calculer son indice des prix personnalisé

Suite à la défiance des français sur les chiffres de l'inflation, l'INSEE vient de mettre en ligne:
Simuler un indice des prix personnalisé.Certes ce simulateur existe déjà depuis plusieurs années chez nos voisins, certes il n'a qu'un intérêt pédagogique. Mais il traduit aussi une ouverture de l'INSEE qui suite aux prises de position des candidats ( Ségolène Royal ne parle pas d'inflation mais de vie chère ) est obligée de s'adapter à la diversification croissante (?) des modèles de consommation
L'INSEE présente son indicateur :
L'indice des prix à la consommation est une moyenne des indices élémentaires des prix de 1 000 familles de produits suivis tous les mois. Cette moyenne tient compte du poids de chaque famille de produits dans la consommation des ménages. Comme l'indice des prix à la consommation mesure l'évolution des prix d'un ensemble de biens et services représentant la consommation de l'ensemble des ménages, les poids utilisés correspondent à la structure de consommation moyenne.
Mais le consommateur « moyen » n'existe pas. Chaque ménage a sa propre structure de consommation, qui diffère plus ou moins de la structure générale : le loyer absorbe une part plus importante du budget des ménages locataires, les dépenses de santé pèsent en général plus lourd dans celui des personnes âgées et les dépenses de tabac dépendent de la présence de fumeurs dans le ménage.
La hausse des prix à laquelle vous êtes personnellement confronté dépend donc de ce que vous achetez : si vous consommez beaucoup d'un produit dont le prix augmente plus que la moyenne, votre « inflation individuelle » sera plus élevée que l'inflation moyenne.
Avec le simulateur d'indice des prix, vous pouvez calculer un indice des prix qui prend en compte les particularités de votre budget. Pour cela, vous pouvez ajuster la part de budget consacré à une douzaine de postes importants. Le simulateur calcule alors un indice personnalisé, que vous pouvez comparer avec l'indice des prix à la consommation moyen, tel qu'il est publié par l'Insee.
Attention : cet instrument pédagogique vous permet de modifier les parts de budget de façon très libre (la part de chaque produit doit être inférieure à 50 % et le total égal à 100 %). Il permet donc de décrire des situations qui peuvent être irréalistes. Les résultats obtenus sont donnés à titre indicatif ; ils ne se substituent pas aux différents indices de prix publiés par l'Insee. L'indice des prix à la consommation reste la référence officielle pour revaloriser les pensions alimentaires.
L'utilisation du simulateur nécessite que le format SVG (Scalable Vector Graphics) soit pris en charge par votre navigateur ou par un module externe. Pour en savoir plus, consulter notre
rubrique d'aide.

Thème 2 sur les inégalités : la discrimination positive : intérêts et limites

THEME N°II SUR LE CHAPITRE DEMOCRATIE ET EGALITE


Sujet : Après avoir constaté la persistance voire l’aggravation des inégalités en France résultant de discriminations, vous vous interrogerez sur l’intérêt de la mise en œuvre de politiques de discrimination positive prenant appui sur l’affirmative action appliquée aux Etats-Unis depuis les années 60 .

Dossier documentaire :


Document 1 :
Le terme «ghetto scolaire», on le voit, n'est pas trop fort. Il ne s'agit pas d'une simple surreprésentation de quelques-uns dans certains collèges, ou encore d'un phénomène aléatoire De fait, certaines catégories d'élèves sont mises à l'écart On peut en trouver une dernière confirmation en utilisant un indice dont se servent les économistes pour mesurer les inégalités de richesse. Il s'agit de l'indice de Gini qui mesure la concentration des richesses dans une région, un pays entier ou encore entre nations. A titre d'exemple, avec un Gini de 0,33, on observe en France que les 10% les plus riches ont 25 % de la masse totale des revenus, et inversement les 10%les plus pauvres n'en ont que 2,8 %. Les inégalités sont donc loin d'être négligeables en France, mais le Brésil, avec un indice de 0,59 est encore plus inégalitaire. Les 10 % de Brésiliens les plus riches ont 46,7 des revenus du pays, alors que les 10 % les plus pauvres n'en ont que 1% ! On voit que cet indice peut être fort utile pour mesurer les inégalités de répartition des revenus, comme de tout autre bien. Toute inégalité a, en quelque sorte, son Gini ! Qu'en est-il pour la répartition des élèves allochtones dans les collèges ? Au lieu de calculer la concentration des richesses dans les mains de quelques-uns, nous calculons la concentration des élèves allochtones dans quelques collèges. On transpose donc aux phénomènes sociaux l'usage d'un outil classique de l'économie. Et cela permet de comparer ces inégalités entre elles, de donner un ordre de grandeur pour situer le phénomène ségrégatif lié à l'ethnie par rapport aux inégalités économiques en France et dans le monde. L'indice de Gini pour les élèves allochtones est de 0,44. Cela signifie que les inégalités de répartition de ces élèves sont plus fortes que les inégalités de revenu en France, aux États-Unis ou encore en Uruguay (0,42), et équivalent aux inégalités économiques au Costa Rica (0,46), en Arménie (0,44) ou encore en Equateur (0,44) ! Mais il y a mieux. Si l'on considère uniquement les élèves du Maghreb, d'Afrique noire et de Turquie, l'indice de Gini passe à 0,56. C'est-à-dire un indice d'inégalité équivalant aux inégalités de revenu de la Colombie (0,57) ou de la Guinée-Bissau (0,56). Le phénomène est donc d'une ampleur considérable, au même niveau que les inégalités économiques de pays particulièrement marqués par la pauvreté et les injustices sociales.
Source : G.Félouzis , F.Liot et J.Perroton , L’apartheid scolaire , Seuil , 2005

Document 2 :
Méthode :
Nous avons comparé les résultats (convocations à un entretien d’embauche) qu’obtenaient un candidat de référence (homme de 28-30 ans, « français de souche » par son nom et prénom, sans photo) et des candidats factices susceptibles d’être discriminés en raison de :
- L’âge : un homme de 48-50 ans
- Du genre et du nombre d’enfants : une femme avec 3 enfants
- De l’origine : nom et prénom du candidat à consonnance maghrébine
- Du handicap : reconnaissance cotorep
- De l’apparence physique : visage disgracieux
Nous avons envoyé 6 461 CV durant une année en réponse à 1340 offres d’emploi. Les CV ont été adressés par internet et papier en réponse à des offres d’emploi. Le taux de réponse positive obtenu par nos candidatures factices est d’environ 9,26 %. Notre échantillon nous permet de comparer la situation des candidats à des emplois selon la catégorie sociale. Nous testons des emplois de cadres, de techniciens,commerciaux ou encore agents de maitrise (professions intermédiaires dans la nomenclature de l’Insee), d’employés et d’ouvriers. Nous pouvons comparer la réalité des entreprises (le niveau des discriminations) selon la taille de l’entreprise – de 20 salariés, 20 à 200 et + de 200 salariés. Nous avons des éléments de comparaison sur les différences régionales et les secteurs d’activité (construction, industrie, tertiaire)
Résultats d’ensemble par type de discrimination
L’âge est la première forme de discrimination. Un candidat de 48-50 ans reçoit en effet 3 fois moins de réponses positives que notre candidat de référence âgé de 28-30 ans. Nous n’avons naturellement pas répondu aux offres d’emplois qui précisent, en toute illégalité, un critère d’âge. Les annonces précisant un critère d’âge représentent par exemple 8 % des annonces de commerciaux. Les chances de notre candidat âgé sont donc en réalité encore plus faibles. Nous avons réalisé des tests de discrimination en avançant dans une partie de l’échantillon à 48 ans au lieu de 50 ans l’âge de nos candidats séniors. Ce rajeunissement relatif ne change rien à la discrimination qui concerne les séniors.
Un candidat au patronyme maghrébin (sans photo) reçoit lui aussi 3 fois moins de réponses qu’un candidat au nom et prénom « français de souche ». Ce niveau de discrimination, pourtant important en lui-même, peut sembler modeste. En effet, en 2004, sur des emplois de commerciaux nous avions établi qu’un candidat maghrébin avait 5 fois moins de réponses positives qu’un candidat de référence. Notre baromètre porte cette fois sur tous les types d’emploi, en outre, nous ne mesurons que la sélection au tri de CV et non la discrimination dans le reste des étapes du recrutement où elle est importante.
Un candidat en situation de handicap (reconnu Cotorep) a 2 fois moins de chances de décrocher un entretien d’embauche. Ce niveau de discrimination peut être beaucoup plus élevé pour certains types d’emploi et a contrario quasi inexistant pour l’accès à certaines firmes.
Une femme de 32 ans mariée et ayant 3 enfants, et un candidat au visage éloigné des canons de la beauté ont respectivement 37 et 29 % de chances en moins d’être convoqués à un entretien d’embauche. Mais derrière ces résultats moyens se cachent des situations bien différentes. Ainsi, les candidatures de femmes avec enfants sont clairement repoussées sauf pour certains types d’emploi. Quant au physique, il joue beaucoup sauf pour les postes d’ouvriers.
voir les graphiques en cliquant sur le lien ci dessous:
Source :le baromètre 2006 de la discrimination à l'emploi en France : sur le site
http://cergors.univ-paris1.fr/docsatelecharger/Barometre2006resultats.pdf

Document 3 : http://www.dailymotion.com/visited/search/discrimination%2Bau%2Blogement/video/xuaml_couleur-correct-exigee-2
Document 4 :
C'était, après tout, un concept très éloigné de nos pratiques républicaines, mis en oeuvre à partir de la fin des années 1960 aux Etats-Unis sous l'impulsion de la « Great Society» chère à Lyndon Johnson : favoriser, par une politique préférentielle volontariste, l'accès à l'emploi et à l'enseignement supérieur de certaines catégories de population victimes de discrimination, c'est-à-dire les femmes et les minorités ethniques (noires, hispaniques, etc.). (…)
Est-ce un hasard si, finalement, et sans doute inconsciemment, les Français ont adopté l'expression « discrimination positive » plutôt qu'« action affirmative » ? Non : « discrimination positive » a une connotation négative. Dans « discrimination positive », il y a « positive », mais il y a d'abord « discrimination ». Choisir cette traduction, c'était déjà porter un jugement sur le concept. Pour les Américains, le concept était positif, et les mots choisis le prouvaient. Pour les Français, il était négatif, d'emblée. Qui dit « discrimination », positive ou négative, dit contraire à l'égalité. Mais voilà que le débat surgit ( ..) L'intégration ne s'est pas réalisée. Les inégalités se sont creusées. La part des jeunes d'origine populaire dans les grandes écoles est passée de 21 % dans la première moitié des années 1950 à 7 % aujourd'hui, selon un rapport de Michel Euriat et Claude Thélot : on ne peut qu'imaginer le nombre de fils d'immigrés dans ces 7 % ! Cette discrimination-là est très, très négative. Les frustrations qu'elle engendre dans les « quartiers » aggravent la « fracture sociale » et nourrissent les extrémismes.(…)
«Le problème n'est pas de savoir si on est pour l'égalité, mais comment on y arrive », fait valoir Nicolas Sarkozy, qui s'est fait le chantre de la discrimination positive. « Dans la société française, l'égalité des chances consiste à donner la même chose à chacun. Or ce n'est pas ainsi que l'on atteint l'objectif. Assurer l'égalité des chances, c'est être capable de discriminer les moyens en fonction des mérites et en fonction des handicaps », Soutient le ministre de l’intérieur. Aces arguments les défenseurs du modèle républicain répondent que les politiques de duiscrimination positives entrainent une stigmatisation des des populations ciblées
Source : S.Kaufmann , A l’origine l’ »affirmative action » , Le Monde , 2004

