Entrainement à la question de synthèse



Epreuve de Sciences Economiques et Sociales


QUESTION DE SYNTHESE ETAYEE PAR UN TRAVAIL PREPARATOIRE


II est demandé au candidat :
1 - De conduire le travail préparatoire qui fournit des éléments devant être utilisés dans la synthèse.
2 - De répondre à la question de synthèse :
- par une argumentation assortie d'une réflexion critique, répondant à la problématique
Donnée dans l'intitulé,
- en faisant appel à ses connaissances personnelles,
- en composant une introduction, un développement, une conclusion pour une longueur
de l'ordre de trois pages.
Ces deux parties sont d'égale importance pour la notation.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation

Thème du programme : Culture et socialisation

DOSSIER DOCUMENTAIRE :

Document 1 :
Dans la société traditionnelle on attend la mort au lit. La mort est une cérémonie publique et organisée. Organisée par le mourant lui-même qui la préside et en connaît le protocole. S'il venait à oublier ou à tricher, il appartenait aux assistants, au médecin, au prêtre de le rappeler à un ordre à la fois chrétien et coutumier. Cérémonie publique aussi. La chambre du mourant se changeait alors en lieu public. On y entrait librement. Les médecins de la fin du 18 ème siècle qui découvraient les premières règles de l'hygiène se plaignaient du surpeuplement des chambres d'agonisants. Encore au début du XIXe siècle, les passants qui rencontraient dans la rue le petit cortège du prêtre portant le viatique l'accompagnaient, entraient à sa suite dans la chambre du malade. Il importait que les parents, amis. voisins fussent présents. On amenait les enfants : pas de représentation d'une chambre de mourant jusqu'au 18 ème siècle sans quelques enfants. Quand on pense aujourd'hui au soin pris pour écarter les enfants des choses de la mort! Enfin, dernière conclusion, la plus importante : la simplicité avec laquelle les rites de la mort étaient acceptés et accomplis, d'une manière cérémonielle, certes, mais sans caractère dramatique. Sans mouvement d'émotion excessif.
Or, depuis environ un tiers de siècle, nous assistons à une révolution brutale des idées et des sentiments traditionnels; si brutale qu'elle n'a pas manqué de frapper les observateurs sociaux. C'est un phénomène en réalité absolument inouï. La mort, si présente autrefois, tant elle était familière, va s'effacer et disparaître. Elle devient honteuse et objet d'interdit. Sans doute, à l'origine, trouve-t-on un sentiment déjà exprimé dans la seconde moitié du 19ème siècle : l'entourage du mourant a tendance à l'épargner et à lui cacher la gravité de son état. La première motivation du mensonge a été le désir d'épargner le malade, de prendre en charge son épreuve. Mais, très tôt, ce sentiment dont l'origine nous est connue (l'intolérance à la mort de l'autre et la confiance nouvelle du mourant dans son entourage) a été recouvert par un sentiment différent, caractéristique de la modernité : éviter, non plus au mourant, mais à la société, à l'entourage lui-même le trouble et l'émotion trop forte, insoutenable, causés par la laideur de l'agonie et la simple présence de la mort en pleine vie heureuse, car il est désormais admis que la vie est toujours heureuse ou doit toujours en avoir l'air. Rien n'est encore changé dans les rites de la mort qui sont conservés au moins dans leur apparence, et on n'a pas encore l'idée de les changer. Mais on a déjà commencé à les vider de leur charge dramatique, le procédé d'escamotage a commencé.
Entre 1930 et 1950, l'évolution va se précipiter. Cette accélération est due à un phénomène matériel important : le déplacement du lieu de la mort. On ne meurt plus chez soi au milieu des siens, on meurt à l'hôpital, et seul. Les cimetières quant à eux sont déplacés du cœur du village autour de l’église ils se retrouvent à la périphérie, cachées derrière de hauts murs pour ne pas troubler les passants.
Une peine trop visible n'inspire pas la pitié, mais une répugnance; c'est un signe de dérangement mental ou de mauvaise éducation; c'est morbide. Une fois le mort évacué, il n'est plus question de visiter sa tombe. Dans des pays où la révolution de la mort est radicale, en Angleterre par exemple, l'incinération devient le mode dominant de sépulture. Quand l'incinération prévaut, parfois avec dispersion des cendres, les causes ne sont pas seulement une volonté de rupture avec la tradition chrétienne, une manifestation de modernité; la motivation profonde est que l'incinération est interprétée comme le moyen le plus radical de faire disparaître et oublier tout ce qui peut rester du corps, de l'annuler. L'incinération exclut le pèlerinage.
On se tromperait du tout au tout si on attribuait cette fuite devant la mort à une indifférence à l'égard des morts, En réalité, c'est le contraire qui est vrai. Dans 1’ancienne société, les éclats du deuil dissimulaient à peine une résignation rapide, que de veufs se remariaient quelques mois à peine après la mort de leur femme. Au contraire, aujourd'hui où le deuil est interdit, on a constaté que la mortalité des veufs ou veuves dans l'année suivant la mort du conjoint était beaucoup plus forte que celle de l'échantillon témoin du même âge.
L'ensemble des phénomènes que nous venons d'analyser n'est autre chose que la mise en place d'un interdit : ce qui était autrefois commandé est désormais défendu. Le mérite d'avoir dégagé le premier cette loi non écrite de notre civilisation industrielle revient au sociologue anglais Geoffrey Gorer. Il a bien montré comment la mort est devenue un tabou et comment, au XXe siècle, elle a remplacé le sexe comme principal interdit. On disait autrefois aux enfants qu'ils naissaient dans un chou, mais ils assistaient à la grande scène des adieux au chevet du mourant. Aujourd'hui, ils sont initiés dès le plus jeune âge à la physiologie de l'amour, mais, quand ils ne voient plus leur grand-père et s'en étonnent, on leur dit qu'il repose dans un beau jardin parmi les fleurs. Plus la société relâchait les contraintes victoriennes sur le sexe, plus elle rejetait les choses de la mort. Une causalité immédiate apparaît tout de suite : la nécessité du bonheur, le devoir moral et l’obligation sociale de contribuer au bonheur collectif en évitant toute cause de tristesse ou d’ennui. En montrant quelques signes de tristesse, on pèche contre le bonheur, on le remet en question, et la société risque alors de perdre sa raison d’être.
Source : P Ariès, essais sur l’histoire de la mort en occident du moyen âge à nos jours, le seuil, 1975.

Document 2 :cliquez sur le lien :
http://www.credoc.fr/pdf/4p/187.pdf

Source : N Fauconnier, A la toussaint, 51% des français de plus de 40 ans se rendent au cimetière, Crédoc, n°187, oct. 2005.
Document 3 :
En Afrique traditionnelle, tout ce qui existe est vivant, ou du moins vit à sa manière car il y a des degrés dans les formes de la vie. Cette croyance va de pair avec l'idée d'une nature où circule un jeu de forces, ou d'un monde construit à l'image de l'homme, ou même dont l'homme serait le centre Pour s'en tenir aux hommes, ils ne vivent pas, au sens d'une action circonscrite dans la durée mais ils sont vivants, au sens d'un état hors de la temporalité. Et ils sont plus ou moins vivants. Il y a les vivants d'ici et ceux de là-bas, les morts vivants ; les vivants-de-sur-la-terre et les vivants-de-sous-la-terre. Les défunts en effet existent (au sens fort du terme existere), mangent, boivent, aiment, haïssent, répondent aux questions qu'on leur pose, fécondent les femmes, fertilisent les champs et les troupeaux. Et le mode privilégié d'échange entre les vivants et les défunts, c'est justement la nourriture, symbole de la vie, mais aussi symbole de la fragilité de la vie qui ne persiste qu'entretenue et régénérée. Offrandes, libations et sacrifices constituent la nourriture indispensable aux morts qu'ils ne faut pas "laisser seuls, assoiffés et affamés, c'est-à-dire oubliés, abandonnés". Si la vie est partout, la mort ne l'est pas moins ; réelle ou symbolique, elle est présente à tous les niveaux de l'expérience humaine.
Source : Louis-Vincent Thomas. La mort africaine, idéologie funéraire en Afrique noire. © Payot. 1982


PARTIE I – TRAVAIL PREPARATOIRE

Après avoir rappelé la définition du terme rite, vous expliquerez en quoi la mort est dans les sociétés traditionnelles un rite, quelles sont les normes de comportement exigées ? Que traduit alors l’attitude de la société face à la mort ? (doc. 1) (3 points)
Quelles sont à partir de la fin du 19ème siècle , les nouvelles normes de comportement face à la mort, ce changement traduit-il selon l’auteur un mépris de la mort, expliquez votre réponse. (doc. 1) (4 points)
Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres entourés ( doc. 2 (4 points)
Vous montrerez qu’on assiste à l’apparition et au développement de nouveaux comportements mais qu’ils sont inégalement répartis dans la population (doc. 2) (4 points).
Expliquez la première phrase du texte, quelle conception de la mort remet-elle en cause ? (doc. 3) (3 points)
Après avoir rappelé la définition du terme ethnocentriste, montrez qu’une analyse s’appuyant sur notre système de valeurs est inadaptée pour appréhender la mort en Afrique (qui est mort, les relations avec les morts, etc.) (doc. 3 (3 points)

PARTIE II - QUESTION DE SYNTHESE : APRES AVOIR DEMONTRE DANS UNE PREMIERE PARTIE QUE LA MORT NE RELEVE PAS UNIQUEMENT DE DETERMINANTS NATURELS, MAIS QUE LES RITES MORTUAIRES ET LA PLACE DES MORTS SONT FONCTION DU SYSTEME DE VALEURS DE LA SOCIETE. VOUS DEMONTREREZ DANS UNE SECONDE PARTIE QUE LES NORMES DE COMPORTEMENTS FACE A LA MORT SE MODIFIENT TRADUISANT LA REMISE EN CAUSE DES SYSTEMES DE VALEURS TRADITIONNELLES MAIS A DES RYTHMES DIFFERENTS SELON LES CULTURES ET LES CATEGORIES.

