVE
a- LA RELATION PRODUCTIVITE –INVESTISSEMENT
Comme l’écrit J.Kergueris ( doc 4 ) : « l’investissement est un moyen d’élever la productivité globale » . En effet , acquérir de nouvelles machines permet d’intégrer du progrès technique , c’est-à-dire l’ensemble de modifications affectant les procédés de production et la nature des biens réalisés » .Il y a donc deux formes d’innovations : les innovations de procédés et de produits .
Les innovations de process permettre d’économiser des facteurs de production : ce sont les innvestissements de productivité ou de rentabilité qui incorpore des innovations . C’est le cas avec l’informatique . Pendant longtemps , les innovations informatiques ont vérifié le paradoxe de Solow : « on voit des ordinateurs partourt saus dans les statistiques de productivité . » Il exprimait ainsi le doute face à ce progrès technique qui ne créait pas de gains de productivité . Or « le paradoxe de Solow semble s’être dénoué dans la deuxième moitié des années 90 , aux EU . Les statistiques fédérales américaines mettent en évidence une forte montée des gains de productivité depuis fin 95 » ( doc 4 ) .
b – LA RELATION PRODUCTIVITE - CROISSANCE
Or ,« A long terme , l’amélioration de la productivité est essentielle pour soutenir une croissance durable » ( doc 4 ) .Le PIB augmente car chaque facteur de production produit davantage .La période emblématique de la croissance intensive est celle des 30 Glorieuses ( doc 3) :en Allemagne , la productivité a augmenté de 4,05 % par an en moyenne et le PIB de 6 % . Le ralentissement de la croissance économique dans la période 73-92 s’explique par la croissance ralentie de la productivité : au Royaume-Uni , le PIB augmente de 1,59 % par an en moyenne , et la productivité de 0 ,69 % par an en moyenne .
Le rôle des gains de productivité sur la croissance s’esxplique par la multiplicité de ses affectations ( doc 6 ) : une augmentation des profits qui permet d’investir à nouveau , une baisse des prix et une hausse des salaires qui assure une augmentation de la demande , tant au niveau interne qu’au niveau international ( exportations).
L’investissement a donc un effet positif sur la croissance par deux biais : l’effet sur l’offre et l’effet sur la demande .
B – L’EFFET SUR LA DEMANDE
1 – L’EFFET DEVERSEMENT
Cette augmentation de la demande va certes se porter sur des produits déjà existant , mais aussi sur de nouveau produits . En effet , quand le revenu augmente , la consommation de produits anciens augmente , mais moins rapidement que le revenu , car un phénomène de saturation apparaît . L’augmentation des ressources sert surtout à acquérir de nouveaux biens et services . Les innovations de produits jouent alors un rôle : en proposant de nouveaux biens et services , qui nécessitent de nouveaux équipement de production , les entreprises évitent la saturation des ménages et s’assurent des débouchés en croissance .
L’investissement génère donc de la demande : apparaît alors l’effet multiplicateur développé par Keynes .
2 – L’EFFET MULTIPLICATEUR
L'investissement est un élément de la demande , et d'après KEYNES , comme tout élément de la demande ,ses fluctuations se transmettent à la production et à l'emploi par le biais du multiplicateur . Ainsi , en cas de récession , « les mécanismes habituels de l’économie réagissent et se surajoutent au choc d’offre . En diminuant les investissements , les entreprises réduisent leur activité et celle de leurs fournisseurs . L’emploi est affecté et le revenu des ménages en est imputé , induisant une baisse de la consommation » ( doc 5 ) Si on prend comme hypothèse que l'économie du pavs est fermée ( ou peu ouverte ) , une hausse de la demande se traduit par une augmentation de la production . Celle-ci entraîne des revenus d’ un montant équivalent . Cette hausse des revenus engendre une hausse de la consommation d'un montant inférieur , car une partie est épargnée ( cela dépend de la propension à consommer : part du revenu consommée ) . Il y a alors une nouvelle augmentation de la demande , qui engendre une hausse de la production . et à nouveau . une hausse des revenus qui se traduit par une augmentation moindre de la consommation . Ce mécanisme va continuer jusqu'au moment ou toute la hausse des revenus s'est transformée en épargne . A la fin de la période . l'augmentation de la demande s'est accompagnée d'une augmentation plus forte de la production .
