Sujet : Le marché de CPP peut-il assurer simultanément la croissance économique améliorant le bien être matériel de la population et une une répartition des richesses favorisant la réduction des inégalités
DOSSIER DOCUMENTAIRE
DOCUMENT 1 :
DOCUMENT 2 :
SOURCE : C Chavagneux, la fin du rève américain, in alternatives économiques,n°229, oct 2004.DOCUMENT 3 :
SOURCE : op cité
DOCUMENT 4 :
Aux États-Unis et, dans une moindre mesure, au Royaume-Uni, l'élargissement des inégalités patrimoniales observé au cours des années 1980-1990 a été grandement facilité par les très fortes baisses d'impôt dont ont bénéficié les revenus les plus élevés depuis la fin des années 1970. En France et dans les pays d'Europe continentale, la conjoncture politique et idéologique initiale était différente : alors que la crise économique des années 1970 fut très vite interprétée par les opinions anglo-saxonnes comme un aveu d'échec des politiques interventionnistes mises en place à l'issue de la seconde guerre mondiale (à commencer par l'impôt progressif), les opinions européennes ont pendant longtemps refusé de remettre en cause les institutions associées à la période bénie de la croissance .
Mais ce grand écart transatlantique a fini par se réduire : outre que la stagnation des pouvoirs d'achat constatée au cours des années 1980-1990 a partout conduit à un certain rejet de l'impôt sur le revenu, l'existence (réelle ou supposée) d'une mobilité de plus en plus forte des capitaux et des «super-cadres» constitue aujourd'hui un puissant facteur poussant les différents pays à s'aligner sur une fiscalité allégée pour les revenus en question.
Tout semble donc concourir à faire des premières années de ce siècle des années fastes pour les détenteurs de patrimoines. Mais cette conjoncture économique et intellectuelle durera-t-elle? L'expérience du xx" siècle suggère que des sociétés trop évidemment inégales sont intrinsèquement instables. L'étude du siècle passé confirme qu'une trop forte concentration du capital peut avoir des conséquences négatives en termes d'efficacité économique, et pas seulement du point de vue de la justice sociale. Il est fort possible que l'aplatissement des inégalités patrimoniales survenu au cours de la période 1914-1945, en accélérant le déclin des anciennes dynasties capitalistes et en favorisant l'émergence de nouvelles générations d'entrepreneurs, ait contribué à dynamiser les économies occidentales des «trente glorieuses». L'impôt progressif a le mérite d'empêcher que se reconstituent des situations analogues à celle qui prévalait à la veille de la première guerre mondiale et sa mise à mal pourrait avoir pour effet de long terme une certaine sclérose économique.
SOURCE: Thomas Piketty, « Sur la piste des nantis. Baisses d'impôt, retour des fortunes d'antan», Le Monde diplomatique, septembre 2001.
DOCUMENT 5 :
Un cercle vertueux égalité-croissance pourrait tout d’abord s'expliquer par les effets de la distribution des revenus sur la demande. Déjà, Keynes (1936) suggérait qu’en transférant des ressources des classes aisées (à forte propension à épargner) vers des classes populaires ( à forte propension à consommer), on contribue à l'essor du marché intérieur solvable nécessaire au développement industriel.
Ces effets sur la demande suscitent toutefois un intérêt minoritaire dans une recherche qui se concentre plutôt sur les effets d'offre. Les nouvelles théories de la croissance attirent davantage l'attention sur les extemalités posiives améliorant la productivité globale, et tout particulièrement sur celles qui sont liées au développement des connaissances et à la qualité du capital humain.
Or , une dimension essentielle des politiques visant une croissance partagée est de promouvoir et de rendre possible un large accès à l'éducation secondaire. L'élévation du revenu des couches populaires rend mieux supportable la scolarisation des enfants. Le constat ultérieur que la formation joue son rôle d'ascenseur social conforte les générations suivantes dans cette voie. La scolarisation des filles et leur participation conséquemment plus importante au marché du travail accélèrent la baisse de la fécondité, ce qui rehausse directement le niveau de vie par tête. En outre, la réduction de la taille moyenne des familles rend les parents plus disponibles pour une éducation de qualité. Ainsi s'enclenche un cercle vertueux ; amélioration du niveau de vie des classes populaires = investissement dans l'éducation = croissance du niveau de vie. Le développement d'une éducation de qualité à tous les degrés de l'échelle sociale permet aussi de tirer pleinement profit des complémentarités entre les différents niveaux de qualifications : un bon ingénieur est toujours plus performant quand il est associé à des ouvriers mieux formés.
