QSTP les jouets un outil de socialisation

QUESTION DE SYNTHESE A L’ISSUE D’UN TRAVAIL PREPARATOIRE




DOSSIER DOCUMENTAIRE :

Document 1 : Les jouets reçus à noël selon le sexe de l’enfant (en %) cliquez sur : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4697470.html
Document 2 :
Les stéréotypes de sexes en matière de jouets ont par conséquent leurs limites fixées en partie par le niveau socioculturel et le sexe des parents, preuve s'il en est que la définition sexuée des objets sociaux résulte de processus de socialisation eux-mêmes soumis à des différences de sexes. S'il existe une division sexuelle des jouets formellement instituée, l'attitude des parents montre que cette division est quelque peu dissymétrique, une plus grande marge de manœuvre ou liberté d'action étant laissée aux filles. (…)
Face à cette question, les réactions des parents de milieux populaires sont plus nettes, plus catégoriques, dans tous les cas animées par la crainte de porter atteinte à l'image de virilité de leur fils et d'en faire une «fille manquée». Cette expression - au demeurant peu utilisée - est autrement plus péjorative que celle de «garçon manqué», réservée aux filles, et témoigne que l’identité de sexe est bel et bien une notion sociologique a géométrie variable. Tout se passe comme s'il était moins risqué, dans l'esprit des parents interrogés de «masculiniser» la panoplie des jouets de leur fille que le contraire. (…)
«La contrainte du rôle lié au sexe est inscrite dans l'univers des images et d'objets qui entourent l'enfant » S'il semble convenu de parler de jouets pour filles et de jouets pour garçons, c'est en partie parce que ces derniers reproduisent les catégories de sens commun. Les jouets fonctionnent au niveau des représentations comme des modèles de rôles sociaux sexués. (..)
Les parents de milieux populaires ont par conséquent tendance a enfermer les filles et les garçons dans des stéréotypes plutôt rigides. Ils se révèlent plus conservateurs que les autres parents quand il s'agit d'identifier les jouets des filles et des garçons. La préoccupation des parents de milieux diplômés se situe sur un autre registre. Elle porte une ferme critique sur les jouets qui préparent les petites filles aux tâches ménagères. Tandis que les parents peu diplômés considèrent cette attribution comme quasi «naturelle», à l'instar de M- Blanc qui
affiche, devant la photographie de l'aspirateur et des balais, un certain conformisme :
- Mère : C'est pour les filles, parce que tout ce qui est balai et tout, les hommes, bonjour! C'est plutôt fille Ah bien oui! Mais il y a des petits garçons a qui ça plaît, mais c'est rare! Il y a des petits garçons qui jouent à la poupée aussi. Et puis on leur apprend dès l'enfance, un garçon c'est un garçon et c'est l'éducation aussi. C'est ça les jouets, c'est l'éducation.
- Interview:Vous l'achèteriez à votre fils?
- Mère : À mon fils, non. À ma fille, oui, plus facilement... Ma fille l'accepterait, mon fils il me ferait la tête et il ne serait pas du tout content. (Famille Blanc, catégories populaires.)
Tout au contraire, si Mme Langlois, qui enseigne l'allemand dans un lycée, admet avec un certain fatalisme l’existence de ces stéréotypes, elle ne cache pas son opposition à participer à ce genre de discrimination.
Source : S Vincent, le jouet et ses usages sociaux, la dispute, 2001.

Document 3 :