Toutes les formes de demande ( des ménages , des entreprises - de l'Etat ) ont ce pouvoir multiplicateur , mais l'effet multiplicateur est différent selon le type de demande .L'augmentation du revenu des ménages est celui qui a l'effet le plus faible , car la hausse du revenu ne se traduit pas par une augmentation équivalente de la consommation , car une partie est épargnée dès le début . Les dépenses publiques et l'investissement ont l'effet multiplicateur le plus élevé .
L'investissement est donc un facteur de croissance de manière indirecte par le biais de la demande, car un investissement se traduit par une augmentation de la demande et une hausse plus grande de la production . L'investissement influence aussi la croissance , par ses effets sur l'offre .
Investissement et croissance sont donc reliés par un cercle vertueux : la croissance , par la hausse des revenus qu'elle génère , permet à la fois de financer l'investissement ( par les profits ) et motive l'investissement ( par la hausse de la demande due à la hausse des salaires) En retour ,l'investissement génère une nouvelle période de croissance , car il permet l'augmentation des débouchés et une amélioration des conditions de l'offre .
Cette relation essentielle entre investissement et croissance explique donc que toutes les écoles de pensée s'accordent sans peine pour reconnaître la nécessité de comprendre et de prévoir son évolution. Ainsi. le rôle central de l'investissement sur la croissance est un des rares point ou les libéraux et les keynésiens sont d'accord .
Si le rôle positif de l'investissement sur la croissance est certain , l'effet de l'investissement sur le développement n'est pas automatique . En effet. modifier les techniques de production ,innover n'améliorent pas toujours la situation de la population . L'investissement peut accroître la pollution , le stress qui détériore le développement , exclure une partie de la population qui n’ a pas les qualifications requises.L’exemple des NTIC montre bien que internet ou l’informatique sont des conditions nécessaires mais pas suffisantes pour améliorer le sort des populations . Certes , en théorie , l’accès de tous à toutes les sources documentaires est possible . Mais la réalité est bien différente : pour utiliser ces informations deux conditions sont nécessaires : posséder l’équipement technologique et les capacités éducatives . Ces deux facteurs nécessitent des moyens financiers que tous les pays et tous les individus ne disposent pas . Les NTIC vont donc créer une fracture numérique entre ceux qui sont intégrés aux réseux de l’information et ceux qui sont exclus .
La fin de l’année 2003 a été marquée par la polémique autour du livre de N.Bavarez qui décrivait une France en déclin .D.Stauss-Kahn , ancien ministre des Finances , semble partager son avis puisqu’il écrit : « La France va mal , la France tombe » . Ce constat est basé sur les mauvais résultats économiques : la croissance économique , que l’on peut définir comme l’augmentation des richesses sur une longue période , ralentit , comme l’investissement que l’on peut caractériser par par l’achat de biens d’équipement destinés à être utilisés pendant plusieurs périodes . La croissance ralentie de le l’investtissement serait donc à l’origine de ces peurs vraies ou supposées : moins investir signifie être moins compétitif , produire moins .
En effet , une corrélation positive apparaît entre croissance et investissement . Un cercle vertueux se crée : l’augmentation des richesses créées facilite l’investissement , car les entreprises disposent à la fois des ressources pour financer leur équipement et d’incitation à investir puisque la demande augmente . Cette augmentation de l’investissement va alors générer un nouveau cycle de croissance : les nouvelles machines permettent de produire plus ( investissement de capacité ) et plus vite ( investissement de productivité ) .
I - CORRELATION INVESTISSEMENT-CROISSANCE
Qu’on opère une étude longitudinale ou transversale , la corrélation positive entre investissement et croissance apparaît clairement . Ainsi , l’augmentation de l’investissement est liée à celle du PIB .