Document 5 :
l'heritage de John Rawls dans sa théorie de la justice, publiée aux Etats -Unis en 1971 (Le Seuil, 1987), le philosophe américain John Rawls constatait que, dans l'économie de marché, il existe de «justes inégalités » : celles qui , sans nuire à l'ensemble des citoyens, sont «au plus grand bénéfice des plus désavantagés » puisqu'ils peuvent en tirer profit grâce à des politiques ciblées ( impôt négatif, Etat-providence sélectif, quotas pour les minorités...). Mettre l'équité au service de l'égalité et discriminer pour mieux intégrer, c'est le choix plus ou moins assumé qu'ont fait libéraux et sociaux-démocrates français pour se rapprocher d'un certain équilibre social. Sans doute pas de l'égalité.
L'oeuvre de Rawls, élaborée dans les années 60 a coïncidé avec le mouvement qui a débouché sur la reconnaissance de droits civiques à la communauté noire, en lui apportant un fondement théorique .
Source : Le Monde , 2003

Document 6 : voir le graphique de la représentation des femmes aux parlements sur le site de l'IPU cliquez sur le lien ci dessous
Source : http://www.ipu.org/pdf/publications/wmn05-f.pdf
Document 7 :
Aux Etats-Unis, des politiques de préférence raciale ont permis, depuis le début des années 1970, la promotion réelle et visible dans les hautes sphères de la société, dans les métiers les plus valorisés, dans la politique, principalement des Noirs, plus généralement de tous les groupes victimes dans le passé de discrimination officielle. Elles interviennent dans trois domaines : l'emploi, l'attribution de marchés publics et l'accès aux universités. Dans le même temps, l'affirmative action n'a pas eu que des conséquences positives. Une partie des Noirs américains laissés sur le bord de la route ont vu leur situation se dégrader. Le politiste Andrew Hacker parle de l'existence aux Etats-Unis de deux nations - noire et blanche - séparées, hostiles et inégales. Est-il possible en France d'arriver aux mêmes résultats positifs sans être confrontés aux mêmes conséquences? Pour cela, il faut peut-être sélectionner les expériences américaines le mieux à même de prendre greffe chez nous.
A la fin des années 1960, la république américaine sortait de deux siècles de discrimination légale : d'abord un siècle d'esclavage puis- celui-ci aboli - de ségrégation légitimée par le droit et la Cour suprême. La France et les Etats-Unis ne partent donc pas du même point. Le contexte social et institutionnel est également différent. En France, l'accès de tous à la protection sociale et à la santé est garanti et notre système scolaire assure une égalité minimale des moyens et des enseignants sur l'ensemble du territoire national. Enfin, le contexte culturel: aux Etats-Unis, on compte les habitants par race depuis la création de la république. Dans les universités, la préférence raciale est venue s'ajouter à d'autres voies spéciales toujours ouvertes, pour les sportifs, mais surtout pour les enfants d’anciens élèves . Pendant quarante ans, 20 % des étudiants admis à Harvard l'ont été en raison de leur lien de filiation avec des anciens de l'université. De fait, la politique du multiculturalisme est plus populaire dans les milieux académiques américains que dans les milieux ouvriers, attachés à leur identité de classe et au principe d'égalité.
En France, le besoin d'égalité est inscrit au cœur des valeurs républicaines. Il n'est pas exempt d'hypocrisie, mais sa légitimité recèle contre les discriminations les meilleures ressources pour l'action. Or compter par race ou ethnie est contraire à nos traditions.
Source : P.Weil , Ce que l’on peut retenir du modèle américain , Le Monde , décembre 2004

Document 8 :
une loi, a permis aux femmes de prendre toute leur part de responsabilités dans les élections à scrutin proportionnel. Dans les conseils
municipaux des villes dépassant 3 500 habitants, leur part est passée de 27 à 47,5 %. Dans les conseils régionaux, de 27,5 à 48% . A elles seules, ces indications résument un nouvel état de fait, la vraie victoire engrangée depuis le vote de la loi du 6 juin 2000 et l'ajout, à l'article III de la Constitution, de cette précision fondamentale : «La loi favorise l'égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives. » Lionel Jospin, alors premier ministre, avait raison d'évoquer à cette époque la promesse d'une « révolution douée ». Ce bilan positif, fruit d'une volonté politique et d'une loi volontariste, souligne que la République doit, quand cela se révèle nécessaire, faire preuve de conviction et imposer la parité. Cette dernière avait pourtant contre elle nombre d'hommes et de femmes tenant par-dessus tout au principe de l'égalité devant la loi. Ce débat semble bien loin.
Or, sur ce point, il faut reconnaître les limites de la loi du 6 juin 2000. Dans les élections au scrutin uninominal (conseils généraux, Assemblée nationale et, pour partie, Sénat), le bilan est carrément médiocre, voire pitoyable. Aucune évolution n'a été enregistrée dans les conseils généraux et, à l'Assemblée nationale, les « progrès » se chiffre à 8 femmes de plus. L'indécence de ce surplace vaut à
la France de se classer dans les derniers rangs de l'Union européenne.
Source : Le Monde, les femmes en politique tout doucement, 8-04-2005

Document 9 :
Le fait que les élèves apprennent moins et passent plus souvent en seconde dans les établissements les plus ségrégués est en fait le résultat d'un seul et même phénomène, ce que les sociologues anglo-saxons appellent le school mix c'est-à-dire le niveau scolaire moyen des classes et des collèges qui forme le contexte d'apprentissage pour les élèves, et le cadre d'enseignement pour les professeurs. Dans les établissements les plus ségrégués, où les élèves sont en moyenne les plus faibles, s'opère un double processus
1. Celui, d'une part, d'une moindre progression des élèves pendant leur scolarité due au fait qu'une dynamique d'apprentissage est plus difficile à mettre en œuvre dans les classes. Il s'agit d'un fait comparable à celui mis en évidence par Marie Duru-Bellat et Alain Mingat à propos des classes de niveau . Les classes homogènes de niveau faible progressent beaucoup moins que les classes homogènes de bon niveau et que les classes hétérogènes car les enseignants modulent leur enseignement en fonction du niveau scolaire, réel ou supposé, de leurs élèves. De ce fait, l'enseignement y est moins intensif, le rythme moins soutenu, les objectifs plus modestes. Au niveau des établissements, il s'agit du même processus qui produit les mêmes effets, soit que les élèves «résistent» plus fortement aux sollicitations scolaires de leurs enseignants, soit que cela «amène les maîtres à moduler la quantité, le rythme ou encore la qualité des activités d'instruction1». Une fois de plus donc, «le contexte fait des différences».
2. D'autre part, en modifiant leurs exigences académiques, les enseignants modifient aussi leurs critères d'évaluation et de notation. Dans une classe où la plupart des élèves ont un niveau scolaire faible s'instaure un processus à la fois cognitif et professionnel de la part des enseignants qui se doivent d'adapter leurs critères de notation à leur classe. D'où le «décrochage» entre les notes du contrôle continu et du contrôle ponctuel du brevet observé plus haut. Par rapport à leur niveau académique «réel», les élèves des établissements les plus ségrégués sont « sur-notés », et les décisions d'orientation étant en grande partie basées sur les notes, ils sont plus souvent orientés en seconde «toutes choses égales par ailleurs».
3. Une troisième remarque s'impose. Elle porte sur les parcours à plus long terme des élèves orientés en seconde avec un niveau académique plus faible. S'agit-il véritablement d'une «chance» pour eux ? Ou verront-ils leurs espoirs déçus dès les premiers mois de leur scolarité en seconde générale ? La question reste posée car ces « sur-orientations » peuvent offrir de nouvelles chances à certains élèves, comme n’être que des éliminations différées génératrices de frustration.

Document 10 :
D'où le malaise éprouvé par beaucoup devant l'usage du terme « discrimination positive ». Il se réfère généralement à des politiques dont l'objectif est de compenser des handicaps « supposés », des discriminations qui n'ont aucun fondement objectif dans l'ordre du social, et aucune base juridique dans celui du droit - la couleur de la peau, la religion etc. Ce faisant, de telles actions publiques courent le risque de transformer un enjeu social en problème de relations intercommunautaires. Car elles s'accommodent de préjugés prenant leurs sources dans la sphère privée alors même qu'ils sont inacceptables dans la sphère publique de la laïcité.
Reconnaître que le groupe ethnique, la « race » ou la religion peuvent constituer des « handicaps » qu'il convient de corriger par une
discrimination positive comporte un double inconvénient : objectiver les préjugés en cherchant à en corriger les conséquences ; affirmer la priorité de l'identité communautaire sur toutes les autres. Sur le premier point, il existe des moyens juridiques de combattre les discriminations « ethniques » et « raciales », qui devraient être utilisés avec une détermination bien plus grande qu'aujourd'hui. Celles-ci sont incontestables, comme l'ont souligné les rapports successifs du Haut Conseil à l'intégration.
Il s’agit d'un des plus beaux combats pour affermir notre égalité républicaine chancelante - ce mouvement d'égalisation des conditions par le moyen duquel les individus en viennent à se concevoir comme semblables, par-delà leurs particularités et les spécificités du ou des groupes auxquels d'autres les identifient, indépendamment de leur propre préférence.
Le second inconvénient est précisément celui-là. Comme le souligne encore, non sans malice, Amartya Sen : « Bien que l'exclusivité d'une identité particulière soit souvent présupposée [en général de manière implicite], je soutiens que cette hypothèse est tout à fait absurde. Nous relevons tous individuellement, dans nos vies respectives, de diverses identités liées à des contextes très variés. Un seul individu peut ainsi être à la fois d'origine malaisienne, présenter des caractéristiques raciales chinoises, être citoyen français, résidant aux Etats-Unis, chrétien, socialiste, femme, ornithologue, astrologue et profondément convaincu que des créatures extraterrestres visitent régulièrement la Terre dans des véhicules de toutes les couleurs, en chantant gaiement. » Parce que l'espace public est celui où nous sommes semblables, y participer au nom d'une autre identité que celle que confère la citoyenneté ou la résidence sur le sol national, ou la compensation d'un handicap objectivable, conduit à ériger la différenciation culturelle des membres du corps social en objet politique. Or cette différenciation qui, de fait, constitue une richesse, appartient à la sphère privée et doit être tenue à saine distance de l'espace civique.
La discrimination est un fait. Elle enferme les individus dans l'une de leurs multiples identités. Combattre cette discrimination en affirmant positivement cette identité, c'est lui donner une forme de validation formelle. Là est le dilemme ; là est la raison du malaise. Il n'existe pas de solution simple à ce problème, mais deux voies sont offertes.
La première est celle de la discrimination positive qui substitue au « négatif social » le « négatif communautaire ».
La seconde est double : d'une part, lorsque les conditions initiales dans lesquelles se trouvent certains individus sont trop défavorables, il convient de mettre en œuvre des politiques susceptibles de faciliter leur intégration sociale, ce qui implique un traitement inégal des individus ou des groupes en raison de la diversité de leurs conditions. Mais cela signifie simplement que l'action politique est fondée sur un principe d'égalité plus exigeant dont le but est d'empêcher la ségrégation sociale. Ce serait un comble de qualifier ce type de politique par les moyens qu'elles utilisent - l'action différenciée, la « discrimination » - plutôt que par les fins qu'elles poursuivent : la recherche de l'égalité.
Source : J.P.Fitoussi , Repenser l’égalité , Le Monde , 3 décembre 2003

