L’inégalité croissante dans la distribution des revenus qui a suivi l’abandon du modèle Keynésien a concentré une richesse inutile dans quelques mains, tout en réduisant les débouchés de la production en privant de revenu le plus grand nombre. Un temps comblé par l’apport du crédit - qui permet aux uns de faire payer une seconde fois ce qu’ils ont pris aux autres, ce déséquilibre structurel est intenable à long terme et mène à la crise. Dans ce texte de 1951, Marriner Eccles, qui fut directeur de la Fed de 1934 à 1948, analyse les circonstances qui ont mené à la grande dépression de 1929. Elles sont singulièrement semblables à la situation actuelle.
Par Marriner S. Eccles in Beckoning Frontiers (New York, Alfred A. Knopf, 1951)
De la même manière que la production de masse doit s’accompagner d’une consommation de masse, cette dernière implique une distribution des richesses - non pas de celles déjà existantes, mais de celles produites - permettant d’assurer aux hommes un pouvoir d’achat équivalent au montant de biens et services offerts par la machinerie économique des nations.
Au lieu de réaliser pareille distribution, une succion gigantesque est intervenue en 1929-1930 qui a attiré entre quelques mains une proportion croissante de la richesse produite. Ce phénomène a profité à ces derniers, qui ont accumulé du capital. Mais en retirant le pouvoir d’achat des mains de la masse des consommateurs, les épargnants se sont eux-mêmes privés du type de demande effective de biens propre à justifier un réinvestissement de leur capital accumulé dans la construction de nouvelles usines.
pour lire la suite : Marriner Eccles : l’inégalité de revenus a provoqué la crise de 1929 (traduction)
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