A – UNE ANALYSE LONGITUDINALE
L’étude de la France depuis 1971 montre bien cette relation ( doc 2 ) : les périodes de croissance rapides sont corrélées avec des hausses fortes de l’investissement . Ainsi , en 73 l’investissement augmente de 8 % par an , le PIB de 5 % ; de même , les périodes de baisse du PIB et de l’investissement sont reliées : en 93 , l’investissement diminue de 7 % , le PIB de 1 % .
Cette relation est donc vérifiée empiriquement au niveau chronologique . Elle l’est aussi quand on compare des pays pour une même année .
B – UNE ANALYSE TRANSVERSALE
1 – LE CAS DES PDEM
Pour les PDEM , on note que plus l’investissement augmente rapidement , plus la croissance économique est forte . Ainsi , les différents pays s’échelonnent sur une courbe croissante : le Japon dont l’investissement a augmenté de 90 % entre 80 et 2000 a vu son PIB s’élever de 70 % . En revanche l’Italie a connu une hausse de 10 % de son investissement et de 35 % de son PIB ( doc 1 A ) .
2 – LE CAS DES PED
Les mêmes remarques peuvent être opérer pour les PVD et NPI ( doc 1 B ) : plus le taux de croissance annuel du PIB par tête est élevé , plus le taux de croissance de l’investissement est important . Ainsi , en Zambie , l’investissement a diminué de 6 % en moyenne entre 80 et 2000 , le PIB/ tête a lui baissé de 3 % . Mais , avec un investissement augmentant de 10 % par an en moyenne , la Thaïlande et la Corée du Sud ont vu leur PIB / tête augmenter de 7 % par an .
1l y a donc une relation claire entre investissement et croissance : un cercle vertueux existe entre investissement et croissance : la croissance induit de l'investissement. qui , lui-même , génère de la croissance .
II - LA CROISSANCE GENERE DE L'NVESTISSEMENT
A contrario , le ralentissement de la croissance engendre un ralentissement de l’investissement . Ainsi , « les comptes nationaux indiquent que l’investissement a cessé de croître depuis le début de l’année 2001 en France » ( doc 5 ) .Cela peut s’expliquer par le ralentissement de la croissance ( 2 % en 2001 contre 3,5 % en 98 ) . En effet, la croissance génère de l'investissement. car l'augmentation des richesses permet de donner aux entreprises les deux déterminants essentiels de l'investissement : les moyens financiers et la demande ( doc 6 )
A - LES EFFETS DE LA CROISSANCE
La croissance est une augmentation sur le long terme de la quantité de richesses créées . Elle va donc se traduire par une hausse des revenus de toute la population : les profits des entreprises augmentent ; elles peuvent aussi verser des salaires les plus élevés . Comme les revenus de toute la population sont à la hausse , les recettes fiscales augmentent, même avec un taux de prélèvements obligatoires constant . ( doc 6 ) .
Cette hausse générale des revenus permise par la croissance va favoriser l'investissement .
B – L’EFFET DE LA HAUSSE DES PROFITS
La hausse de profits incite les entreprises à investir . car comme l'affirme SCHMIDT « Les profits d’aujourd'hui font les investissements de demain et les emplois d'après-dcmain » . En effet, 1’augmentation des profits pousse les entreprises à mvestir pour 2 raisons : la première est que l'autofinancement est le mode de financement le moins coûteux ; les entreprises n’ont pas besoin d’emprunter pour acquérir leurs biens d’équipement et elles n’ont donc pas besoin de rembourser . Le financement interne permet donc d’effectuer un nombre important de projets qui n’auraient pas été envisageables par ailleurs .
Le second est la motivation de l'investissement : comme en produisant les entreprises font de profit. elles ont intérêt à produire davantage . donc à investir pour faire plus de profit .
Elles sont d'autant plus incitées à investir que la croissance se traduit aussi par une augmentation de la demande .
