Alors que les marchés financiers traversent une période de turbulence, les pays en développement, souvent vulnérables aux bouleversements externes contre lesquels ils ne peuvent rien, se préoccupent des risques possibles pour leur propre stabilité macroéconomique. Même si bon nombre de pays en développement se montrent de plus en plus résistants aux perturbations des marchés financiers dans les pays riches, la poursuite des turbulences jumelée à son effet modérateur sur la croissance mondiale représente une menace importante pour les économies en développement. Bon nombre de pays ont accumulé d’importantes réserves étrangères pour se protéger contre les fluctuations des taux d’intérêt et des taux de change et contre les problèmes de financement à court terme, mais les réserves ne constituent qu’une solution temporaire. D’après les chercheurs de la Banque mondiale, ce qu’il y a de mieux à faire pour les pays en développement est d’élaborer des stratégies exhaustives pour lutter contre la volatilité macroéconomique sur plusieurs fronts, notamment en améliorant leur capacité à absorber les bouleversements externes. Luis Servén, directeur de recherche du Groupe de recherche sur le développement de la Banque mondiale explique : « Il faut agir parce que la volatilité économique est une question fondamentale en matière de développement. Cette volatilité a un coût économique bien plus élevé pour les pays pauvres que pour les pays riches. » En Amérique latine, par exemple, la perte économique directe liée à une instabilité de la consommation atteint jusqu’à 10 % de la consommation annuelle dans certains pays, contre moins de 1 % dans les pays industrialisés. La volatilité macroéconomique réduit la croissance de la production économique et affecte la consommation future, note M. Servén. Ces conséquences sont surtout visibles dans les pays pauvres qui sont faibles sur le plan financier et institutionnel et qui sont incapables d’ajuster leurs politiques fiscales pour répondre à ces turbulences. L’œuf ou la poule? La volatilité macroéconomique est clairement liée au manque de développement. Non seulement cette volatilité a davantage de conséquences sur le bien-être des habitants dans les pays en développement, elle y est également plus fréquente que dans les pays riches.
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