EN INTRODUCTION MUSICALE : MC SOLAAR : L' ARGENT NE FAIT PAS LE BONHEUR :
Un petit rappel sur pouvait -on prévoir la crise ? :
Les avis sur ce plan sont très divergents , les opposants/ partisans sont d'ailleurs parfois assez surprenants par rapport aux attentes :
D'abord le plan Paulson c'est quoi ? : une anlyse précise est développée dans les deux articles suivants du monde :
Pourquoi ce plan a t'il alors été rejetté : l a Chambre des représentants américaine a rejeté, lundi 29 septembre, le plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars (483 milliards d'euros). Par 228 voix contre et 205 pour, les représentants ont refusé au secrétaire au Trésor, Henry Paulson, les moyens qu'il demandait pour stabiliser le système financier américain. Près de deux républicains sur trois ont rejeté le plan. Cette intervention de l'Etat dans le secteur privé, sans précédent dans l'histoire américaine, visait à racheter les actifs douteux des banques en difficulté du fait de la crise immobilière.
on constate alors le manque de crédibilité dans son propre camp du président Bush qui avait appelé à voter le plan :
" Certains élus se sont exprimés avec des accents d'objecteurs de conscience refusant de partir à l'armée. "La liberté économique recouvre la liberté de réussir et la liberté d'échouer. Donner au gouvernement fédéral la possibilité de nationaliser pratiquement tous les emprunts suspend cette vérité fondamentale de notre économie, a expliqué le représentant de l'Indiana, Mike Pence. Si vous êtes venus ici parce que vous croyez au gouvernement limité et au libre marché, votez en accord avec ces convictions. Le devoir est le nôtre; les résultats appartiennent à Dieu." Le plan Paulson a souligné la crise identitaire du parti. Qui représente les républicains? Le président Bush a été défié, jeudi 25 septembre, dans l'enceinte même de la Maison Blanche, lorsque les élus de la Chambre ont proposé une alternative. Newt Gingrinch, l'ancien chef de file des reaganiens, fait campagne contre le plan. Dimanche, il a estimé qu'Henry Paulson aurait dû démissionner pour avoir demandé 700 milliards dans son projet initial sans contrôle aucun, une suggestion "non américaine", a-t-il dit."
Source : Les républicains, désarçonnés par la crise financière
Mais plus globalement les économistes se sont opposés à un plan qui leur paraît poser autant de questions , qu'il n'apporte de réponses, et qui risque d'être source de graves effets pervers dans le futur :
Nouriel Roubini, professeur d'économie à l'université de New York, président de Roubini Global Economics Monitor écrit ainsi :
"La crise est le résultat des excès du libéralisme et du "laisser-faire" de ces dix dernières années. Les régulateurs ont cru aux vertus du marché libre et de l'autorégulation. Leur jugement était inapproprié. La leçon est claire : nous avons besoin d'une meilleure régulation. Aujourd'hui, le paradoxe est que, pour résoudre ces excès, l'Etat américain vire dans l'excès inverse. Il injecte tantôt 200 milliards de dollars pour nationaliser Freddie Mac et Fannie Mae, les deux géants du refinancement hypothécaire, tantôt 85 milliards pour recapitaliser l'assureur AIG. Les "USA" deviennent l'"URSSA", l'Union des républiques socialistes soviétiques d'Amérique. Le gouvernement prend dans la précipitation des décisions lourdes de conséquences. On a le sentiment d'être dans une république bananière ! On passe ainsi d'un extrême à l'autre. La bonne voie est au milieu, avec une régulation plus stricte qui n'empêche pas l'innovation. On y arrivera sans doute après quelque temps."
Pour une intervention plus complète sur contre info :
30 septembre 2008 09:35
Seul P Salin continue vaille que vaille à défendre le capitalisme financier :
"Le capitalisme financier n'est pas seulement anglo-saxon. Il est universel et a de beaux jours devant lui, tout simplement parce qu'il n'est pas une création arbitraire, comme pouvait l'être un système de type soviétique. Ce capitalisme-là est l'expression d'innombrables processus spontanés créés pour répondre aux besoins des êtres humains. Il remplit deux fonctions fondamentales : orienter les ressources d'épargne vers les activités où elles obtiennent la plus forte rentabilité et prendre en charge les risques de la manière la plus efficace. Certes, le capitalisme financier ne peut pas remplir ces fonctions de manière parfaite, parce que l'information ne peut jamais être parfaite. Mais il les remplit mieux que n'importe quel autre système imaginable.
Les difficultés actuelles ne sont en rien une manifestation de la faillite de ce système. En effet, la crise financière est essentiellement une crise de l'interventionnisme étatique. Elle résulte en particulier de l'extraordinaire instabilité de la politique monétaire américaine au début du XXIe siècle, politique monétaire qui n'est évidemment pas contrôlée par le marché, mais décidée arbitrairement par des autorités publiques.
Pour que ce capitalisme financier prenne fin, il faudrait ou bien que tout le système financier soit étatisé - ce qui est exclu - ou qu'il explose parce qu'il constituerait un système incohérent, ce qui n'est pas le cas. Sur le long terme, la crise actuelle apparaîtra comme un simple accident de parcours qui aura peut-être permis de liquider les entreprises financières les plus mal gérées et d'inciter les autres à mieux évaluer les risques. La plus grande menace vient du renforcement probable des réglementations."
1er octobre 2008 11:07
Pour une opinion plus nuancée qui pose bien les termes du débat : T Piketty dans les pages rebonds de libération :
Faut-il sauver les banquiers ?
On peut s'interroger sur les remèdes mis en oeuvre quand on les compare aux mesure prises par FD Roosevelt durant la crise de 29 :"Après la crise de 1929, en réaction aux élites économiques et financières qui s’étaient enrichies tout en conduisant le pays à la crise, la réponse de Roosevelt fut autrement plus brutale. Le taux de l’impôt fédéral sur le revenu applicable aux revenus les plus élevés fut porté de 25 % à 63 % en 1932, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941, niveau réduit à 77 % en 1964, et finalement à 30 %-35 % au cours des années 1980-1990 par les administrations Reagan-Bush (Obama propose de le remonter à 45%). Pendant près de cinquante ans, des années 1930 jusqu’en 1980, jamais le taux supérieur ne descendit au-dessous de 70%, et il fut en moyenne de plus de 80%. Dans le contexte idéologique actuel, où le droit de toucher des bonus et parachutes dorés de plusieurs dizaines millions d’euros sans avoir à payer plus de 50% d’impôt a été promu au rang des droits de l’homme, beaucoup jugeront cette politique primaire et spoliatrice. Elle a pourtant été appliquée pendant un demi-siècle dans la plus grande démocratie du monde - visiblement sans empêcher l’économie américaine de fonctionner. Surtout, elle avait le mérite de réduire drastiquement les incitations des dirigeants des entreprises à se servir dans la caisse au-delà d’un certain seuil. Avec la globalisation financière, de tels mécanismes ne pourraient sans doute être mis en œuvre sans une refonte complète des règles de transparence comptable et une action implacable contre les paradis fiscaux. Malheureusement, il faudra sans doute bien d’autres crises pour en arriver là."
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