Document 11 :
Noirs et métis représentent 45 % de la population brésilienne, mais seulement 15 % des étudiants. Ce déphasage s'explique en partie par l'abolition tardive -en 1888- de l'esclavage. Les quotas établis par les députés de Rio en vue de corriger cette distorsion génèrent cependant des injustices criantes. « Il est légitime que l'on cherche à amenuiser les conséquences de siècles de discrimination et de préjugés. Toutefois, ce que l'on a pu voir à Rio, c'est le mépris du mérite et beaucoup d'improvisation, affirme Epoca. Sur dix places en jeu, moins de quatre revenaient aux étudiants qui se sont distingués par leur savoir au moment de répondre aux questions. Les autres doivent leur réussite au fait qu'ils sont noirs ou métis, parce qu'ils ont toujours étudié dans des écoles publiques, ou pour les deux raisons à la fois. Des 1969 Noirs admis à l'UERJ en 2003, 329 l'ont été par notation conventionnelle, les autres - plus de 80 — grâce aux quotas. » Le débat s'annonce d'autant plus brûlant que la définition de l'appartenance ethnique reste sujette, au Brésil, à des appréciations variables. Invitées à préciser la couleur de leur peau dans le cadre du dernier recensement général de l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE), les personnes interrogées ont fourni pas moins de 143 réponses différentes recouvrant toutes les nuances imaginables de pigmentation !
Tout Brésilien ou presque pouvant revendiquer un ancêtre noir ou métis, la discrimination positive se prête accessoirement à de basses
manœuvres. Diego Désigne, qui passerait pour un Blanc même dans un pays Scandinave, s'est ainsi inscrit comme Noir à l'examen de comptabilité de l'UERJ, où il a été admis grâce aux quotas. Dénoncé par la presse, il a renoncé à profiter abusivement de ce passe-droit.
Source : JJ Sevilla, noirs au brésil, l’impossible définition, le Monde 8 mars 2003.

ECJS - THEME DE REFLEXION POUR LE PROJET DE VISITE A ORADOUR ET L’ETUDE DE RACE ET HISTOIRE

ECJS - THEME DE REFLEXION POUR LE PROJET DE VISITE A ORADOUR ET L’ETUDE DE RACE ET HISTOIRE

CE THEME S'INSCRIT DANS LE CADRE DU PROJET FRANCAIS HISTOIRE GEOGRAPHIE SES MENEE EN PREMIERE ESA CETTE ANNEE ET VISE A PREPARER LES ELEVES A LA LECTURE DE RACE ET HISTOIRE DE C LEVI-STRAUSS ET A REFLECHIR SUR LES FACTEURS QUI ONT PU EXPLIQUER LES ATROCITES COMMISES A ORADOUR A PARTIR DE L'ETUDE DU FILM DUBATAILLON 101
PARTIE I – UNE BREVE ANALYSE DE L’HISTOIRE DE LA NOTION DE RACISME

Document 1 :
l'auto-défînition raciale de la noblesse française à partir du milieu du 16ème siècle (1560 : Jacques de Silly, Harangue de par la Noblesse de toute la France, dirigée contre les anoblissements), qui postule une différence de nature entre le sang des roturiers et le sang des gentilshommes français, celui-ci étant doté de vertus provenant d'une hérédité germanique, plus précisément celle de la race conquérante et supérieure symbolisée par les Francs ; la qualité du liquide séminal de la noblesse étant supérieure à celle du sperme roturier, la pureté du sang est condition de survie de la noblesse, et les mésalliances, mélanges des sangs, sont dénoncées comme destructives : « Le mélange de sang roturier laisse toujours des taches [je souligne] dans une famille noble. » C'est le « préjugé de race » à proprement parler, qui s'exprime dans la « théorie des deux races » . Hannah Arendt a mis en évidence la centralité du postulat d'une différence dans l'origine : « Soucieux de rendre à la noblesse une primauté sans conteste, Boulainvilliers proposait à ses semblables, les nobles, de nier avoir une origine commune avec le peuple français, de briser l'unité de la nation et de se réclamer d'une distinction originelle, donc éternelle ». On notera, encore avec H. Arendt, que le pré-racisme de Boulainvilliers aura eu, en son contexte politique, un sens antinationaliste : s'il distingue et oppose une « race » d'aristocrates et une « nation » de citoyens, « s'il invente deux peuples différents au sein de la France, c'est pour s'opposer à la nouvelle idée nationale telle qu'elle était représentée dans une certaine mesure par l'alliance de la monarchie absolue et du Tiers-État. Boulainvilliers est antinationaliste à une époque où l'identité nationale était ressentie comme neuve et révolutionnaire »
Source : P.A Taguieff, les fins de l’antiracisme, michalon, 1995.
Questions :

  1. En quoi l’auto-définition de la noblesse relève t’elle d’une conception raciale, quelle catégorie sociale vise t’elle à dévaloriser, sur quels principes s’appuient-elle pour justifier sa prétention à une présupposée supériorité
  2. Dans quel contexte sont apparues ces définitions, quels objectifs visent-elles ?

Document 2 :
« Quand Buffon, Linné appelaient de leurs vœux une description des hommes concrètes rencontrés par les voyageurs, leur naturalisme se teintaient d’humanisme philosophique. La différence des nations, dans la variation de leur couleur de peau ou la bizarrerie de leurs mœurs, n'entraînait chez eux aucun doute quant à l'unité de l'homme, dût-il être ensauvagé ou «dégénéré» sous des climats extrêmes. L'essence de l'homme, fondée sur des attributs inaliénables tels la raison, le langage, la sociabilité, était en quelque sorte une donnée brute de l'expérience. En dépit de jugements de valeurs moraux ou esthétiques souvent péjoratifs, le sauvage, l'homme des confins du monde exploré, restait partie prenante d'une Humanité dont on savait la divine variation. On voulait connaître l'homme réel, on ne doutait ni de l'universalité de sa nature fondamentale ni de sa destinée, non plus que de sa capacité à accéder à l'ordre normal, civilisé, de sa classe zoologique. Ce type d'assurances, égalité potentielle ou fraternité dans l'origine de tous les hommes, qui animait les rédacteurs de la Déclaration des droits de l'homme, ordonne encore les objectifs scientifiques de la première association destinée à promouvoir les études anthropologiques : la Société des observateurs de l'homme (1799-1805). (…) En effet, les grands théoriciens des Lumières soutiennent l'unité et la perfectibilité de l'espèce humaine et considèrent que les différences entre Blancs et Noirs, Jaunes ou Lapons, représentent de simples «variétés» résultant de l'action, séparée ou conjointe, des «climats», de la nourriture et du mode de vie dominant. Or le concept de «race» s'oppose terme à terme à celui de «variété». La race est fixe, héréditaire, discrète, elle témoigne d'une ascendance distincte, alors que la variété des hommes, telle qu'étudiée par Buffon ou Blumenbach, atteste la plasticité de leur organisation. La variation, soumise aux vicissitudes du temps et des climats, peut se stabiliser pour une période plus ou moins longue mais elle reste, de soi, toujours réversible. Au sens littéral, une nation blanche peut se noircir, se «négnfier» dans la série des générations en se transportant sous d'autres latitudes plus chaudes. Elle peut dégénérer moralement et perdre la vertu de ses ancêtres par l'effet d'un genre de vie contraire à sa civilisation agricole et industrielle. Mais la «dégénération» physique ou morale n'est pas fatale car elle est relative à des circonstances locales et changeantes.
Source : C Blanckaert, le système des races, in l e 19 ème siècle sous la directin d’I Poutrin.
Questions :

  1. Quelle conception de l’espèce humaine développent les philosophes des lumières ? La notion de races humaines leur paraît-elle acceptable ?
  2. Expliquez la phrase soulignée , peut-on dire que les différences existantes entre les groupes humains soient figées ?
  3. Quelle conception développe alors la révolution française ?

Document 3 :
Le système des races, au XIXe siècle, s'avère essentialiste. Il consacre la pluralité des origines de l'humanité et le fatalisme ethnique alors que la doctrine précédente, connue sous le nom de «monogénisme» (ce terme est tardif, il apparaît probablement, comme son antonyme le «polygénisme», en 1857), considère la « dégénération » comme un simple accident qui n'attente en rien à la souveraine dignité de l'espèce humaine. Les monogénistes vont donc régulièrement rappeler que les groupes géographiques sont reliés par une infinité de nuances intermédiaires. Aucun critère discriminatoire absolu ne sera invoqué à l'appui de l'isolement ou de la typologie des races, avant le retour en force du modèle racial au tournant du siècle positiviste.
Le XVIIIe siècle se caractérisait par le monogénisme, le XIXe siècle sera polygéniste et raciologique, tout particulièrement en France.(…)
les savants « positivistes » refusant de subordonner leur recherche aux credos des Églises, verront dans l'affirmation de la pluralité des origines de l'homme le moyen d'affranchir leur domaine de la tutelle séculaire de la religion. Cette compétition idéologique, facteur de libre examen, n'apparaît pas incidente mais structurelle dans le développement de la pensée hiérarchique et raciale.
Dès le début du siècle, disons entre 1800 et 1825, le concept de race est impatronisé et presque légalisé par les historiens libéraux, défenseurs des valeurs éternelles de la nation gauloise. La critique républicaine des monarchistes, qu'illustreront par exemple Guizot ou les frères Thierry, mit en contraste les Celtes « gaulois » et leurs adversaires et envahisseurs «franks». Les intellectuels bourgeois feront donc usage, à des fins de critique politique, d'une philosophie raciale de l'histoire, basée sur la «lutte de races», les conflits sociaux et les épisodes de conquête militaire. Cette généalogie nationale, à visée patriotique, supposait la prise en compte des «grandes masses d'hommes» : d'un côté, le Tiers-Etat sorti des serfs vaincus de la Gaule archaïque; de l'autre, la noblesse, d'extraction germanique, régnant par droit de conquête, usurpant le pouvoir du plus grand nombre.(…)
Les polygénistes feront de la race une puissance, l'expression d'une force vitale. Chaque race, diront-ils, cantonnée dans une zone géographique circonscrite (son «centre de création»), actualise ses virtualités propres, exclusives et divergentes. L'explication raciologique permettait par là de réexaminer l'énigme des «sauvages» : toutes les races n'étaient pas destinées à la Civilisation comme le XVIIIe siècle progressiste s'en était convaincu. Si le sauvage américain, africain ou australien persévérait dans ses pratiques, en dépit des efforts de la colonisation et de l'évangélisation, c'est qu'il matérialisait dans son existence un potentiel inné qui le singularisait dans le genre humain. Le thème philosophico-naturaliste de la chaîne des êtres fonda cette lecture hiérarchique et différentialiste en justifiant le déficit intellectuel, moral et social des sauvages par leur position «inférieure» dans l'échelle des «formes» et des «âmes» qui culminait dans l'humanité blanche.Le modèle racial reposait donc sur l'hérédité continue des caractères, la fixité presque absolue des traits physiques, mentaux et culturels
Source : C Blanckaert, op cité.
Questions :

  1. Définissez conception monogéniste et polygéniste, quelle conception était la plus valorisée par les philosophes des lumières ?
  2. Quel changement a-t-on pu observer au cours du 19 ème, quelles sont les raisons qui peuvent expliquer cette évolution ?
  3. Expliquez le passage souligné , en quoi s’oppose t’il à la conception développée par les philosophes des lumières ?

