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Pour le cours sur le chômage :

SMIC : questions-réponses

Episode 1

"Faut-il réformer le SMIC ? Trop élevé, trop contraignant, trop universel, le salaire minimum français passe pour un découragement à l’embauche. Beaucoup déplorent par ailleurs une « smicardisation » de la société française. C’est pourquoi le gouvernement a explicitement envisagé de modifier les mécanismes du SMIC dans sa saisine du Conseil d’orientation de l’emploi, et ce alors même que les revendications sur le pouvoir d’achat se font plus insistantes. Ces différents éléments de diagnostic ne sont pourtant pas aussi assurés qu’on le croit souvent. Afin de fixer le plus objectivement possible les termes de la discussion, Philippe Askenazy propose ici un jeu de questions/réponses en plusieurs épisodes dont voici le premier."


"L’objectif de ce document est de présenter au public des faits de base sur le fonctionnement du salaire minimum alors que sa réforme est à l’ordre du jour des réflexions gouvernementales. Quel est l’objectif d’un salaire minimum ? Comment est fixé le SMIC ? Est-il particulièrement généreux ? Qui est couvert par le SMIC ? Combien la France compte-t-elle de smicards ? Le SMIC rend-il la France peu inégalitaire ? Le pouvoir d’achat du SMIC est-il réellement garanti ? Comment le SMIC a-t-il évolué ? Je propose de prendre une à une chacune de ces questions. Si la méthode paraît simple, on verra qu’elle soulève des difficultés techniques qu’il faut affronter si l’on veut éviter des préjugés trop souvent erronés."


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Pour complétez les présentations de Louis chauvel sur l'insertion des jeunes et l'augmentation des inégalités :

Devenir adulte en Europe

"Grâce à une comparaison des trajectoires d’entrée dans la vie adulte dans différents pays européens, Cécile Van de Velde renouvelle en profondeur le champ de la sociologie de la jeunesse.


Cécile Van de Velde, Devenir adulte. Sociologie comparée de la jeunesse en Europe, Paris, PUF, « Le Lien social », février 2008.

La jeunesse redéfinie

On croyait tout savoir sur la jeunesse en France. Des travaux nombreux et de bonne qualité ont en effet accompagné depuis le début des années 1980 les difficultés que rencontrent les jeunes de tout milieu à trouver leur place dans la société. Les chocs pétroliers des années 1970 ont bouleversé les calendriers antérieurs du passage à l’âge adulte. Hier l’accès à un emploi stable précédait souvent de peu l’installation dans un logement indépendant, la vie en couple et la naissance du premier enfant. Il n’en va plus de même aujourd’hui : le temps des études s’allonge pour tous, mais aussi l’entre-deux qui s’étend entre la sortie du système scolaire et la stabilisation dans un emploi. Propres à la France, le traitement scolaire du chômage, le faible taux d’activité des jeunes et le niveau élevé du chômage frappant ces classes d’âge ralentissent et compliquent l’accès à la vie d’adulte."

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De l’innovation japonaise

"Le « déclinisme » n’est pas une exclusivité française : le Japon se vit lui aussi comme un pays prenant du retard par rapport aux principaux concurrents, notamment dans les secteurs industriels les plus innovants. L’Empire de l’intelligence s’inscrit en faux contre cette vision et montre comment, malgré la crise des années 1990, a émergé au Japon une « société de la connaissance ».


Recensé : Jean-François Sabouret (sous la direction de), L’empire de l’intelligence – Politiques scientifiques et technologiques du Japon depuis 1945, Paris, CNRS Editions, 2007.

L’idée que la croissance économique des pays industrialisés les plus avancés dépendra de leur capacité à investir massivement dans la recherche fondamentale et la R&D, à mettre en place une véritable « économie de la connaissance », fait aujourd’hui l’objet d’un très large consensus. L’exemple japonais est à cet égard particulièrement intéressant à étudier en raison de l’image très paradoxale l’innovation dans ce pays. D’une part, le Ministère du Commerce international et de l’Industrie (MITI), créé au lendemain de la Seconde guerre mondiale, a marqué les esprits en Occident comme l’un des principaux acteurs du développement économique exceptionnel du Japon, une des clés de cette réussite ayant été la capacité de cette institution à unir industrie et recherche, entreprises et université autour d’objectifs communs. D’autre part, comme le souligne Jean-Claude Thivolle dans sa contribution, le Japon a aussi longtemps été perçu comme investissant peu dans la recherche fondamentale, la place de l’Etat dans son financement étant faible et les entreprises s’appuyant essentiellement sur les découvertes faites à l’étranger pour conduire leur activité de recherche et développement. D’ailleurs, selon Alain-Marc Rieu, dans une autre contribution de l’ouvrage, jusqu’à la fin des années 1970 « les universités avaient pour fonction principale de former des ingénieurs et des scientifiques ; le rôle de ces scientifiques était de maîtriser l’état de la recherche dans le monde et d’y former les étudiants qui, soit prendraient leur relève, soit deviendraient des ingénieurs dans l’industrie. Dans ce cadre-là, la politique de recherche se réduisait à une politique de reconstruction et de développement industriel ».

Contribuant également à brouiller l’image de ce pays, il existe aujourd’hui au sein de la société japonaise un discours du déclin auquel n’échappent pas les domaines scientifiques de la technologie. Ces dernières années, très loin du triomphalisme du discours dominant des années 1980, de nombreux doutes se sont exprimés quant à la capacité du pays à trouver une nouvelle dynamique capable de relancer le pays après une dizaine d’année de stagnation ou de faible croissance. De nombreuses critiques se sont en particulier élevées sur ce qui serait devenu son incapacité à préparer son avenir. Cette critique a été formulée à l’égard de la politique d’innovation du gouvernement dans un ouvrage collectif publié par les journalistes du service politique du plus grand journal national, le Yomiuri [1]. Les journalistes rappelaient que dans le pays sans ressources naturelles qu’est le Japon, le salut avait toujours résidé dans l’innovation technologique et ses valorisations industrielles et que les responsables politiques d’aujourd’hui, tout à leurs réformes néolibérales dans le domaine financier, semblaient de plus en plus se désintéresser de cette question. L’Etat était en particulier accusé de ne pas fournir l’effort d’investissement nécessaire dans le domaine de l’innovation scientifique et technique, notamment pour pallier le risque d’un désengagement des entreprises de plus en plus soumises aux exigences de rentabilité à court terme sous la pression des marchés financiers. Un rapport de l’OCDE a d’ailleurs choqué le pays en annonçant que la Chine était passée au cours de l’année passée au second rang mondial pour les investissements en R&D (163 milliards de dollars), devant le Japon (130 milliards) et après les Etats-Unis (330 milliards). Ce même rapport énonçait que la Chine avait connu une augmentation de 77 % de son personnel de recherche engagé en R&D entre 1995 et 2004, qui s’élève aujourd’hui à 926 000 chercheurs juste derrière les Etats-Unis (plus de 1,3 millions)."

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