les bons sites de l'orientation

Pour préparer votre orientation et en particulier infosup au mois de janvier :

  1. incontournable : le site de l'ONISEP : http://www.onisep.fr/onisep-portail/portal/group/gp
  2. et en particulier son dico des métiers : http://www.onisep.fr/onisep-portail/portal/media-type/html/group/gp/page/accueil.espace.metiers
  3. le portail du ministère de l'emploi : orientation et formation : http://www.orientation-formation.fr/
  4. Pour une recherche plus complète : allez sur le site toile SES :http://www.toileses.org/ (colonne de gauche: cliquez sur orientation)

l'immigration et le marché du travail

THEME


DOSSIER DOCUMENTAIRE :

Document 1 : voir graphique en cours
SOURCE : Immigration , prochain stimulant de la croissance ? , Le Monde , 20 juin 2000

Document 2 :cliquez sur : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4733203.html
Source : INSEE, recensements

Document 3 :
L'immigration comme soutien à la croissance ?
«La croissance équilibrée de notre production est également subordonnée à des progrès dans la politique de gestion de l'immigration », expliquait R Prodi. Et de prôner la lutte contre l'immigration clandestine bien sûr mais aussi l'ouverture à une immigration de « main-d'œuvre ». Le remède peut paraître incongru, en des temps où hausse continue du chômage et croissance économique en berne restent le lot commun de la plupart des pays européens. Depuis trois ans, le que s'est avivé. En septembre 2000, un rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur les « migrations de remplacement » jetait le trouble. L'ONU y décrivait plusieurs scénarios dont les plus ambitieux évaluaient le besoin d'immigration pour l'Europe à 1,4 milliard de personnes entre 1995 et 2050, dont 94 millions pour la France. Ces analyses jugées peu réalistes dès leur publication ont toutefois installé l'idée que l'Europe aurait besoin de recourir massivement à la main-d'œuvre étrangère pour pallier son déficit démographique. Pour Jean-Pierre Garson, chef de la division des migrations internationales à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un tel raisonnement se heurte à de nombreuses limites. « Si dans un premier temps les migrations ont un effet immédiat sur l'âge et la composition de la population, ce bénéfice s'estompe ensuite car il faut prendre en compte un certain nombre de facteurs comme le coût social de l'immigration, les retours éventuels, l'alignement du taux de fécondité des immigrés avec celui des nationaux ou encore leur vieillissement. » En mettant bout à bout ces différentes contraintes, le recours massif à l'immigration n'apparaît donc pas comme la méthode miracle pour compenser les effets du vieillissement de la population. En novembre 2002, le Commissariat intitulé « Immigration, marché du travail et intégration », enfonce un peu plus le clou. « // faut lutter contre l'idée selon laquelle en France l'immigration est une solution au problème des retraites et du vieillissement», explique François Héran, directeur de l'Institut national des études démographiques (INED), principal auteur du document. Si elle ne peut escompter combler le déficit de ses caisses de retraite en ouvrant massivement ses frontières, les experts du Plan estiment cependant que la France a néanmoins besoin d'immigration pour équilibrer le marché du travail, notamment après le départ en retraite des générations du baby-boom. L'adaptabilité de la main-d'œuvre aux besoins du marché n'est pourtant pas là aussi chose aisée. Tout d'abord comment prévoir précisément les pénuries et l'ampleur des besoins en force de travail immigrée? Quand bien même on y réussirait, remarque Jean-Pierre Garson de l'OCDE, « les pays risquent alors de se livrer à une concurrence entre eux et devront arriver non seulement à attirer certains des profils les plus demandés mais aussi à les garder ». Par ailleurs, il est très difficile de mettre en place des politiques sélectives qui répondent aux besoins immédiats du marché du travail. Enfin il est illusoire de penser qu'il est possible de maîtriser toutes les entrées et notammentt celles concernant les familles et les flux d'immigration illégale. A l'inverse, les sorties de migrants sont elles aussi difficilement prévisibles. Autant de limites qui risquent de peser sur l'efficacité des flux migratoires à des fins d'emploi. Pour ce qui est de la contribution éventuelle à la croissance, l'autre levier sur lequel l'immigration peut jouer un rôle est celui de la demande. Pour El Mouhoub Mouhoud, professeur et directeur du centre d'économie de Paris-Nord à l'uni- versité Paris-XIII, «l'arrivée de migrants peut avoir un effet positif sur la croissance du pays d'accueil via un effet de demande ». D'autre part, poursuit ce chercheur, « dans la mesure où la zone euro n'est pas une zone homogène, certains pays membres d'Europe du Sud ne pouvant plus utiliser l'instrument de change pour rester compétitifs ont recours à l'immigration comme mode d'ajustement alternatif». Le Portugal a ainsi ouvert ses frontières aux migrants venus des pays •d'Europe centrale et orientale (PECO), notamment d'Ukraine, qui fournissent une main-d'œuvre diplômée bon marché. Avec 70 000 Ukrainiens, souvent reconvertis dans le bâtiment, il s'agit là de la plus importante communauté étrangère dans ce pays.
Source : C Rollot, la main d’œuvre étrangère ne garantit pas la croissance.le monde, nov 2003.

Document 4 :
Le nouveau texte ne donne pas entière satisfaction aux chefs d'entreprise, aux associations et aux hommes politiques - y compris à l'intérieur du gouvernement -, qui ont réclamé, au nom d'intérêts divers, un assouplissement des quotas d'entrée, mais aussi des conditions d'attribution des permis de séjour et du statut de réfugié.
Après la régularisation massive de 690 000 clandestins en 2003, l'Italie compte 2,6 millions d'immigrés, soit 4,5 de la population totale. Ce pays, historiquement d'émigration, saura-t-il profiter de l'expérience de ses voisins et éviter leurs erreurs ? L'immigré n'est encore perçu que pour ce qu'il apporte à l'économie (entre 3,8 et 6 du produit intérieur brut, PIB, selon les sources), sans que son intégration sociale et professionnelle ne soit vraiment prise en compte.
Pour l'instant, les immigrés sont cantonnés dans les emplois les moins qualifiés et les plus pénibles que rerusent les Italiens. Mais dans un pays où le taux de natalité est l'un des plus faibles d'Europe, « il faudra arriver à 5 millions d'immigrés en 2010 pour faire face aux besoins du marché du travail », souligne-t-on à la CGIL, la plus importante centrale syndicale italienne. Selon les données de l'Institut national de la statistique (Istat), la population italienne n'a augmenté en 2003 que grâce aux naissances d'enfants d'immigrés.
L'insertion de ces travailleurs et de leurs familles dans la société tarde à être prise en compte par un Etat qui se défausse beaucoup sur
les ONG, notamment catholiques : « C'est un rôle que nous accepterions volontiers s'il s'agissait seulement de faire face à l'urgence, mais pas quand l'immigration s'installe dans la normalité», explique Mgr Vittorio Nozza, directeur de l'ONG Cantas. Pour l'autre grand acteur de l'intégration, la communauté de laïques catholiques Sant'Egidio, « l'intégration n'est pas un objectif électoral facile à proclamer ».
Face à l'incurie des pouvoirs publics en matière d'intégration, la société civile apporte des réponses qui ne suffisent pas toujours pour prévenir l'éventuelle frustration de la deuxième génération. Les associations caritatives sont ainsi les seules à dispenser des cours de langues, gages d'une intégration scolaire : réussie. L'éducation nationale n'a jamais reçu les moyens de faire face à ce défi, et les premiers signaux d'alarme sont là : échecs dans le secondaire, dérives vers la délinquance, etc. Certains redoutent déjà l'arrivée future de cette génération sur le marché du travail : « Le problème de la discrimination va se poser car ces jeunes n'accepteront pas d'exercer les métiers subalternes de leurs parents, ils auront les mêmes exigences que les jeunes italiens. M Ambrosini déclare : « si notre société ne réclame des immirés que pour leur confier les travaux les plus durs, elle se prépare un mauvais avenir »
Source : F Aizocovivi, l’immigration une carte gagnate pour l’Italie, le monde, 21-09-04.

Document 5 :
Certains hasards sont étonnants. Mercredi 29 octobre, alors que le projet de loi sur l'immigration de Nicolas Sarkozy est définitivement adopté par le Parlement, le même jour est voté en séance plénière un avis du Conseil économique et social (CES) consacré aux « défis de l'immigration future » qui prend le contre-pied du ministre de l'intérieur. D'un côté, un texte centré sur le durcissement des conditions d'accueil et de séjour des étrangers, avec notamment l'allongement de trois à cinq ans des délais d'obtention de la carte de résident ; de l'autre, un rapport qui préconise, au contraire, d'« ouvrir les voies légales d'entrée », de «faciliter le renouvellement des titres de séjour temporaires » ou encore d'instaurer « un visa à durée définie » pour les étrangers en recherche d'emploi ou d'une formation professionnelle. Les conseillers vont jusqu'à défendre l'idée d'une « immigration maîtrisée et organisée » pour contribuer à la croissance, au développement de l'emploi, au financement des retraites et de la protection sociale.
Fort de ce postulat, le CES prône « la progression du solde migratoire au rythme de 10000 immigrants de plus chaque année à partir du solde initial d'environ 70 000 en 2002 ». Le débat n'est pas nouveau.. Que ce soit les craintes de se heurter à des pénuries de main-d'œuvre comme les epoirs de pouvoir atténuer les effets du vieillissement démographique, voire de faire rejaillir une croissance disparue, en tablant par exemple sur la baisse du coût de la main-d'œuvre dans les métiers pour lesquels on embaucherait des étrangers, tout concourt à présenter comme une des solutions d'avenir le recours à l'immigration de travail sélective.
Car c'est de cela qu'il s'agit ouvrir ses frontières aux bons immigrants « utiles », car correspondant aux profils recherchés tout en fermant le guichet à ceux qui ne le seraient pas. Même si l'analyse montre que les migrations de remplacement ne peuvent être qu'une solution partielle au déclin de la population totale et au manque de bras et que les effets sur la croissance sont difficilement quantifiables et très controversés, il reste que ces arguments sont utilisés par les gouvemants, qui les jugent recevables par leurs opinions publiques au regard d'une immigration qui reste un sujet brûlant. En France comme dans le reste de l'Europe. Oui, l'Europe est devenue aujourd'hui le premier continent d immigration du monde, devant les Etats-Unis et le Canada (1,4 million d entrées légales en 2000 ; 850 000 aux Etats-Unis et au Canada réunis) mais les étrangers n'y représentent que 5,1% de sa population totale. (…)
Non, ce ne sont pas les plus pauvres - qui partent comme par le passé • mais les classes moyennes, les diplômes plus mobiles, prêts à changer de pays au gré des opportunités. Pourtant. les proclamations des pays d'accueil n'illustrent pas ces changements, et en particulier la complexification des caractéristiques des migrants eux-mêmes. . Pourtant , traiter l'une sans l'autre est préjudiciable. Cette vision finalement assez étroite de l'immigration pose par ailleurs d'autres questions. Les nations européennes ont-elles le droit de parler de l'immigration uniquement sous l'angle « utilitaire » ? L ouverture ou non des frontières se résume-t-elle à une simple variable d ajustement démographique ou économique ? pour Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherches au Centre d'études et de recherches internationales «les migrations ne doivent pas être faites uniquement pour pallier les lacunes des pays riches ». Elles doivent aussi, selon elle, s'inscrire dans le cadre d'une politique plus global qui prendrait en compte les besoins économiques mais aussi l'intérêt des immigrants eux-mêmes et de celui des pays d'où ils viennent
Enfin, au-delà des questions liées à la fourniture de main-d'œuvre se posent aussi celle de l'intégration des immigrés non seulement sur le marché du travail, mais aussi dans la société qui les accueille. A cet égard, l'exemple en partie raté des effets secondaires de la vague d'immigration économique des « trente glorieuses » en France mérite au moins réflexion.
Source : A Beuve-Méry, Main d’œuvre immigrée : la potion magique ? in le monde, 4-11-2003

