Pauvres parmi les pauvres ? Des femmes
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Un blog de réflexion et de production sur l'enseignement des Sciences Economiques et Sociales géré par Mme et Mr Lafon. Un blog ouvert à tous ceux qui sont intéressés par les sciences économiques et sociales
par Maya Bacache-Beauvallet [24-10-2008]
La crise que le monde connaît depuis juillet 2008 pose encore de nombreuses énigmes. Comment en est-on arrivé là alors que les mécanismes semblent relativement simples et auraient pu être anticipés ? Cette crise marque-t-elle l’échec des politiques monétaires des années 1980 et est-ce le retour des politiques keynésiennes de relance ? L’École d’économie de Paris a organisé un séminaire exceptionnel réunissant huit spécialistes de la crise, académiques et professionnels, pour éclairer le débat. Extraits vidéo.
Les éléments de la crise financière commencent à être connus : recherche de l’accession à la propriété, prêts inconsidérés à des ménages non solvables, titrisation et diffusion dans l’économie des prêts les plus risqués voire insolvables, retournement du marché immobilier américain et effet boule de neige du manque de confiance entre agents financiers et en particulier entre les banques, assèchement des prêts interbancaires et du crédit dans l’économie. La crise que le monde connaît depuis juillet 2008 pose encore de nombreuses énigmes : les mécanismes semblent relativement simples donc anticipables, pourquoi alors en est-on arrivé là ? Cette crise est-elle comparable à celle de 1929 ou présente-t-elle des spécificités ? Marque-t-elle l’échec des politiques monétaires des années 1980 et en particulier de l’indépendance de la banque centrale et de son objectif ? Quelles sont les modes de résolution de la crise et assiste-t-on au retour des politiques keynésiennes de relance ? Pour éclairer le débat, l’École d’économie de Paris a organisé un séminaire exceptionnel réunissant huit spécialistes de la crise, académiques et professionnels.
La crise financière et l’avenir du système financier, débat organisé à l’École d’économie de Paris le 14 octobre 2008.
Sommaire des interventions :
François Bourguigon, École d’économie de Paris (EEP)
David Naudé, Deutsche Bank
Fabrizio Coricelli, Paris 1, CES and CEPR
André Orléan, PSE et EHESS
Gunther Cappelle-Blancard, Paris 1,CES
Paul Besson, Trading in Hedge Fund Industry
Gabrielle Demange, EEP et EHESS
Olivier Godechot, CMH
Philippe Martin, Paris 1, CES et CEPR.
François Bourguigon, École d’économie de Paris (EEP)
David Naudé (Deutsche Bank)
Fabrizio Coricelli (Paris 1, CES and CEPR)
André Orléan (PSE et EHESS)
Gunther Cappelle-Blancard (Paris 1,CES)
Paul Besson (Trading in Hedge Fund Industry)
Gabrielle Demange (EEP et EHESS)
Olivier Godechot (CMH)
Philippe Martin, (Paris 1, CES et CEPR)
Perspectives politiques sur la crise financière
par Bruno Bernardi [17-10-2008]
Le déroulement de la crise financière et les tentatives pour l’enrayer ont donné lieu à l’émergence d’un nouveau thème : nous assisterions, divine surprise pour les uns, calamité pour les autres, au retour de l’État. Bruno Bernardi se demande si cette idée n’est pas un leurre, derrière lequel il faudrait discerner les enjeux des mutations en cours : une nouvelle étape vers l’absorption de la société par le marché ou une reconfiguration globale de notre horizon historique et politique ?
