LE DESCENSEUR SOCIAL
Enquête sur les milieux populaires
par Philippe Guibert et Alain Mergier
FJJ/Plon, avril 2006 :
l'introduction :
"En essayant de répondre à trois questions simples.
Comment votent aujourd’hui ces milieux populaires, dont on parle tant à nouveau, après avoir fait comme s’ils n’existaient plus ?
Employés et ouvriers représentent environ un Français sur trois en âge de voter. Ils votent autant que les autres, quand l’élection est décisive. Et plus ils votent, plus le vote pour les extrêmes progresse. Les milieux populaires ont bien eu un rôle déterminant dans les résultats desélections récentes, et s’ils ne sont pas les seuls, ils pèsent de tout leur poids dans les turbulences électorales françaises. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : la rupture est intervenue au début des années quatre-vingtdix,depuis qu’ils votent moins à gauche que les autres groupes sociaux sans voter pour autant plus à droite. Diversité, volatilité et radicalité des choix « populaires ».
Comment votent aujourd’hui ces milieux populaires, dont on parle tant à nouveau, après avoir fait comme s’ils n’existaient plus ?
Employés et ouvriers représentent environ un Français sur trois en âge de voter. Ils votent autant que les autres, quand l’élection est décisive. Et plus ils votent, plus le vote pour les extrêmes progresse. Les milieux populaires ont bien eu un rôle déterminant dans les résultats desélections récentes, et s’ils ne sont pas les seuls, ils pèsent de tout leur poids dans les turbulences électorales françaises. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : la rupture est intervenue au début des années quatre-vingtdix,depuis qu’ils votent moins à gauche que les autres groupes sociaux sans voter pour autant plus à droite. Diversité, volatilité et radicalité des choix « populaires ».
Qui sont-ils précisément ? Employés et ouvriers constituent encore la majorité de la population active et du salariat. Mais ce n’est
plus le prolétariat industriel ou la classe ouvrière qui forme le gros des milieux populaires, c’est un nouveau prolétariat qui émerge, celui des services, marqué par une insécurité professionnelle massive, des bas salaires, un faible niveau de formation. Les milieux populaires sont surexposés aux crises de la société française.
Pourquoi, enfin ? Parce que leur vie quotidienne n’est pas seulement difficile, elle mine la confiance en soi comme la confiance dans les institutions. Pour les milieux populaires, les fondements de la société française sont dénaturés. Précarité, chômage, appauvrissement : ce n’est plus l’ascenseur social qui est en panne, c’est le descenseur social qui s’est mis en route, pour devenir une des règles de fonctionnement de la société. Comme la violence potentielle, qui se dissémine dans les relations interpersonnelles. Comme les échecs de l’intégration, qui sapent la possibilité du « vivre-ensemble ». Et l’Etat, non seulement ne joue plus son rôle protecteur, à leurs yeux mais il institutionnalise ce glissement. La promesse républicaine est trahie et l’effectivité même de l’Etat est en cause."
plus le prolétariat industriel ou la classe ouvrière qui forme le gros des milieux populaires, c’est un nouveau prolétariat qui émerge, celui des services, marqué par une insécurité professionnelle massive, des bas salaires, un faible niveau de formation. Les milieux populaires sont surexposés aux crises de la société française.
Pourquoi, enfin ? Parce que leur vie quotidienne n’est pas seulement difficile, elle mine la confiance en soi comme la confiance dans les institutions. Pour les milieux populaires, les fondements de la société française sont dénaturés. Précarité, chômage, appauvrissement : ce n’est plus l’ascenseur social qui est en panne, c’est le descenseur social qui s’est mis en route, pour devenir une des règles de fonctionnement de la société. Comme la violence potentielle, qui se dissémine dans les relations interpersonnelles. Comme les échecs de l’intégration, qui sapent la possibilité du « vivre-ensemble ». Et l’Etat, non seulement ne joue plus son rôle protecteur, à leurs yeux mais il institutionnalise ce glissement. La promesse républicaine est trahie et l’effectivité même de l’Etat est en cause."
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