Rapport sur la stabilité financière

Le Monde titre : "Le coût de la crise financière proche de 1 000 milliards de dollars, selon le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a chiffré, mardi 8 avril, à 945 milliards de dollars (plus de 600 milliards d'euros) le coût de la crise financière actuelle pour le système financier mondial, dont 565 milliards générés par l'exposition des banques au secteur des "subprimes" (prêts immobiliers à risque).La crise a dépassé les confins du marché américain du subprime, pour toucher concrètement les principaux marchés immobiliers d'entreprise et d'habitation, le crédit à la consommation et le crédit aux entreprises", a expliqué le FMI, dans son rapport semestriel sur la stabilité financière dans le monde.
Pour lire l'article :
Le coût de la crise financière se rapproche des 1 000 milliards de dollars, selon le FMI

Libération interroge A Gurria :



Ancien ministre des Finances du Mexique, Angel Gurria, 57 ans, est le secrétaire général de l’OCDE, l’organisation des trente pays les plus développés.

Etes-vous surpris par l’ampleur de la crise ?

Oui, et on se pose chaque jour la question de savoir où elle s’arrêtera. Chaque semaine, une banque révèle l’ampleur de ses expositions aux subprimes ou de nouvelles vagues de corrections. Et quand un cycle vient de se terminer, un autre arrive. Avec des dépréciations faramineuses. Les milliards de dollars de pertes évoqués sont hallucinants. Et ce n’est pas fini !

Cette crise est celle de la dérégulation de la finance, de l’absence de contrôle ?

C’est celle de l’atterrissage, brutal, dans le réel. Le vent de réformes initié le 31 mars par le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, montre qu’il fallait mieux encadrer le système. Mais il n’y a pas que l’absence de régulation en cause, la supervision l’est aussi. Il aurait parfois suffi d’appliquer les régulations existantes, à l’image des accords de Bâle II [destinés à mieux encadrer le risque de crédit et les exigences en fonds propres, ndlr]. Mais les règles n’ont pas été respectées ou n’étaient pas assez strictes.

Où sont les responsabilités de ceux qui ont joué avec le feu ?

Partout où l’on a joué.

pour lire l'intégralité de l'interview : Interview «Toute la chaîne institutionnelle est remise en cause»


sur le site du FMI :


(photo : John Dooley/Sipa Press)

Nouvelle édition du Rapport sur la stabilité financière

Le FMI a publié la nouvelle édition du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, publication semestrielle sur les marchés financiers mondiaux.Le FMI s'inquiète dans cette publication des effets de la crise financière et de la capacité des marchés à limiter les crises spéculatives dans un contexte d'innovation financière toujours croissant . Le FMI pose la question de la régulation de smarché financiers mis à mal par 30 ans de dérégulation :


Résumé Analytique :

"Les événements de ces six derniers mois ont mis en évidence la fragilité du système financier mondial et soulevé certaines questions fondamentales quant à l’efficacité de la riposte des institutions publiques et privées. Bien que la dynamique de ces événements soit toujours à l’oeuvre, l’édition d’avril 2008 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde dresse un bilan des vulnérabilités et s’efforce de tirer, à titre provisoire, quelques conclusions et enseignements pour les politiques à venir. Plusieurs grands constats se dégagent de notre analyse :
• L’ensemble des intervenants n’ont réussi à apprécier ni l’ampleur de l’effet de levier auquel ont eu recours de nombreuses institutions — banques, rehausseurs de crédit, entités publiques, fonds spéculatifs — ni les risques de dénouement désordonné qui en découlent.
La gestion des risques du secteur privé, l’information, le contrôle du secteur financier et la réglementation n’ont pas tenu le rythme imposé par l’innovation et l’évolution des métiers, d’où une prise de risque excessive, un manque de rigueur dans les souscriptions, des asymétries d’échéances et une inflation des prix des actifs.
• Les risques que l’on estimait avoir extrait des bilans des banques ont été surestimés. À mesure qu’ils se sont matérialisés, ces bilans ont subi des tensions particulièrement fortes.
En dépit des interventions sans précédent des grandes banques centrales, les marchés financiers continuent d’être mis à rude épreuve, situation aggravée par un environnement macroéconomique plus préoccupant, des institutions faiblement capitalisées et un débouclage généralisé des opérations à effet de levier.
Il ne fait donc aucun doute que depuis l’édition d’octobre 2007 du Rapport le système financier mondial subit des tensions grandissantes et les risques qui pèsent sur la stabilité financière demeurent élevés. Les problèmes systémiques se voient exacerbés par la détérioration de la qualité des crédits, la dépréciation des produits structurés, et l’assèchement des liquidités du marché, corollaire du vaste débouclage des positions de levier dans le système financier. Dans l’immédiat, il est essentiel que les pouvoirs publics réagissent pour amortir le risque d’un ajustement encore plus douloureux, notamment en préparant des dispositifs d’intervention et autres mesures correctives tout en s’attaquant aux causes des perturbations actuelles."

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