Document 4 :
Le nègre est une monstruosité intellectuelle, en prenant ici ce mot dans son acception scientifique.(…) ... Eh bien ! le nègre est un blanc dont le corps acquiert la forme définie de l'espèce, mais dont l'intelligence tout entière s'arrête en chemin. Voyez ce qui se passe aux Etats-Unis dans ces écoles où les enfants des trois races reçoivent le même enseignement. Jusqu'à l'âge de dix ou douze ans, le jeune nègre se montre l'égal du blanc et du Caraïbe ; mais, à mesure qu'il avance en âge et que son corps devient celui d'un homme, son esprit reste enfant. Il y a dans son intelligence, comme disent les physiologistes en parlant des organes, arrêt de développement. Ainsi, homme fait au physique, le nègre n'est au moral qu'un enfant. De là cet amour du plaisir, cette horreur du travail, cette imprévoyance de l'avenir, cette tendance à employer la force brutale, ce respect involontaire qu'elle imprime. De là aussi cette cruauté irréfléchie qui le porte à tourmenter les êtres faibles, qui lui fait trouver un divertissement jusque dans les souffrances de ses camarades, et s'allie parfois à une bonté toute naïve. Tous ces traits de caractère s'observent chez les enfants de la race blanche : chez eux, ils se modifient et s'effacent par les progrès de l'âge, par l'influence de l'éducation; ils persistent chez le nègre pendant toute sa vie.(…) Peut-on espérer de voir jamais le nègre sortir de cet état d'infériorité ? Un temps viendra-t-il où l'enfant devenu homme pourra marcher tête levée et traiter d'égal à égal avec le blanc ? Cette régénération nous semble fort douteuse partout ; elle est impossible aux Etats-Unis, dans les colonies. Les caractères de race sont quelque chose de stable et qui se perpétue, qui tend plutôt à déchoir qu'à se perfectionner.
Source : A. De Quatrefages, «La Floride», Revue des Deux-Mondes,1er mars 1843.
Questions :

  1. Comment Quatrefages définit-il le « nègre » par rapport au « blanc »
  2. Peut-on selon Quatrefages envisager grace à l’éducation un développement de « l’intelligence des noirs » ?
  3. Quatrefages développe t’il une conception monogéniste ou polygéniste ? Justifiez votre réponse ?

Document 5 :
Si l'on s'en tient à la configuration idéologique raciste au sens strict, telle qu'elle se formule au cours du XIXe siècle, on peut la caractériser par le type idéal suivant :
le rejet de l'universel, rejet soit de l'unité de l'espèce humaine, soit de l'unité morale du genre humain, soit de la communauté de communication entre tous les hommes (horizon ou idéal) ; ou simplement négation du fait de sens commun de la co-reconnaissance des individus comme des <> ;
la catégorisation fixe des individus, lesquels sont réduits à n'être que des représentants de leurs ethnies, races, nations ou cultures d'origine (essentialisme) ;
1'' absolutisation des différences collectives : les frontières entre races ou communautés culturelles sont érigées en barrières infranchissables, d'où les thèses d'incommunicabilité, d'inconvertibilité et d'' inassimilabilité ;
la naturalisation des différences, soit par biologisation scientiste, soit par attribution à la <> de toutes les caractéristiques de la zoologique (chaque individu, enfermé dans sa <> comme dans une , pense et agit selon un strict déterminisme culturel) ;
la réinterprétation inégalitaire des différences, projetées sur une échelle universelle de valeurs (pseudo-universalisme).
A ne considérer que les quatre premiers traits, nous avons construit le type idéal du racisme différentialiste, qui peut se formuler soit sur une base biologique (chaque race est une quasi-espèce zoologique), soit sur une base culturaliste. Si l'on ajoute le cinquième trait, l'on obtient le type idéal du racisme inégalitaire, qui réintroduit de l'universel en situant les entités raciales ou culturelles sur une échelle unique de valeurs. Le racisme différentialiste se réfère à un mythe de pureté, sa passion motrice relève de la hantise du métissage, ses prescriptions principales sont
la séparation entre les groupes,
l'interdit portant sur les mélanges,
voire l'extermination de certains groupes, perçus comme intrinsèquement impurs.
Alors que le racisme inégalitaire est ordonné aux intérêts économiques et politiques des groupes se percevant comme supérieurs, ou se donnant pour l'humanité même : les objectifs de domination et d'exploitation des <> sont incompatibles avec la visée d'extermination des <>. La politique nazie a précisément été prise entre les deux systèmes de normes contradictoires :
le génocide des juifs a illustré la logique <> du racisme différentialiste,
alors que la logique < économique > du racisme inégalitaire eût conduit à surexploiter le travail des internés et déportés, juifs ou non, sans menacer directement leur vie.
Source : P.A. Taguieff, op cité
Questions :

  1. Définissez avec vos propres termes le racisme différentialiste, puis le racisme inégalitaire
  2. Montrez que chaque conception conduit à l’application de mesures spécifiques qui sont en partie contradictoires

Document 6 :
Selon Lévi-Strauss, deux types de sociétés peuvent être distingués :
« Celles qui pratiquent l'anthropophagie, c'est-à-dire qui voient dans l'absorption de certains individus détenteurs de forces redoutables, le seul moyen de neutraliser celles-ci et même de les mettre à profit ;
et celles qui, comme la nôtre, adoptent ce qu'on pourrait appeler l’ anthropoémie (du grec émein, vomir) ; placées devant le même problème, elles ont choisi la solution inverse, consistant à expulser ces êtres redoutables hors du corps social en les tenant temporairement ou définitivement isolés, sans contact avec l'humanité, dans des établissements destinés à cet usage.
A la plupart des sociétés que nous appelons primitives, cette coutume inspirerait une horreur profonde ; elle nous marquerait à leurs yeux de la même barbarie que nous serions tentés de leur imputer en raison de leurs coutumes symétriques. »
Source : PA Taguieff, la force du préjugé, tel gallimard
Questions :
1. complétez le tableau suivant

Sociétés anthropophages Sociétés anthropoémiques
Forme

d’exclusion


Type de société


Objectifs recherchés


2. Expliquez la phrase soulignée, à quelle analyse vue en cours fait-elle référence ?

PARTIE II –L’ANALYSE DE CLAUDE LEVI-STRAUSS : RACE HISTOIRE ET CULTURE

Document 7 :
L'humanité ne se développe pas sous le régime d une uniforme monotonie, mais à travers des modes extraordinairement diversifiés de sociétés et de civilisations; cette diversité intellectuelle, esthétique, sociologique, n'est unie par aucune relation de cause à effet à celle qui existe, sur le plan biologique, entre certains aspects observables des groupements humains(…)
On ne saurait trop insister sur un fait : si la sélection permet aux espèces vivantes de s'adapter à un milieu naturel ou de mieux résister à ses transformations, quand il s'agit de l'homme, ce milieu cesse d'être naturel au premier chef ; il tire ses caractères distinctifs de conditions techniques, économiques, sociales et mentales qui, par l'opération de la culture, créent à chaque groupe humain un environnement particulier.
A l'origine de l'humanité, l'évolution biologique a peut-être sélectionné des traits pré culturels tels, que la station debout, l'adresse manuelle, la sociabilité, la pensée symbolique, l'aptitude à vocaliser et à communiquer. En revanche et dès que la culture existe, c'est elle qui consolide ces traits et les propage ; quand les cultures se spécialisent, elles consolident et favorisent d'autres traits, comme la résistance au froid ou à la chaleur pour des sociétés qui ont dû, de gré ou de force, s'adapter à des extrêmes climatiques, les dispositions agressives ou contemplatives, l'ingéniosité technique, etc. Tels que nous les saisissons au niveau culturel, aucun de ces traits ne peut être clairement rattaché à une base génétique
Source : C Lévi-Strauss ,race, histoire et culture in
http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/droits2.htm
Questions :

  1. Comment C Lévi-Strauss caractérise t’il la culture
    Une ou plurielle
  2. Déterminé par la nature ou complémentaire à la culture ?

Document 8 :
le relativisme culturel, dont Lévi-Strauss rappelle qu'il est , et qui <>. Bref, les cultures sont non pas inégales mais différentes : certaines se rencontrent, se fécondent et se stimulent mutuellement, engendrant ce qu'on nomme progrès ; d'autres demeurent isolées, et ne sortent pas d'une <> . Mais <>. C'est pourquoi cil est souhaitable que les cultures se maintiennent diverses, ou qu'elles se renouvellent dans la diversité >. Il faut néanmoins <>
Non seulement la défense de la différence ou de la spécificité culturelle doit être considérée comme étrangère au racisme, mais elle doit être posée comme nécessaire et souhaitable. Telle est la perspective de Lévi-Strauss : <>
Source : PA Taguieff, les fins de l’antiracisme , op cité
Questions :

  1. Comment C Lévi-Strauss caractérise t’il le relativisme culturel ?
  2. Quelle conception de la culture peut-il alors développer ?
  3. Quel est le prix qu’il faut alors consentir à payer ?

Document 9 :
L'Europe de la Renaissance était le lieu de rencontre et de fusion des influences les plus diverses: les traditions grecque, romaine, germanique et anglo-saxonne; les influences arabe et chinoise. L'Amérique précolombienne ne jouissait pas, quantitativement parlant, de moins de contacts culturels puisque les deux Amériques forment ensemble un vaste hémisphère. Mais, tandis que les cultures qui se fécondent mutuellement sur le sol européen sont le produit d'une différenciation vieille de plusieurs dizaines de millénaires, celles de l'Amérique, dont le peuplement est plus récent, ont eu moins de temps pour diverger ; elles offrent un tableau relativement plus homogène. Aussi, bien qu'on ne puisse pas dire que le niveau culturel du Mexique et du Pérou fût, [en 1492], inférieur à celui de l'Europe (nous avons même vu qu'à certains égards il lui était supérieur), les divers aspects de la culture y étaient peut-être moins bien articulés. (...) Leur organisation peu souple et faiblement diversifiée explique vraisemblablement leur effondrement devant une poignée de conquérants. Et la cause profonde peut en être cherchée dans le fait que la "coalition" culturelle américaine était établie entre des partenaires moins différents entre eux que ne l'étaient ceux de l'Ancien Monde.
L'exclusive fatalité, l'unique tare qui puissent affliger un groupe humain et l'empêcher de réaliser pleinement sa nature, c'est d'être seul.
Source : C Lévi-Strauss ,race, histoire et culture in
http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/droits2.htm
Questions :

  1. Expliquez la dernière phrase du document 8 en vous appuyant sur le document 9

Document 10 :
le premier trait du racisme selon Lévi-Strauss, est<>. A la question: , Lévi-Strauss répond en 1988: <>
Par contre l'ethnologue enchaîne sur la normalité des attitudes humaines marquant des préférences ou des attraits, des antipathies ou des aversions : « Mais que des cultures, tout en se respectant, puissent se sentir plus ou moins d'affinités les unes pour les autres, c'est une situation de fait qui a existé de tout temps. Elle est dans la normale des conduites humaines . En la dénonçant comme raciste, on risque de faire le jeu de l'ennemi, car beaucoup de naïfs se diront : Si c'est cela le racisme, alors je suis raciste »
La thèse lévi-straussienne est qu'il y a une différence de nature entre l'ethnocentrisme, universel et légitime, et le racisme,
méthode moderne d'oppression ou d'extermination condamnable. Jusqu'ici, la dissociation du racisme et de l'ethnocentrisme s'est opérée selon un clivage moral fondé sur le savoir ethnographique : le racisme est anormal et condamnable, l'ethnocentrisme est normal et souhaitable dans certaines limites . Il faut donc faire intervenir un second critère disrinctif. Le second trait du racisme, selon Lévi-Strauss, est qu'il représente une <>, dont la thèse centrale est le déterminisme génétique des caractères culturels. Avec ce deuxième trait, la modernité du racisme apparaîtra plus clairement. Lévi-Strauss introduit sa définition de la façon suivante : <>

  1. Quels sont les deux traits par lesquels C Léci-Strauss caractérise le racisme
  2. l’ethnocentrisme peut-il être assimilé au racisme ?