C – L’AUGMENTATION DE LA DEMANDE
D'après le modèle de l'accélérateur d'Harrod ,le déterminant essentiel de l'investissement est l'augmentation de la demande . En effet, si on pose comme hypothèses que la relation entre stock de capital et production est stable ( il n' y a pas de progrès technique ), qu'il n' y a pas de capacités de production inutilisées et que le pays n'importe pas , on démontre que plus la croissance de la dcmande est forte , plus l'investissement sera élevé . Comme le stock de capital nécessaire dépend de la quantité produite , plus cette production augmente , plus le stock de capital est élevé , plus l’investissement est donc fort .
Ce modèle semble bien vérifié : on remarque que le ralentissement de la croissance de la demande se traduit par un ralentissement de la croissance de l’investissement ( doc 5 ) . Ainsi , en 98 , face à une augmentation de la demande intérieure forte ( 3,5 % ) , les entreprises sont obligées d’accroître leur stock de capital ( l’investissement augmente de 1,1 % ) . Cela explique l’augmentation de l’investissement en 99-2000 d’après l’OFCE : « La consommation a été une courroie de transmission de l’embellie économique . Les créations d’emplois ont contribué à la croissance de la masse salariale reçue par les ménages . Ce revenu supplémentaire a soutenu la consommation , alimentant ainsi le dynamique de croissance ( doc 5 ) .En revanche en 2002 , la hausse plus faible de la demande ( 2,4 % ) se traduit par un stock de capital quasi constant ( l’investissement n’augmente que de 0,3 % ) « l’activité se contracte , justifiant une réduction supplémentaire de l’investissement » ( doc 5 )
Ainsi. la croissance engendre de l'investissement , car elle permet de remplir les deux conditions essentielles de l'investissement : des moyens pour financer l'investissement. des raisons pour investir grâce aux débouchés . La logique de l'offre développée par les libéraux et celle de la demande présentée par les keynésiens sont donc assurées en même temps grâce à la croissance . En effet, il n’y a pas de conflit autour du partage de la valeur ajoutée : la croissance permet à la fois l'augmentation des profits et des salaires . Cette situation a été celle des 30 Glorieuses : la croissance a été forte sur une longue période du fait de la constitution d’un cercle vertueux . En revanche , dès que la croissance ralentit comme dans les années 80 , les problèmes autour du partage de la valeur ajoutée apparaissent . Tous les acteurs ne peuvent alors connaître d’augmentation simultanée de leur revenu : soit les salariés sont favorisés ( fin des années 70 ) , la demande augmente bien , mais les entreprises ne veulent pas investir car leurs profits sont trop faibles ; soit les entreprises sont privilégiées ( fin des années 80 ) , les entreprises font certes des bénéfices , mais ne voient pas l’intérêt d’investir du fait de la faiblesse des débouchés .
La croissance a donc un rôle essentiel sur l’investissement , d’autant plus qu’en retour l’investissement génère de la croissance .
III - L'INVESTISSEMENT ENGENDRE DE LA CROISSANCE
Ainsi à la question « Quels facteurs ont contribué à la croissance française , dans la dernière décennie , et quels facteurs ont contribué à la croissance américaine ? Les services de la Commission européenne ont apporté des éléments de réponse à ces questions dans une études très éclairante publiée en 2004 . Il ressort de ces travaux que la croissance plus forte observée aux EU , comparée à la croissance européenne et française , a été la résultante de deux phénomènes concomitants : une plus forte mobilisation du facteur travail , et une augmentation sensible , à partir de 1995 , des gains de productivité . » . Or , « le second facteur de croissance économique entretient des liens étroits avec l’investissement » ( doc 4 )
A -LES EFFETS SUR L'OFFRE
L’investissement permet d’assurer à la fois une croissance extensive et une croissance intensive
1 – L’INVESTISSEMENT GENERE UNE CROISSANCE EXTENSIVE
Le premier moyen pour accroître l’augmentation des richesses produites est d’utiliser plus de facteurs de production . Une augmentation du stock de capital , c’est-à-dire , de l’investissement permet ainsi de relancer la croissance . Ainsi , les périodes connaissant une augmentation rapide du stock de capital sont aussi celles où le PIB a une croissance forte ( doc 3 ). Aux EU , dans la période 1820-1873 ,le PIB a une croissance rapide ( 4 % par an en moyenne ) et le stock de capital augmente de 5,5 % par an en moyenne . La situation est identique pour le Japon dans la période 1950-1973 : le stock de capital a augmenté de 9,18 % par an , ce qui a généré une croissance de de 9,25 % par an en moyenne .
