L'entreprise une réalité économique sociale et... politique

CHAPITRE INTRODUCTIF :
L’ENTREPRISE:UNE REALITE ECONOMIQUE , SOCIALE ET ......POLITIQUE


I – L’ENTREPRISE , UNE ORGANISATION ECONOMIQUE


Document 1 : 1 p 9
Questions :
1. Après avoir défini le terme secteur moteur , vous montrerez que l’industrie automobile est un secteur moteur

Document 2 :
La firme privée recherche à la fois le profit et la croissance :
- le profit, parce que, indépendamment des risques et des incertitudes, le choix des investissements se fait bien selon des critères de recherche du meilleur taux de rentabilité interne (ou du moins d'un taux minimum) ;
- la croissance, parce que, dans la majorité des cas, la dynamique concurrentielle implique nécessairement de la part des entreprises la croissance du chiffre d'affaires et des parts de marché.
Source :Jean-Marie Chevalier, Encyclopédie économique, tome 2, © Économica, 1990.
Questions :
2. Quels sont les objectifs des firmes privées ?
3. Comment peuvent-elles atteindre ces deux objectifs ?



II- L’ENTREPRISE : UNE ORGANISATION SOCIALE

Document 3 :
L'entreprise est présentée aussi bien dans les discours politico-administratifs que dans une grande partie des théories sociologique qui analysent le travail et la construction des identités, comme un haut lieu de socialisation, celui où s'épanouirait le collectif de travail où s'acquerraient les identités, où se développerait une solidarité objective. L'entrée en entreprise est toujours présentée comme l'initiation à la vie sociale ; en être tenu écarté équivaut à l'exclusion sociale. Dans les années 1980, l'entreprise est également devenue une « organisation », objet d'une sociologie particulière, dont le but était de maximiser son efficacité, de trouver les organisations les plus performantes... Ce courant d'analyse, globalement antitaylorien, a conduit à la stratégie des ressources humaines, à la notion d'attachement des salariés à l'entreprise, à l'idée que la productivité serait plus élevée si la motivation au travail était plus grande et donc si les conditions de travail, la communication, les rapports entre salariés et direction étaient meilleurs. Peu à peu l'idée s'est fait jour d'une entreprise qui assurerait, en plus de la fonction de production, d'autres fonctions de nature sociale, permettant l'expression, la cohésion, la sociabilité des salariés : l'entreprise, société en miniature, serait devenue un haut lieu de vie sociale. (...)
Source : D Méda,, le travail, une valeur en voie de disparition, Aubier.
Questions :
4. Quels rôles occupe l’entreprise dans la vie de l’individu ? Sont-ils seulement économiques ?
5. Rappelez les caractéristiques du modèle d’organisation du travail taylorien
6. Aujourd’hui , quels paraiisent être les moyens utilisés pour améliorer l’efficacité de l’entreprise ?

Document 4 :
L'affaire Thomson Multimédia l'a cruellement démontré en 1996. En suivant les conseils de ses experts, le Premier ministre français de l'époque décidait de céder l'entreprise déficitaire à un groupe coréen pour un franc symbolique. En 2000, Thomson Multimédia était valorisé à plus de 15 milliards d'euros par la Bourse. Certains en concluent que la société avait fait beaucoup de progrès en quatre ans... Certes, mais ce potentiel de progrès n'avait pas été pris en compte. Nous le déplorions en novembre 1996 : « Disposer comme Thomson Multimédia, numéro deux en Europe et numéro un outre-Atlantique, de 20 % de ce marché américain de l'audiovisuel que convoitent tous les Japonais et autres Coréens, y participer à la naissance de la télévision numérique et plus généralement des nouveaux métiers du numérique, cela constitue autant d'atouts majeurs qui valent plus qu'un franc, fût-il symbolique. »
Les experts de Matignon avaient fait fi d'un capital relationnel et d'une intelligence collective remarquables. Et nous ajoutions que la puissance « dans l'économie de l'immatériel se mesure à la place que l'on réussit à occuper dans la pensée, l'imaginaire et le cœur des hommes. Autrement dit, la capacité à mobiliser les talents, à comprendre et séduire les prospects, à construire son image. » Des facteurs qualitatifs, difficilement traduisibles en euros dans un bilan comptable, par conséquent généralement ignores par les décideurs, et pourtant indispensables pour tenter de cerner les réalités complexes, mouvantes de cette mutation qualitative que nous avons baptisée, il y a exactement 20 ans, « révolution de l'intelligence ». Dans un nouveau contexte, la créativité mais aussi les passions et les relations humaines jouent un rôle majeur. (...)
L'entreprise n'est propriétaire ni de ses employés ni de ce qu'ils ont dans leur tête. Elle peut seulement construire un faisceau de relations avec son personnel et influencer les échanges qui s'établissent entre ses membres pour accroître ainsi la production a intelligence collective. Aussi, au lieu de parler de capital humain, vaut-il mieux considérer comme un potentiel, un gisemem de valeur, l'ensemble des talents, savoirs explicites et implicites, compétences, valeurs, aspirations, sensibilités de chacun des membres du personnel. Ces ressources individuelles, portées par des hommes, leur appartiennent, dépendent d'eux, leur fournissent à chacun une capacité qui dépend de leurs histoires personnelles et de leurs contextes de vie. Le premier élément du capital, l'intelligence collective, capacité de l'organisation à se fixer des objectifs, à détecter, poser et résoudre des problèmes, dépendra de la qualité et de l'intensité des interactions qu'elle saura établir et entretenir entre les membres du personnel qu'elle aura su attirer, choisir et fidéliser. Ici encore, l'arithmétique n'est pas de mise : ce capital n'est pas la somme des talents individuels mais la résultante de leurs synergies
Source : AY Portnoff et V Lamblin, le capital réel des organisations, in futuribles, n°288, août 2003.
Questions :
7. Sur quels arguments se fondaient les experts de Matignon pour vendre Thomson un franc symbolique ?
8. Quelles erreurs ont-ils commis ?