Document 6 :
En 1959, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba. Des centaines de milliers de réfugiés déferlent sur Miami. Le taux de chômage de la Floride grimpe brusquement, mais se dégonfle en quelques mois. Aujourd'hui, la communauté cubaine est un facteur-clé de la prospérité de la Floride. En 1962, l'Algérie devient indépendante, et les pieds-noirs traversent la Méditerranée par centaines de milliers. Curieusement, le nombre des chômeurs métropolitains frémit à peine. Dans les mois qui suivent, la croissance s'accélère. Il est admis, comme l'explique Jean-Didier Lecaillon, professeur de sciences économiques à Paris-XII, qu' un « courant migratoire contribue à la croissance du pays d'accueil». Mais Jean-Didier Lecaillon nuance aussitôt son propos en expliquant que « des tensions à court terme peuvent toutefois surgir sur le front du chômage ». L'immigration risque-t-elle d'alimenter les statistiques du chômage ? Telle est la question qui taraude aujourd'hui le gouvernement : face à la pénurie de main-d'œuvre - qualifiée et non qualifiée - qui semble pénaliser l'activité des entreprises, est-il imaginable d'alléger les freins à l'immigration ? La question est à la fois économique - quel serait l'impact de centaines de milliers de nouveaux entrants sur les chiffres du chômage — et politique : l'opinion
publique comprendrait-elle un encouragement à l'immigration quand le pays compte 2,5 millions de chômeurs? La décision (politique) est d'autant plus difficile à prendre que le Front national et la violence du débat sur l’immigration ont bloqué toute réflexion sereine. Y compris au plan académique. Pour Thomas Coutrot, chercheur au CERC-Association (Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale), «l'immigration est un moyen de flexibiliser le marché du travail. Malgré deux millions et demi de chômeurs, il y a pénurie de main-d'œuvre. Pourquoi ? Parce que les chômeurs nationaux renâclent à occuper des emplois précaires, mal payés, et qui obligent à des temps de transport importants. Des immigrés fraîchement arrivés seraient à coup sûr moins regardants ». Le recours à l’immigration permettrait alors de contourner le vrai problème : « Quelles mesures prendre pour rendre des emplois déqualifiés attractifs pour les nationaux au chômage?» Dans la mesure où le gouvernement n'est pas prêt à lancer un chantier d'envergure sur ce sujet complexe, il tente de prévoir les relations entre l'immigration et le chômage. Une étude sur ce sujet a été demandée par Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité, à Hubert Jayet, professeur d'économie à l'université de Lille. Bien que le rapport ne soit pas encore public, les conclusions de Hubert Jayet semblent très positives : «Nos travaux économétriques n'ont pas mis en évidence d'effet significatif de l'immigration sur l'emploi et le chômage. »
Des études menées avec des méthodes statistiques rigoureuses en Europe et aux USA n’ont pas révélé d’impact non plus : « bien qu’il faille rester prudent, un courant migratoire fort ne bouleverserait pas non plus le salaire moyen. Peut-être enregistrerait-on une légère pression à la hausse pour les salaires des plus qualifiés et une pression à la baisse pour celui des non-qualifiés», précise Hubert
Jayet. Mais. là encore, le conditionnel est de rigueur , l'économétrie n étant pas une science exacte. Si 1’on admet qu'un courant migratoire puissant accélère la croissance du pays d'accueil et répond aux besoins de main-d'œuvre des entreprises - les immigrés trouvent de l'emploi et dépensent une partie de leur salaire pour reproduire leur force de travail, ce qui accroît la demande et a un effet d'entraînement positif sur l'économie générale -, la solution est évidemment à court terme. Car, en période de récession ou de croissance faible, la main-d'œuvre immigrée est souvent pénalisée la première par le chômage. Toutes les études l'ont montré, les immigrés ont été les premiers touchés par la montée du chômage au début des années 80. Une étude récente de l'Insee sur « L'emploi
des immigrés en 1999 » confirme que leur taux de chômage demeure supérieur à la moyenne nationale. La raison en est simple : les immigrés sont surreprésentés dans les catégories « employés » et « ouvriers », les plus touchées par le chômage.
Source : Y.Mamou , La main-d’œuvre étrangère n’aggrave pas systématiquement le chômage , Le Monde , op cité

Document 7 :
Après la crise économique en 1974, la France est passée d'une immigration de main d'oeuvre à une immigration de peuplement par le biais du regroupement familial (qui représente encore 60 % des entrées d'étrangers en 1994). Ce retournement de tendance a entraîné une féminisation de la population étrangère qui tend à équilibrer la répartition des sexes (40 % de femmes en 1990 contre 30 % dix ans plus tôt).
La population active étrangère (qui représente 6 % des actifs en France) était traditionnellement ouvrière et non qualifiée, elle subit donc de plein fouet le chômage. Mais ce premier phénomène ne doit pas masquer des changements professionnels qui sont ceux de l'ensemble de la société française : elle se féminise et se diversifie en direction des services. En 1975, 70 % des actifs d'origine maghrébine étaient des ouvriers non qualifiés (essentiellement dans les secteurs de la métallurgie, du textile, du bâtiment, de l'automobile et de l'agriculture). En 1990, ils sont moins de 40 %. Inversement, on observe le fort développement des professions intermédiaires : artisans, commerçants, employés, ouvriers qualifiés et même cadres et professions libérales. La structure professionnelle des étrangers se rapproche donc lentement de la structure de la population active française (Marie, 1994 ; Mucchielli, 1997).

. Comparaison d'indicateurs entre 1985 et 2000 cliquez sur : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4733238.html

Source : INSEE, enquêtes Emploi 1985 et 2000.