En moins d’un an, ce qu’on a appelé la crise des subprimes – ces crédits immobiliers risqués qui ont proliféré durant les dernières années aux États-Unis – s’est propagée (par le procédé de morcellement et de revente des crédits dénommé titrisation) à l’ensemble du système financier mondial. La crise de confiance qui en est résultée a mis en péril l’existence de nombreuses institutions bancaires de premier plan, désorganisé et tari le marché du crédit, provoqué un effondrement des marchés boursiers, laissant présager une période de récession à l’échelle planétaire. Sous la crise financière semble se profiler une crise économique globale. Au cœur de cette tourmente, le marché en désarroi s’est tourné vers les institutions politiques comme ultime recours devant la débâcle. Les États, en se faisant directement fournisseurs de liquidités, de crédits auprès des banques, de garanties aux déposants et, plus directement encore, en entrant dans le capital de grands groupes financiers, ont « repris la main ». Ces mesures seront-elles efficaces, au moins pour atténuer les effets de la crise en cours ? Éviteront-elles une dépression ? Ce sont des questions pratiquement ouvertes et qui, théoriquement, relèvent pour l’essentiel de la science économique.
On peut cependant aborder ces évènements sous un autre angle, plus directement politique.N’assistons-nous pas à un spectaculaire renversement dans les représentations dominantes de ce que doit être, dans son ensemble, l’organisation sociale ?
Les dernières décennies avaient vu monter en puissance l’idée selon laquelle la marché, par sa dynamique propre et les équilibres qu’il contribue à former, était par définition la structure portante de l’ensemble de l’organisation matérielle de la société, et que l’État, comme la fonction politique qui lui est attachée, ne devaient jouer qu’un rôle restreint, d’accompagnement, en tout cas qu’il n’avait aucune légitimité en tant qu’agent économique. Cette lame de fond, que l’on a qualifiée de révolution conservatrice ou de vague néolibérale, a été d’abord attachée aux noms de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. On connaît la célèbre formule de ce dernier, prononcée lors de son discours d’investiture, le 20 janvier 1981 : « l’État n’est pas la solution à notre problème ; l’État est le problème » [1].
Trois décennies plus tard, on ne peut voir sans une ironique perplexité les héritiers de Reagan et Thatcher, les chantres du tout - marché, de la redéfinition du périmètre des politiques publiques (son rétrécissement), se muer en quelques jours, voire en quelques heures, en hérauts de la décision politique, défenseurs de l’État entrepreneur, et recourir massivement à des mesures par pudeur appelées de nationalisation, quand étatisation serait le mot exact.
Plus fondamentalement, beaucoup estiment que nous sommes à un tournant dans la manière de penser les rapports entre économie et politique, État et marché. Comblant les uns, horrifiant les autres, nous assisterions, après une longue éclipse, au retour de l’État. Mais, avant de valider ou infirmer ce renversement de perspective, de l’applaudir ou le condamner, n’est-il pas nécessaire, prenant un peu de recul, d’interroger cette idée même d’un retour de l’État ?
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Le rapport de cette année a pour objet d’examiner les résultats à l’exportation de l’Afrique depuis la libéralisation du commerce afin d’en tirer des enseignements utiles à l’élaboration de futures stratégies de commerce et de développement. Le principal message qui en ressort est que les efforts déployés depuis vingt cinq ans par les pays africains dans le domaine de la libéralisation du commerce ont permis de supprimer la plupart des obstacles politiques qui étaient considérés comme les principaux freins aux exportations de ces pays. En dépit de quelques progrès dans ce domaine, le niveau et la composition des exportations de l’Afrique ne se sont pas foncièrement améliorés. Les pays africains n’ont pas réussi à diversifier leurs exportations en faveur de produits de base et de produits manufacturiers plus dynamiques, qui sont moins sensibles aux aléas des marchés internationaux. Leur part des exportations mondiales a même diminué, passant de 6 % en 1980 à 3 % en 2007. C’est pourquoi, en dépit de la forte croissance des recettes d’exportation enregistrée ces dernières années, l’Afrique doit d’abord récupérer ses parts de marché perdues. Selon le rapport, la faible capacité d’adaptation de l’offre constitue le principal obstacle à la progression des exportations de l’Afrique, ce qui donne à penser que les futures stratégies en matière d’exportation devraient mettre davantage l’accent sur les moyens de développer certains secteurs afin d’accroître la production destinée à l’exportation.
