les prévisions de l'AIE : pendant la crise la dégradation du climat continue

Sur contreinfo :Energies et climat : les tendances actuelles sont insoutenables, avertit l’AIE


« Les tendances actuelles dans l’approvisionnement et la consommation d’énergie sont manifestement non soutenables - écologiquement, économiquement et socialement. Elles peuvent et doivent être modifiées », avertit Nobuo Tanaka, le directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie. Mettant en garde contre les tensions prévisibles en raison du déclin accéléré des gisements et de la hausse de la demande - il faudra mettre en production l’équivalent de 6 Arabie Saoudite d’ici 2030 - il estime que « l’ère du pétrole bon marché est terminée. » Sur le volet de la lutte contre le réchauffement climatique, les difficultés ne s’annoncent pas moindres. Même si les pays de l’OCDE réduisaient à rien leurs émissions, la limite des 450 ppm d’équivalents-CO2 serait malgré tout dépassée. Extraits du dernier rapport de l’Agence, voici les faits, les chiffres et les tableaux qui décrivent l’ampleur de la tâche.

Agence Internationale de l’Energie, 12 novembre 2008

« Nous ne pouvons pas laisser la crise financière et économique retarder l’action politique requise d’urgence pour assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique et réduire l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Nous devons effectuer une révolution mondiale dans le domaine de l’énergie, consistant en une amélioration de l’efficacité énergétique et l’augmentation de la mise en oeuvre d’énergies pauvres en carbone », a déclaré Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) à Londres à l’occasion de la présentation du « World Energy Outlook (WEO) 2008 » - la nouvelle édition de la publication de l’agence qui dresse un tableau prospectif sur les questions énergétiques.

Projections

Dans le scénario de référence du WEO-2008, qui prend pour hypothèse la poursuite des politiques gouvernementales actuelles :

- la demande mondiale d’énergie primaire croît de 1,6% par an en moyenne entre 2006 et 2030 - soit une augmentation de 45%. Chiffre inférieur à celui prévu l’an dernier, principalement en raison de l’impact du ralentissement économique, de la perspective de prix plus élevés et de nouvelles initiatives politiques.

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- La demande de pétrole augmente de 85 millions de barils par jour actuellement à 106 mb/j en 2030 - soit 10 mb/j de moins que prévu l’an dernier.

- La demande de charbon augmente plus que toute autre source d’énergie en termes absolus, représentant plus d’un tiers de l’augmentation de la consommation d’énergie.

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- Les énergies renouvelables modernes croissent plus rapidement, dépassant le gaz, pour devenir la deuxième plus grande source d’électricité peu après 2010.

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- La Chine et l’Inde représentent plus de la moitié de l’augmentation de la demande d’énergie à l’horizon 2030 alors que le Moyen-Orient apparaît comme une nouvelle région consommatrice.

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pour lire la totalité de l'article : Energies et climat : les tendances actuelles sont insoutenables, avertit l’AIE

le rapport 2008 de l'OMC est en ligne

La croissance du commerce mondial est tombée à 6 pour cent en 2007, comme le confirme un rapport de l'OMC : Statistiques du commerce international 2008

les explications sont au nombre de trois :

  1. Une contraction de la demande dans les pays développés,
  2. des réalignements monétaires
  3. et des fluctuations des prix des matières premières, comme le pétrole et le gaz, ont introduit des incertitudes sur les marchés mondiaux en 2007
En conséquence, la croissance du commerce mondial des marchandises est tombée à 6 pour cent en termes réels, contre 8,5 pour cent en 2006, selon des statistiques publiées par l'OMC le 5 novembre.

Ces derniers chiffres figurent dans le recueil officiel complet de statistiques pour 2007, intitulé “Statistiques du commerce international 2008”. La croissance de 6 pour cent des échanges est légèrement supérieure à l'évaluation préliminaire de 5,5 pour cent annoncée en avril mais représente toujours une très forte baisse par rapport au chiffre de 2006.

Selon le rapport, ce ralentissement “est dû à une décélération de la demande d'importations, principalement aux États-Unis, mais aussi en Europe et au Japon”.

“Le commerce est resté vigoureux dans la plupart des pays en développement. Dans des régions comme l'Afrique, le Moyen Orient, la Communauté des États indépendants (CEI), les pays en développement d'Asie et l'Amérique centrale et du Sud, les économies ont enregistré une croissance soutenue en 2007.”

“Bien que la hausse des prix des produits de base ait contribué à améliorer la situation financière de certains pays, le renchérissement de l'énergie et des produits alimentaires a également accru les pressions inflationnistes dans le monde entier.”

La hausse des prix des produits de base a entraîné une augmentation de 19 pour cent de la valeur totale des exportations de produits agricoles, augmentation qui a été supérieure à celle enregistrée dans le cas des échanges de produits manufacturés, de combustibles et de produits miniers.

Pour la première fois en cinq ans, le commerce des services commerciaux a augmenté, en valeur, plus rapidement que le commerce des marchandises, de 18 pour cent contre 15 pour cent. Cela s'explique principalement par l'accroissement de la fourniture, au niveau international, d'un grand nombre de services financiers, de services informatiques et de services fournis aux entreprises, services professionnels et services techniques divers, ainsi que par la hausse du prix du transport.