Cette augmentation du stock de capital était avant tout , pour les EU , un investissement de capacité , c’est-à-dire un investissement permettant de produire davantage . Car , dans la période 1820-1870 , la productivité des facteurs a peu augmenté : de 0,33 % entre 1870-1913 .
Or , la limite de la croissance extensive est de buter sur des goulets d’étranglement : la quantité de facteurs de production disponible est restreinte . Pour connaître une aussi forte croissance économique depuis deux siècles , les PDEM ont dû opérer une croissance intensive , c’est-à-dire une augmentation de la production générée par une accélération de la productivité qui est la quantité de biens produites par une unité de facteurs de production
2 – L’INVESTISSEMENT GENERE UNE CROISSANCE INTENSIVE
a- LA RELATION PRODUCTIVITE –INVESTISSEMENT
Comme l’écrit J.Kergueris ( doc 4 ) : « l’investissement est un moyen d’élever la productivité globale » . En effet , acquérir de nouvelles machines permet d’intégrer du progrès technique , c’est-à-dire l’ensemble de modifications affectant les procédés de production et la nature des biens réalisés » .Il y a donc deux formes d’innovations : les innovations de procédés et de produits .
Les innovations de process permettre d’économiser des facteurs de production : ce sont les innvestissements de productivité ou de rentabilité qui incorpore des innovations . C’est le cas avec l’informatique . Pendant longtemps , les innovations informatiques ont vérifié le paradoxe de Solow : « on voit des ordinateurs partourt saus dans les statistiques de productivité . » Il exprimait ainsi le doute face à ce progrès technique qui ne créait pas de gains de productivité . Or « le paradoxe de Solow semble s’être dénoué dans la deuxième moitié des années 90 , aux EU . Les statistiques fédérales américaines mettent en évidence une forte montée des gains de productivité depuis fin 95 » ( doc 4 ) .
b – LA RELATION PRODUCTIVITE - CROISSANCE
Or ,« A long terme , l’amélioration de la productivité est essentielle pour soutenir une croissance durable » ( doc 4 ) .Le PIB augmente car chaque facteur de production produit davantage .La période emblématique de la croissance intensive est celle des 30 Glorieuses ( doc 3) :en Allemagne , la productivité a augmenté de 4,05 % par an en moyenne et le PIB de 6 % . Le ralentissement de la croissance économique dans la période 73-92 s’explique par la croissance ralentie de la productivité : au Royaume-Uni , le PIB augmente de 1,59 % par an en moyenne , et la productivité de 0 ,69 % par an en moyenne .
Le rôle des gains de productivité sur la croissance s’esxplique par la multiplicité de ses affectations ( doc 6 ) : une augmentation des profits qui permet d’investir à nouveau , une baisse des prix et une hausse des salaires qui assure une augmentation de la demande , tant au niveau interne qu’au niveau international ( exportations).
L’investissement a donc un effet positif sur la croissance par deux biais : l’effet sur l’offre et l’effet sur la demande .
B – L’EFFET SUR LA DEMANDE
1 – L’EFFET DEVERSEMENT
Cette augmentation de la demande va certes se porter sur des produits déjà existant , mais aussi sur de nouveau produits . En effet , quand le revenu augmente , la consommation de produits anciens augmente , mais moins rapidement que le revenu , car un phénomène de saturation apparaît . L’augmentation des ressources sert surtout à acquérir de nouveaux biens et services . Les innovations de produits jouent alors un rôle : en proposant de nouveaux biens et services , qui nécessitent de nouveaux équipement de production , les entreprises évitent la saturation des ménages et s’assurent des débouchés en croissance .