Document 8 :
Au Royaume-Uni, par exemple, où le recours à la méthode du testing est depuis longtemps institutionnalisé, le test a révélé un taux de discrimination très élevé pour les étrangers. "Quand une personne appartenant à une minorité ethnique se présente la première à un emploi, on lui répond par exemple que la place est déjà prise. Quand en revanche, un Britannique de souche se présente, la place est encore vacante. L'expérience a été reconduite, il y a deux ans à peine, par deux chercheurs qui se sont fait passer pour des docteurs en médecine postulant à des emplois de haut niveau en milieu hospitalier. Ils ont envoyé des CV, les uns avec des noms à consonance anglo-saxonne, d'autres avec des noms à consonance indienne, et ont abouti au même résultat : dans 50 % des cas, il y a eu discrimination" (John Wrench, 1998).
Une récente étude du Bureau international du travail, menée notamment en Belgique, Allemagne, Espagne et aux Pays-Bas, met en oeuvre des méthodes de testing pour faire apparaître les discriminations raciales à l'embauche. Elle montre qu'aux trois principales étapes du recrutement, prise de contact, entretien et décision, les candidats issus de l'immigration ou de minorités ethniques subissent différentes formes de discrimination, ou du moins un traitement différent de celui réservé aux autres. Dans les quatre pays étudiés, le taux de discrimination envers les actifs issus de l'immigration ou de minorités ethniques est plus important dans les secteurs de services et dans les établissements de petite taille. Les conclusions de l'étude montrent que la première et plus commune forme de discrimination consiste, dès le premier stade, pour l'employeur, à éviter tout contact avec le postulant d'origine étrangère réelle ou supposée, le plus souvent en lui déclarant que l'emploi est déjà occupé, alors que le candidat autochtone est convié à un entretien. Au deuxième stade, lors de l'entretien, il est fréquent qu'on exige des candidats d'origine étrangère des qualifications supplémentaires non demandées aux autres. Au dernier stade, même lorsque les emplois sont offerts à des personnes issues de l'immigration ou de minorités ethniques, c'est souvent à des conditions moins intéressantes que celles offertes aux autres candidats.
Ceci étant, tous les pays n'utilisent pas la méthode du testing ; elle est certes récente dans différents pays européens comme l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, ou encore l'Espagne, mais l'expérience n'est pas menée dans d'autres pays européens tels que la Suède ou la Norvège ou demeure au stade des associations militantes et non institutionnel comme en France (SOS Racisme multiplie les tests de discrimination à l'embauche et à l'entrée des discothèques). "L'ambiguïté du modèle français repose sur le caractère parfois formel du principe" d'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion "dont il se prévaut, lequel se retourne contre ceux-là mêmes qu'il est censé protéger lorsque ces catégorisations interdites sont de fait non seulement tolérées mais admises, et qu'elles imprègnent l'action institutionnelle et la vie quotidienne, car rien a priori ne permet de les déceler. Lorsque des différenciations à partir de couleur ou d'origine ethnique infiltrent les pratiques sociales, l'aveuglement est de continuer d'adopter des stratégies courantes qui finissent par masquer des préjudices réels. L'une des caractéristiques des nomenclatures officielles françaises est l'élimination presque totale de toute catégorisation ethnique ou raciale dont la collecte est pratiquement interdite" (F. Vourc'h, 1996). (….)
Les enfants issus de l'immigration mais pour la plupart nés en France, donc juridiquement français, sont sur le marché du travail dans une situation proche de celle des jeunes étrangers(4). Cette plus forte vulnérabilité sur le marché du travail de certains types de minorités ethniques - y compris de jeunes européens issus de ces minorités - qui ont de meilleures perspectives d'emploi que celles de leurs parents en raison de leur formation, de leur instruction et de manière générale de leur intégration à la société d'accueil - suggère sans le prouver qu'il existe une réalité extra-économique, donc non rationnelle au regard des exigences du marché du travail.
on ne peut ignorer qu'en même temps 40 % des jeunes actifs non européens de moins de 25 ans sont au chômage et que des centaines de milliers d'individus ne peuvent accéder à une multitude d'emplois, de postes, de responsabilités, de formations, qu'ils sont refusés à l'entrée de magasins, de discothèques, de stades, qu'ils se voient refuser un logement, qu'ils sont désignés comme inférieurs et peuvent inspirer une crainte basée uniquement sur leur couleur et leur nom. Aujourd'hui, différentes études montrent que certains patrons écartent des CV lorsque le nom, le prénom, la photo ou encore l'adresse laisse présager d'une appartenance à une minorité ethnique. L'attitude discriminante des employeurs (même non raciste a priori) paraît être une anticipation rationnelle (coût du risque) quant au racisme supposé des autres acteurs. L'attitude discriminante de l'employeur découle des pressions internes (salariés) et externes (clients). Il n'existe pas d'acteur unique qui puisse être désigné comme l'unique responsable des discriminations subies, mais c'est à travers le comportement des employeurs qu'elles se traduisent le plus directement. Ces situations sont le quotidien de plusieurs millions d'individus et le sentiment d'une société à deux vitesses se trouve renforcé chez eux. Ces individus réfutent le terme même d'intégration "parce qu'ils ne se sont jamais sentis désintégrés" et ce terme est avant tout pour eux la preuve que la société les pense différemment. Pour autant, ils se trouvent confrontés à diverses occasions à des discriminations raciales et doivent se battre parfois doublement parce qu'ils appartiennent à une minorité désignée socialement comme "suspecte". Ils ne peuvent rester insensibles à certaines réalités prouvant l'acheminement vers une banalisation de la différenciation systématique à leur égard. Ils aspirent à être jugés sur leurs propres compétences et comportements, et non pas sur leur hypothétique origine étrangère. Mais ils sont parallèlement attentifs à l'action publique envers "ces assimilés immigrés qui n'ont pas réussi à monter dans le train" avec lesquels ils partagent une part de culture et dont ils se sentent solidaires. (...)

Document 9 :
Or, depuis les années soixante, des travailleurs qualifiés émigrent également à partir de nombreux pays du Tiers monde à la recherche d'un travail dans les pays industrialisés du Nord, où ils passent souvent leur vie entière. C'est un phénomène qui a été violemment critiqué, surtout par les gouvernements des pays en développement concernés. Non seulement les migrations de travailleurs qualifiés apparaissent comme une forme de "transfert de technologie inversé" qui prive ces pays moins développés d'un facteur de croissance et de développement crucial et plus que nécessaire(1) ; mais apparaissent moins comme le résultat d'un fonctionnement à l'échelon mondial du mécanisme d'équilibre de l'offre et de la demande sur le marché des travailleurs qualifiés qu'une concurrence injuste exercée par les puissants pays industrialisés - et surtout les États-Unis - aux dépens des pays en développement(2).
À première vue, le développement de ces systèmes d'emploi des travailleurs qualifiés à l'échelon mondial peut être considéré comme une chance de voir injecter dans les pays en développement un influx de capital humain qui compense les pertes subies précédemment dans ce domaine(3). On peut, par ailleurs, prévoir que l'augmentation de la demande de main-d'oeuvre locale complémentaire de la part des multinationales stimulera les marchés du travail nationaux et que le transfert de know-how s'intensifiera, tout cela au profit des travailleurs locaux peu qualifiés. Or, la réalité montre que cela n'a pas eu lieu dans la plupart des cas et qu'en règle générale, le marché du travail interne des multinationales reste largement étanche par rapport à celui de leur pays d'accueil. Les efforts consentis par ces sociétés pour empêcher les transferts non voulus de technologie au bénéfice d'entreprises et de sites concurrents impliquent que la main-d'oeuvre nationale qualifiée s'est vue jusqu'ici donner peu d'accès aux activités "modernes" effectuées par les multinationales.

Cette situation a réveillé les critiques contre la fuite des cerveaux, qui semblaient avoir été étouffées par la mondialisation des marchés du travail. Des représentants de pays africains, notamment, se plaignent de ce que ces pays ont non seulement perdu un grand nombre de leurs ressortissants ayant bénéficié d'une formation universitaire depuis le début des années quatre-vingt au bénéfice de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord, mais encore que ceux qui sont restés dans leur pays d'origine se trouvent privés de leur emploi du fait de la concurrence des experts étrangers. On estime que ces derniers ont remplacé de 80 000 à 100 000 Africains qualifiés au milieu des années quatre-vingt-dix, un chiffre qui vient s'ajouter aux 23 000 travailleurs qualifiés que l'Afrique perd annuellement au profit des pays industrialisés(4).
L'opinion qui prévaut très largement est que ce type d'émigration depuis les pays en développement a certainement nui aux pays d'origine des migrants en ce sens que le "transfert inverse de technologie" qu'elle provoque implique pour ces pays des coûts élevés que les pays industriels ne remboursent pas. Selon le Service de la recherche du Congrès des États-Unis, les pays en développement ont déboursé en moyenne environ 20 000 dollars pour la formation de chaque migrant qualifié au début des années soixante-dix. Comme ces départs privent les pays d'origine des revenus de leurs investissements alors que les pays industrialisés peuvent importer ces qualifications sans coût, la migration de main-d'oeuvre qualifiée revient à un transfert indirect de prospérité du Tiers monde au monde développé(13).

Ceux qui ne partagent pas ces vues(14) doivent néanmoins reconnaître que l'émigration de main-d'oeuvre qualifiée à partir d'un pays en développement désavantage la population laissée sur place dans la mesure où elle diminue les chances de développer de manière productive les facteurs de production complémentaires avec le capital humain, comme le travail manuel et le capital, et où elle élimine des revenus qui constituent la base de la demande intérieure et de l'imposition. Même en partant de l'hypothèse qu'une forte proportion des travailleurs qualifiés restant dans leur pays d'origine serait au chômage, la migration vers un autre pays contribuant dans ce cas à faire baisser le surplus d'offre de qualification (le "trop plein de cerveaux"), on doit objecter à cela que, dans les conditions qui règnent dans les pays en développement, la migration ne fait que perpétuer ce déséquilibre du marché du travail(15). Cela provient du fait que l'émigration, servant de soupape pour l'excès de main-d'oeuvre, vient alléger les pressions jouant contre la rigidité structurelle existant dans de nombreux pays du Tiers monde et responsable du manque de flexibilité du marché du travail. Cette absence de flexibilité implique qu'une diminution de l'émigration de travailleurs qualifiés n'entraîne pas l'intensification de la concurrence ni par conséquent la réduction des salaires nominaux auxquelles on pourrait s'attendre dans ce secteur du marché du travail. L'offre de main-d'oeuvre qualifiée reste donc excessive par rapport à son utilisation possible dans le pays, ce qui crée un cercle vicieux dans lequel le chômage des travailleurs qualifiés "impose" davantage d'émigration.

En conséquence, la migration de travailleurs qualifiés, non seulement perpétue les rigidités structurelles endémiques dans de nombreux pays du Tiers monde, mais encore entraîne une perte de croissance potentielle due à une perte en individus rationnels et novateurs capables de prendre des risques(16). On assiste donc à une stagnation du champ de l'innovation dans le monde des affaires, la société et les gouvernements de ces pays du Sud, et leur capacité à mettre en place des réformes reste peu élevée(17). L'"hétérogénéité structurelle" typique d'un grand nombre de pays du Tiers monde s'en trouve cimentée, et ce, en grande partie du fait de la fuite des cerveaux.
Source : Problèmes économiques, n° 2656 (15/03/2000), Page 73, Auteur : Heiko Körner.
Article original : "The" Brain Drain "from Developing Countries - an Enduring Problem."

Document 10 :
Dans ce contexte, l'Europe pourrait se trouver en mauvaise posture avec une population déclinante et vieillissante. » De leur côté, les experts de l'OCDE, sans tenir compte des spécificités de la nouvelle économie, ont aussi mesuré les effets du vieillissement sur la croissance. «Le vieillissement pose un problème de partage de la richesse nationale, car il y a de moins en moins d'actifs pour assurer les revenus de la population totale, explique Nick Vanston, de la division dés études économiques. Nous avons calculé qu'à partir de 2010 le revenu moyen par habitant progressera deux fois moins vite en moyenne que par le passé. » Et, tout comme les démographes de l'ONU, ils estiment que l’immigration peut contribuer à réduire ces déséquilibres. «Le recours à l'immigration plus massive présente l'avantage d'avoir un impact immédiat et relativement important sur la population active en raison des caractéristiques plus Jeunes des nouveaux arrivants», peut-on lire dans la dernière livraison du rapport sur les migrations internationales. L'Europe peut-elle se passer de l'immigration ? Pour toutes les raisons précédemment évoquées, la réponse est vraisemblablement non.
Mieux vaut le savoir à un moment où la reprise économique ne peut qu'aviver les débats sur les besoins de main-d'œuvre étrangère. Avec quelques années d'avance, et le plein emploi, les Etats-Unis ont tranché. L'immigration, plus que jamais, épaule l'euphorie de l'économie américaine. L'Europe devrait y réfléchir à deux fois.