Cette publication et les données qu'elle contient peuvent être obtenues gratuitement sur le site Web de l'OMC sous les formes suivantes:



en complémént une Vidéo-débat : La crise alimentaire mondiale: Quel est le rôle du commerce? haut de page


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le travail du dimanche en débat

le travail du dimanche en débat :

Nicolas Sarkozy a expliqué à Rethel (Ardennes), le 28 octobre. "Pourquoi continuer d'empêcher celui qui le veut de travailler le dimanche ?, s'est demandé le président de la République, sous la forme rhétorique interrogative qu'il affectionne dans ce cas. C'est un jour de croissance en plus, c'est du pouvoir d'achat en plus. Il faut quand même penser aux familles qui ont le droit, les jours où elles ne travaillent pas, d'aller faire leurs courses dans des magasins qui sont ouverts et pas systématiquement fermés." Et le chef de l'Etat, partisan de "libérer tout ceci", a invité les parlementaires à "se saisir sans tabou" de la proposition de loi déposée à cet effet au début du mois d'août par le député (UMP) des Bouches-du-Rhône Richard Mallié.




le débat est donc lancé :

Dans une interview publiée dans le Journal du Dimanche, Luc Chatel a affirmé que «partout où les magasins ouvrent le septième jour, l'activité a été favorisée». Selon lui, «le commerce du dimanche, c'est des emplois et de la croissance!». «Notre objectif est d'assouplir la législation, mais en préservant l'équilibre local», a-t-il ajouté, estimant que ce sera aux «branches d'activité et non à la loi» de définir les conditions d'éventuels refus des salariés.

Selon un sondage Ifop Publicis Consultants publié par le JDD et réalisé les 22 et 23 septembre, 67% des Français accepteraient de travailler le dimanche, qui est payé davantage qu'en semaine, si leur employeur le leur proposait. Ils étaient 59% à donner la même réponse en décembre 2007, dans un précédent sondage.

Cela «montre que les esprits sont en train d'évoluer», a commenté Xavier Bertrand dimanche sur France 2. Il faut donner la possibilité de travailler le dimanche, mais sur la base du volontariat», a affirmé le ministre du Travail, insistant sur «les garanties» à apporter. Il s'est déclaré favorable à ce que les salariés soient rémunérés «le double» ce jour là.

Pourtant tout le monde n'est pas d'accord les syndicats en particulier contestent l'efficacité de ces mesures :

La visite que les deux ministres ont effectué à Thiais Village a illustré les polémiques sur le sujet. Vingt dérogations préfectorales ont été accordées en août à des enseignes de ce centre commercial, dont les magasins Décathlon, Boulanger ou la Fnac mais les syndicats CFTC et FO les ont contestées au tribunal administratif. L'appel étant suspensif, les magasins de ce centre, hormis Ikea, sont soumis à des astreintes s'ils ne se conforment pas à la loi.

«Nous regrettons que deux ministres viennent légitimer des enseignes hors la loi», ont déclaré deux dirigeants de la CFTC, Eric Scherrer et Joseph Thouvenel, qui ont interpellé les ministres. Les deux syndicalistes ont affirmé que le travail dominical entraînerait la «destruction de 100.000 emplois stables dans les petits commerces indépendants de centre ville».

sur le site : Le travail du dimanche


sont pointés les faiblesses du sondage du JDD et présentées un autre sondage ( d'ailleurs aussi contestable) commandé par FO à BVA :

Quant aux économistes ils sont pour le moins dubitatifs sur l'intérêt d'une telle mesure :

Pour le directeur du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), Robert Rochefort, "aucun économiste ne peut dire qu'on a besoin d'ouvrir partout le dimanche".

Dans les pages opinions du Monde un excellent article de p Askénazy : Le prix du dimanche, par Philippe Askenazy

"Le débat actuel semble une répétition de celui du tout début du siècle dernier sur le dimanche chômé pour tous. Les arguments invoqués à l'occasion de la loi de 1906 se retrouvent dans la bouche des mêmes acteurs. Le patronat soutient le travail dominical. L'Eglise catholique souhaite le maintien de cette journée chômée, consacrée à la messe et à la famille. Les syndicats y ajoutent le nécessaire repos des salariés. Il ne manque que les militaires : l'usure prématurée de la jeunesse par un travail 7 jours sur 7 soulevait des inquiétudes sur la capacité de la France à lever une armée de soldats aptes à laver l'humiliation de 1870. Ce dernier argument avait fini par emporter le progrès indéniable que constitue le repos du dimanche."

une comparaison avec les USApays qui est depuis longtemps un adepte des horraires décalés et dont l'amplitude est maximale :

"Traversons cependant l'Atlantique. Aux Etats-Unis, la plupart des grandes surfaces (alimentaires) sont ouvertes 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Or discrètement des enseignes font du lobbying pour une régulation des horaires d'ouverture. De fait, elles se retrouvent dans un coûteux équilibre devenu vicieux. La concurrence vive empêche, sous peine de perdre une précieuse clientèle, de réduire l'amplitude d'ouverture. Et cette forte amplitude implique deux coûts importants.

Le premier est énergétique. Les grandes surfaces, notamment alimentaires, sont parmi les activités les plus énergivores : éclairage puissant entièrement artificiel, chauffage ou climatisation de volumes immenses, vastes rayons de réfrigération ouverts ou souvent manipulés. En ces temps de Grenelle de l'environnement, il est ainsi cocasse que l'on ne s'interroge pas sur l'impact environnemental de l'ouverture du dimanche en France "

Le second coût majeur est le travail. Outre-Atlantique, malgré l'absence (ou la faiblesse) de bonus pour le travail de nuit et le dimanche, la forte amplitude horaire participe à des dépenses de consommateurs par heure travaillée modestes dans les magasins : dans l'alimentaire, elles sont deux fois plus faibles aux Etats-Unis qu'en France.

Sur le site de capital P Burban un des représentants des artisans note deux autres limites :

Capital.fr : L'assouplissement du travail le dimanche se ferait suivant deux principes: le volontariat et une rémunération doublée. N'est-ce pas une bonne chose ?
Pierre Burban:
(Rires)….Le salarié qui refusera une fois, puis une seconde fois de travailler le dimanche se positionnera dans une situation délicate face à son employeur. Et doubler la rémunération n'est pas un élément pour justifier une banalisation du travail le dimanche.