Le rapport sur Le développement économique en Afrique propose quelques orientations pour aider l’Afrique à réorienter ses priorités de développement sur les transformations structurelles afin d’accroître les capacités d’offre et d’adaptation de ses exportations. Ces propositions générales sont étayées par l’observation selon laquelle le développement des exportations suppose bien plus que la libéralisation du commerce et que la politique commerciale doit être étroitement associée à des politiques de développement des secteurs agricole et industriel complémentaires et bien définies. Le rapport souligne que la stabilité macroéconomique et politique, ainsi que la prévisibilité des orientations stratégiques sont des préalables au succès de la libéralisation du commerce et des politiques de développement sectoriel en Afrique.
Eléments clés du rapport
Les écarts de revenu se sont creusés, au cours des deux dernières décennies, dans la plupart des pays de l’OCDE. Dans le contexte actuel d’une économie mondiale en mutation, cela signifie que toujours plus de personnes risquent d’être laissées à la traîne. Selon le Secrétaire général Angel Gurría, « Faire en sorte que la croissance profite à tous, et pas seulement aux riches, est la tâche que nous devons nous assigner ». Les gouvernements ne doivent pas rester spectateurs : ils doivent réagir aux inégalités de revenu par des politiques qui aideront les gens à s’en sortir.
Pourquoi l’écart entre riches et pauvres se creuse-t-il ?
Dans la plupart des pays, l’écart se creuse parce que les ménages riches s’en sortent nettement mieux que les ménages de la classe moyenne et les ménages pauvres. Les changements dans la structure de la population et sur le marché du travail au cours des 20 dernières années ont beaucoup contribué à cette accentuation des inégalités.
Que peut on faire ?
Dans certains cas, les politiques publiques en matière de fiscalité et de redistribution du revenu ont aidé à lutter contre l’accentuation des inégalités. Mais cela ne peut être la seule réponse. Les autorités publiques doivent aussi améliorer leurs politiques dans d’autres domaines.
Le Saviez-Vous ? (Inégalité de revenus)
L’écart entre riches et pauvres s’est creusé et le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté a augmenté au cours des deux dernières décennies. L’évolution est assez générale, affectant les trois quarts des pays de l’OCDE. L’ampleur du changement est limitée mais significative. [Tableau 11.1. Évolution des inégalités de revenu et de la pauvreté] Les inégalités de revenu se sont nettement accentuées, au début des années 2000, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis et en Norvège. Par contre, les revenus ont eu tendance à s’égaliser en Grèce, au Mexique et au Royaume-Uni. [Graphique 1.1. Coefficients de Gini des inégalités de revenu dans les pays de l’OCDE, milieu des années 2000] La montée des inégalités s’explique généralement par le fait que les riches ont vu leurs revenus s’améliorer tant par rapport aux titulaires de bas revenus que par rapport aux titulaires de revenus moyens. [Tableau 1.1. et Tableau 1.2. Évolution du revenu réel des ménages par quintile, et Gains et pertes de parts de revenu par quintile de revenu] | Le Saviez-Vous? (Pauvreté)
Environ une personne sur dix avait dans les pays de l’OCDE un revenu inférieur à la moitié de la valeur médiane nationale en 2005. Le risque de pauvreté a diminué pour les personnes âgées, alors qu’il a augmenté pour les jeunes adultes et les familles qui ont des enfants. [Tableau 5.1. Taux de pauvreté des personnes d’âge actif et des ménages ayant un chef d’âge actif, suivant les caractéristiques des ménages] [Tableau 5.2. Taux de pauvreté des enfants et des personnes appartenant à des ménages avec enfants, suivant les caractéristiques des ménages] Le travail réduit la pauvreté : les familles sans emploi sont presque six fois plus souvent concernées par la pauvreté que les familles d’actifs. [Graphique 5.8. Taux de pauvreté et d’emploi, vers le milieu des années 2000]
