L'INSERTION DES JEUNES SUR LE MARCHE DU TRAVAIL ET LE ROLE DU DIPLOME

DANS UN CONTEXTE OU MALGRE LE DEPART A LA RETRAITE DE BABY BOOMERS LES DIFFICULTES D'INSERTION DES JEUNES SUR LE MARCHE DU TRAVAIL DEMEURENT IMPORTANTES :

Le CEREQ met en ligne :


  • Génération 2004 , des jeunes pénalisés par la conjoncture
Bref, n° 248. Olivier Joseph , Alberto Lopez et Florence Ryk

Les jeunes ayant quitté le système éducatif en 2004 ont effectué leurs premiers pas dans la vie active alors que la conjoncture était peu porteuse. Les débutants n’ayant aucun diplôme restent les plus pénalisés sur le marché du travail. Mais le chômage épargne moins qu’auparavant les titulaires d’un CAP ou d’un BEP. Devant les difficultés d’insertion, une partie des bacheliers sont eux retournés en formation. En revanche, les détenteurs d’un diplôme de niveau bac+2 continuent à s’insérer assez rapidement, malgré la concurrence potentielle des nouveaux titulaires d’une licence professionnelle.
À niveau de diplôme équivalent, les jeunes femmes restent, dès leur première embauche, désavantagées par rapport aux hommes. Enfin, une partie des jeunes issus de l’immigration apparaît aujourd’hui plus pénalisée sur le marché du travail que dans les années 90.

  • VALEUR DU DIPLÔME
Place et rôle dans les parcours scolaires et professionnels
par : Thierry Berthet,Gérard Boudesseu,Isabelle Borras,Cyril Coinaud,Yvette Grelet,Agnès Legay,Claudine Romani,Céline Vivent

L’enjeu du diplôme a pris ces dernières années une acuité particulière dans la lutte pour l’égalité des chances. Cet enjeu est celui du développement de l’offre de formation en lien avec la capacité du diplôme à insérer durablement dans l’emploi. Or cette utilité du diplôme doit être replacée dans les conditions réelles de choix qui tiennent compte du caractère proactif de l’usager et du jugement que celui-ci peut avoir sur cette utilité. Ce jugement est fonction des situations et des moments-clés dans leur parcours et dans leur « cycle de vie ».
Il convient alors de raisonner sur la base d’un réseau de tensions dans lequel se trouve tout diplôme entre la demande sociale des jeunes et des familles d’une part, et l’efficacité du diplôme sur le marché du travail, son utilité effective face à la demande économique de qualifications d’autre part.
Du côté institutionnel, l’engagement des pouvoirs publics relatif aux droits à la qualification et à la certification, traduit une volonté de préservation du principe d’égalité des chances et de lutte contre l’exclusion.
Du côté des usagers, jeunes et adultes, l’attractivité de la formation et du diplôme se mesurent à différents critères : image et prestige social des métiers, ouverture du diplôme à la poursuite des études vers de plus hauts niveaux de formation, avec cependant, à terme la nécessité de se positionner sur le marché du travail.
Dans ce contexte de tensions qui peut déboucher sur des flux de formés plus ou moins bien reliés à la demande économique, quelle place garde le diplôme pour faire connaître et reconnaître leurs acquis et leurs qualités comme utiles pour l’exercice d’un métier ? Du côté des employeurs, la demande de qualifications professionnelles fait que le diplôme doit être regardé comme un signal fort des compétences détenues par les personnes. À l’intersection de ces deux mondes, l’utilité réelle du diplôme est devenue un enjeu capital. Au titre des preuves de cette utilité, on peut considérer d’une part la « performance à l’insertion » du diplôme (qualité et rapidité de l’accès à l’emploi au cours de l’entrée dans la vie active), d’autre part les capacités données à l’individu de s’adapter au changement, à se replacer sur le marché du travail au cours de sa vie professionnelle.

Attractivité et utilité : rencontre des choix individuels et des nécessités de marché

La question de l’utilité du diplôme ne peut donc être traitée indépendamment des conditions réelles de choix des jeunes et de leurs familles. Au-delà du rôle tenu par la transmission culturelle et l’ajustement des souhaits des parents aux capacités de leur enfant, l’impact d’autres variables sur les choix éducatifs des jeunes doit être examiné. Parmi celles-ci, l’origine sociale et l’origine spatiale semblent jouer de manière spécifique.
Par ailleurs, un écart peut exister entre l’intérêt porté par les jeunes et leurs familles en direction de certains diplômes ou spécialités de formation et l’utilité de ces mêmes diplômes ou spécialités sur le marché du travail. Cette question prend un caractère central car le diplôme constitue aujourd’hui un référent incontournable sur le marché de l’emploi, tant pour les publics scolaires et post-scolaires que pour les employeurs.
Dans ce cas, comment analyser et interpréter une demande des familles et un projet des jeunes qui s’éloigneraient des réalités du marché du travail, au profit peut-être de logiques moins directement utilitaires mais qui peuvent trouver leur place dans une certaine conception du développement personnel ? Ceci ouvre à différentes perspectives autour des rapports entre développement personnel et capacité d’insertion et d’intervention sociales de la personne : valeur propédeutique du diplôme versus valeur d’utilité immédiate ?

Culture professionnelle spécialisée versus culture générale ?

Plus largement, cette question de l’investissement en capital humain et de son rendement sur le marché du travail doit-elle s’analyser exclusivement dans les termes d’une adéquation technique entre référentiel de diplôme et contenu d’emploi spécialisé ? Les choix des individus peuvent-ils se réduire à une logique d’« homo oeconomicus », qui se limiterait à une utilité immédiate du diplôme, ou bien cette logique économique doit-elle être conçue dans une perspective plus large d’évolution et d’adaptation professionnelle tout au long de la vie ? Si oui, un socle de culture générale et technologique, qui soit plus large qu’un savoir-faire professionnel, pourrait apparaître comme tout aussi rentable dans la durée. La logique économique elle même suffit-elle à rendre compte de la structuration des choix des jeunes et de leurs familles ou bien ceux-ci font-ils intervenir d’autres registres de projets qui auront un impact sur la construction de leurs parcours ?

Pour lire la suite l'introduction du rapport :cliquez sur le carré jaune

Valeur du diplôme. Place et rôle dans les parcours scolaires et professionnels

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