Capital.fr : Travailler le dimanche doit permettre de créer des emplois selon le gouvernement. Cela se fera t-il au détriment des petits commerces ?
Pierre Burban:
Cette idée de création d'emplois est contestable. Une généralisation du travail le dimanche profitera aux grands groupes de la distribution. Mais, elle détruira les emplois du commerce de proximité. En effet, à chiffre d'affaires égal, celui-ci emploie trois fois plus de personnel que les grandes surfaces




Finalement P Askénazy note :

L'impact théorique de l'ouverture dominicale est ainsi ambigu. D'où l'intérêt des travaux empiriques sur les cas nord-américains. Les Etats américains ou les provinces canadiennes n'ont pas simultanément dérégulé l'ouverture des commerces le dimanche. L'exploitation statistique de cette diversité permet d'identifier les effets propres de cette dérégulation. Les estimations sont convergentes. Aux Etats-Unis comme au Canada, l'effet net sur l'emploi est réel mais modeste : de l'ordre de 1 à 2 % de postes supplémentaires. En revanche, le volume d'heures offert par salarié demeure inchangé : ceux qui travaillent le dimanche perdent des heures en semaine ; au total, l'impact sur leur salaire est très faible. C'est probablement ce qui amène l'UMP à préconiser un paiement double de la rémunération de base le dimanche. Mais cela risque d'exacerber les coûts supportés par les entreprises du secteur. Or déjà, sans un tel doublement, les études nord-américaines sont unanimes : l'ouverture dominicale se traduit par une augmentation des prix de l'ordre de 4 %. En France, si le doublement salarial s'ajoute à la faiblesse criante de la concurrence entre enseignes dans de nombreux pans du territoire, un impact encore plus massif sur les prix est à craindre. En fait, il n'y a pas de miracle : le service supplémentaire que représente l'achat dominical a un coût, et ce coût est facturé, voire surfacturé, aux clients. Même pour ceux qui ne font pas leurs courses le dimanche !

Gageons que dans un contexte de crise du pouvoir d'achat, cet argument prix sera rapidement mis en avant par les employeurs du secteur... pour exiger de revenir sur l'engagement du doublement de rémunération, une fois la libéralisation obtenue. Alors autant ne pas tronquer le débat. Et, notamment, poser aux Français une question complète : souhaitez-vous une ouverture dominicale des commerces quitte à subir une hausse des prix

Quelle politique pour sortir de la crise ?

LES DERNIERES PREVISIONS DE L'OCDE NE SONT PAS PARTICULIEREMENT OPTIMISTES :

"La zone OCDE semble être entrée en récession et le chômage s’inscrit en hausse dans nombre des pays qui la composent. Les prévisions de l’OCDE laissent entrevoir un ralentissement prolongé de l’activité, avec un recul probable du PIB de ⅓ pour cent en 2009, "


L'OCDE poursuit : "mais les incertitudes sont importantes, notamment en ce qui concerne la profondeur et la durée de la crise financière, principale cause de ce repli. A cet égard, les prévisions reposent sur l’hypothèse d’une résorption rapide des tensions financières extrêmes observées depuis la mi-septembre, lesquelles laisseraient cependant la place à une longue période de perturbations financières jusqu’à la fin de 2009, avec une normalisation progressive ensuite. "

Néanmoins l'OCDE reconnaît que : " Les prévisions sont entourées d’incertitudes considérables. Pour 2009, le risque principal est celui d’une dégradation plus prononcée de la conjoncture. En particulier, la situation financière pourrait mettre plus de temps que prévu à se normaliser, de nouveaux établissements financiers pourraient se retrouver au bord de la faillite et les économies de marché émergentes pourraient être plus durement touchées par le tassement du commerce mondial et par une réévaluation des risques de la part des investisseurs étrangers. "

Mais on peut aussi être optimiste : "Cependant, la conjoncture pourrait aussi connaître une évolution plus favorable que prévu. "

Les prévisionnistes de l'OCDE après plusieurs années d'un optimisme débordant ne reconnaissent-ils pas que finalement comme le pensait Keynes les anticipations ne sont jamais certaines et que la marge d'erreur est grande

On peut constater que idées keynésiennes connaissent un retour en grace : l'OCDE elle même préconise :" L’assainissement des bilans des banques pourrait être plus rapide sous l’effet des mesures importantes et complètes prises par les autorités. De même, on ne peut exclure l’adoption de plan de relance plus importants qu’on ne le suppose dans les prévisions.

L'OCDE va même plus loin : Dans ce contexte de ralentissement économique prononcé, des mesures de relance macroéconomique s’imposent. En temps normal, la politique monétaire, et non la politique budgétaire, serait l’instrument de choix, et on a effectivement pris en compte un nouvel assouplissement monétaire. Cependant, compte tenu des tensions financières extrêmes observées actuellement, le mécanisme de transmission monétaire est sans doute moins efficace. De surcroît, aux Etats-Unis et au Japon, la marge de manoeuvre pour réduire davantage les taux directeurs est limitée. "

En terme plus keynésien ne pourrait-on pas parler de trappe à la liquidité ?