A : Type de jouets majoritairement reçus à noël selon la catégorie sociale de la famille et le diplôme de la mère (en %): cliquez sur le lien : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4697493.html
B : Tout se passe en définitive comme si on était en présence de deux «ethos» éducatifs socialement bien distincts, où l'inscription du jouet dans la socialisation scolaire des enfants traduisait l'expression opposée des moyens mis en œuvre en vue de leur réussite scolaire. En milieux supérieurs, l'attribution du jouet porte essentiellement sur la nature du contenu éducatif. Le jouet est finalisé et pensé en tant qu'outil ou vecteur d'éducation. Il est entièrement intégré dans la scolarité.
Les parents sont en quelque sorte des éducateurs attentifs et libéraux qui donnent un maximum d'outils éducatifs. Ils exercent une pression éducative indirecte sur leurs enfants, qui doivent être performants, responsables et autonomes dans leur scolarité. L'impératif éducatif des milieux supérieurs est de faire comprendre à leurs enfants que travailler aujourd'hui est la garantie d'un avenir prometteur. Ici, la famille est destinée à fournir le climat culturel le plus favorable et le plus épanouissant, afin que la scolarité soit envisagée sur le long terme. Ici donc, univers du jouet et scolarité s'en trouvent entremêlés. En milieux populaires, l'union de ces deux termes obéit à une logique plus contradictoire. Si, d'un côté, le jouet symbolise le plaisir et la détente, de l'autre, la scolarité est associée à l'idée de labeur. La réglementation familiale du jouet se révèle fortement dépendante de la qualité des performances scolaires des enfants. Autrement dit, les événements de la trajectoire scolaire de ces derniers rythment le mode d'attribution des jouets. Les parents en offrent en cas de bons résultats; ils décident de leur privation en cas de mauvais comportements scolaires. Cette vision de la scolarité se fonde sur une représentation plus à court terme des ambitions scolaires.
Source : s Vincent, op. cité.



Document 4 :
Les deux variables «diplôme de la mère» et «statut matrimonial», confirment plus encore la disparité sociale des pratiques de consommation des jouets. Dépenser plus pour ses enfants apparaît comme un trait majoritairement populaire, mais aussi caractéristique d'une situation de monoparentalité. La part budgétaire que les parents destinent aux jouets à Noël ne dépend pas seulement de leur niveau de ressources.
Ces résultats sont importants dans la mesure où ils vont à l'encontre de l'idée reçue selon laquelle plus les familles gagnent de l'argent plus elles sont en mesure de «gâter» leurs enfants. Tout au contraire, au moment des fêtes de fin d'année, ce sont les parents de milieux populaires et les familles monoparentales qui sont les plus mobilisés financièrement pour leurs enfants.
Richard Hoggart avait déjà observé cette attitude dans les «classes populaires» d'Angleterre. Il relevait que leurs enfants recevaient «des cadeaux dont le prix est disproportionné au revenu familial, depuis les vélos les plus luxueux jusqu'aux voitures de poupée grandeur nature »




PARTIE I – TRAVAIL PREPARATOIRE

1- Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre entouré (doc1)
2 - les types de jouets sont-ils fonction du sexe de l’enfant, réalisez une analyse méthodique du tableau qui permette de répondre à la question (doc. 1)
3 – Après avoir rappelé la définition des termes rôles et statuts, vous montrerez qu’il existe une division sexuelle des jouets (dont vous expliciterez les objectifs) qui est plus contraignante pour les filles que pour les garçons (expliquez pourquoi) (doc. 3).
4 – Toutes les catégories sociales ont-elles une opinion unanime sur les la division sexuelle des jouets, expliquez. (doc3)
5 – Pouvez vous établir une relation entre la CSP des parents, le diplôme de la mère et le type de jouets offerts à noël, que pouvez vous en conclure sur le type de modèle de socialisation prôné par les parents ? (doc. 4 A et B)
6 – Peut-on dire que les achats de noël sont principalement déterminés par le revenu de la famille, que pouvez vous en conclure ? (doc. 4)

PARTIE II - VOUS MONTREREZ QUE LES JOUETS QUI APPARAMMENT N’ONT QU’UNE FONCTION LUDIQUE, VISENT EN REALITE A REPONDRE DES OBJECTIFS EDUCATIFS TELS QUE FAVORISER LA REUSSITE SCOLAIRE ET FAVORISER L’INTERIORISATION DES ROLES SEXUELS. DANS UNE SECONDE PARTIE VOUS EXPLIQUEREZ QUE LES CHOIX DE JOUETS A NOEL NE SONT PAS IDENTIQUES, QUE L’ON PEUT FAIRE APPARAITRE DEUX MODELES SOCIAUX DE COMPORTEMENTS DONT LES OBJECTIFS EDUCATIFS SONT TRES DIFFERENTS

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