SOURCE : J.Généreux, « Plus on partage le gâteau, plus il devient gros », in Alternatives économiques, n° 202, avril 2002.
DOCUMENT 6 :
La pensée redistributive est doublement fautive :
• elle assimile le capitalisme à un jeu à somme nulle ce qui signifie que ce que l'un gagne, l'autre le perd. Or, tout au contraire, le capitalisme crée un surplus net, c'est un jeu à somme positive où la coopération des entrepreneurs et des salariés peut améliorer le sort
de tous. Bref, tout le monde peut gagner et mieux vaut créer un surplus que de répartir la pénurie...
• les politiques de redistribution depuis 1964, loin de résoudre les problèmes des pauvres ont créé des effets pervers qui se sont retournés contre ceux qui devaient être protégés... Le sort des pauvres s'est aggravé malgré les moyens mis en place depuis le rêve de great society développé par J. F. Kennedy. Pour Gilder, l'État- Providence crée la pauvreté qu’il prétend réduire ; les libertariens ont même porté à l’écran un pamphlet qui affirme : « ii y a dix ans, il s'agissait de faire disparaîtra la pauvreté à coup de milliards de dollars. Le résultat ? En 22 ans, le nombre de ménages américains assistés d'une façon ou d'une autre parl'État a doublé, passant de 6 millions à 15 millions. Rien qu'à New York, le chiffre des ménages nécessiteux est passé de 320 000 en 1960 à 1 300 000 en 1972. On est tenté de conclure que plus l’État intervient pour remédier à la pauvreté, plus cette pauvreté augmente. » The Incredible Bread Machine ( … ) Dans le système d'État-providence, l'argent n'est pas le fruit du travail de l'homme mais un droit que l'État accorde à la femme. Protestation et revendication remplacent diligence et discipline comme sources de revenus. Les garçons sont enclins à se taire entretenir par des femmes; ils trouvent leur virilité dans le cadre macho de la rue et des bars ou en engendrant de façon irresponsable une progéniture de hasard (...)
Les plus fautifs ne sont pas les assistés mais les créateurs de ce monde clos de l'assistance sociale qui dissimulent aux pauvres, adultes et enfants les réalités les plus fondamentales de leur vie : pour vivre bien et échapper à la pauvreté, II faut tout faire pour conserver une famille unie et travailler davantage encore que les moins défavorisés. L'aiguillon de la pauvreté est la chose la plus nécessaire aux pauvres." ( Richesse et Pauvreté, 1981)
SOURCE : M Baslé, histoire des pensées économiques , tome 2, Sirey.
Document 7 :
Pendant la période des trente glorieuses, l’intégration sociale a été assurée par le développement économique, l’activité professionnelle généralisée avec la diffusion du salariat et l’embourgeoisement, au moins relatif de la classe ouvrière. Chaque année, chacun augmentait son bien-être matériel, chacun était persuadé que ses enfants se feraient une place confortable dans la société , meilleure que la sienne. Grâce aux transferts sociaux assurés par la politique de l’Etat-Providence, ceux qui provisoirement ou définitivement n’avaient plus de place sur le marché de l’emploi se voyaient assurer des ressources. Les mécanismes de redistribution constituaient ainsi un instrument d’intégration et de lutte contre les processus d’exclusion.
SOURCE : D Schnapper, intégration et exclusion dans les sociétés modernes, in l’exclusion , l’état des savoirs, la découverte.
1 commentaires:
Vos documents sur ce sujet m'avaient déjà "tapés" dans l'oeil... comme je prépare un cours-débat sur inégalités et croissance, je me permets de vous les emprunter.
Merci pour vos encouragements (et vote), je ne saurais trop vous encourager à poursuivre cette aventure du blog(j'avoue que je ne sais trop où elle va nous emmener...)
Un toujours fidèle lecteur
Enregistrer un commentaire