Finalement on revient au bon vieux modèle , pourtant honni depuis les années 80 (Friedman, Thatcher et Reagan) :" Dans cette situation inhabituelle,( c'est vrai l'économie n'est elle pas toujours au plein emploi?) la politique budgétaire a elle aussi sa place. Il va falloir laisser les stabilisateurs automatiques jouer pleinement et, dans les pays qui disposent de marges de manoeuvre sur le plan budgétaire, un assouplissement discrétionnaire de la politique budgétaire demeure une option importante à court terme. "

Attention l'OCDE ne renonce pourtant pas à son discours traditionnel : "Cela étant, il est indispensable qu’une telle action discrétionnaire intervienne au moment opportun et soit temporaire, et qu’elle soit conçue dans un souci d’efficacité maximale. Des réductions d’impôts visant les ménages confrontés à des difficultés de crédit pourraient, par exemple, se révéler efficaces. Simultanément, avec une dette publique élevée dans beaucoup de pays de l’OCDE, il importera également de mettre en place un cadre crédible pour assurer la viabilité budgétaire à long terme.

pourtant la situation étant réeellement inquiétante l'idée d'une régulation au niveau international s'impose : "On ne peut exclure que de nouvelles mesures se révèlent nécessaires pour stabiliser les marchés financiers. Dans ce cas, une coopération internationale sera souhaitable pour éviter toute action susceptible de fausser la concurrence ou de reporter les problèmes sur d’autres pays."

mais là aussi ne nous trompons pas c'est temporaire : " Il importe également que ces mesures soient conçues et mises en oeuvre de manière à pouvoir être supprimées sans risques lorsque la situation se normalisera sur les marchés financiers."

pour lire l'intégralité : "Prévisions concernant les Etats-unis, le Japon et la zone euro"

en complément sur le site de Natixis : 14/11/2008 Ce que le Service de la Recherche a publié cette semaine.
Que s’est-il passé cette semaine ? : risque américain vs risque émergent, récession en zone euro, effondrement de la Livre sterling...
Energie et matières premières : Vers une demande pétrolière en faible croissance.
Quid de l´évolution des marchés ? France : qui peut s’étonner du durcissement des conditions de crédit ?", 762, null);' onmouseout="Tooltip.hide();"> Récession mondiale, durcissement des conditions de crédit en France, recul du PIB en zone euro, Livre sterling...


B Obama paraît plus pragmatique et ambitieux : dans sa première interview :






Dans la tribune : Barack Obama : tous les moyens sont bons pour contrer la récession

"le gouvernement va devoir prendre "toutes les mesures nécessaires pour faire redémarrer l'économie et qu'il va falloir dépenser de l'argent pour stimuler l'économie".

Une déclaration qui se rapproche du célèbre New Deal de Roosevelt et des théories économiques keynésiennes, longtemps honnies par les économistes en vogue actuellement à Washington. Mais Barack Obama a désamorcé toute critique des ultraconservateurs en affirmant que la crise financière avait suscité un consensus entre les économistes de gauche comme de droite.

"Nous ne devons pas nous inquiéter du déficit cette année ni même l'année prochaine", a déclaré le président élu lors de l'interview. *

Il a également qualifié de "priorité numéro un" le renforcement de la régulation du secteur financier, dont l'absence de règle est souvent désignée comme un catalyseur de la crise. Cependant, il a précisé que "la réponse (à la crise, ndlr) ne se trouve pas dans une réglementation lourde qui écraserait l'esprit d'entreprise et le goût du risque".

un président pragmatique vous dis je


les inégalités en fonction de l'âge

sur le site des échos : Un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires souligne que le système fiscal opère des transferts au bénéfice des plus âgés, au détriment des actifs






Les plus de 65 ans sont à la fête. Après que, mercredi, l'Insee a souligné qu'ils sont plus heureux que les autres, un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires est venu révéler, hier, que la fiscalité française leur est plus favorable qu'aux autres générations. En l'état, le dispositif de prélèvements obligatoires « opère un transfert instantané au bénéfice des ménages et individus de plus de 65 ans et de moins de 30 ans, au détriment des classes actives », souligne le rapport présenté hier par Philippe Seguin, président du conseil et premier président de la Cour des comptes.

CSG moins élevée

Les plus de 65 ans « bénéficient à la fois d'un niveau de vie supérieur aux individus plus jeunes et d'un niveau d'imposition plus faible ». Ce dernier résulte d'un « taux de CSG nettement moins élevé sur les pensions de retraite » et d'une « fiscalité plus favorable aux revenus du patrimoine » qu'à ceux de l'activité, et ce même en isolant le poids important qu'occupent les cotisations sociales dans les revenus d'activité.

Par leur mode de vie, les sexagénaires échappent aussi plus largement aux prélèvements sur la consommation. Avec l'âge, d'une part, la consommation globale diminue, et d'autre part, la proportion des produits faiblement imposés (TVA réduite) augmente dans les achats. Par exemple, ils consomment plus de médicaments (TVA à 2,1 %), se rendent plus souvent dans les musées et lisent davantage (TVA à 5,5 %) que leurs cadets.

Parallèlement, la dette sociale (85 milliards d'euros) produit « des transferts instantanés au profit des plus de 65 ans ». La répartition entre générations de la CRDS, qui a pour fonction d'amortir cette dette, « conduit à en faire les seuls bénéficiaires nets de ce système », avec des prestations reçues supérieures à leur propre contribution.

« Repas gratuit »

S'ajoute à ce tableau le système de retraite, qui a « profité aux premières générations » qui ont touché des prestations plus élevées en ayant moins cotisé. En somme, ils ont bénéficié d'un « repas gratuit », commente Philippe Séguin.

Le rapport constate que les « transferts intra-familiaux » (donations, successions) encouragés par les réformes récentes n'ont aucunement suffi à rééquilibrer la situation, dans la mesure où ils ne représentent que 1 % du patrimoine total. De même, « les autres réformes fiscales ont eu un impact relativement neutre sur ces inégalités intergénérationnelles », explique Emmanuel Macron, rapporteur de l'étude.

Dans ces conditions, le Conseil des prélèvements obligatoires suggère à l'exécutif de mieux prendre en compte la question des transferts entre générations, jusqu'ici rarement utilisée comme grille de lecture, dans ses choix de politique fiscale et sociale.