Evolution des flux d’immigrants en % et en évolution en points entre 1984-88 et1990-1995. cliquez sur : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4733244.html
SOURCE : L.CARAMEL , L’immigration nourrit la dynamique démographique nécessaire à la croissance , Le Monde , 20 juin 2000



SUJETS : cliquez sur : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4733254.html

Sujet 1 - Les PDEM sont confrontés à un vieillissement durable de leur population qui accroît les risques de pénurie de la main-d’œuvre . Dans le même temps , les pays du Sud qui connaissent une démographie dynamique sont confrontés à un excédent de main-d’œuvre . Vous vous demanderez dans quelle mesure les mouvements migratoires et les politiques qui les impulsent peuvent apporter un réponse aux défis auxquels le monde est confronté.

· En vous appuyant sur le dossier documentaire et sur le cours ( en particulier les chapitres croissance et démographie et travail ) , complétez le tableau suivant :

· Construisez un schéma fléchés exprimant les relations de causalité logique existant entre les différentes causes mises en évidence pour :
- les raisons expliquant le recours à l’immigration dans les PDEM
- les déterminants permettant de comprendre l’émigration dans les PVD
- Les réponses que l’immigration a pu apporter aux défis auxquels sont confrontés les PDEM
- Les apports de l’émigration aux difficultés auxquelles sont confrontées les PVD.
- Les effets limités de l’immigration sur les économies des PDEM
- Les répercussions négatives que peut avoir l’émigrations sur les économies des PVD

· En établissant les différents schémas il faut que vous pensiez que l’objectif est de les synthétiser afin de faire apparaître une progression logique du développement.

Sujet 2 - Confrontés au vieillissement démographique et à un risque de pénurie de main-d’œuvre , les PDEM envisagent de mettre en œuvre des politiques qui, rompant avec la stratégie dominante suivie depuis l’entrée en crise, feront appel à l’immigration . Vous-vous demanderez quelles stratégies d’intégration ces politiques qui, visent essentiellement des objectifs économiques,doivent-elles suivre afin de tirer les leçons des échecs du passé et de renforcer la cohésion sociale ?

· Complétez le tableau suivant , en vous appuyant sur les documents et les connaissances vues en première




les diaporamas sur le chapitre investissement et progrès technique

Le diaporama (étudié en cours ) sur le rôle du taux d'intérêt dans la détermination de l'épargne et de l'investissement est en ligne : http://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/article.php3?id_article=274

le dhttp://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/article.php3?id_article=272iaporama (étudié en cours) sur la stratégie de lisbonne est en ligne :

tous les pays du monde

Tous les deux ans, le numéro d'été de Population & Sociétés, intitulé Tous les pays du monde, présente un tableau de la population mondiale.le dernier tableau vient de sortir permettant d'avoir des informations précises sur la fécondité, la mortalité , etc.lire la suite : http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/4428/telechargement_fichier_fr_pop.et.soc.francais.414.pdf

le pré rapport du CNIS : les niveaux de vie et les inégalités sociales

Les niveaux de vie et les inégalités sociales : un rapport du Conseil national de l’information statistique paru le 27 novembre 2006
l'observatoire des inégalités en fait le compte-rendu suivant : "Le pré-rapport du Conseil national de l’information statistique (Cnis), intitulé "
Les niveaux de vie et les inégalités sociales" est désormais en ligne. Il donne les grandes lignes de ce que pourrait être à l’avenir l’information statistique sur les inégalités en France. Un gros travail qui a rassemblé de nombreux chercheurs. Il souligne notamment les lacunes qui existent en France dans la prise en compte de certaines sources de revenus (issus du patrimoine par exemple). En revanche, il comporte peu d’éléments sur les inégalités hommes-femmes, les inégalités dans le domaine de l’éducation ainsi que des pratiques culturelles et de loisirs. Le groupe de travail préconise enfin la publication d’un document annuel et... d’un site Internet. "

le dernier tableau de bord de l'innovation du SESSI

les 4 pages du SESSI proposent les derniers résultats sur l'innovation :
Un quart des entreprises de dix salariés ou plus ont innové au moins une fois entre 2002 et 2004 en introduisant de nouveaux produits ou en mettant en oeuvre de nouveaux procédés. En prenant une acception plus large, qui inclut les innovations d’organisation et de commercialisation, près de la moitié des entreprises se déclarent innovantes en France.
L’innovation organisationnelle est la plus répandue, quels que soient le secteur d’activité ou la taille des entreprises. Les innovations de procédés sont en général plus fréquentes que celles de produits. Cependant ces dernières dominent dans les secteurs les plus novateurs : certaines activités industrielles, les activités financières ou de recherche et développement (R & D).
Les petites entreprises innovent toujours moins que les grandes. Ainsi, les profils de taille des secteurs expliquent en partie les différences de taux d’entreprises innovantes d’une activité à l’autre. Qu’elles soient petites ou grandes, les entreprises innovantes sont nettement plus tournées vers
l’international que les autres .
Pour l'analyse plus aprofondie lire la 16 ème édition du tableau de bord de l'innovation : http://www.industrie.gouv.fr/observat/innov/pdf/tbi16.pdf

les champions du PIB par tête et du niveau de vie

La dernière lettre du CEPII :porte sur les champions du PIB par tête et du niveau de vie :

"Le PIB par habitant est l'indicateur le plus couramment utilisé pour effectuer des comparaisons internationales de niveau de vie.
Pourtant, il en ignore les composantes non monétaires, qui peuvent sensiblement différer d'un pays à l'autre. Ici au contraire, nous partons
du postulat qu'il n'existe pas une préférence exclusive pour le revenu monétaire, mais que des arbitrages sont faits entre les différentes
composantes du niveau de vie qui peuvent alors être exprimées en termes de "revenu équivalent". Des corrections sont apportées
au PIB par tête de 24 pays de l'OCDE pour parvenir à un indicateur de niveau de vie intégrant plusieurs aspects du bien-être individuel et
social (loisir, santé, inégalités, soutenabilité…). Au classement des pays, le Japon et la France notamment gagnent des places, tandis que
les États-Unis reculent. "
Pour lire la suite: http://www.cepii.fr/francgraph/publications/lettre/pdf/2006/let260.pdf

Thème 3 : la courbe de phillips et sa remise en cause par M Friedman





Thème 3 du marché du travail : la courbe de Phillips et sa remise en cause par M.Friedman

Document 1 :
A:
En 1958, l'économiste néo-zélandais A. W. Phillips publie un article dans lequel il montre, statistiques anglaises sur un siècle à l'appui, que l'augmentation des salaires et la baisse du taux de chômage vont de pair. Cette courbe illustre une thèse keynésienne fondamentale : l'injection de pouvoir d'achat dans l'économie, sous forme de crédit ou de dépense publique, est génératrice d'activité supplémentaire, donc d'embauches. Certes, cela s'accompagne d'une certaine hausse des salaires, puis des autres prix, donc d'inflation. Par conséquent, les autorités publiques ont un choix à faire : plus elles souhaitent réduire le chômage, plus elles doivent accepter une hausse des prix conséquente. Entre le mal du chômage et le mal de l'inflation, à elles de décider du compromis qui leur paraît le meilleur .
Source : Source : D.Clerc , le chômage est-il incurable ? Alter éco , n°171
B : http://dornbusch.free.fr/carre/carre.pps ( diapositive 1)
Questions :
  1. Explicitez la relation mise en évidence par Phillips . Relève-t-elle d’une analyse empirique ou théorique ?
  2. En quoi correspond-elle à la logique keynésienne ? Quel va être l’apport de Lipsey ?

Document 2 :

Cet extraordinaire succès doit peu à Phillips lui-même - dont on n'entendra plus jamais parler - et beaucoup à Franco Modigliani, un économiste américain (parent du peintre), keynésien et libéral : si l'on retire de la hausse des salaires, fait-il remarquer, les gains de productivité par salarié, on obtient la progression du coût salarial unitaire de production. Si celui-ci augmente, les prix suivent tôt ou tard. La relation entre taux de chômage et hausse des salaires peut donc être transformée en relation entre taux de chômage et hausse des prix. La courbe de Phillips signifie alors qu'on peut choisir entre chômage et inflation : pour réduire le taux d'inflation, il faut augmenter le taux de chômage, et pour réduire le taux de chômage, il faut se résigner à une hausse des prix plus forte.
Un gouvernement peut arbitrer entre chômage et inflation, mais il ne peut pas espérer réduire les deux à la fois. C'est l'illustration économique de ces bons vieux dilemmes que l'on aime tant, du style boire ou conduire, cigale ou fourmi, tête bien faite ou tête bien pleine, etc. Et, parmi tous les taux de chômage imaginables, il y en a un et un seul, pour lequel le rythme d'inflation ne s'accélère pas : le Nairu, Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment, le taux de chômage permettant de ne pas accélérer le taux d'inflation. Tomber en-dessous de ce taux, né sous la plume de Modigliani, c'est tomber dans le piège d'une inflation qui s'accélère ; le dépasser, c'est au contraire ouvrir la porte à une décélération de l'inflation.
Un pays qui ne veut pas voir ses prix s'envoler peut réduire, par une politique économique appropriée, le taux de chômage jusqu'à ce niveau. Mais s'il veut le réduire en deçà, il devra le payer d'une inflation accrue. Conclusion : on peut sans doute réduire, voire éliminer, le chômage. Mais les conséquences en termes de hausse des prix deviendront vite tellement lourdes, que mieux vaut y renoncer et vivre avec le Nairu. On aura certes du chômage, mais l'inflation demeurera constante. Le chômage est le prix à payer pour empêcher une inflation cancéreuse. Quant au niveau du taux du Nairu, il dépend en fin de compte d'une variable essentielle, sinon unique : les gains de productivité. Plus ils sont élevés, moins les hausses de salaire sont inflationnistes, donc plus il est possible de stabiliser le rythme d'inflation à un niveau de chômage réduit.
Source : D.Clerc , le chômage est-il incurable ? Alter éco , n°171
Questions :


  1. L’exemple américain des années 60 à 69 vérifie-t-il la courbe de Phillips ?
  2. Définissez le NAIRU , De quoi dépend-il ?
  3. Quelle politique préconise alors Modigliani pour lutter contre le chômage ?