Document 11 :
Dans toutes ces hypothèses, la contribution que l'ethnologue peut apporter à la solution du problème racial se révélerait dérisoire et il n'est pas certain que celle qu'on irait demander aux psychologues et aux éducateurs se montrerait plus féconde, tant il est vrai que, comme nous l'enseigne l'exemple des peuples dits primitifs, la tolérance réciproque suppose réalisées deux conditions que les sociétés contemporaines sont plus éloignées que jamais de connaître: d'une part, une égalité relative, de l'autre, une distance physique suffisante.
Sans doute nous berçons-nous du rêve que l'égalité et la fraternité régneront un jour entre les hommes sans que soit compromise leur diversité. Mais si l'humanité ne se résigne pas à devenir la consommatrice stérile des seules valeurs qu'elle a su créer dans le passé (...), elle devra réapprendre que toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs, pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent. Pleinement réussie, la communication intégrale avec l'autre condamne, à plus ou moins brève échéance, l'originalité de sa et de ma création. Les grandes époques créatrices furent celles où la communication était devenue suffisante pour que des partenaires éloignés se stimulent, sans être cependant assez fréquente et rapide pour que les obstacles indispensables entre les individus comme entre les groupes s'amenuisent au point que des échanges trop faciles égalisent et confondent leur diversité.
Source : C Lévi-Strauss ,race, histoire et culture in
http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/droits2.htm
Questions :

  1. Quelles sont les deux conditions qui doivent être réunies pour assurer une tolérance réciproque ?
  2. La vision développée par C Lévi-Strauss est –elle optimiste ?

PARTIE III L'EXPERIENCE DE STANLEY MILGRAM : ETUDE DU FILM « ABRAHAM ET LE BATAILLON DES ASSASSINS »

Le film est visionné en cours et le questionnaire distribué et discuté avec les élèves vise à préparer la prise de notes


I - ANALYSE DE L'EXPERIENCE DE MILGRAM

  1. Dans quel contexte cette expérience a-t-elle été réalisée ( où , par qui ? )
  2. Comment cette expérience a-t-elle été présentée aux différents participants ?
  3. Les volontaires correspondent-ils à un profil spécifique ?
  4. Comment se comportent , au cours de l'expérience, les différents volontaires ( refusent-ils de continuer , rusent-ils avec le scientifique , donnent-ils l'apparence de comprendre les répercussions de leur action )?
  5. Finalement quelles sont les proportions des individus ayant poursuivi l'expérience jusqu'au bout ?
  6. Quelles sont les raisons avancées , a posteriori , par les individus pour justifier leur comportement ? Comment pouvez-vous les rattacher au cours ?

B - ANALYSE DE L’HISTOIRE ET DU COMPORTEMENT DU BATAILLON 101

  1. Quels sont les hommes qui composent ce bataillon ?
  2. Dans quel contexte ont-ils agi ?
  3. Ont-ils été forcé à agir ainsi ? Comment peut-on comprendre leur comportement ?


    C - SYNTHESE

    1- En quoi l'expérience de Milgram permet-elle de mieux expliquer le comportement du bataillon 101 ?
    2- quelles en sont les limites ?
    3- Peut-on dire que l'expérience historique serve de leçon ?


les caractéristiques du corps enseignant

Faut-il s'en réjouir le corps enseignant vieillit, cela traduit certainement le non remplacement des professeurs partant à la retraite :
Les personnels de l'Éducation nationale au 31 janvier 2006 Les notes d'information - N°07.04 12/02/2007

Le personnel des secteurs public et privé sous contrat rémunéré par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (enseignements scolaire et supérieur), soit 1 279 700 personnes au 31 janvier 2006, est composé de 78 % d'enseignants. Parmi ces 993 750 enseignants, 85 % exercent dans le secteur public et 15 % dans le secteur privé sous contrat des premier et second degrés. Pratiquement la moitié des 285 950 personnels administratifs, techniques, d'éducation, d'orientation, d'encadrement, de surveillance et d'assistance éducative est rémunérée sur un programme « vie de l'élève » dans des actions d'éducation, de santé, de surveillance, d'accueil et de maintenance de la vie scolaire. Dans le secteur public, trois agents sur quatre appartiennent à la catégorie A. Les femmes représentent les deux tiers des personnels du secteur public et les trois quarts du secteur privé sous contrat. Les taux de travail à temps partiel ou incomplet diffèrent, 10 % dans le public pour 19 % dans le privé.
Les personnels de l'Éducation nationale au 31 janvier 2006 télécharger (151.88 Ko, pdf)
Mise à jour : février 2007

la DARES: le chomage aux deux extrémités de la vie active

Premières synthèses de la DARES :

Notes du CAS :Mobilités, formation et parcours professionnels : les multiples visages de la « flexicurité » dans et hors de l’entreprise

Note de veille du Centre d’analyse stratégique : 12 février 2007 n°45
La « flexicurité » est souvent présentée comme un compromis entre des exigences antinomiques de flexibilité pour les entreprises et de sécurité pour les salariés. L’étude de quelques situations très courantes sur le marché du travail français montre que la réalité est plus complexe. Si les entreprises ont besoin de flexibilité, elles peuvent également avoir intérêt au maintien de la stabilité de l’emploi. Les salariés qui recherchent la sécurité ou la stabilité de leur emploi souhaitent aussi profiter d’une certaine flexibilité pour construire de façon autonome leur trajectoire professionnelle. Dans cette perspective, les arrangements de flexicurité se présentent comme un équilibre entre les intérêts des uns et des autres qui tantôt peut être trouvé dans le cadre de la relation entre une entreprise et un salarié, tantôt nécessite la construction d’un cadre plus général qui déborde cette relation de travail. Prolongeant les pistes tracées dans un document de travail présenté au Conseil d’orientation pour l’emploi1, la présente note vise à identifier les premières manifestations concrètes de « flexicurité » sur le marché du travail français ou, en creux, les zones dans lesquelles elle pourrait se développer à l’avenir. Les dispositifs décrits dans cette note sont souvent de création récente ou n’ont pas encore fait l’objet d’évaluations permettant de décrire précisément en quoi leur utilisation a pu modifier les comportements des entreprises et des salariés. Il faut donc les considérer comme des leviers innovants potentiellement mobilisables pour construire des arrangements tangibles de flexicurité, c’est-à-dire susceptibles d’établir un nouvel équilibre des intérêts.

diaporama socialisation

En complément du cours de première sur la socialisation le diaporama de C Feytout : http://webses.lyceesudmedoc.fr/IMG/T1.2.2.ppt

vidéos en lignes

Toujours plus de vidéos en ligne :
et sur le site du lycée P Bayen de l'académie de Reims : http://xxi.ac-reims.fr/bayen/pedagogie/siteses/audiovideo.html

diaporama les stratégies de concentration des entreprises

le diaporama sur les stratégies de concentration des entreprises et leur limitation par les politiques de concurrence mises en place par l'Etat : fusions et acquisitions : cliquez ici : http://www.mazerolle.fr/ExpoAES2003/Fusions.ppt

QSTP première la pratique sportive en fonction du sexe et de la CSP

Le 9-02-2007

QUESTION DE SYNTHESE A L’ISSUE D’UN TRAVAIL PREPARATOIRE



Thème : culture et socialisation

DOSSIER DOCUMENTAIRE :

Document 1 : Variation des pratiques sportives et des jugements sur le sport ( en %) : cf tableau distribué avec le devoir
Source : P Bourdieu, la distinction : critique sociale du jugement, éditions de minit

Document 2 :
A partir des années 60, les importantes transformations économiques, sociales et culturelles qui affectent la société française entraînent un nouveau regard sur le corps. Tandis que, parallèlement à l'augmentation du temps de loisir, un temps pour soi prend réellement consistance, les soins qui lui sont portés, en matière de beauté et de santé, se développent et deviennent légitimes. Sous l'effet des événements de mai 1968 et des revendications de libération du corps qui s'ensuivent, dans un contexte où le recul des grandes idéologies et des causes collectives s'accompagne d'un net repli sur la sphère individuelle, cette centration sur le corps croît encore au cours des années 70. S'occuper de son corps, en tant que lieu d'identité personnelle et de conquête individuelle, devient une priorité.(…). Le souci de conformité aux nouveaux codes esthétiques, qui font l'objet d'un véritable matraquage, ne fait qu'accroître ce phénomène. Les magazines féminins et la publicité consacrent un nouvel idéal : la minceur, incamée par les stars et les mannequins. Rondeurs et bourrelets sont bannis, seins et hanches gommés. Tandis que la jeunesse tend à devenir un style et une exigence pour tous, le corps, toujours plus dévoilé sur les plages comme dans la rue, est l'objet, de toutes les attentions. (…) les activités physiques et sportives connaissent un essor important. Dès le début des années 60, tandis que le sport, qui touche en majorité des hommes, décolle véritablement, un intérêt d'ordre hygiénique en faveur d'exercices visant directement l'entretien et la beauté du corps se dessine, tout particulièrement chez les femmes. Des cours de gymnastique d'entretien sont organisés de manière plus ou moins informelle. (…)
Dans la première moitié des années 80, se poursuit la perte d'audience des grandes institutions - syndicats, système politique, Eglise catholique - en même temps que s'accentue la centration de l'individu sur lui-même. Tout ce qui touche au corps et à l'attention que l'on peut lui porter connaît une nouvelle phase de croissance. Les magazines féminins redoublent leur regard sur lui : cette mise en scène continuelle tend à lui donner une importance symbolique considérable. Selon la revue vital on assiste à l'avènement d'une nouvelle ère de notre société, donnant au corps une place centrale. C'est alors une véritable «ère de la forme» qui commence. Modeler, manipuler, transformer son corps permettra «d'être en forme », nouveau but existentiel et valeur cardinale de cette période.(…). Elle recouvre également un aspect esthétique, promu par l'ensemble des médias qui mettent en valeur des corps non seulement minces mais également musclés: «Aujourd'hui, le muscle est roi. Objet de culte, synonyme de forme» (Elle, 22 novembre 1982), Sous couvert de la forme, beauté et santé apparaissent étroitement liées et interdépendantes. Etre en forme, c'est alors être dans l'air du temps, c'est être dynamique, performant, actif, sûr de soi, bien dans son corps. (…)
Cet engouement pour la forme entraîne le succès des activités physiques et sportives à des fins de transformations volontaires du corps et de ses apparences. Plus que toutes les autres pratiques, les exercices physiques, qui forgent les corps, sont en parfaite adéquation avec l'idéal d'un corps en pleine forme. Dès lors, ils prennent une importance considérable et deviennent même incontournables : c'est par l'activité physique qu'il faut conquérir forme, beauté et santé. L'exercice rapproche les trois notions. Il permet d'accéder à la «beauté tonique» et finalement à la forme.(….)
Dans une société où les exigences ne sont plus dictées de manière autoritaire, l'individu n'exerce-t-il pas sur lui un autocontrôle, un ensemble «d'autocontraintes» sans cesse plus grand? N'existe-t-il pas une profonde incorporation des normes qui marquent les limites des comportements possibles et admissibles? Et les femmes, qui s'investissent massivement dans les pratiques de forme, de santé et de beauté, n'y perdent-elles pas une partie de leur autonomie, si difficilement acquise, les cadres qui pour montrer leurs performances et leur jeunesse s’investissent dans le sportne sont-ils pas vivtimes du jeunisme de notre société ?
Source : Y Travaillot, les français à la conquête de leurs corps, in sciences humaines n°132, nov 2002.