Cliquez ici
Le Conseil des prélévements obligatoires souligne que les plus de 65 ans sont globalement soumis à un niveau d'imposition plus faible, alors qu'ils bénéficient d'un niveau de vie supérieur à celui des plus jeunes

Sur le site de l'observatoire des inégalités :

En 1975, les salariés de 50 ans gagnaient en moyenne 15 % de plus que les salariés de 30 ans, les classes d’âge adultes vivant alors sur un pied d’égalité. Aujourd’hui, l’écart est de 40 %. En 1977, les salariés de 30 à 34 ans gagnaient 1,5 % de moins que la moyenne des salariés... 10 % de moins en 2000.

Chômage aidant, les fruits de la croissance économique, ralentie depuis 1975, ont été réservés aux plus de 45 ans. La lecture générationnelle permet de comprendre que les jeunes valorisés d’hier sont devenus les seniors favorisés d’aujourd’hui, par l’ancienneté. Les jeunes d’aujourd’hui subissent bien davantage que les autres tranches d’âge la pression du manque d’emploi.

Note : 100 = salaire moyen de l’année.

Source : Enquêtes Emploi 2000 et Formation-qualification-professionnelle 1977, INSEE ; archives LASMAS-Quételet




Vers le rapport

en complément un excellent diaporama de louis chauvel pour son cours de sciences po paris : [PPT]

Présentation PowerPoint

LE PORTRAIT SOCIAL DE LA FRANC E

SUR LE SITE DE L'INSEE LE DERNIERPORTRAIT SOCIAL DE LA FRANCE Edition 2008
  • Sommaire

    Comme chaque année, l’Insee propose dans « France, portrait social » le bilan des évolutions économiques et sociales observées au cours de l’année écoulée. Cette édition 2008 s’intéresse plus particul...

  • Présentation générale

    - La baisse du chômage se poursuit en 2007 - Le pouvoir d'achat des ménages accélère en 2007 - L'inflation accélère et touche davantage les ménages modestes ou ruraux - Le seuil de pauvreté en...

  • Vue d'ensemble - Démographie

    Yves JAUNEAU

    Toujours plus de pacs et de naissances en dehors du mariage ...

  • Vue d'ensemble - Education

    Magali BEFFY et Delphine PERELMULTER

    Depuis vingt-cinq ans, une population de plus en plus diplômée mais avec des disparités selon le milieu social encore importantes ...

  • Vue d'ensemble - Emploi et chômage

    Etienne DEBAUCHE

    La baisse du chômage se poursuit en 2007...

  • Vue d'ensemble - Salaires

    Pauline CHARNOZ, Vincent GOMBAULT et Nicolas GRELICHE

    Stabilisation de la hausse des salaires ...

  • Vue d'ensemble - Revenus

    Jérôme ACCARDO, Dominique GUEDES, Nicolas HERPIN et Jérôme PUJOL

    L'inflation accélère et touche davantage les ménages modestes ou ruraux ...

  • Vue d'ensemble - Redistribution

    Elise AMAR, Vincent BONNEFOY, François MARICAL et Benoît MIROUSE

    La redistribution en 2007 et la réforme de l'impôt sur le revenu et de la prime pour l'emploi ...

  • Vue d'ensemble - Redistribution

    Elise AMAR, Magali BEFFY, François MARICAL et Emilie RAYNAUD

    Les services publics de santé, éducation et logement contribuent deux fois plus que les transferts monétaires à la réduction des inégalités de niveau de vie ...

  • Vue d'ensemble - Consommation et conditions de vie

    Pierette BRIANT et Catherine ROUGERIE

    Les logements sont plus confortables qu'il y a vingt ans et pèsent davantage sur le revenu des ménages ...

  • Indicateurs d'inégalités sociales

    Les indicateurs de base et les indicateurs privilégiés par le rapport du Cnis sur les "Niveaux de vie et inégalités sociales" ...

  • Chronologie

    Zohor DJIDER

    Les faits marquants de l'année 2007 et de la première moitié de l'année 2008 ...

  • En France, qui recourt aux services à domicile ?

    Claire MARBOT

    En 2005, 2,6 millions de ménages ont déclaré à l’administration fiscale avoir eu recours à des services à domicile, pour une dépense totale à leur charge de 4,4 milliards d’euros. En dix ans, le nombr...

  • Le bonheur attend-il le nombre des années ?

    Cédric AFSA et Vincent MARCUS

    Au cours de la vie, il y a des âges où, plus souvent qu’à d’autres, on se déclare heureux. C’est ce qui ressort de l’analyse d’une série d’enquêtes d’opinion sur plus de 25 ans, qui est présentée ici....

  • Mourir avant 60 ans, le destin de 12 % des hommes et 5 % des femmes d'une génération de salariés du privé

    Rachid BOUHIA

    Les inégalités sociales de mortalité sont particulièrement prononcées en France. Ces inégalités entre groupes sociaux pris au sens large peuvent résulter principalement de différences en termes de com..

Les femmes et la pauvreté

Pauvres parmi les pauvres ? Des femmes

Janine Mossuz-Lavau, Fondation Jean-Jaurès, 33 pages.
Selon Janine Mossuz-Lavau, la pauvreté n’est pas neutre. Elle frappe d’abord la population féminine. Cet essai a pour objet de définir la pauvreté et le poids du genre par l’analyse des chiffres, avant de restituer ensuite, ce qui est moins connu, le vécu des femmes touchées par la pauvreté d’après une enquête qualitative menée auprès de femmes aux différents âges de la vie. Enfin, le regard que jette la société sur l’argent et la pauvreté semble rester clivant. Les citoyens de droite ou de gauche n’ont pas, à cet égard, les mêmes analyses.
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les théories monétaristes en crise ?

