Corrigé du devoir d'enseignement de spécialité sur le désenchantement dans l'analyse de Weber

CORRIGE DU DEVOIR N°1

Question 1 :

Introduire la question en apportant des éléments sur la vie de l’auteur en particulier qui peuvent être reliés au texte étudié : insister ici sur :

§ le passage de l’Allemagne du stade de société traditionnelle au stade de société moderne,

§ sur l’intérêt de Weber pour les questions de rationalité

§ sur ses études sur la religion.

Weber dans son analyse oppose deux grands types d’action et donc de domination :

• l’action traditionnelle qui s’appuie sur la coutume, sur les croyances religieuses qui conduit à la légitimation d’une domination traditionnelle que l’individu ne peut remettre en cause en raison de l’autoreproduction des sociétés qui connaissent peu de changements et pas de croissance.
• L’action rationnelle en finalité qui s’appuie sur une analyse coût bénéfice et sur la mise en relation d’objectifs et de moyens. Dans les sociétés où dominent l’action rationnelle celle ci légitime une domination légale rationnelle caractéristique des sociétés modernes dans lesquelles la justification du pouvoir doit s’appuyer sur la science , le droit etc

Dés lors Weber va opposer :

• les sociétés traditionnelles : « enchantées » dans lesquelles les explications magiques, religieuses c’est à dire irrationnelles permettent de justifier les actions et de comprendre le monde dans lequel les individus vivent : par exemple pour remédier à des inondations les populations vont faire des processions, des messes qui ont pour fonction d’attirer la bienveillance de forces divines.
• Aux sociétés dominées par la rationalisation et l’intellectualisation qui elles vont connaître un désenchantement conduisant à la délégitimisation des croyances religieuses et magiques. Les individus considèrent que par la science ils peuvent prévoir et remédier aux catatrophes naturelles : dernière phrase du doc. 1 à citer.

Mais selon Weber ce désenchantement va générer des effets pervers : l’incapacité de la science à répondre aux questions fondamantales va conduire à un réenchantement donc à un renouveau des croyances religieuses.(cf Q3)

Question 2 :

Expliquer n’est pas paraphraser : l’objectif de cette question est d’expliciter le paradoxe suivant :

• Dans les sociétés traditionnelles les individus
• Croient à l’existence de forces magiques, mais élaborent eux mêmes leurs outils (« le sauvage connaît incomparablement mieux ses outils »)
• Par contre dans nos sociétés basées sur la rationalité l’individu qui prend le tramway ne sait absolument pas comment il fonctionne.
• Weber explique alors que contrairement aux apparences la rationalisation et l’intellectualisation ne signifient pas une meilleure maîtrise scientifique mais plutôt la certitude que si l’on voulait on pourrait comprendre le fonctionnement des outils, si nécessaire en faisant appel aux scientifiques. La division du travail qui s’opère dans notre monde conduit à séparer celui qui conçoit les objets de celui qui les utilise. Ce dernier a par contre une certitude aucune force magique n’explique le fonctionnement du tramway (à opposer aux chinois qui s’opposent au 19 ème à la construction de voies ferrées pour ne pas déranger les génies)

Question 3 :

Une réponse en deux temps est nécessaire :

• En apparence ce texte contredit les prévisions de Weber puisque l’on observe un réenchantement de nos sociétés, en particulier dans le domaine de la bureaucratie économique (les cabinets de recrutements) qui devrait refuser toutes références à la numérologie, l‘astrologie etc., or 90 % cabinets font appel à la graphologie. Ce retour du paranormal , du magique (cf la croyance des français dans les religions et les astrologues) ntre que la ratiionalisation de nos sociétés est beaucoup moins poussée que Weber ne l’anticipait.
• Mais en réalité Weber avait anticipé ce réenchantement en expliquant que la science posait au moins autant de questions qu’elle en solutionnait donc que les individus face aux grandes questions de la vie et de la mort , ferait contrairement aux analyses des positivistes (A Comte) toujuours appel à la religion , mais à de nouvelles formes de croyances : moins institutionnelles plus personnelles et privées.