Document 5 : 3 p 10
Questions :
9. Après avoir défini le terme culture , vous présenterez les différences dans le mode de gestion des entreprises françaises et japonaises
10. En quoi ces différences peuvent être un obstacle à la réussite économique de l’entreprise ?



III – L’ENTREPRISE : UNE ORGANISATION POLITIQUE

A – UNE IMPLICATION DANS LA VIE DE LA CITE

Document 5 : 11 p 14
Questions :
11. Question 38
12. Selon E.A.Seillère , l’entreprise peut-elle être apolitique ?

Document 6 :
L entreprise citoyenne est une firme qui s'implique dans la résolution des problèmes globaux de société, sans négliger bien sûr ses objectifs économiques. Comme le citoyen qui se sent concerné par les problèmes de la cité et qui cherche à prendre part aux décisions politiques , (le mot politique est à prendre dans son sens premier de gestion des affaires de la cité, du pays), l'entreprise citoyenne cherche à prendre place dans le jeu social et à participer à la résolution des problèmes de société .
Cette façon de voir le rôle de l'entreprise dans la société n'est pas totalement nouvelle. Certaines grandes firmes industrielles nées au XIXe siècle avaient (et ont encore en partie) l’ ambition de se préoccuper des problèmes sociaux, particulièrement ceux de leurs salariés, comme le logement, la formation, la fourniture en biens de consomnation, parfois même l'éducation morale. Cette vision paternaliste des problèmes de société semble actuellement dépassée au profit de préoccupations sociales plus larges. Mais cette ambition sociale peut ( et doit ) servir les intérêts de la firme , renforçant une image positive de l'organisation. L'idée d'entreprise citoyenne se rattache au courant affirmant la responsabilité sociale de l'entreprise, apparu dans les années 60 aux Etats-Unis .
Pour le CNPF qui cherche à promouvoir le concept d’entreprise citoyenne , « l’entreprise ne peut pas être productive si son environnement ne l’est pas » .Pour Jacques Dermagne , chargé au CNPF de la mission « Citoyenneté de l’entreprise » : « Au-delà de son premier objectif de rentabilité , l’entreprise ne peut pas limiter son intérêt à ses actionnaires , à ses salariés ou à ses clients , et se désintéresser , en les livrant à l’exclusion , de tous ceux qui ne trouvent pas d’emploi dans la société contemporaine » .
Source :J.M.Auriac et alii , économie d’entreprise , techniplus
Questions :
13. Définissez le terme d’entreprise citoyenne
14. Quelles sont désormais les attentes de la société vis-à-vis de l’entreprise ?
15. L’entreprise citoyenne est-elle totalement désintéréssée ?