Sur le site de la vie des idées :


Les théories monétaristes à l’épreuve de la crise financière

par Maya Bacache-Beauvallet [24-10-2008]


La crise que le monde connaît depuis juillet 2008 pose encore de nombreuses énigmes. Comment en est-on arrivé là alors que les mécanismes semblent relativement simples et auraient pu être anticipés ? Cette crise marque-t-elle l’échec des politiques monétaires des années 1980 et est-ce le retour des politiques keynésiennes de relance ? L’École d’économie de Paris a organisé un séminaire exceptionnel réunissant huit spécialistes de la crise, académiques et professionnels, pour éclairer le débat. Extraits vidéo.

Les éléments de la crise financière commencent à être connus : recherche de l’accession à la propriété, prêts inconsidérés à des ménages non solvables, titrisation et diffusion dans l’économie des prêts les plus risqués voire insolvables, retournement du marché immobilier américain et effet boule de neige du manque de confiance entre agents financiers et en particulier entre les banques, assèchement des prêts interbancaires et du crédit dans l’économie. La crise que le monde connaît depuis juillet 2008 pose encore de nombreuses énigmes : les mécanismes semblent relativement simples donc anticipables, pourquoi alors en est-on arrivé là ? Cette crise est-elle comparable à celle de 1929 ou présente-t-elle des spécificités ? Marque-t-elle l’échec des politiques monétaires des années 1980 et en particulier de l’indépendance de la banque centrale et de son objectif ? Quelles sont les modes de résolution de la crise et assiste-t-on au retour des politiques keynésiennes de relance ? Pour éclairer le débat, l’École d’économie de Paris a organisé un séminaire exceptionnel réunissant huit spécialistes de la crise, académiques et professionnels.

La crise financière et l’avenir du système financier, débat organisé à l’École d’économie de Paris le 14 octobre 2008.

Sommaire des interventions :
- François Bourguigon, École d’économie de Paris (EEP)
- David Naudé, Deutsche Bank
- Fabrizio Coricelli, Paris 1, CES and CEPR
- André Orléan, PSE et EHESS
- Gunther Cappelle-Blancard, Paris 1,CES
- Paul Besson, Trading in Hedge Fund Industry
- Gabrielle Demange, EEP et EHESS
- Olivier Godechot, CMH
- Philippe Martin, Paris 1, CES et CEPR.


François Bourguigon, École d’économie de Paris (EEP)

François Bourguignon (EEP)

David Naudé (Deutsche Bank)

David Naudé (Deutsche Bank)

Fabrizio Coricelli (Paris 1, CES and CEPR)

Fabrizio Coricelli (Paris 1, CES and CEPR)

André Orléan (PSE et EHESS)

André Orléan (PSE et EHESS)

Gunther Cappelle-Blancard (Paris 1,CES)

Gunther Cappelle-Blancard (Paris 1,CES)

Paul Besson (Trading in Hedge Fund Industry)

Paul Besson (Trading in Hedge Fund Industry)

Gabrielle Demange (EEP et EHESS)

Gabrielle Demange (EEP et EHESS)

Olivier Godechot (CMH)

Olivier Godechot (CMH)

Philippe Martin, (Paris 1, CES et CEPR)

Philippe Martin, (Paris 1, CES et CEPR)

l'Etat serait-il de retour ?

Sur la vie des idée un excellent article :

Octobre 2008 : le retour de l’État ?

Perspectives politiques sur la crise financière

par Bruno Bernardi [17-10-2008]


Le déroulement de la crise financière et les tentatives pour l’enrayer ont donné lieu à l’émergence d’un nouveau thème : nous assisterions, divine surprise pour les uns, calamité pour les autres, au retour de l’État. Bruno Bernardi se demande si cette idée n’est pas un leurre, derrière lequel il faudrait discerner les enjeux des mutations en cours : une nouvelle étape vers l’absorption de la société par le marché ou une reconfiguration globale de notre horizon historique et politique ?

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En moins d’un an, ce qu’on a appelé la crise des subprimes – ces crédits immobiliers risqués qui ont proliféré durant les dernières années aux États-Unis – s’est propagée (par le procédé de morcellement et de revente des crédits dénommé titrisation) à l’ensemble du système financier mondial. La crise de confiance qui en est résultée a mis en péril l’existence de nombreuses institutions bancaires de premier plan, désorganisé et tari le marché du crédit, provoqué un effondrement des marchés boursiers, laissant présager une période de récession à l’échelle planétaire. Sous la crise financière semble se profiler une crise économique globale. Au cœur de cette tourmente, le marché en désarroi s’est tourné vers les institutions politiques comme ultime recours devant la débâcle. Les États, en se faisant directement fournisseurs de liquidités, de crédits auprès des banques, de garanties aux déposants et, plus directement encore, en entrant dans le capital de grands groupes financiers, ont « repris la main ». Ces mesures seront-elles efficaces, au moins pour atténuer les effets de la crise en cours ? Éviteront-elles une dépression ? Ce sont des questions pratiquement ouvertes et qui, théoriquement, relèvent pour l’essentiel de la science économique.

On peut cependant aborder ces évènements sous un autre angle, plus directement politique.N’assistons-nous pas à un spectaculaire renversement dans les représentations dominantes de ce que doit être, dans son ensemble, l’organisation sociale ?

Les dernières décennies avaient vu monter en puissance l’idée selon laquelle la marché, par sa dynamique propre et les équilibres qu’il contribue à former, était par définition la structure portante de l’ensemble de l’organisation matérielle de la société, et que l’État, comme la fonction politique qui lui est attachée, ne devaient jouer qu’un rôle restreint, d’accompagnement, en tout cas qu’il n’avait aucune légitimité en tant qu’agent économique. Cette lame de fond, que l’on a qualifiée de révolution conservatrice ou de vague néolibérale, a été d’abord attachée aux noms de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. On connaît la célèbre formule de ce dernier, prononcée lors de son discours d’investiture, le 20 janvier 1981 : « l’État n’est pas la solution à notre problème ; l’État est le problème » [1].