Document 3 :
Tout se passe comme si la probabilité de pratiquer les différents sports dépendait, dans les limites définies par le capital économique (et culturel) et le temps libre, de la perception et de l'appréciation des profits et des coûts de chacune des pratiques en fonction des dispositions de l'habitus et, plus précisément, du rapport au corps qui en est une dimension.
Le rapport instrumental au corps que les classes populaires expriment dans toutes les pratiques ayant le corps pour objet ou enjeu,régime alimentaire ou soins de beauté, rapport à la maladie ou soins de santé, se manifeste aussi dans le choix de sports demandant un grand investissement d'efforts, de peine ou même de souffrance (comme la boxe) et exigeant parfois une mise en jeu du corps lui-même (comme la moto, le parachutisme, toutes les formes d'acrobatie et, dans une certaine mesure, tous les sports de combat).Le rugby qui cumule les traits populaires du jeu de ballon (ou de balle) et du combat mettant en jeu le corps lui-même et autorisant une expression -partiellement réglée- de la violence physique et un usage immédiat des qualités physiques «naturelles» (force, rapidité, etc.), est en affinité avec les dispositions les plus typiquement populaires, culte de la virilité et goût de la bagarre, dureté au «contact» et résistance à la fatigue et à la douleur, sens de la solidarité («les copains») et de la fête («la troisième mi-temps»). (….)
Tout semble indiquer que le souci de la culture du corps apparaît, dans sa forme élémentaire, c'est-à-dire en tant que culte hygiéniste de la santé, souvent associé à une exaltation ascétique de la sobriété et de la rigueur diététique, dans les classes moyennes (cadres moyens, employés des services médicaux et surtout instituteurs,et tout particulièrement parmi les femmes de ces catégories fortement féminisées) dont on sait qu'elles sont spécialement anxieuses du paraître et, par conséquent, de leur corps pour autrui et qui s'adonnent de manière particulièrement intensive à la gymnastique, le sport ascétique par excellence, puisqu'il se réduit a une sorte d'entraînement pour l'entraînement.(…) on comprend ainsi que les femmes de la petite bourgeoisie soient disposées à sacrifier beaucoup de temps et d’efforts pour accéder au sentiment d'être conformes aux normes sociales de la présentation de soi qui est la condition de 1’oubli de soi et de son corps pour autrui.
Mais la culture physique et toutes les pratiques strictement hygiéniques telles que la marche ou le footing sont liées par d’autres affinités aux dispositions des fractions les plus riches en capital culturel des classes moyennes et de la classe dominante ne prenant sens, le plus souvent, que par rapport à une connaissance toute théorique et abstraite des effets d'un exercice qui dans la gymnastique, se réduit lui-même à une série de mouvements abstraits, décomposés et organisés par référence à une fin spécifique et savante (par exemple «les abdominaux»), tout à l'opposé des mouvements totaux et orientés vers des fins pratiques de 1’existence quotidienne, elles supposent une foi rationnelle dans les profits diffèrés et souvent impalpables qu'elles promettent (comme la protection contre le vieillissement ou les accidents lies a 1’âge, profit abstrait et négatif). Mais en outre, du fait qu'elles peuvent être pratiquées dans la solitude, par une recherche quasi consciente de la distance maximum aux autres -courses en forêt, par des chemins écartés, etc.-, et qu'elles excluent donc toute concurrence et toute compétition (c'est une des différences entre la course à pied et le footing), elles s'inscrivent naturellement au nombre des partis éthiques et esthétiques qui définissent l'aristocratisme ascétique des fractions dominées de la classe dominante.(…)
Tous les traits qu'aperçoit et apprécie le goût dominant de l’élite aristocratique se trouvent réunis par des sports comme le golf, le tennis, le yachting, l'équitation (ou le jumping), le ski (surtout dans ses formes les plus distinctives, comme le ski de randonnée), l'escrime : pratiqués en des lieux réservés et séparés (clubs privés), à des moments de son choix, seul ou avec des partenaires choisis (autant de traits opposés aux disciplines collectives, aux rythmes obligés et aux efforts imposés des sports collectifs), au prix d'une dépense corporelle relativement réduite et en tout cas librement déterminée mais d'un investissement relativement important -et d'autant plus rentable qu'il est plus précoce- en temps et en efforts d'apprentissage spécifique (ce qui les rend relativement indépendants des variations du capital corporel et de son déclin avec l'âge), ils ne donnent lieu qu'à des compétitions hautement ritualisées et régies, au-delà des règlements, par les lois non-écrites du fair-play :. l'échange sportif y revêt l'allure d'un échange social hautement, policé, excluant toute violence physique ou verbale, tout usage, anomique du corps (cris, gestes désordonnés, etc.) et surtout toute espèce de contact direct entre les adversaires (souvent séparés par l'organisation même de l'espace de jeu et différents; rites d'ouverture et de clôture).
On peut poser en loi générale qu'un sport a d'autant plus de chances d'être adopte par les membres d'une classe sociale qu'il ne contredit pas le rapport au corps dans ce qu'il a de plus profond et de plus profondement inconscient, c'est-à-dire le schéma corporel en tant qu il est dépositaire de toute une vision du monde social, de toute une philosophie de la personne et du corps propre. Source : P Bourdieu, op cité.



TRAVAIL PREPARATOIRE :

  1. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre entouré (doc. 1) ( 4 points)
  2. Montrez que les pratiques sportives et les jugements sur le sport varient en fonction de l’appartenance sociale et du sexe (opérez une analyse méthodique), que pouvez vous conclure des constats opérés. (doc. 1) (14 points)
  3. Vous montrerez que le système de valeurs a beaucoup évolué depuis le début des années 60 (distinguez 2 phases) , quelles répercussions cela a-t-il eu sur l’évolution de la vision du corps et de la pratique sportive (doc. 2) (12 points)
  4. Peut-on conclure de la phrase soulignée que les individus pratiquent un sport pour des motivations individuelles, rationnelles (doc 2) ( 8 points)
  5. Rappelez la définition du concept d’habitus vue en cours et montrez en quoi le rugby pour les classes populaires , la gymnastique et le footing pour les classes moyennes supérieures traduisent des conceptions différentes de la pratique sportive adaptées au modèle de chaque sous culture (doc. 3) ( 12 points)
  6. Montrez en quoi la pratique sportive de l’élite peut être assimilée à une cérémonie sociale visant à faire intérioriser aux individus les modèles de comportements attendus par le groupe (doc3 ) (10 points)

PARTIE II – QUESTION DE SYNTHESE : VOUS DEMONTREREZ

DANS UNE PREMIERE PARTIE QUE L’ON OBSERVE UNE EVOLUTION DU MODELE CULTUREL ET ECONOMIQUE CARACTERISANT LA SOCIETE FRANCAISE DEPUIS LES ANNEES 1960 QUI S’EST TRADUITE PAR UN SOUCI CROISSANT DU CORPS ET DE SES PERFORMANCES, DONC PAR UNE PLACE PLUS IMPORTANTE DONNEE AUX REGIMES ET AU SPORT. DANS UNE SECONDE PARTIE VOUS RELATIVISEREZ EN CONSTATANT QU’ EN FONCTION DU SEXE ET DE L’APPARTENANCE SOCIALE LES STEREOTYPES PHYSIQUES ET LES PRATIQUES SPORTIVES QUI LES MODELENT DEMEURENT TRES DIFFERENTS, TRADUISANT DES HABITUS , SPECIFIQUES A CHAQUE SOUS-CULTURE.

Le budget de l'Etat

Pour déchiffrer le budget de l'Etat et en particulier la question du déficit et de l'endettement : http://www.educnet.education.fr/comptes/etat/default.htm

