James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA, publie une nouvelle étude montrant que l’objectif actuel de concentration de CO2 dans l’atmosphère, soit 550 ppm, provoquerait à terme un réchauffement de 6° de la planète. Si nous atteignons 450 ppm, alerte-t-il, nous assiterons alors à la disparition totale des glaces et à une élévation de plusieurs dizaines de mètres du niveau des mers. Pour Hansen, l’objectif raisonnable pour préserver la planète est de 350 ppm. Nous en sommes déjà à 380.
Par Ed Pilkington, The Guardian, 7 avril 2008
James Hansen, l’un des principaux scientifiques mondiaux dans le domaine climat avertit aujourd’hui que l’Union Européenne et ses partenaires internationaux doivent de toute urgence repenser les objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. M. Hansen craint qu’ils n’aient grossièrement sous-estimé l’ampleur du problème.
Effectuant une inquiétante réévaluation de la menace que représente le CO2, James Hansen, le responsable du Goddard Institute for Space Studies de la Nasa à New York, appelle à une forte réduction des limites de ce gaz à effet de serre.
M. Hansen affirme que l’objectif européen de 550 parties par million de C02 - le plus stricte au monde - devrait être révisé à 350ppm. Il affirme que cette réduction est nécessaire si « l’humanité veut conserver une planète semblable à celle sur laquelle la civilisation s’est développée ». La version finale du document publié par Hansen et huit autres climatologues, est disponible aujourd’hui sur le site Internet arXiv.org. Plutôt que d’utiliser des modèles théoriques pour estimer la variabilité du climat, lui et son équipe se sont attachés aux preuves fournies par l’histoire de la Terre, qui disent-ils donne une image beaucoup plus précise.
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53841.htm
Dans un article paru dans le numéro du 3 avril 2008 de la revue Nature, deux scientifiques américains et un économiste canadien affirment que les prévisions de l'IPCC sous-estiment gravement l'ampleur des défis technologiques nécessaires pour stabiliser la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre.
Les auteurs soulignent que les scénarios de référence utilisés par l'IPCC impliquent déjà des mutations technologiques substantielles qui sont pour certaines contredites par les observations. Ainsi, les scénarios supposent une décroissance moyenne de 1% par an de l'intensité énergétique du PIB mondial et de quelques dixièmes de pourcents de l'intensité carbone à partir de 2000. Or, dans les récentes années, ces deux indicateurs sont à la hausse, une situation qui, selon, les auteurs, va s'aggraver dans les années à venir. Les scénarios de référence de l'IPCC, fondés sur un Special Report on Emission Scenarios de 2000 jugé comme "démodé", supposeraient implicitement que 2/3 de l'efficacité énergétique et de la décarbonisation nécessaires pour stabiliser le climat surviendront "spontanément". A contrario, un scénario de base "à technologies gelées", jugé plus prudent et plus réaliste par les auteurs, permettrait d'afficher, dans son intégralité, l'ampleur de l'effort technologique nécessaire
Ainsi, les auteurs estiment que "l'IPCC joue un jeu risqué en supposant que des avancées spontanées en termes d'innovation technologique endosseront la majeure partie du fardeau des réductions d'émissions à venir, au lieu de se concentrer sur la manière de créer les conditions pour que ces innovations surviennent effectivement". Cette analyse, réfutée par les leaders de l'IPCC, suscite déjà une controverse au sein de la communauté scientifique concernée.
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