Plus de messages clés en dernière page | |
Données de distribution des revenus et pauvreté, sous Gapminder En anglais uniquement pour l'instant, les graphiques Gapminder permettent des interactions entre les données de distribution des revenus et pauvreté avec le temps. Vous pouvez sélectionner l'indicateur de votre choix sur chaque axe ainsi que la taille des bulles qui représente un troisième indicateur. Vous pouvez alors cliquer sur PLAY. Vous pouvez aussi sélectionner le(s) pays de votre choix et comparer les résultats. | Graphique Gapminder par défaut: les pays de l'OCDE ont le taux de pauvreté qu’ils sont prêts à payer ? Les revenus sont plus également répartis et il y a moins de gens pauvres lorsque les dépenses sociales sont importantes : c’est ce qu’on observe dans les pays nordiques et dans les pays d’Europe occidentale comme l’Autriche, la Belgique et les Pays-Bas. Dans ces pays, en 2005, les dépenses sociales en faveur des personnes d’âge actif représentaient 7-8 % du revenu national et la part des personnes d’âge actif concernées par la pauvreté se situait entre 5 % et 8 %. À l’autre extrême, aux États-Unis, en Corée, au Mexique et en Turquie, les prestations représentaient 2 %, si ce n’est moins, du revenu national, et 12 à 15 % de la population d’âge actif étaient concernés par la pauvreté. Il serait facile de conclure que les pays ont le taux de pauvreté qui est fonction de ce qu’ils sont prêts à payer. Au Mexique et en Turquie, des recettes fiscales plus importantes –– qui permettraient une extension des programmes sociaux –– réduiraient probablement les inégalités et la pauvreté. Mais, pour la plupart des pays de l’OCDE, la réponse est plus complexe... |
Les chiffres de l'Unedic de juin dernier étaient trop optimistes. En tablant sur une baisse du nombre de chômeurs en 2008 (-80 000), l'assurance-chômage n'avait pas vu juste et revoit désormais sérieusement ses prévisions. Mardi, l'Unedic a dévoilé ses dernières estimations. L'assurance-chômage prévoit 46 000 chômeurs de plus en 2008 et un déficit cumulé à 5,09 milliards d'euros en fin d'année. En cause de ces nouveaux chiffres, les hypothèses de créations d'emplois (43 000 aujourd'hui contre 119 000 en juin) et de croissance économique (1% contre 1,7% il y a trois mois), toutes deux revus à la baisse.
Une des explication à cette remontée du chômage : Sur le site du journal le Monde :
Nicolas Sarkozy, cet après-midi, à l'Elysée, après le conseil des ministres. (REUTERS)
Berlin au chevet des banques et des épargnants. Au lendemain d’une réunion de l’Eurogroupe, l’Allemagne doit présenter aujourd’hui son propre plan de sauvetage d’un volume attendu de 470 milliards d’euros.
Berlin : un plan de 470 milliards d’euros
Et pendant ce temps là à Londres :
« En matière de nationalisation du système financier, le pays qui frappe le plus vite, le plus fort détermine le niveau sur lequel les autres sont obligés de s’aligner, » constate Paul Jorion. Mais Gordon Brown a-t-il réellement fait preuve d’audace ou bien plus prosaïquement d’un indispensable réalisme devant une situation plus que dégradée ? Dans ce cas, serait-ce en raison de cette autre forme de la « relation spéciale » entre Londres et son ancienne colonie qu’entretiennent aussi la City et Wall Street ou bien d’une situation de fragilité qui serait commune aux banques européennes ? Questions ouvertes mais réponses potentiellement ruineuses.
Par Paul Jorion, 11 octobre 2008
Il y a bien longtemps - à la vitesse où vont aujourd’hui les choses, le 14 juillet dernier, j’écrivais dans L’Amérique a changé... même si elle ne le sait pas encore : « Pour Oncle Sam, cela change tout : hier soir, les États-Unis ont basculé du libéralisme dans la social-démocratie ».
