QUELLE POLITIQUE MONETAIRE POUR QUELS MARCHES ?

QUELLE POLITIQUE MONETAIRE POUR QUELS MARCHES ?



Sur le site de Natixis 2 articles :

Il ne faut pas que les marchés aient tort

On a observé dans la période récente des variations fortes des prix sur certains marchés : matières premières, immobilier, actifs financiers complexes, dollar, marché interbancaire et de la dette des banques, actions et crédit des entreprises non financières. Dans certains cas, ces variations des prix d'équilibre révèlent, souvent amplifiées, une évolution économique ou financière fondamentale : la hausse tendancielle de la demande mondiale de matières premières ; le rejet de la complexité financière par les investisseurs ; l'insolvabilité fondamentale de l'économie américaine ; les difficultés présentes et à venir des banques.
Mais, dans d'autres cas, l'évolution des prix de marché ne reflète pas une évolution sous-jacente ou une information nouvelle ; ainsi la hausse des prix de l'immobilier aux Etats-Unis de 2002 à 2006 ne reflète pas une situation d'insuffisance de l'offre ; la dégradation à partir de l'été 2007 des marchés d'actifs d'entreprises non financières (actions et crédit) ne reflète pas une dégradation de la situation financière de ces entreprises.
Il est très grave que les prix de marché ne révèlent pas des évolutions fondamentales, n'apportent pas une information fiable. C'est leur rôle essentiel de convoyer cette information sur la situation sous-jacente effective.
Il est donc urgent de mettre en place les réformes qui évitent qu'apparaissent des prix de marché non informatifs ou même trompeurs : contrôle de la liquidité mondiale ; régulations permettant aux investisseurs à long terme de réagir aux fondamentaux.

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Il ne faut pas que les marchés aient tort


La perte du contrôle monétaire mondial : chercher un remède global


Depuis 20 ans, et surtout depuis le début des années 2000, le Monde a perdu le contrôle de la création monétaire. La liquidité mondiale (la base monétaire mondiale) croît beaucoup trop rapidement, essentiellement parce que les banques centrales des pays émergents et exportateurs de matières premières sont contraintes de recycler les excédents commerciaux de ces pays et les flux de capitaux qu'ils reçoivent.
L'excès de création monétaire a les effets connus et observés au cours du temps : bulle sur les actions, excès de levier d'endettement, crise immobilière, maintenant crise alimentaire. Le problème est que les politiques publiques s'attaquent aux effets immédiats de l'excès de création monétaire, pris un par un (après la crise des subprimes, on va aider les emprunteurs et durcir la réglementation des banques ; on tente de résoudre la crise alimentaire par des mesures directement liées à l'alimentation), mais ne s'attaquent pas à ses causes.
Mais reprendre le contrôle monétaire de la planète serait très compliqué : il faudrait à la fois réduire les déséquilibres des balances commerciales (soit par les taux de change, soit par une modification des comportements d'épargne) et limiter la mobilité internationale des capitaux spéculatifs à court terme, ce qui semble impossible aujourd'hui.

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La perte du contrôle monétaire mondial : chercher un remède global


Ce remède a t'il été trouvé par JC Trichet président de la BCE : c'est quasiment certain selon le Monde : Jean-Claude Trichet savoure son triomphe avec modestie :


"Cette fois, ce n'est plus une victoire, c'est un triomphe. Complet, total, sans appel. Une forme d'apothéose pour Jean-Claude Trichet. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà gagné sur le front de l'inflation, en annonçant depuis longtemps, contre l'avis des meilleurs experts, que celle-ci n'était pas morte.

Il avait aussi réussi, depuis le début de la crise des subprimes, à empêcher qu'une catastrophe bancaire ait lieu dans la zone euro, à l'image de ce qui s'était produit aux Etats-Unis, avec l'effondrement de Bear Stearns, ou au Royaume-Uni, avec la défaillance de Northern Rock.

Mais voilà maintenant M. Trichet qui l'emporte aussi sur le front de la croissance, là où sa position apparaissait pourtant comme la plus fragile. Sa politique monétaire, qualifiée d'ultra-rigoureuse par ses détracteurs, n'empêche visiblement pas l'Europe de croître à un rythme soutenu."

Une vision qui paraît cependant un peu trop optimiste : sur contre info :

"Fort heureusement, le blitz monétaire de la Fed a permis d’éviter une dépression. Les prêts en urgence accordés aux banques en invoquant la clause des « circonstances inhabituelles et exceptionnelles » de son règlement,. - l’arme absolue de l’article 13 (3), inutilisé depuis les années 1930 - a permis de sauver le système bancaire.

Il n’y aura pas non plus d’ « Apocalypse des taux variables ». Les réductions drastiques des taux auxquelles la Fed a procédé - passant de 5.25% en Septembre à 2% aujourd’hui - ont permis d’éviter cette catastrophe [1]

On frémit en imaginant ce qui aurait pu se passer si la tendance dure de la Fed (Plosser, Hoenig, Fisher) l’avait emporté, comme cela avait été le cas dans les années 1930 - et comme c’est le cas dans la zone euro, où l’Allemand Axel Weber règne en maître, sans que personne n’ose prendre la tête d’une mutinerie."

pour télécharger l'article ( très critique aussi sur la politique de la FED) :
Evans-Pritchard : la crise atteint l’économie réelle

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