Document 3 :
A :


B :
Questions :
  1. En quoi les deux graphiques permettent-ils de relativiser l’intérêt de la courbe de Phillips ?

Document 4 :

A:
Voilà qui ne faisait pas les affaires de Milton Friedman, le super-économiste libéral et monétariste : n'avait-il pas écrit, dans la quasi-totalité de ses livres et dans bon nombre de ses articles, que " l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire " ? S'il en est ainsi, le chômage n'exerce aucune influence. Notre futur prix Nobel va donc, en 1968, l'année où il préside l'Association des économistes américains, prononcer au congrès de cette association une allocution qui fera date. Il raisonne en trois temps. Premier temps : il existe un taux de chômage naturel. Il ne résulte pas du rapport de forces plus ou moins grand dont les salariés bénéficient pour arracher des hausses de salaire, mais de toutes les imperfections du marché (des biens autant que du travail), qui éloignent une économie concrète de la situation de concurrence parfaite, ainsi que des " coûts de collecte de l'information sur les emplois vacants ", les " coûts de mobilité ", etc. Tout cela fait que, même lorsqu'il n'existe pas du tout d'inflation, le taux de chômage dans une société donnée n'est pas nul. Et il est d'autant plus élevé que la société en question est plus éloignée du marché de concurrence parfaite.

Deuxième temps : pour réduire ce taux de chômage naturel, le gouvernement est tenté d'agir, notamment en gonflant la demande par un crédit plus facile ou un déficit budgétaire accru, selon les vieux préceptes keynésiens. Que va-t-il se passer alors ? Une demande qui se gonfle engendre effectivement un courant d'embauches, donc une réduction du taux de chômage. D'où inévitablement une hausse des prix, en raison de l'émission de monnaie que cette politique de stimulation de la demande suscite. Les employeurs voient vite qu'il devient intéressant d'embaucher : le salaire réel diminue, puisque le taux de salaire est inchangé alors que les prix montent. Mais les salariés, avec un temps de retard, finissent par se rendre compte qu'ils ont perdu en pouvoir d'achat+. Ils vont donc réclamer des hausses de salaires, lesquelles vont réduire d'autant l'embauche et susciter des licenciements. Au bout d'un certain temps, la société est revenue à son point de départ. La relance de la demande a provoqué de l'inflation, mais pas de réduction - sinon momentanée - du taux de chômage.

D'où le troisième temps, en forme de conclusion : le taux de chômage naturel ne peut être réduit à long terme. C'est une constante sur laquelle on ne peut agir que de façon structurelle, en se rapprochant de la concurrence parfaite, en éliminant les rigidités de l'économie. La courbe de Phillips et le Nairu n'existent pas, seul existe un taux de chômage naturel. De fait, les années 70 vont montrer que l'on peut avoir à la fois plus d'inflation et plus de chômage. Le phénomène de la stagflation rend la courbe de Phillips obsolète et assure le triomphe de Friedman.
Source :D clerc, op cité.

B:
Source : http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/secosoc/article.php3?id_article=114
Questions :

  1. Pourquoi Friedman va-t-il remettre en cause le NAIRU développé par Modigliani ?
  2. Définissez le taux de chômage naturel . De quoi dépend-il ?
  3. Quels sont les effets pervers générés par les politiques keynésiennes ?
  4. Quelle forme a alors la courbe de Phillips ?
  5. Quelle politique préconise-t-il alors ?

Document 5 :
Source :
http://www2b.ac-lille.fr/seslille/outils/prem/trcom/DOSSIER/monetarisme.ppt


Document 6 :
Source :
http://www2b.ac-lille.fr/seslille/outils/prem/trcom/DOSSIER/monetarisme.ppt

Document 7 :
Le chômage résulte des imperfections du marché : le niveau des salaires se fixe au-dessus du niveau qui permettrait le plein-emploi et les entreprises s'adaptent, embauchent moins qu'elles ne le feraient à un taux de salaire moindre, si bien qu'il en résulte un taux de chômage d'équilibre. Les raisons de ce déséquilibre sont diverses : les coûts de rotation du personnel, le risque d'embaucher des candidats moins efficaces, le désir de conserver le personnel en place, formé et expérimenté, tout cela fait que les firmes préfèrent accepter de payer les salaires exigés par le personnel en place plutôt que de recruter des chômeurs (analyse insiders/outsiders). Fixer des salaires élevés amène les salariés à travailler davantage, de peur de perdre leur emploi (analyse du salaire d'efficience). La négociation avec les syndicats porte sur les rémunérations et l'entreprise détermine ensuite le nombre de salariés (modèle de négociation salariale), le taux d'indemnisation incite une partie des chômeurs à ne pas rechercher activement un emploi (analyse du chômage volontaire), etc.
La conséquence de toutes ces pratiques est donc l'existence d'un taux de chômage d'équilibre. Celui-ci a tendance à augmenter en raison du phénomène d'hystérèse (ou hystérésis), comme l'a appelé Phelps : les chômeurs tendent à perdre leurs compétences, leur employabilité, leur capital humain. Le chômage passé " s'ossifie " peu à peu. Les bataillons de chômeurs grossissent avec le temps, mais un nombre croissant d'entre eux sont en réalité hors jeu. Aussi, conclut Phelps, le chômage d'équilibre n'est jamais très éloigné du chômage effectif.
Source : D.Clerc , op cité
Questions :

  1. Le passage souligné vérifie-t-il la logique développée par Friedman ?
  2. Donnez des exemples d’imperfection
  3. De quoi dépend selon Phelps le taux de chômage d’équilibre ?





QSTP les jouets un outil de socialisation

QUESTION DE SYNTHESE A L’ISSUE D’UN TRAVAIL PREPARATOIRE




DOSSIER DOCUMENTAIRE :

Document 1 : Les jouets reçus à noël selon le sexe de l’enfant (en %) cliquez sur : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4697470.html
Document 2 :
Les stéréotypes de sexes en matière de jouets ont par conséquent leurs limites fixées en partie par le niveau socioculturel et le sexe des parents, preuve s'il en est que la définition sexuée des objets sociaux résulte de processus de socialisation eux-mêmes soumis à des différences de sexes. S'il existe une division sexuelle des jouets formellement instituée, l'attitude des parents montre que cette division est quelque peu dissymétrique, une plus grande marge de manœuvre ou liberté d'action étant laissée aux filles. (…)
Face à cette question, les réactions des parents de milieux populaires sont plus nettes, plus catégoriques, dans tous les cas animées par la crainte de porter atteinte à l'image de virilité de leur fils et d'en faire une «fille manquée». Cette expression - au demeurant peu utilisée - est autrement plus péjorative que celle de «garçon manqué», réservée aux filles, et témoigne que l’identité de sexe est bel et bien une notion sociologique a géométrie variable. Tout se passe comme s'il était moins risqué, dans l'esprit des parents interrogés de «masculiniser» la panoplie des jouets de leur fille que le contraire. (…)
«La contrainte du rôle lié au sexe est inscrite dans l'univers des images et d'objets qui entourent l'enfant » S'il semble convenu de parler de jouets pour filles et de jouets pour garçons, c'est en partie parce que ces derniers reproduisent les catégories de sens commun. Les jouets fonctionnent au niveau des représentations comme des modèles de rôles sociaux sexués. (..)
Les parents de milieux populaires ont par conséquent tendance a enfermer les filles et les garçons dans des stéréotypes plutôt rigides. Ils se révèlent plus conservateurs que les autres parents quand il s'agit d'identifier les jouets des filles et des garçons. La préoccupation des parents de milieux diplômés se situe sur un autre registre. Elle porte une ferme critique sur les jouets qui préparent les petites filles aux tâches ménagères. Tandis que les parents peu diplômés considèrent cette attribution comme quasi «naturelle», à l'instar de M- Blanc qui
affiche, devant la photographie de l'aspirateur et des balais, un certain conformisme :
- Mère : C'est pour les filles, parce que tout ce qui est balai et tout, les hommes, bonjour! C'est plutôt fille Ah bien oui! Mais il y a des petits garçons a qui ça plaît, mais c'est rare! Il y a des petits garçons qui jouent à la poupée aussi. Et puis on leur apprend dès l'enfance, un garçon c'est un garçon et c'est l'éducation aussi. C'est ça les jouets, c'est l'éducation.
- Interview:Vous l'achèteriez à votre fils?
- Mère : À mon fils, non. À ma fille, oui, plus facilement... Ma fille l'accepterait, mon fils il me ferait la tête et il ne serait pas du tout content. (Famille Blanc, catégories populaires.)
Tout au contraire, si Mme Langlois, qui enseigne l'allemand dans un lycée, admet avec un certain fatalisme l’existence de ces stéréotypes, elle ne cache pas son opposition à participer à ce genre de discrimination.
Source : S Vincent, le jouet et ses usages sociaux, la dispute, 2001.