le rapport sur le commerce mondial 2006 de l'OMC

Les économistes de l'OMC ont soigneusement analysé les diverses formes de soutien auxquelles les pouvoirs publics ont recours et leur incidence dans un certain nombre de secteurs. Si certaines subventions peuvent être profitables à la société et compenser les externalités négatives de l'activité économique, d'autres types de soutiens publics sont manifestement beaucoup plus controversés et peuvent avoir des effets préjudiciables. Une partie importante des négociations du Cycle de Doha vise à réduire les subventions qui faussent les échanges tout en encourageant les pouvoirs publics à utiliser d'autres formes de soutien qui peuvent faciliter le développement et la protection de l'environnement. Réorienter ainsi le soutien est politiquement difficile et exige détermination et courage, mais il est évident que de telles réformes peuvent favoriser l'application de règles uniformes et s'accompagner d'avantages réels dans tous les domaines” a dit le Directeur général, Pascal Lamy.L'incidence des subventions a fait l'objet d'un nombre beaucoup trop limité de recherches. De nombreux gouvernements maintiennent de vastes programmes de subventions aux niveaux national et infranational, et justifient ces programmes par une multitude d'objectifs. Comme les subventions peuvent fausser les échanges, les gouvernements Membres de l'OMC doivent notifier à l'Organisation toute forme de soutien de ce type. Pourtant, peu respectent pleinement leurs obligations en matière de notification dans le cadre de l'OMC, ce qui fait que les renseignements sur l'utilisation et l'effet des subventions font gravement défaut, et que la transparence dans ce domaine laisse à désirer. Le manque de renseignements systématiques est aggravé par le fait qu'il n'existe pas de définition commune des pratiques de subventionnement. Le rapport passe d'abord en revue les efforts faits pour définir les subventions. Il examine ensuite ce que la théorie économique nous apprend des effets des subventions, aidant ainsi à déterminer si tel ou tel type de programmes de subventions est souhaitable ou non. Les auteurs du rapport analysent les raisons que les gouvernements avancent pour recourir aux subventions et évaluent l'incidence que celles-ci ont dans diverses branches d'activité et divers secteurs. Enfin, le rapport examine les règles de l'OMC sur les subventions. On trouvera récapitulées ci-après quelques-unes des principales conclusions du rapport:
Les pouvoirs publics accordent des subventions pour mettre en place des infrastructures, aider les industries en difficulté ou favoriser la création de nouvelles branches d'activité, promouvoir la recherche et acquérir de nouvelles connaissances, protéger l'environnement, redistribuer les revenus et aider les consommateurs pauvres.
La théorie économique nous montre que certains de ces objectifs, mais pas tous, peuvent être atteints de la manière la plus efficiente à l'aide de subventions. La théorie nous apprend également que les subventions peuvent fausser les échanges en conférant un avantage concurrentiel artificiel aux exportateurs ou aux branches d'activité exposées à la concurrence des importations, et que cela peut être une source de tension entre partenaires commerciaux.
Il y a un rapport direct entre l'intensification des préoccupations des partenaires commerciaux concernant les subventions et l'ampleur des effets directs sur le commerce que les pratiques de subventionnement ont dans un segment étroit de l'activité économique. Si les effets des subventions sont perçus sur le marché comme étant trop graves, ils risquent de susciter une réaction qui annulera tout avantage pouvant découler de leur octroi.
D'après les estimations du rapport, 21 pays développés ont dépensé près de 250 milliards de dollars à titre de subventions et, au niveau mondial, le chiffre a été supérieur à 300 milliards. En moyenne arithmétique, le ratio des subventions au PIB est plus faible dans les pays en développement que dans les pays développés, mais on peut observer à l'intérieur des deux groupes de grandes variations. À partir d'un échantillon de 31 pays en développement, on a constaté que le ratio moyen des subventions au PIB était de 0,6 pour cent, alors que le chiffre comparable pour un échantillon de 22 pays développés était de 1,4 pour cent.
Les subventions à l'agriculture dans les pays de l'OCDE — qu'il s'agisse de subventions internes ou de subventions à l'exportation — enregistrent une tendance à la baisse. Les renseignements disponibles donnent à penser que les principaux bénéficiaires des subventions à l'industrie sont les industries minière, charbonnière et sidérurgique, la sylviculture, la pêche, la construction navale et l'industrie automobile. Il n'existe pas de données comparables sur l'incidence des subventions dans les secteurs de services. Les renseignements incomplets disponibles semblent indiquer que les mesures de soutien sont concentrées dans les secteurs des transports, du tourisme, des services bancaires, des télécommunications et de l'audiovisuel.
Les renseignements disponibles ne sont pas suffisamment fiables pour permettre de conclure qu'il y aurait une tendance à la baisse systématique des subventions accordées à l'industrie et aux services. Dans certains cas toutefois, on observerait une réorientation des subventions vers des objectifs “horizontaux”. D'une manière générale, les effets de distorsion des subventions s'en trouveront réduits.
Les règles sur les subventions du GATT/de l'OMC ont considérablement évolué au fil des années, et sont devenues plus précises et plus détaillées. Les avis divergent quant au point de savoir si les règles sont suffisamment rigoureuses pour limiter les subventions qui ont des effets de distorsion des échanges ou suffisamment souples pour permettre aux gouvernements de poursuivre leurs objectifs légitimes, y compris le développement.
Le rapport traite également de l'évolution des échanges en 2005 et comprend quatre essais: tendances du commerce des textiles et des vêtements, flux des recettes internationales, tendances du commerce des pays les moins avancés et incidence des catastrophes naturelles et des actes terroristes sur les courants d'échanges.
Le rapport relève que, bien que la croissance du commerce se soit ralentie en 2005 (6,5 pour cent) par rapport à l'année précédente (9 pour cent), elle restait supérieure à la moyenne des dix dernières années. Un élément qui a marqué le commerce en 2005 a été la hausse des prix des produits de base, et en particulier du pétrole. Bien que le renchérissement des produits de base ait affecté les pays de manière très différente, il n'en explique pas moins en partie que la part des pays en développement dans le commerce mondial a atteint son niveau le plus élevé de ces cinquante dernières années. (Les données sur le commerce figurant dans ce rapport correspondent à celles qui ont été publiées le 11 avril 2006 dans le communiqué de presse de l'OMC
Press/437).
Si l'élimination des contingents sur les textiles et les vêtements au début de 2005 a eu un effet limité pendant l'année sur la demande et la situation du marché dans les principaux pays importateurs, on a observé des modifications importantes dans les parts relatives des pays exportateurs.
Les pays développés continuent d'occuper une position dominante dans les recettes et paiements internationaux au titre des redevances et droits de licences, bien que la part d'un certain nombre de pays en développement d'Asie soit à la hausse. Ces transactions peuvent être considérées comme un indicateur assez imparfait de l'investissement et de la production dans le domaine des technologies de pointe.
Les pays les moins avancés (PMA) ont accru leur part du commerce mondial, en grande partie sous l'effet de l'augmentation des prix des produits de base. Les résultats commerciaux des différents PMA sont très variables et environ 35 pour cent du commerce total des PMA n'est le fait que de deux pays, alors que 13 autres représentent moins de 1 pour cent du total.
Les catastrophes naturelles et les actes terroristes peuvent faire un nombre terrible de victimes mais leurs effets sur le commerce ont tendance à être peu importants et généralement de courte durée. Ces effets sont souvent concentrés dans des branches d'activité données, mais les conséquences sur les coûts des mesures de sécurité additionnelles visant à prévenir les actes terroristes sont de plus vaste portée.

TPE : conseils pour l'élaboration de la fiche de synthèse

Elaboration de la fiche de synthèse de TPE


Cette fiche de synthèse doit impérativement :

  1. Etre rédigée en utilisant un logiciel de traitement de texte ( en libre-accès au CDI )
  2. Au maximum comporter un recto verso ( tapé dans une police type arial 10 ou time new roman 12 , par exemple )
  3. Etre jointe à la production et au carnet de bord pour le 5 mars
  4. Etre individuelle : elle doit démontrer l’apport , les intérêts , les limites que chaque membre du groupe a trouvé dans les TPE

Conseils de rédaction de la fiche de synthèse

  1. Vous devez dans une introduction présenter les éléments qui ont motivé :
    - Votre choix de constitution de groupe : combien d’éléments , avec qui , pourquoi
    - Votre choix de thème
    - Puis de sujet , en le justifiant , si possible par un intérêt réel type : utilité pour les études futures , intérêt pour une grand question de société , intérêt pour la dimension locale d’une question ,
  2. Il vous faut alors énoncer explicitement :
    - l’intitulé de votre sujet ,
    - la problématique que vous avez choisi de traiter ,
    - les grandes parties
  3. vous devez alors explicitez la démarche que vous avez suivie et l’apport que vous avez représenté pour le groupe :
    - quel partage des tâches a été opéré à l’intérieur du groupe
    - et plus particulièrement quelles ont été les responsabilités qui vous ont été déléguées
  4. vous devez ensuite présenter les difficultés auxquelles vous avez été confronté et les solutions mises en œuvre pour y répondre , en insistant sur votre cas personnel , mais pas seulement :
    - difficultés à cerner le sujet , à élaborer une problématique puis un plan, à mobiliser des ressources documentaires utiles ( manque de ressources ou au contraire excès et compilation de documents )
    - les solutions que vous avez trouvées
    - voire peut-être les difficultés que vous n’êtes pas arrivées à résoudre
  5. vous vous intéresserez ensuite aux insuffisances de l’organisation des TPE auxquelles vous avez été confronté :
    - problèmes matériels : pas de ressources documentaires , problèmes informatiques
    - limites de l’encadrement : profs trop ou pas assez présents , se contredisant
    - la difficulté à établir des contacts en dehors du lycée ( contacts avec les associations impossible , refus des interlocuteurs de donner rendez-vous ou interlocuteurs disponibles mais peu crédibles
  6. vous relativiserez en montrant les bonnes surprises :
    - vous avez découvert la richesse documentaire du CDI
    - les profs qui encadrent n’ont pas été aussi horribles que cela
    - vous avez rencontré des interlocuteurs disponibles et prêts à répondre à vos questions
  7. vous allez conclure sur les limites et les intérêts que vous tirez de l’expérience TPE de l’année :
    - les limites :
    o vous avez découvert que le travail en équipe sur 6 mois peut être pesant ( tout le monde n’a pas la même conception du travail , la répartition des tâches a été difficile à mettre en œuvre , finalement vous ne supportez plus votre ex-meilleure copine , … )
    o vous n’étiez pas préparé à un travail de longue haleine : 5 mois c’est à la fois trop court et beaucoup trop long ; vous avez éprouvé des difficultés à établir un planning
    o le sujet que vous aviez trouvé fantastique était finalement peu motivant
    o rédiger une problématique , un plan c’est vraiment très difficile
    o etc
    - les intérêts :
    o vous avez apprécié de disposer d’une large autonomie
    o de choisir les camarades avec qui vous avez travaillé
    o de choisir le sujet
    o mais aussi la forme que vous avez donnée à votre TPE
    o l’expérience a été enrichissante , elle vous a appris à travailler autrement
    o elle vous semble formatrice pour vos études futures
    o finalement , vous ne vous êtes pas entretués , c’est déjà cela

Correction de la dissertation : intérêt et limite des stratégies basées sur l'exportation des ressources naturelles

SUJET : APRES AVOIR MONTRE LA LOGIQUE , POUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT , D’UNE STRATEGIE FONDEE SUR L’EXPORTATION DE MATIERES PREMIERES , VOUS EN ANALYSEREZ LES LIMITES .

A la fin des années 50 , quelques-uns des meilleurs économistes mondiaux remirent un rapport à l’ONU sur l’avenir des pays qui venaient d’accéder à l’indépendance . S’ils prévoyaient une avenir brillant au Congo belge ( Zaire ) peu peuplé mais riche en matières premières , le cas de la Corée du Sud leur apparaissait peu prometteur . Ils basaient leur prévision sur la Division Internationale du Travail fondée sur l’analyse libérale de D.RICARDO : les pays doivent se spécialiser dans la production où ils ont un avantage comparatif ; pour les PVD , c’est l’exploitation de leurs ressources minières et énérgétiques .
Or , depuis 1960 , le revenu par tête du Zaire a régressé de plus de 2% par an , alors que celui de la Corée du Sud a progressé de près de 7 % . Cette comparaison montre bien les limites d’une telle stratégie .
Ainsi , après avoir montré la logique , pour les pays en développement , d’une stratégie fondée sur l’exportation de matières premières , on en analysera les limites .


I ) LA LOGIQUE .

Pour les économistes libéraux , le sous-développement provient d’une non intégration au commerce mondial ; en effet , depuis RICARDO , ils considèrent que l’insertion économique mondiale est source de croissance et de développement . Cette insertion ne peut s’effectuer qui si le pays a un avantage comparatif dans une production . Pour les PVD , cette avantage se retrouve souvent dans la production de matières premières ou agricoles .

A ) LA NECESSITE D’UNE INTEGRATION AU COMMERCE MONDIAL .

1°) LE SOUS-DEVELOPPEMENT PROVIENT DE LA NON INSERTION DANS LE COMMERCE MONDIAL .

L’autarcie et , de manière générale , l’absence ou la faiblesse de relations économiques entre individus ou entre pays empêche l’augmentation de la production . En effet , comme le développait A.SMITH , la volonté de tout produire soi-même est inefficace car un pays ou un individu ne peut être compétitif dans toutes les activités . En revanche , la division du travail , c’est-à-dire la spécialisation permet d’accroître la productivité pour 3 raisons : elle permet de réduire le temps de passage entre 2 activités , elle augmente l’habileté des ouvriers et leur permet d’innover et de trouver des méthodes de production plus efficaces .
Ainsi , les pays qui ont adopté des stratégies de retrait du commerce mondial n’ont pas réussi à entamer une processus de développement . L’Industrialisation par Substitution d’Importation consiste à se couper des échanges mondiaux puisque l’objectif est de remplacer des importations par une production nationale ; les entreprises se concentrent sur le marché intérieur ; tous les facteurs de production sont donc utilisés pour la satisfaire ; il ne peut donc y avoir d’exportations . Cette stratégie nécessite une protection élevée pour protéger les industries naissantes et une surévaluation de la monnaie pour décourager les exportations et donc inciter les producteurs à se concentrer sur la demande nationale . Ces mesures ont engendré des effets pervers : les barrières douanières élevées n’ont pas incité les entreprises à améliorer leur production ; il y a donc eu gaspillage des facteurs de production . Le Brésil , dans les années 60 a mené une stratégie d’ISI , mais son échec l’a conduit à modifier sa politique et à passer à une promotion d’exportations .


