une étude de la banque mondiale intitulée :
Un bond de productivité dope la croissance et le niveau de vie en Europe de l’Est et dans les pays de l’ancienne Union soviétique
- "Les pays d’Europe de l'Est et de l’ancienne Union soviétique ont fait un bond de productivité au cours de la dernière décennie avec, à la clé, une progression du niveau de vie et une réduction de la pauvreté.
- La croissance de la productivité est probablement l’indicateur le plus révélateur du progrès économique d'un pays.
- La croissance de la productivité impose un programme d’action différencié selon les pays.
Les forts gains de productivité réalisés par les travailleurs en Europe de l'Est et dans l’ancienne Union soviétique au cours des dix dernières années ont contribué à accélérer la croissance et le niveau de vie, mais un effort supplémentaire doit encore être fait pour éliminer la lourdeur administrative, faire sauter les obstacles et permettre ainsi aux entreprises de devenir plus productives dans un univers en voie de mondialisation rapide, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale
La progression rapide de la productivité dans la région, c’est-à-dire le volume de travail produit dans un temps donné, a dopé la croissance économique, faisant progresser le revenu par tête de plus de 50 % entre 1999 et 2007, tout en extirpant près de 50 millions de personnes de la pauvreté, selon le nouveau rapport, intitulé « Unleashing Prosperity – Productivity Growth in Eastern Europe and the former Soviet Union » (Ouvrir les portes à la prospérité – Augmentation de la productivité en Europe de l'Est et dans l’ancienne Union soviétique)."
selon le rapport de la Banque mondiale la croissance et le processus de convergence qui en résulte sont principalement dus à :
« La transition des économies planifiées vers des économies de marché a libéré une énergie entrepreneuriale qui avait toujours été là, mais avait rarement eu la chance de se manifester », selon Shigeo Katsu, vice-président adjoint pour la Région Europe et Asie centrale à la Banque mondiale. « L'augmentation de la productivité dans la région a généré de plus gros volumes de ventes et de profits pour les entreprises, ce qui leur permet de verser des salaires plus élevés et d’investir dans de nouvelles technologies. En même temps, il est capital que les pays de la région ne se reposent pas sur leurs lauriers, mais plutôt, transforment l’essai en devenant encore plus productifs, donc réellement compétitifs, s’ils veulent rattraper les niveaux de vie de l’Europe occidentale ».
Au cours des années 1990, les pays de la région, particulièrement ceux de la Communauté des États indépendants (CEI), ont vu leur production et leur productivité s'effondrer pendant la première phase de la transition vers une économie de marché. Cependant, depuis 1999, la production par tête s’est redressée vigoureusement dans de nombreux pays, surtout dans les pays de l’ancienne Union soviétique. Dans la plupart des pays de la région, une amélioration des politiques intérieures et une meilleure intégration sur le plan commercial et mondial ont joué un rôle important dans la stimulation de l'investissement, l’incitation à l'innovation et l’accélération de la productivité et de la croissance.
Enfin, l'étude indique qu’un effort supplémentaire doit encore être fait pour améliorer la productivité des travailleurs de la région. Elle met en évidence de grandes différences dans les revenus annuels des habitants de cette région, ceux-ci variant d'environ 950 $ PPA par an au Tadjikistan à 17 991 $ PPA en Slovénie. Même les 10 nouveaux États membres de l’UE-10 comme la Hongrie et la République tchèque ont encore beaucoup de chemin à parcourir avant de rattraper les revenus des 15 premiers pays membres de l’UE-15.
« L’augmentation de la productivité est la seule route viable vers la prospérité », selon Pradeep Mitra, économiste en chef de la Région Europe et Asie centrale à la Banque mondiale. « À ce titre, l’augmentation de la productivité est importante pour la réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu du sud du Caucase, de l'Asie Centrale et de la partie occidentale des Balkans. C'est aussi une urgence dans les nouveaux États membres de l'Union européenne ainsi qu’en Biélorussie, en Russie et en Ukraine, des pays qui connaissent un phénomène de vieillissement rapide des populations. Ceci s’explique par le fait que la moindre proportion d’individus en âge de travailler dans l’ensemble de la population oblige chaque travailleur à être plus productif ».
L'étude Unleashing Prosperity (a) appelle les pays à poursuivre leurs réformes dans cinq domaines pour permettre aux travailleurs de devenir plus productifs:
- Améliorer la gouvernance et instaurer une macrostabilité
- Accroître la concurrence
- Investir dans les ressources humaines et la technologie
- Investir dans les infrastructures
- Renforcer le secteur financier
L'auteur principal de l'étude, Paloma Anós Casero, dit que les types de réformes nécessaires dépendent de l’étape de la transition à laquelle sont arrivés les pays, lesquels se classent en deux groupes.
Dans les pays qui sont les plus avancés dans les réformes économiques, comme ceux de l’UE-10 et la Turquie, la plupart des gains de productivité ont été obtenus grâce à des changements majeurs opérés dans l'économie et par une mutation des travailleurs de postes improductifs dans l’industrie vers des emplois du secteur tertiaire jusque là insuffisamment assurés. Dans ces pays, la poursuite des améliorations passe par un gain d’efficacité au niveau de chaque entreprise.
néanmoins la banque mondiale pointe la nécessité de mettre en oeuvre des politiques socilaes d'accompagnement :
« Les réformateurs avancés ont déjà bien progressé dans la voie de l’intégration de leurs marchandises, services et marchés de capitaux dans l’économie mondiale », selon Anós Casero, économiste senior du Réseau réduction de la pauvreté et administration économique à la Banque mondiale. « Toutefois, pour devenir compétitifs sur le plan mondial, ils doivent faire plus pour encourager l'innovation, inciter leurs travailleurs à la mobilité et investir davantage dans la recherche et le développement ».
Pendant ce temps, les pays qui sont moins avancés dans les réformes économiques, comme les pays du Sud-est de l'Europe et de la CEI, affichent des niveaux moindres de productivité et la plupart d'entre eux sont toujours empêtrés par l’encombrant héritage de la planification centralisée.
« Pour ceux ayant le moins avancé dans la voie des réformes, les changements devraient en priorité favoriser une accélération des réformes pour régler les problèmes dont a hérité la phase de transition. De meilleures politiques d'investissement, des réglementations allégées et une plus forte concurrence encourageraient l'entrée sur le marché d’entreprises nouvelles, plus productives et la sortie d’entreprises obsolètes, ce qui donnerait un coup de fouet à la productivité. En même temps que ces réformes, il est néanmoins capital que les gouvernements renforcent les filets de la protection sociale pour atténuer les effets de la transition sur les travailleurs », selon Anós Casero.
Selon le rapport, les pays de la région ont affiché de forts gains de productivité qui ont fait progresser le niveau de vie et réduit la pauvreté. Divers facteurs, tant sur le plan intérieur que mondial, y ont contribué, mais des défis majeurs restent à relever pour continuer à gagner en productivité. Les politiques publiques jouent un rôle important, mais elles doivent être soigneusement adaptées à la situation de chaque pays.
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