l'OFCE dans un article d'h Sterdyniak constate :
"La stagnation du pouvoir d’achat des prestations est une politique de long terme en France. Durant les 10 dernières années, la Base Mensuelle des Allocations Familiales (BMAF) a légèrement diminué en pouvoir d’achat, les gouvernements successifs ayant pris l’habitude de minorer quelque peu l’indexation ; la faiblesse de la hausse accordée en 2008 fait qu’en 10 ans, la BMAF aura subi une baisse de 1,9 % en pouvoir d’achat (tableau 1). Durant ces 10 ans, le pouvoir d’achat du salaire moyen aura, lui, augmenté de 14 %. En 2008, le pouvoir d’achat des prestations est nettement plus bas que son niveau maximum atteint en 1984 (–4,6 %). Le minimum vieillesse a connu une évolution un peu plus favorable : une hausse de pouvoir d’achat de 0,2 % en 10 ans ; de 3 % en 24 ans. Enfin, le RMI a connu une légère hausse de pouvoir d’achat jusqu’en 2001, mais son pouvoir d’achat a depuis légèrement diminué."
1. Pouvoir d’achat des prestations sociales
Base 100 : 1998
| BMAF | Minimum vieillesse | RMI |
1984 | 102,8 | 97,3 | — |
1990 | 101,5 | 97,1 | 99,7 |
1998 | 100 | 100 | 100 |
1999 | 100,2 | 101,5 | 102,5 |
2000 | 100,8 | 100,8 | 102,8 |
2001 | 99,2 | 101,4 | 103,4 |
2002 | 99,3 | 101,6 | 103,4 |
2003 | 99,0 | 101,1 | 102,9 |
2004 | 98,5 | 100,6 | 102,2 |
2005 | 98,9 | 100,8 | 102,2 |
2006 | 98,9 | 101,0 | 102,4 |
2007 | 99,3 | 101,3 | 102,7 |
2008p | 98,1 | 100,2 | 102,1 |
pour lire l'articler : Prestations et minima sociaux : la peau de chagrin… par Henri Sterdyniak
Le CAE fait paraître :
Mesurer le pouvoir d'achat
L’écart important qui s’est installé dans les années récentes entre l’évolution du pouvoir d’achat mesurée par les chiffres officiels, et la perception qu’en ont les ménages, perdure – et ce davantage en France que dans les autres pays de la zone euro. Lorsque l’INSEE annonce en octobre 2006 une progression de 2,3 % du pouvoir d’achat du revenu des ménages pour l’année, un peu plus des deux tiers des Français pensent, au contraire, que celui-ci est en baisse.
Aussi est-il urgent et essentiel de comprendre ce décalage entre le « mesuré » et le « ressenti » sur un sujet qui est au premier rang des préoccupations des Français. C'est le paradoxe que tentent de résoudre les auteurs de ce rapport du Conseil d’analyse économique, Philippe Moati et Robert Rochefort, en répondant aux questions suivantes :
- Quelle part de cet écart résulte de biais de perception ?
- Quelle part est imputable aux limites des conventions de mesure, aux phénomènes d’agrégation, à l’amélioration de la qualité des produits et aux nouvelles pratiques de consommation et de distribution qui rendent plus complexe la mesure de l’évolution des prix ?
Forts de leur analyse de cet écart, Philippe Moati et Robert Rochefort proposent :
- d'aménager les conventions de mesures en désagrégeant l'approche macroéconomique du pouvoir d'achat, en définissant plus rigoureusement le champ des dépenses contraintes et en tenant mieux compte du logement dans un indice des prix élargi ;
- de construire, à côté de l'indice des prix, des indices du coût de la vie et d'expérimenter des indicateurs complémentaires de qualité de vie et de bien-être.
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