L’investissement génère donc de la demande : apparaît alors l’effet multiplicateur développé par Keynes .
2 – L’EFFET MULTIPLICATEUR
L'investissement est un élément de la demande , et d'après KEYNES , comme tout élément de la demande ,ses fluctuations se transmettent à la production et à l'emploi par le biais du multiplicateur . Ainsi , en cas de récession , « les mécanismes habituels de l’économie réagissent et se surajoutent au choc d’offre . En diminuant les investissements , les entreprises réduisent leur activité et celle de leurs fournisseurs . L’emploi est affecté et le revenu des ménages en est imputé , induisant une baisse de la consommation » ( doc 5 ) Si on prend comme hypothèse que l'économie du pavs est fermée ( ou peu ouverte ) , une hausse de la demande se traduit par une augmentation de la production . Celle-ci entraîne des revenus d’ un montant équivalent . Cette hausse des revenus engendre une hausse de la consommation d'un montant inférieur , car une partie est épargnée ( cela dépend de la propension à consommer : part du revenu consommée ) . Il y a alors une nouvelle augmentation de la demande , qui engendre une hausse de la production . et à nouveau . une hausse des revenus qui se traduit par une augmentation moindre de la consommation . Ce mécanisme va continuer jusqu'au moment ou toute la hausse des revenus s'est transformée en épargne . A la fin de la période . l'augmentation de la demande s'est accompagnée d'une augmentation plus forte de la production .
Toutes les formes de demande ( des ménages , des entreprises - de l'Etat ) ont ce pouvoir multiplicateur , mais l'effet multiplicateur est différent selon le type de demande .L'augmentation du revenu des ménages est celui qui a l'effet le plus faible , car la hausse du revenu ne se traduit pas par une augmentation équivalente de la consommation , car une partie est épargnée dès le début . Les dépenses publiques et l'investissement ont l'effet multiplicateur le plus élevé .
L'investissement est donc un facteur de croissance de manière indirecte par le biais de la demande, car un investissement se traduit par une augmentation de la demande et une hausse plus grande de la production . L'investissement influence aussi la croissance , par ses effets sur l'offre .
Investissement et croissance sont donc reliés par un cercle vertueux : la croissance , par la hausse des revenus qu'elle génère , permet à la fois de financer l'investissement ( par les profits ) et motive l'investissement ( par la hausse de la demande due à la hausse des salaires) En retour ,l'investissement génère une nouvelle période de croissance , car il permet l'augmentation des débouchés et une amélioration des conditions de l'offre .
Cette relation essentielle entre investissement et croissance explique donc que toutes les écoles de pensée s'accordent sans peine pour reconnaître la nécessité de comprendre et de prévoir son évolution. Ainsi. le rôle central de l'investissement sur la croissance est un des rares point ou les libéraux et les keynésiens sont d'accord .
Si le rôle positif de l'investissement sur la croissance est certain , l'effet de l'investissement sur le développement n'est pas automatique . En effet. modifier les techniques de production ,innover n'améliorent pas toujours la situation de la population . L'investissement peut accroître la pollution , le stress qui détériore le développement , exclure une partie de la population qui n’ a pas les qualifications requises.L’exemple des NTIC montre bien que internet ou l’informatique sont des conditions nécessaires mais pas suffisantes pour améliorer le sort des populations . Certes , en théorie , l’accès de tous à toutes les sources documentaires est possible . Mais la réalité est bien différente : pour utiliser ces informations deux conditions sont nécessaires : posséder l’équipement technologique et les capacités éducatives . Ces deux facteurs nécessitent des moyens financiers que tous les pays et tous les individus ne disposent pas . Les NTIC vont donc créer une fracture numérique entre ceux qui sont intégrés aux réseux de l’information et ceux qui sont exclus .
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