L’Amérique ne le savait pas encore il y a trois mois et elle ne le sait même pas encore aujourd’hui mais elle le saura peut-être la semaine prochaine - si mes tuyaux ne sont pas crevés. Le processus va très vite et même en s’accélérant et la raison en est la suivante : c’est le plus audacieux qui mène la bande.
Ce qu’on observe depuis quelques jours, c’est qu’en matière de nationalisation du système financier, le pays qui frappe le plus vite le plus fort détermine le niveau sur lequel les autres sont obligés de s’aligner : quand l’Irlande garantit tous les dépôts à vue, l’Angleterre doit suivre, sous peine de voir toutes ses banques siphonnées aussitôt vers l’Irlande, mais pour ce faire elle est obligée d’aller plus loin dans la nationalisation que n’importe qui d’autre, fixant automatiquement la nouvelle norme pour ceux qui ne veulent pas être laissés pour compte dans le nouveau paysage de la compétitivité : pour les États-Unis, pour l’Allemagne qui avait juré ses grands dieux la semaine précédente qu’il n’en serait rien, pour le Benelux, que les affaires Fortis et Dexia ont déjà conduit sur cette voie, pour l’Espagne qui vient de s’aligner sur la Grande-Bretagne, et bien entendu également pour la France, qui ne se doute encore de rien - même si l’on travaille peut-être dur ce weekend au ministère des Finances.
Je dénonce régulièrement la croyance dans l’autorégulation des marchés mais cela ne signifie pas qu’il n’existe pas d’effets d’auto-organisation dans le système financier et l’entraînement dans la voie de la nationalisation par le plus audacieux auquel on assiste en ce moment, en est un excellent exemple.
Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
* Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
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De toute évidence, il y a crise et crise, urgence et urgence, milliards et milliards. C'est ce que constatent aujourd'hui, amers, ceux qui depuis des années lancent des appels aux dons pour résoudre le problème de la faim dans le monde.
Ainsi François Danel, le directeur général d'Action contre la faim, se dit surpris "de voir la capacité de lever en quelques jours 700 milliards de dollars (517 milliards d'euros) aux Etats-Unis, et des centaines de milliards en Europe, alors que nous rencontrons les plus grandes difficultés à trouver des fonds pour des enfants qui meurent de faim". Et de rappeler les propos du sociologue suisse Jean Ziegler, ancien rapporteur de l'ONU pour le droit à l'alimentation : "Un enfant qui meurt de faim aujourd'hui est un enfant assassiné."
"Le Conseil d'analyse économique (CAE) n'a pas froid aux yeux : en pleine crise financière, il préconise de développer le crédit hypothécaire en France, dans un rapport sur le logement des classes moyennes, rendu public jeudi 9 octobre.
Cette recommandation va immanquablement faire débat, car la tempête qui dévaste les places financières depuis plusieurs semaines est née du marché des subprimes, ces crédits hypothécaires risqués accordés sans retenue par les banques américaines."
Voilà deux semaines que les très mauvaises nouvelles se succèdent à un rythme accéléré. Des secteurs entiers des marchés du crédit sont à l’arrêt. Les conséquences de la crise financière sur l’économie réelle s’aggravent de jour en jour. La crise menaçant d’échapper à tout contrôle, il faudrait agir résolument et rapidement. Pourtant, les responsables du moment ne sont pas à la hauteur de la situation et quatre mois nous séparent encore de l’entrée en fonction de la nouvelle équipe à la Maison Blanche. Quatre mois durant lesquels pas mal de choses peuvent - et vont sans doute - mal tourner, avertit Krugman.
