le RSA EN DEBAT

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Le Revenu de Solidarité Active en question

La seule question qui semble se poser jusqu’à présent au sujet du Revenu de Solidarité Active (RSA) concerne le calendrier de sa généralisation et l’épaisseur de l’enveloppe budgétaire qui lui sera allouée. En réalité, le RSA pose bien d’autres problèmes qui appellent une discussion de fond. Avec ce premier article de Dominique Méda, laviedesidees.fr ouvre le débat et le poursuivra dans les semaines qui viennent en mobilisant à la fois des économistes, des historiens et des sociologues.

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Le Revenu de Solidarité Active dont l’expérimentation puis la généralisation sont inscrites au programme du gouvernement, semble faire l’unanimité. L’idée d’accorder une prestation monétaire aux bénéficiaires des minima sociaux qui retrouvent un emploi de manière à les « intéresser » davantage encore au travail est une idée, sur le papier, assez consensuelle. Il reste qu’il y a plusieurs manières d’en décliner la mise en oeuvre et, qu’ici comme ailleurs, la qualité d’une politique se mesure à la lucidité des décideurs sur les conditions pratiques de sa réussite. Concernant le RSA, il n’est pas certain que ces conditions aient été suffisamment explorées.

En effet, on a fait jusqu’à maintenant comme si le RSA suffirait à résoudre les problèmes liés à l’enfermement des allocataires de minima sociaux dans le non emploi ou les faibles durées d’emploi. En réalité, les choses sont beaucoup plus compliquées. Le RSA est sans doute nécessaire. Mais il ne peut être en aucune manière suffisant. C’est ce que vient de montrer avec force la dernière livraison du numéro de Recherches et prévisions consacré aux allocataires de minima sociaux [1].

Que constate-t-on ? Que la plus grande partie des problèmes qui font obstacle à la reprise d’emploi des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas d’ordre monétaire (certains travaillent en perdant de l’argent !) mais ressortissent à bien d’autres contraintes : contraintes « familiales », dues notamment à l’absence de modes de garde proposées aux allocataires de l’Allocation Parents Isolés (60% déclarent connaître des difficultés dans leur démarche de recherche d’emploi parce qu’ils et plus souvent elles ne peuvent faire garder leur enfant), contraintes de santé, contraintes de transport, absence d’accompagnement vers et dans l’emploi... En somme, il est faux d’imaginer qu’ils préfèrent ne pas travailler simplement parce que le travail ne leur rapporterait pas assez. Comme le souligne Céline Marc, ce sont moins de 1 % des bénéficiaires qui invoquent un tel manque de rentabilité financière du travail comme un obstacle au retour à l’emploi [2].

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