Document 7 :
L'entreprise est généralement définie par sa fonction : elle a vocation à combiner différents facteurs de production pour aboutir à un produit. D'où deux conséquences immédiates : d'abord, la réalisation d'une communauté de travail ne fait pas partie des objectifs de l'entreprise et n'appartient pas à son concept. Ensuite, le travail auquel il est fait allusion dans la définition précédente (et qui n'en constitue en aucune manière un élément nécessaire) est le travail-facteur de production, ou encore le travail abstrait. L'entreprise n'est pas d'abord conçue comme une communauté de travail; il peut y avoir entreprise sans travail humain. On peut concevoir une production de biens sans intervention aucune de main-d'œuvre, et tel est d'ailleurs certainement ce à quoi tend l'entreprise, volens nolens, non pas parce que le travail serait trop cher par rapport au capital, mais parce que le travail n'est considéré, dans la définition de l'entreprise, que comme un facteur et un coût. Et il n'est pas certain que les théories qui se développent depuis quelques années en France, et qui tentent de remettre à l'honneur le capital humain détournent l'entreprise de cette tendance radicale. Non seulement le travail n'appartient pas à la définition de l'entreprise, dont la vocation est de produire , mais de surcroît l’organisation de l'entreprise est tout simplement l'antithèse d'une organisation « démocratique » — pour reprendre la substance de l'expression « entreprise citoyenne ». Ceci ne signifie pas que l'entreprise soit un lieu antidémocratique, mais simplement que cette catégorie ne peut lui être appliquée. Le lien de citoyenneté concerne en effet des égaux qui, par le suffrage, selon le principe « un individu = une voix » décident collectivement des fins à rechercher. L'entreprise est exactement le contraire : elle admet une totale distinction entre les propriétaires et les employés, les seconds exerçant sous la direction des premiers ou de leurs mandants, mais n'ayant pas à intervenir sur les fins poursuivies ou la manière dont celles-ci le sont. Le contrat de travail salarié est en petit ce que l'entreprise est en plus grand : un lien de subordination qui est l'inverse du lien de citoyenneté . Le développement du syndicalisme — qu'il s'agisse de la participation des syndicats à la préparation des textes concernant les salariés ou de la négociation des accords collectifs, mais aussi de la vie syndicale à travers les institutions représentatives au cœur des entreprises — n'a changé que peu de chose, sur le fond, à cet état de fait»
Source: D MEDA, op cité.
Questions:
16. Comment l’entreprise considère-t-elle le travail ?
17. Pourquoi l’entreprise ne peut-elle être assimilée à une organisation démocratique ?



B – L’ENTREPRISE UN LIEU DE POUVOIR

Document 8 :
Pour certains inspecteurs du travail, une des plus sérieuses atteintes aux libertés résulte de l'imbrication de la vie professionnelle et de la vie privée, avec l'abandon de la notion d'horaires, la multiplication des astreintes non réglementées, les séminaires sur le temps de repos, le travail exécuté chez soi sur un ordinateur personnel, les appels professionnels en tous lieux grâce au téléphone portable, etc. Sans compter le conformisme de groupe. « On est dans l'acceptation sociale de pratiques qui relativisent beaucoup les discours sur le temps choisi ou le partage du travail », explique Claude Triomphe. Serge Faye, vice-président (FO) du conseil de prud'hommes de Paris, note que devant le conseil,les affaIres sont rarement posées en ces termes .« Dans les faits, la citoyenneté s'arrête aux portes de l'entreprise », souligne-t-il. A ses yeux, la reintégration devrait pouvoir être la sanction des licenciements prononcés au mépris du respect des libertés publiques.
Individuellement, les salariés hésitent à dénoncer les abus et préfèrent souvent garder le silence. « Ils sont prêts à rogner sur leurs libertés pour garder leur emploi », constate Jacques Bouchaud, président de l'Association nationale des directeurs et cadres de la fonction personnel (ANDCP )
Source : M Rossard, le salarié est-il vraiment un citoyen à part entière , liaisons sociales, 1996.
Questions :
18. Peut-on dire que les salariés et les patrons soient dans une situation d’égalité ?
19. Pourquoi les salariés acceptent-ils ces sirtuations ?

Document 9 :
« Dans une structure française, le pouvoir est concentré entre les mains du PDG, observe le Britannique David Suddens, patron du groupe textile DMC de juin 1994 à mars 1995. Quand un employé ou un cadre a un problème, il va chercher la solution auprès du patron. Un "boss" anglo-saxon dirait, lui : "Je n'ai pas à décider à votre place, je ne suis que le patron." »
Cette toute-puissance du chef français lui semble dangereuse : « II est plus sain de scinder les fonctions de président et de directeur général, sur le modèle anglo-saxon, ou de mettre en place un exercice collégial du pouvoir, comme dans les directoires allemands . »
Il met aussi en cause avec sévérité le gouvernement d entreprise a la française. « II y a beaucoup trop de copinages, et pas assez d'administrateurs choisis pour leur expérience et dotés d'une autonomie réelle qui prennent au sérieux leurs responsabilités et posent des questions dérangeantes, s'insurge-t-il .Comment voulez-vous exercer sérieusement dix mandats... ! » Un de ses compatriotes se souvient
Encore avec colère de conseils d'administration que les interessés honoraient de leur présence trente ou quarante minutes au maximum avant de disparaître... et de le laisser en tête à tête avec les svndicats
Source : A VIDALIE, , les entrerprises françaises vues par les dfirigeants étrangers qui y travaillent, le nouvel économistes , 1996.
Questions :
20. Pourquoi peut-on dire que le patron est omniscient et omnipotent ?
21. Les responsabilités dans l’entreprise sont-elles seulement fondées sur la compétence ? Quels effets cela peut-il avoir sur l’image que les salariés ont de l’entreprise ?