Document 3 :

A : Type de jouets majoritairement reçus à noël selon la catégorie sociale de la famille et le diplôme de la mère (en %): cliquez sur le lien : http://jaysesbeauxfortsblogs.over-blog.org/article-4697493.html
B : Tout se passe en définitive comme si on était en présence de deux «ethos» éducatifs socialement bien distincts, où l'inscription du jouet dans la socialisation scolaire des enfants traduisait l'expression opposée des moyens mis en œuvre en vue de leur réussite scolaire. En milieux supérieurs, l'attribution du jouet porte essentiellement sur la nature du contenu éducatif. Le jouet est finalisé et pensé en tant qu'outil ou vecteur d'éducation. Il est entièrement intégré dans la scolarité.
Les parents sont en quelque sorte des éducateurs attentifs et libéraux qui donnent un maximum d'outils éducatifs. Ils exercent une pression éducative indirecte sur leurs enfants, qui doivent être performants, responsables et autonomes dans leur scolarité. L'impératif éducatif des milieux supérieurs est de faire comprendre à leurs enfants que travailler aujourd'hui est la garantie d'un avenir prometteur. Ici, la famille est destinée à fournir le climat culturel le plus favorable et le plus épanouissant, afin que la scolarité soit envisagée sur le long terme. Ici donc, univers du jouet et scolarité s'en trouvent entremêlés. En milieux populaires, l'union de ces deux termes obéit à une logique plus contradictoire. Si, d'un côté, le jouet symbolise le plaisir et la détente, de l'autre, la scolarité est associée à l'idée de labeur. La réglementation familiale du jouet se révèle fortement dépendante de la qualité des performances scolaires des enfants. Autrement dit, les événements de la trajectoire scolaire de ces derniers rythment le mode d'attribution des jouets. Les parents en offrent en cas de bons résultats; ils décident de leur privation en cas de mauvais comportements scolaires. Cette vision de la scolarité se fonde sur une représentation plus à court terme des ambitions scolaires.
Source : s Vincent, op. cité.



Document 4 :
Les deux variables «diplôme de la mère» et «statut matrimonial», confirment plus encore la disparité sociale des pratiques de consommation des jouets. Dépenser plus pour ses enfants apparaît comme un trait majoritairement populaire, mais aussi caractéristique d'une situation de monoparentalité. La part budgétaire que les parents destinent aux jouets à Noël ne dépend pas seulement de leur niveau de ressources.
Ces résultats sont importants dans la mesure où ils vont à l'encontre de l'idée reçue selon laquelle plus les familles gagnent de l'argent plus elles sont en mesure de «gâter» leurs enfants. Tout au contraire, au moment des fêtes de fin d'année, ce sont les parents de milieux populaires et les familles monoparentales qui sont les plus mobilisés financièrement pour leurs enfants.
Richard Hoggart avait déjà observé cette attitude dans les «classes populaires» d'Angleterre. Il relevait que leurs enfants recevaient «des cadeaux dont le prix est disproportionné au revenu familial, depuis les vélos les plus luxueux jusqu'aux voitures de poupée grandeur nature »




PARTIE I – TRAVAIL PREPARATOIRE

1- Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre entouré (doc1)
2 - les types de jouets sont-ils fonction du sexe de l’enfant, réalisez une analyse méthodique du tableau qui permette de répondre à la question (doc. 1)
3 – Après avoir rappelé la définition des termes rôles et statuts, vous montrerez qu’il existe une division sexuelle des jouets (dont vous expliciterez les objectifs) qui est plus contraignante pour les filles que pour les garçons (expliquez pourquoi) (doc. 3).
4 – Toutes les catégories sociales ont-elles une opinion unanime sur les la division sexuelle des jouets, expliquez. (doc3)
5 – Pouvez vous établir une relation entre la CSP des parents, le diplôme de la mère et le type de jouets offerts à noël, que pouvez vous en conclure sur le type de modèle de socialisation prôné par les parents ? (doc. 4 A et B)
6 – Peut-on dire que les achats de noël sont principalement déterminés par le revenu de la famille, que pouvez vous en conclure ? (doc. 4)

PARTIE II - VOUS MONTREREZ QUE LES JOUETS QUI APPARAMMENT N’ONT QU’UNE FONCTION LUDIQUE, VISENT EN REALITE A REPONDRE DES OBJECTIFS EDUCATIFS TELS QUE FAVORISER LA REUSSITE SCOLAIRE ET FAVORISER L’INTERIORISATION DES ROLES SEXUELS. DANS UNE SECONDE PARTIE VOUS EXPLIQUEREZ QUE LES CHOIX DE JOUETS A NOEL NE SONT PAS IDENTIQUES, QUE L’ON PEUT FAIRE APPARAITRE DEUX MODELES SOCIAUX DE COMPORTEMENTS DONT LES OBJECTIFS EDUCATIFS SONT TRES DIFFERENTS

le taylorisme et le fordisme vus par l'INA

Sur le site de l'INA, des reportages depuis les débuts de la télé , une véritable mine d'or, à exploiter sans retenue, pour compléter le cours sur les modes d'organisation du travail :


nous allons recenser les reportages portant sur l'application, puis la remise en cause (au moins apparente) du tayloro-fordisme à la régie Renault (principalement) :



l'application du travail à la chaîne :




l'embauche des petits paysans ruinés (- de 50 ha), un reportage passionnant sur la peur de la France des années 60 de voir la paysannerie disparaître ( un passage bluffant où le paysan véritable sociologue anticipe la montée du célibat agricole):
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=themes&cs_page=2&cs_order=0&code=C0524222216&num_notice=16&total_notices=28

    la crise et donc la remise en cause du taylorisme

Le tayloro-fordisme n'a pas disparu : vers un néo-taylorisme ?

http://http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=themes&code=C0524222216&num_notice=6&total_notices=28#
En 1998 toujours : quelles sont les répercussions de la flexibilité et du travail en flux tendus ? Quelle vie pour les jeunes ouvriers en CDD : les horaires décalées (l'absence de vie de famille) , la peur de ne pas être embauché Renault affirme : pas de licenciement , quand le carnet de commandes diminue les CDD ne sont pas reconduits (la main d'oeuvre est une variable d'ajustement) :
USINE RENAULT DE DOUAI. Reportage sur la chaine de montage de la "Mégane" qui fonctionne à FLUX TENDUS, JOUR ET NUIT, où travaillent: Isabelle LECLERCQ qui visse les sièges 5 heures seulement, de nuit, en CDD; son mari Joel travaille de jour à la même usine; leur motivation est la même: une embauche définitive.Itw Michel de Virville (DRH Renault Douai). Jean-François HAINE travaille à temps partiel de nuit sur les Mégane pour 3600 F par mois; son hobby, le jour, consiste à faire écouter à ses copains de la musique "techno" qu'il adore: "cette musique me rappelle la cadence de l'usine" !!, il aime ce travail répétitif à la chaine. On voit son père pleurer en apprenant que son fils est embauché définitivement. Qq explications du Dir du Personnel de l'Usine. Qq mots des délégués CGT et CFDT Philippe Martinez et Emmanuel Couvreur, qui acceptent la "3ème équipe" tout en la critiquant.Itw Christophe Dejours (psychiatre CNAM).

le panorama des régions européennes 2006

le panorama européen des régions 2006 est en ligne. De formidables cartes et des commentaires sur des données intéressant aussi bien les SES que la géographie, en première comme en terminale :http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-AF-06-001/FR/KS-AF-06-001-FR.PDF

Intérêts et limites des statistiques du chômage

THEME D’ECJS N°2 : INTERETS ET LIMITES DES STATISTIQUES DU CHOMAGE


Ce dossier utilise le cédérom d'alter éco qui est disponible sur les ordinateurs de la salle permanence cité

Pour information : quelles sont les représentations des élèves de lycée sur le chômage est-il volontaire ? : http://www.ac-rennes.fr/pedagogie/sceco_social/discipline/stage/auto/chom_volont.pdf


Document 1 :
A Derosières : L’économie se présente volontiers comme d’autant plus sérieuse, scientifique, qu'elle est mathématique et quantitative. Mais mathématisation et quantification ne sont pas la même chose. Le raisonnement hypothético-déductif emprunté aux sciences de la nature et par certains économistes est mathématique, mais il n'est pas nécessairement quantitatif.
Le monde : L'analyse économique utilise aujourd'hui massivement les statistiques. Qu'est-ce qui fonde la crédibilité de tous ces chiffres?
On peut, bien sûr, se demander si la statistique reflète la réalité, Mais si la réalité n'est connue que par les statistiques, on tourne en rond. Il faut admettre que la réalité n'est appréhendée que par un codage. Par exemple, regrouper des individus en catégories (ouvriers, employés, cadres), c'est une construction. Le mot fait frémir, mais il vaut mieux être lucide sur le fait que les statistiques sont fabriquées. La vraie question du statisticien est moins : « Est-ce la réalité ? » que « Est-ce que ça tient ? ».
La demande de statistique est donc évolutive ?


Absolument. La statistique est produite à partir du moment où une question est socialement jugée sociale, autrement dit jugée par la société relever de la société. En France, la natalité est socialement jugée sociale, en Angleterre beaucoup moins. D'où l'existence de l'Institut national d'études démographiques (INED) français, alors qu'il n'y a pas l'équivalent outre-Manche. Aux Etats-Unis, on ne commence à mesurer le chômage que dans les années 30, quand le gouvernement fédéral est tenu pour responsable de ce phénomène. Si les violences à enfant donnent lieu à des statistiques alors que ce n'était pas le cas il y a vingt ans, c'est qu'elles sont aujourd'hui socialement jugées plus sociales.
Les statistiques seraient selon vous de révélateurs de la société ?
Elles révèlent un rapport avec le collectif. Prenez l'exemple du recensement. En France, la démarche ne pose pas de problème particulier, on reconnaît à l'Etat le droit de poser dés questions, les réticences sont marginales. En Allemagne, la méfiance vis-à-vis d'un Etat fort est telle que toute démarche statistique est entourée d'une foule de garanties Juridiques, de filtres législatifs.
Source : A Derosières, on ne peut séparer une statistique de son usage, in le monde, 29-09-1998
Questions :