Trois décennies plus tard, on ne peut voir sans une ironique perplexité les héritiers de Reagan et Thatcher, les chantres du tout - marché, de la redéfinition du périmètre des politiques publiques (son rétrécissement), se muer en quelques jours, voire en quelques heures, en hérauts de la décision politique, défenseurs de l’État entrepreneur, et recourir massivement à des mesures par pudeur appelées de nationalisation, quand étatisation serait le mot exact.


Plus fondamentalement, beaucoup estiment que nous sommes à un tournant dans la manière de penser les rapports entre économie et politique, État et marché. Comblant les uns, horrifiant les autres, nous assisterions, après une longue éclipse, au retour de l’État. Mais, avant de valider ou infirmer ce renversement de perspective, de l’applaudir ou le condamner, n’est-il pas nécessaire, prenant un peu de recul, d’interroger cette idée même d’un retour de l’État ?

le développement d el'Afrique analysé par la CNUCED

La CNUCED vient-elle aussi de mettre en ligne son rapport sur le développement de l'Afrique et sa position évolue : la libéralisation n'a pas su suffi à assurer la croissance et le développement :

Le Développement économique en Afrique 2008 : Résultats à l’exportation après la libéralisation du commerce: Quelques tendances et perspectives


Repères
Table des matières
Information de presse
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Le rapport de cette année a pour objet d’examiner les résultats à l’exportation de l’Afrique depuis la libéralisation du commerce afin d’en tirer des enseignements utiles à l’élaboration de futures stratégies de commerce et de développement. Le principal message qui en ressort est que les efforts déployés depuis vingt cinq ans par les pays africains dans le domaine de la libéralisation du commerce ont permis de supprimer la plupart des obstacles politiques qui étaient considérés comme les principaux freins aux exportations de ces pays. En dépit de quelques progrès dans ce domaine, le niveau et la composition des exportations de l’Afrique ne se sont pas foncièrement améliorés. Les pays africains n’ont pas réussi à diversifier leurs exportations en faveur de produits de base et de produits manufacturiers plus dynamiques, qui sont moins sensibles aux aléas des marchés internationaux. Leur part des exportations mondiales a même diminué, passant de 6 % en 1980 à 3 % en 2007. C’est pourquoi, en dépit de la forte croissance des recettes d’exportation enregistrée ces dernières années, l’Afrique doit d’abord récupérer ses parts de marché perdues. Selon le rapport, la faible capacité d’adaptation de l’offre constitue le principal obstacle à la progression des exportations de l’Afrique, ce qui donne à penser que les futures stratégies en matière d’exportation devraient mettre davantage l’accent sur les moyens de développer certains secteurs afin d’accroître la production destinée à l’exportation.

Le rapport sur Le développement économique en Afrique propose quelques orientations pour aider l’Afrique à réorienter ses priorités de développement sur les transformations structurelles afin d’accroître les capacités d’offre et d’adaptation de ses exportations. Ces propositions générales sont étayées par l’observation selon laquelle le développement des exportations suppose bien plus que la libéralisation du commerce et que la politique commerciale doit être étroitement associée à des politiques de développement des secteurs agricole et industriel complémentaires et bien définies. Le rapport souligne que la stabilité macroéconomique et politique, ainsi que la prévisibilité des orientations stratégiques sont des préalables au succès de la libéralisation du commerce et des politiques de développement sectoriel en Afrique.

croissance et inégalités vues par l'OCDE

La dernière publication de l'OCDE revient sur 30 ans de discours libéral : le consensus de washington vole en éclat : la croissance est une condition nécessaire à la réduction des inégalités mais elle n'est pas suffisante

Le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé dans trois pays de l’OCDE sur quatre ces deux dernières décennies. C’est ce que constate un nouveau rapport de l’OCDE.

Selon ce rapport, intitulé « Croissance et inégalités », la croissance économique au cours des 20 dernières années a davantage bénéficié aux riches qu’aux pauvres. Dans certains pays, notamment l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la Finlande, l’Italie et la Norvège, l’écart s’est également accentué entre les riches et la classe moyenne.

Les pays où l’éventail des revenus est large connaissent généralement une pauvreté monétaire plus marquée. En outre, la mobilité sociale joue moins dans les pays à fortes inégalités, notamment les États-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni, alors que dans les pays nordiques, où les revenus sont répartis plus équitablement, on observe davantage de mobilité sociale.
Lors du lancement de ce rapport à Paris, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, a mis en garde contre les problèmes dus aux inégalités et souligné la nécessité, pour les gouvernements, de s’y attaquer. « Une inégalité croissante est un germe de division. Elle polarise les sociétés, elle crée une fracture entre les régions des pays et elle creuse dans le monde un fossé entre les riches et les pauvres. L’accroissement des inégalités de revenu bloque l’« ascenseur social », les personnes talentueuses qui travaillent dur obtenant plus difficilement la récompense qu’elles méritent. Il n’est pas possible d’ignorer ces inégalités croissantes ».

C’est le nombre de personnes peu qualifiées et faiblement instruites sans emploi qui est l’une des principales causes des inégalités de revenus. Un autre facteur est la multiplication des personnes qui vivent seules et des familles monoparentales.

Certaines catégories sociales ont été plus favorisées que d’autres. La population qui se trouve proche de l’âge de la retraite a connu la plus forte progression des revenus ces 20 dernières années et la pauvreté a diminué parmi les retraités dans un grand nombre de pays. En revanche, la pauvreté des enfants a augmenté. (Selon la définition de l’OCDE, il y a pauvreté lorsque chaque membre d’un ménage a un revenu inférieur à la moitié du revenu médian, corrigé de la taille de la famille).