Par Paul Krugman, New York Times, 2 octobre 2008
Voilà trois semaines de cela, il était encore possible d’affirmer que l’état de l’économie américaine, bien que franchement médiocre, n’était pas catastrophique. Que le système financier, bien que soumis au stress, ne s’effondrait pas et que les difficultés de Wall Street n’avaient que peu d’impacts sur Main Street, l’économie réelle.
Mais c’était il y a trois semaines.
Les nouvelles en provenance de la finance et de l’économie depuis la mi-septembre ont été vraiment très, très mauvaises. Et ce qui est vraiment effrayant, c’est que nous abordons cette période de crise grave sous la conduite de responsables affaiblis et en proie à la confusion.
Cette avalanche de mauvaises nouvelles a débuté le 14 septembre. Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, pensait qu’il pourrait s’en tirer en laissant faillir la banque d’investissement Lehman Brothers. Il a eu tort. Les investisseurs ont été piégés par l’effondrement de Lehman. Comme l’a écrit The Times, Lehman est devenue « Le piège à cafard des investisseurs de Wall Street : ils sont entrés, mais ils ne peuvent plus sortir. » Sur les marchés financiers, leur sort a semé une panique qui depuis n’a fait que croître. Les thermomètres du stress financier sont montés en flèche, indiquant une fièvre carabinée, et des pans entiers du système financier ont tout simplement vu disparaître toute activité.
Il devient de plus en plus évident que cet effondrement de la finance se propage sur Main Street. Les petites entreprises ont du mal à lever des fonds et se voient couper leurs lignes de crédit. Les chiffres de l’emploi et de la production industrielle se sont fortement aggravés, ce qui suggère qu’avant même la chute de Lehman l’économie, déjà en ralentissement depuis l’an dernier, était en chute libre.
Jusqu’à quel point cette situation est-elle grave ? Des commentateurs habituellement modérés sont maintenant apocalyptiques. Ce jeudi, le trader John Jansen notait sur son blog que les conditions actuelles sont « l’équivalent financier du règne de la Terreur durant la Révolution Française », et Joel Prakken, de Macroeconomic Advisers, écrit que l’économie semble être au « bord de l’abîme ».
Et ceux qui devraient nous conduire loin de cet abîme sont partis déjeuner...
Le grand magasin britannique Selfridge's a lancé dimanche un nouveau chocolat de luxe baptisé Credit crunch, terminologie anglaise utilisée pour caractériser la crise financière internationale qui sévit depuis plusieurs mois.
«Même si les gens cherchent à dépenser un peu moins en ce moment, ils veulent quand même se faire des petits plaisirs en s'offrant des choses de qualité et luxueuses», souligne le directeur du département alimentation et restauration du grand magasin.
«Le chocolat de qualité est la solution nec plus ultra, car il est relativement peu coûteux, donne satisfaction instantanément et vous aide réellement à vous sentir mieux», a-t-il ajouté.
Londres, le 5 octobre 2008 (d’après AFP)
• Dessin Eloi Valat
Jacques Dutronc chantait déja dans les années 70 :A une heure de la fin séance, le CAC chute de 9,23% à 3.704 points. Un plongeon historique. La tempête qui ravage la finance mondiale depuis plusieurs semaines maintenant ne... Lire
le plus inquiétant est sans doute comme le note PJorion : tout le monde a peur3 octobre 2008 12:36
La philosophie et la crise
Les spécialistes de la crise ne sont pas ceux qu'on croit. Ce sont les philosophes. Le site académique de Nantes nous invite à y réfléchir. "Comment aborder le problème de notre devenir en temps de crise ? Cette ressource propose plusieurs réflexions philosophiques et fiches de lectures associées sur le thème de la crise comprise comme un moment singulier de l'existence des hommes et du monde où l'ordre habituel des choses se met à vaciller et menace même de retourner au chaos".
Le site nous invite à naviguer entre des documents multimédias accompagnés de questions pour aborder un bilan personnel. Cette page est prolongée d'une réflexion sur les figures ethétiques de la crise (tragique, baroque, kitsch) appuyée elle sur des documents multimédias.