  1. Pourquoi l’économie use t’elle des statistiques ?


  2. Peut-on dire qu’elle en abuse ?


Document 2 :
A : Chômeurs, unemployed : des conceptions opposées
Comme pour le travail et l'emploi, la définition du chômage dépend de l'organisation sociale d'un pays. L'histoire de l'invention du chômage en France et en Angleterre l'illustre.
Apparus à la fin du siècle dernier en France et en Angleterre, les concepts de chômage et d'unemployment ne sont pas synonymes. Pourtant, dans les deux pays, le problème est identique : il convient de distinguer les personnes qui peuvent et veulent travailler des vagabonds " irresponsables et fainéants ", d'une part, des indigents incapables de travailler, d'autre part. Mais la façon d'envisager le problème est différente : en France, qui est encore un pays agricole, il s'agit de réprimer le vagabondage, considéré comme un délit (les voleurs de pommes) ; en Angleterre, pays industriel, il s'agit de protéger le travailleur, ainsi que son salaire et son métier, de la concurrence sauvage des sans-emploi.
S'opposent également deux conceptions du rôle de l'Etat et de la responsabilité individuelle. En caricaturant le propos, l'Etat est perçu en France comme le garant de la liberté et de l'égalité ; il est considéré en Angleterre comme une menace pour les libertés individuelles. Pour preuve : la seule intervention de l'Etat anglais a été la loi sur les pauvres, une législation répressive à intention punitive, confirmant par là le caractère menaçant de la réglementation étatique. En Angleterre, la dignité humaine est fondée sur la capacité à gérer sa vie, à être responsable de soi-même ; ce principe moral, qui doit guider les conduites quotidiennes, asseoit le lien social sur le lien économique. La société française étant une société du conflit, le concept de responsabilité doit faire appel à " l'harmonie des principes universels extérieurs aux personnes, ceux qui fondent le lien civique ".
Il s'ensuit deux façons distinctes de définir le chômage. La définition française repose plutôt sur un argument juridique, celle de l'Angleterre relève plutôt du domaine économique. En France, c'est le droit qui détermine les situations, qui établit la distinction entre travailleur, vagabond ou indigent, et qui définit le chômage à partir du salariat. Pour être reconnu chômeur, il faut prouver le lien de subordination à l'employeur. En Angleterre, c'est l'inverse : être reconnu chômeur, c'est avoir fait la preuve de sa capacité à travailler, donc à être responsable de soi-même. C'est une forme de promotion sociale, essentielle pour se distinguer de l'indigent méprisé. (…)
Dès 1896 cependant, des questions jugées essentielles - et d'une certaine manière, actuelles - sont posées. Comment distinguer " l'imposteur qui mendie par paresse " du " malheureux qui cherche véritablement du travail sans pouvoir en trouver ? ", s'interroge l'Office du Travail. La réponse statistique est définitivement fixée par le recensement de 1906. Pour être chômeur, il faut avoir perdu son travail depuis au minimum huit jours et au maximum deux ans (un an pour les plus de 60 ans). Cette définition ne bougera pas jusqu'en 1936
La résonnance actuelle de ces débats est frappante : vrai ou faux chômeur, à partir de quelle durée se pose le problème de la réinsertion, le handicap de l'âge..., autant de questions qui reviennent régulièrement sur le devant de la scène. En même temps, le lien congénital salariat-chômage est confirmé par la crise actuelle. La développement de la précarité (contrats à durée déterminée, stages, contrats emploi-solidarité...) fragilise la frontière entre emploi et chômage, comme c'était le cas il y a cent ans et jusqu'à la dernière guerre.
Source : Alter éco, HS n°39
Questions :




  1. Explicitez les histoires parallèles de l’invention du chômage en France et au Royaume-Uni


  2. Quelles sont les questions qui sont posées en France lors de l’invention du chômage, en quoi sont-elles encore aujourd’hui d’actualité ?

Document 3 : Alternatives économiques, n° 069 (07/2006) in cédérom alter éco 10 ème édition
Questions :




  1. Après avoir rappelé, la définition du chômage au sens du BIT,


  2. donnez le mode de calcul et de lecture du chiffre entouré


  3. Comment a évolué le taux de chômage ?

Document 4 :
A : Cédérom alter éco : le taux d'activité et le taux d'emploi des 15-24 ans dans l'UE en 2002
B :
Un taux d'emploi en progrès
Depuis le sommet de Barcelone en 2000 (cf. stratégie de Lisbonne), l'Union européenne s'est fixée comme objectif d'atteindre au moins 70 % de taux d'activité pour la population de 15 à 64 ans, c'est-à-dire les personnes travaillant ou recherchant un emploi. La France est passée de 66 % à 69 % depuis 1990, ce qui constitue un taux d'activité record dans notre pays.
En fait, le seul indicateur vraiment pertinent est le taux d'emploi, c'est-à-dire la proportion des personnes de 15 à 64 ans qui travaillent effectivement. Car plus ce taux est élevé, plus nombreux sont les cotisants au système de retraite et plus nombreux aussi les couples composés de deux personnes ayant un revenu d'activité. L'expérience montre en effet qu'être deux à travailler permet non seulement d'augmenter ses revenus, mais aussi de réduire encore plus substantiellement la pauvreté, laquelle touche essentiellement les couples au chômage ou à un seul revenu d'activité, ainsi que les familles monoparentales+. Pour l'heure, le taux d'emploi est de 62 %, en progression de plus de 3 points depuis le creux de 1994.
Questions :




  1. Après avoir rappelé la définition du taux d’activité, construisez une typologie des taux d’activité en Europe


  2. Pourquoi l’Europe s’est-elle fixée un objectif de taux d’activité de 70 % au moins


  3. Expliquez la phrase soulignée, quelles sont les différences entre le taux d’activité et le taux d’emploi ?


  4. Construisez une typologie des taux d’emploi et comparez la à celle des taux d’activité, que constatez vous ?


Document 5 :





  1. Donnez les modes de lecture et de calcul des chiffres pointés dans les graphiques


  2. Après avoir construit une typologie des taux d’emploi en 94 analysezcomment a évolué le taux d’emploi entre 1994 et 2003 ? Que pouvez vous en conclure ?


  3. Comparez les taux d’emploi des 55- 64 ans en Europe puis les taux d’emploi, en fonction du sexe . Que pouvez vous en conclure sur les mesures à prendre ?

Document 6 :
Source : le Cédérom d’alte éco, 10 ème édition
Questions :




  1. Que pouvez vous conclure de ce graphique?


Document 7 :
Il faut être conscient que les données statistiques ont été affectées par les évolutions sociales. Un « halo » de plus en plus important s'est créé entre l'emploi le chômage et l'inactivité, brouillant les frontières entre les catégories de la société salariale des « Trente Glorieuses »; apparition du sous-emploi et des activités réduites* (entre emploi et chômage); des situations d'emploi-formation [.„] (entre emploi et inactivité)- des pré-retraites [...] et des situations de chômage découragé (entre chômage et inactivité).
Source : Données sociales, Insee, 1999.
Questions :




  1. En quoi les indicateurs de chômage, d’emploi et d’inactivité sont-ils de moins en moins pertinent


  2. Quelles en sont les conséquences ?


Document 8 :
A :allez sur le site :
http://travailchomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel_1996_2005.htm
B : TEF 2005
Questions :




  1. Comment l’auteur définit-il le chômage :apparent , réel ?


  2. Comment-ont-ils évolué , pourquoi ?


Document 9 : cédérom d'alter éco: le sous emploi s'est généralisé en europe
Questions :




  1. Donnez le mode de calcul et de lecture des chiffres entourés

Etablissez une typologie des taux de chômage puis une des taux de chômage élargie, que constatez vous, ?

Document 10 :
Emploi : le vrai-faux miracle britannique
Il ne se passe guère de jours sans que l'on trouve un éloge du modèle britannique en matière d'emploi. De fait, son taux de chômage de 4,6 % (au 2e trimestre 2004) a de quoi nous faire rêver. Il y a dix ans, en 1994, les deux pays avaient des performances à la fois proches et médiocres dans ce domaine : 12 % en France, 9,7 % au Royaume-Uni. La France a de quoi " avoir la honte ".
Est-ce si sûr ? Toujours depuis dix ans, le nombre d'emplois au Royaume-Uni a progressé de 11 %. En France, de...14 %. A cause de la montée du nombre de fonctionnaires, rétorquent les libéraux. Pas de chance, le Royaume-Uni fait nettement mieux que la France dans ce sens : depuis 1997, 45 % des emplois créés (861 000 sur un total de 1,92 million) relèvent du secteur public, alors qu'en France, le nombre d'emplois dans les " services administrés " (nom que la Comptabilité nationale+ donne aux services non vendus sur le marché, qui comprennent aussi les organisations non gouvernementales (ONG), les syndicats, les églises...) ont augmenté de 300 000 salariés durant le même temps. Médecins, enseignants, policiers, infirmiers..., voilà les professions qui se sont fortement développées outre-Manche.
La faiblesse du chômage britannique tient d'abord donc à la croissance de services publics qui avaient certes été particulièrement maltraités par les gouvernements ultralibéraux des années 80 et 90.
Alors que la performance française en matière de création d'emplois est supérieure à celle du Royaume-Uni, comment se fait-il que, chez nous, le chômage reste scotché à un aussi haut niveau, alors qu'il ne cesse de se réduire outre-Manche ? L'explication réside tout bêtement dans la progression de la population active+. Le nombre de candidats à l'emploi a grossi de12 % en France en dix ans, contre 6 % au Royaume-Uni. Si bien qu'il faut deux fois plus de créations d'emplois dans l'Hexagone pour faire baisser le chômage. Mais avouer que la progression de la population active+ puisse avoir un effet sur le chômage serait aller à l'encontre de l'affirmation libérale de base : tout candidat qui arrive sur le marché du travail+ trouve un emploi..., sauf si les règles en vigueur (salaire minimum, règles de licenciement...) l'en empêchent, ou si l'indemnisation+ du chômage est trop généreuse.
Source : D Clerc, in alter éco n°235, 04-2005
Questions :




  1. Pourquoi le texte parle t’il de miracle britannique ?


  2. En quoi le relativise t’il ?


Document 11 : n°183, 07-2000, Cédérom d'alter éco


Questions :



  1. Donnez le mode de lecture et de calcul des chiffres entourés.

  2. une stratégie s’impose t’elle comme assurant : une baisse du chômage, un taux de chômage élargi réduit ?