le rapport de l'OCDE sur la croissance indienne


L’Inde doit engager de nouvelles réformes économiques pour élargir les retombées de la croissance, constate un rapport de l’OCDE

L'OCDE constate que : (passages en gras opérés par nos soins)

- Selon un nouveau rapport de l’OCDE, la croissance économique indienne pourrait atteindre un rythme durable de 10 pour cent l’an et être mieux répartie sur l’ensemble du territoire si l’Inde poursuit des réformes ambitieuses et de grande envergure.


La pauvreté et la stagnation ne sont pas une fatalité, le processus de convergence accéléré est en oeuvre puisque :

"Dans sa première Étude économique sur l’Inde, l’OCDE note que les réformes axées sur le marché mises en oeuvre depuis les années 80 ont contribué à réduire la pauvreté, et que les revenus moyens devraient doubler dans la prochaine décennie. L’expansion économique s’établit actuellement à un taux durable de 8 pour cent par an. L’Inde est désormais la troisième économie de la planète derrière les Etats-Unis et la Chine, à prix réels et à parité de pouvoir d’achat.

Bien évidemment dans la logique du consensus de washington l'OCDE poursuit :

Présentant ce rapport lors d'un séminaire organisé par le Conseil indien de recherche sur les relations économiques internationales (ICRIER) à New Delhi, M. Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE, a souligné que le succès de l'Inde depuis deux décennies résulte largement de réformes qui font une plus grande place au secteur privé tout en réduisant la présence de l'État dans les affaires économiques. M. D. Subba Rao, Secrétaire des Finances, et M. Isher Judge Ahluwalia, président de l'ICRIER, étaient présents à ce séminaire.
Les réformes, a déclaré M. Gurría, "ont permis à l'Inde de tirer parti de la mondialisation. La part des exportations dans le PIB a augmenté de façon spectaculaire : elle a presque triplé ces deux dernières décennies. L'Inde est désormais connue pour l'essor de ses exportations de services TI. Plus récemment, elle a profité de la délocalisation des processus d'entreprise… D'après nos estimations, en 2006 l'Inde était le quatrième exportateur mondial de services TI et liés aux TI, alors qu'elle n'occupait encore que le 16ème rang en 2003."
Néanmoins, a fait observer M. Gurría, l'étude de l'OCDE signale un certain nombre de domaines dans lesquels l'Inde pourrait tirer profit de nouvelles réformes. "La mise en route d'une série de réformes économiques permettrait à l'Inde d'atteindre un taux de croissance durable de 10 pour cent," a t il déclaré. Il a cité quatre domaines d'action possibles : l'amélioration de l'environnement des entreprises, les infrastructures, les finances publiques et la réforme du marché du travail.

Se fondant sur cette expérience, a ajouté M. Gurría, le rapport de l'OCDE formule un certain nombre de recommandations spécifiques. Ainsi, la bureaucratie entrave encore l'activité des entreprises. L'étude invite instamment les administrations des États à mieux s'organiser et à s'appuyer sur les avancées accomplies à l'échelle nationale. La nouvelle Commission de la concurrence doit entrer au plus vite en action, maintenant qu'elle dispose de tous les moyens juridiques nécessaires. Un droit des faillites moderne s'impose également pour simplifier la restructuration des entreprises insolvables.(....)"

il faudrait relancer la privatisation d'entreprises publiques, en vue d'améliorer la productivité et la rentabilité. Par ailleurs, les sociétés publiques devraient être contrôlées par une agence des participations publiques, et non par un ministère de tutelle, de sorte que les fonctions d'actionnaire et de gestionnaire soient dissociées.

Selon le rapport, le gouvernement indien devrait poursuivre son programme de renforcement de la discipline sur le front des dépenses publiques. Les subventions devraient être mieux ciblées pour aider les pauvres. L'étude recommande aussi de réduire les exemptions fiscales, afin de libérer davantage de ressources pour financer les services publics en zone urbaine.

"En Inde, les infrastructures sont fortement surexploitées," indique le rapport de l'OCDE. "Le rythme élevé de l'expansion économique sera menacé si le développement des infrastructures ne s'accélère pas pour suivre la demande". Les pénuries d'électricité sont l'un des freins à la croissance. Si l'on veut stimuler l'investissement dans ce secteur, il faut que les consommateurs paient leur électricité en totalité, constate le rapport. Les entreprises ne devraient plus être contraintes de subventionner les consommateurs en acquittant des tarifs d'électricité excessifs.

Les banques doivent être retirées progressivement du secteur public et l'État devrait cesser d'administrer le crédit bancaire. Ces réformes amélioreraient l'allocation du capital et stimuleraient la croissance. Une concurrence étrangère plus vigoureuse est indispensable dans le secteur des services financiers.

Le rapport de l'OCDE appelle à lever l'interdiction des investissements directs étrangers dans la distribution de détail. Cette initiative améliorerait la productivité et la gestion de la chaîne d'approvisionnement, réduirait les fortes pertes de denrées agricoles et abaisserait les prix pour le consommateur.

La législation du marché du travail doit être réformée afin qu'un plus grand nombre de citoyens bénéficient de la croissance économique. Les dispositions actuelles cantonnent les emplois dans les petites entreprises à faible productivité. La réforme permettrait à l'Inde de tirer le meilleur parti de son abondante main d'œuvre, déclare le rapport.

Pour accroître le niveau des revenus, l'Inde a besoin d'un meilleur système d'éducation. L'OCDE propose des initiatives pour faire en sorte que tous les enfants accomplissent huit années de scolarité - par exemple, renforcer les incitations aux enseignants et verser des prestations en espèces aux pauvres sous réserve que leurs enfants continuent de fréquenter l'école.

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