2°) LES ECHANGES INTERNATIONAUX SONT SOURCE DE CROISSANCE ET DE DEVELOPPEMENT .

En effet , RICARDO , avec sa théorie des avantages comparatifs a montré l’efficacité des relations économiques internationales . L’ouverture entraîne la spécialisation c’est-à-dire que chaque pays produit un certain type de biens . Les pays se spécialisent dans la production où ils ont un avantage comparatif c’est-à-dire là où la production a un coût relatif moins élevé . Cette division internationale permet une augmentation mondiale des richesses qui profitent à tous les pays . En effet , cette spécialisation engendre une allocation optimale des facteurs de production , car le travail et le capital sont utilisés ,dans chaque pays , dans la production la plus efficace . Il y a donc augmentation de la productivité , puisque chaque pays a abandonné ses productions les moins rentables . Cette augmentation de la productivité permet donc , sans accroissement des facteurs de production , une augmentation des richesses produites .
Cette plus forte croissance est bénéfique à tous les pays : ils peuvent obtenir à moindre coût la même quantité de biens . Il y a donc un accroissement du bien-être de la population puisque la croissance éco s’accompagne d’une augmentation et d’une diversité de la consommation : la spécialisation permet la croissance mais aussi le développement .


B ) LE CHOIX DE LA SPECIALISATION POUR LES PVD .

Selon RICARDO , la nature de la spécialisation dépend des avantages comparatifs ; l’origine de ces avantages est pour lui naturelle , c’est-à-dire fondée sur les caractéristiques géologiques ou culturelles . Le modèle d’HECKSHER-OHLIN -SAMUELSON reprend cette idée : un pays qui dispose de terres abondantes et fertiles doit se spécialiser dans la production agricoles ; en revanche , un pays riche en capital doit se spécialiser dans la production de biens manufacturés .
Les caractéristiques économiques et géographiques impliquent donc l’orientation des PVD : ils sont pauvres ; ils ne disposent donc pas des capitaux nécessaires pour créer une industrie compétitive . Mais leur climat tropical et la richesse de leur sol en produits miniers ou énergétiques leur donne un avantage comparatif et souvent absolu ( puisque les autres pays peuvent difficilement produire du pétrole ou du cacao ).par rapport aux pays industrialisés . La spécialisation dans les produits primaires leur permet ainsi d’accroître leurs exportations , ce qui engendre une entrée de devises , qui peut alors servir à importer des biens d’équipement .

L’exemple des pays exportateurs de pétrole montre bien la réussite d’une telle stratégie : entre 70 et 2003 le prix du pétrole a augmenté de 2500% ; le PIB du KOWEIT était en 2003 de 25160 $ ; son espérance de vie de 75 ans et le taux de mortalité infantile de 0,2 % . Ses indicateurs économiques et sociaux se rapprochent donc de ceux des pays riches .


II ) LES LIMITES .

L’exemple des pays pétroliers comme preuve de la réussite de la stratégie fondée sur l’exportation des matières premières est à relativiser ; en effet , le pétrole est un cas à part dans les matières premières : alors que le pétrole a connu des hausses fortes de prix , les autres produits primaires ont plutôt connu une stagnation ou une augmentation très lente de ses prix . Les recettes tirées de l’exportation des matières primaires ont donc été moins fortes que prévues . Même quand elles ont eu lieu , comme en Algérie , leur utilisation n’a pas été efficace , c’est --dire qu’elles n’ont pas permis le développement .

A ) LES ECHECS . .

En effet , si les résultats des stratégies de promotions d’exportation sont souvent meilleurs que ceux des politiques de retrait du commerce mondial ; ils se révèlent pourtant différents selon la nature de la spécialisation choisie . Ainsi , la Corée du Sud qui a basé son extraversion éco sur l’exportation de produits manufacturés : la part des exportations primaires dans les exportations totales est passé de 24 à 7 % entre 70 et 91 a des performances éco et sociales supérieures à la Côte- d’Ivoire qui s’est spécialisée dans la production primaire : entre 70 et 2003 , la part des exportations primaires reste toujours autour de 9O% . La richesse de la Corée est plus grande : le PIB par hab coréen est en 2005 10 fois supérieur au PIB ivoirien . Cette plus grande richesse a permis un accroissement des impôts qui ont permis de réduire la dette de l’Etat :; pour la Corée , elle est passée de 48,7% du PIB à 14,4 % ; pour la Côte d’Ivoire de 58,8% à 222,6% . Le service de la dette , c’est-à-dire les intérêts par rapport au PIB a donc baissé pour la Corée : 19,7 à 7,1% , mais augmenté pour la Côte d’Ivoire : 28,3% à 43,4 % . La plus grande partie des recettes d’exportations a servi au remboursement de la dette pour la Côte d’Ivoire , alors qu’elle a servi à l’économie et à la société de la Corée : l’espérance de vie coréenne est supérieurà 75 ans alors qu’elle est de 53 ans pour les ivoiriens ; le taux d’alphabétisation est de 98% en Corée contre 54% en Côte d’Ivoire .


B ) LES RAISONS .

Cet échec des stratégies de spécialisation dans les matières primaires peut s’expliquer de manière exogène et donc indépendante des pays producteurs : l’évolution des prix des matières primaires et agricoles leur a été défavorable , mais aussi endogène : la mauvaise utilisation des recettes d’exportation .

1°) UNE EVOLUTION DEFAVORABLE DES PRIX DES MATIERES PREMIERES ET AGRICOLES .

Excepté le pétrole qui a connu une augmentation rapide de son prix , tous les autres produits ont connu une évolution très lente de leur prix , plus faible que celle des produits manufacturés . Le prix du pétrole a été multiplié par 8 entre 70 et 80(second choc pétrolier) ( P 90 / P70 = P90 / 780 . P80 / P70 = Indice 90 / Indice 70 ) , celui du thé par 1,6 , de l’étain par 1,1 ; en revanche le prix des produits manufacturés a été multiplié par 4 . Les termes de l’échange c’est à-dire le rapport entre l’indice des prix des m atières premières et l’indice des prix des produits manufacturés se dont détériorés . Cela signifie qu’une unité de produit manufacturé s’échange contre toujours plus de matières premières .
Cette détérioration des termes de l’échange est indépendante de l’action des pays du Tiers-Monde car elle résulte d’une évolution divergente de l’offre et de la demande pour les produits primaires et manufacturés . Pour les produits primaires , il n’y a pas de barrières d’entrée , c’est-à-dire que produire est facile ; il y a donc augmentation du nombre de producteurs et donc de la production . En revanche , le nombre de producteurs dans la production manufacturière est limitée par la nécessité de capitaux importants pour créer une industrie . En ce qui concerne la demande , la situation est totalement différente : d’après les lois d’Engel , l’augmentation du revenu ne se porte pas de manière uniforme sur tous les produits . La demande de produits agricoles stagne , d’autant plus aujourd’hui que les pays industrialisés ont créé des produits de substitution . La demande de produits manufacturés connaît une augmentation plus rapide . Ainsi , le marché des matières primaires est un marché de concurrence où l’offre est supérieure à la demande , les prix ont donc tendance à baisser . Le marché des produits manufacturés est constitué d’un nombre limité de producteurs où la demande est supérieure à l’offre , les prix ont donc tendance à s’élever .
Cette détérioration des termes de l’échange entre produits primaires et produits manufacturés est donc lourde de conséquences pour les pays qui ont basé leur stratégie sur l’exportation de matières premières : les prix à l’exportation augmentent moins vite que les prix à l’importation , ce qui va avoir deux effets complémentaires . Il faut exporter toujours plus pour importer la même quantité ; cela veut dire que la grande partie des capacités de production est utilisée pour l’exportation et ne peut servir à la satisfaction de la demande intérieure . Comme ces capacités de production supplémentaires ne sont suivies de recettes supplémentaires , il y a un appauvrissement de ces pays en faveur des pays industrialisés . Ainsi , PREBISCH et SINGER considèrent que le commerce international contribue à long terme à un transfert de revenu de la périphérie vers le centre .

Ainsi la raison de l’échec de la Côte d’Ivoire peut s’expliquer par son mauvais choix de spécialisation : le prix du cacao a augmenté moins rapidement que le prix des produits manufacturés .Mais cette explication se révèle insuffisante pour des pays comme l’Algérie ; en effet , l’Algérie exporte surtout du pétrole et du gaz qui ont connu une amélioration des termes de l’échange . L’échec de cette stratégie ne résulte donc pas seulement d’un contexte économique international défavorable mais de choix politiques erronés c’est-à-dire que les recettes d’exportations ont été mal utilisées .


2°) DES CHOIX POLITIQUES ERRONES .

La raison principale de cette mauvaise utilisation est que les rentes liées à l’exportation de produits primaires sont toujours centralisées dans les mains des Etats alors que les profits issus d’un développement industriel sont au moins en partie concentrés au sein d’une classe d’entrepreneurs . Or , l’Etat va se servir de ces recettes d’une manière moins efficace que ne le feraient ces entreprises .
L’Etat , comme en Algérie , a utilisé ses recettes d’exportation pour financer son industrialisation ; elle a donc investi des sommes importantes pour crée des industries lourdes . Mais cela n’a eu aucun effet d’entraînement sur le reste de l’économie : les techniques sont capitalistiques et très élaborées , ce qui ne correspond pas à l’état de la main-d’oeuvre : abondante et non qualifiée ; il y a donc eu augmentation du chômage . La production est donc de mauvaise qualité , ce qui empêche ces usines d’atteindre la taille critique , c’est-à-dire la taille où les coûts unitaires sont les plus faibles . Les recettes tirées de l’industrialisation sont donc faibles . La population ne peut donc profiter des recettes d’exportation ni de manière directe puisque ces recettes ont servi à financer l’industrialisation , ni de manière indirecte puisque l’industrialisation a été un échec . Il y a donc eu gaspillage des ressources tirées de l’exportation .
En revanche , lorsque les exportations sont basées sur les produits manufacturiers ,la population en profite plus . Les profits reviennent aux entrepreneurs qui vont souvent les réinvestir . D’après la théorie du multiplicateur de KEYNES , cet investissement supplémentaire se traduit par une augmentation plus rapide des revenus et de la production . Il va y avoir création d’emplois et donc diminution du sous-emploi . Tout la population en bénéficie donc .


Pour les pays en développement , la solution la meilleure pour amorcer un processus d’industrialisation paraît être l’extraversion , c’est-à-dire une stratégie basée sur l’exportation . Mais la nature de la spécialisation est essentielle pour déterminer l’échec ou la réussite de cette politique : l’exemple de la Côte d’Ivoire ou de l’Algérie montrent les limites d’une spécialisation basée sur les matières premières ; en revanche la Corée du Sud est la preuve qu’une spécialisation fondée sur des avantages de coût de main-d’oeuvre est positive . Pourtant ce succès de la Corée est à relativiser . D’une part , le succès même de la Corée freine aujourd’hui sa croissance future ; en effet , il y a aujourd’hui de fortes revendications visant à augmenter les salaires pour que tous profitent de cette croissance forte . Cette augmentation des salaires réduiraient ainsi l’avantage de la Corée et donc sa compétitivité . D’autre part , ce modèle a été une réussite car peu de PVD l’ont adopté en même temps ; si tous les PVD se spécialisaient dans la production de biens manufacturés , il y aurait un augmentation très forte de l’offre qui déboucherait sur une détérioration des termes de l’échange .