Pour les enfants et les jeunes adultes, la probabilité de pauvreté est aujourd’hui supérieure de 25 % à celle de l’ensemble de la population. La probabilité de pauvreté pour les ménages monoparentaux est trois fois plus élevée que pour la moyenne de la population. Or, les pays de l’OCDE dépensent trois fois plus pour la politique familiale qu’il y a 20 ans.

Dans les pays développés, les gouvernements ont augmenté les impôts et dépensent davantage pour les prestations sociales afin de compenser la tendance à plus d’inégalités. Selon le rapport, les inégalités se seraient encore aggravées plus rapidement sans ces dépenses.

Comme l’a fait valoir M. Gurría, il faut s’attaquer autrement à ce problème. « Bien que la fiscalité et les transferts restent importants dans un grand nombre de pays de l’OCDE pour redistribuer les revenus et réduire la pauvreté, nos données confirment leur perte d’efficacité ces dix dernières années. Vouloir combler les lacunes de la distribution des revenus uniquement par une augmentation des dépenses sociales revient à traiter les symptômes et pas la maladie. »

« Si les inégalités se sont aggravées, c’est en majeure partie à cause des changements qui se sont produits sur le marché du travail. C’est là que les gouvernements doivent agir. Les travailleurs peu qualifiés rencontrent de plus en plus de difficultés à trouver un emploi. Accroître l’emploi est le meilleur moyen de réduire la pauvreté », a déclaré M. Gurría.

Améliorer le niveau d’instruction est aussi un excellent moyen d’obtenir une croissance qui, sur le long terme, bénéficie à tous, et pas seulement aux élites ; tel est l’un des constats du rapport. À court terme, les pays doivent prendre des mesures plus efficaces pour que leur population trouve un emploi et que les familles qui travaillent perçoivent des prestations qui augmentent leurs revenus salariaux, au lieu de dépendre de prestations de chômage, d’invalidité et de préretraite


Intéressant. L’écart entre les riches et les pauvres n’est pas si important qu’on pourrait le penser

Eléments clés du rapport

Les écarts de revenu se sont creusés, au cours des deux dernières décennies, dans la plupart des pays de l’OCDE. Dans le contexte actuel d’une économie mondiale en mutation, cela signifie que toujours plus de personnes risquent d’être laissées à la traîne. Selon le Secrétaire général Angel Gurría, « Faire en sorte que la croissance profite à tous, et pas seulement aux riches, est la tâche que nous devons nous assigner ». Les gouvernements ne doivent pas rester spectateurs : ils doivent réagir aux inégalités de revenu par des politiques qui aideront les gens à s’en sortir.

Pourquoi l’écart entre riches et pauvres se creuse-t-il ?
Dans la plupart des pays, l’écart se creuse parce que les ménages riches s’en sortent nettement mieux que les ménages de la classe moyenne et les ménages pauvres. Les changements dans la structure de la population et sur le marché du travail au cours des 20 dernières années ont beaucoup contribué à cette accentuation des inégalités.

  • Les salaires des personnes qui étaient déjà bien payées ont augmenté.
  • Les taux d’emploi des personnes ayant un moins bon niveau d’instruction ont baissé.
  • Et le nombre des ménages comprenant un seul adulte et une seule famille est en augmentation.

Que peut on faire ?
Dans certains cas, les politiques publiques en matière de fiscalité et de redistribution du revenu ont aidé à lutter contre l’accentuation des inégalités. Mais cela ne peut être la seule réponse. Les autorités publiques doivent aussi améliorer leurs politiques dans d’autres domaines.

  • Les politiques éducatives doivent chercher à doter les individus des compétences dont ils ont besoin sur le marché du travail actuel.
  • Des politiques d’emploi actives sont nécessaires pour aider les chômeurs à trouver du travail.
  • Accéder à l’emploi rémunéré est déterminant pour réduire le risque de pauvreté, mais accéder à un emploi n’est pas nécessairement suffisant pour être à l’abri. L’étude Croissance et inégalités montre que dans plus de la moitié des ménages concernés par la pauvreté il y a au moins une part de revenus issus du travail.
  • Les politiques de prestations liées à l’occupation d’un emploi peuvent aider les familles d’actifs qui ont des difficultés à accéder à un niveau de vie décent en leur apportant un complément de revenu.
En complément :

Le Saviez-Vous ? (Inégalité de revenus)

L’écart entre riches et pauvres s’est creusé et le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté a augmenté au cours des deux dernières décennies. L’évolution est assez générale, affectant les trois quarts des pays de l’OCDE. L’ampleur du changement est limitée mais significative.

[Tableau 11.1. Évolution des inégalités de revenu et de la pauvreté]

Les inégalités de revenu se sont nettement accentuées, au début des années 2000, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis et en Norvège. Par contre, les revenus ont eu tendance à s’égaliser en Grèce, au Mexique et au Royaume-Uni.

[Graphique 1.1. Coefficients de Gini des inégalités de revenu dans les pays de l’OCDE, milieu des années 2000]
[Graphique 1.2. Évolution des inégalités de revenuVariation du coefficient de Gini sur différentes périodes]

La montée des inégalités s’explique généralement par le fait que les riches ont vu leurs revenus s’améliorer tant par rapport aux titulaires de bas revenus que par rapport aux titulaires de revenus moyens.

[Tableau 1.1. et Tableau 1.2. Évolution du revenu réel des ménages par quintile, et Gains et pertes de parts de revenu par quintile de revenu]

Le Saviez-Vous? (Pauvreté)

Environ une personne sur dix avait dans les pays de l’OCDE un revenu inférieur à la moitié de la valeur médiane nationale en 2005.
[Graphique 5.1. Taux de pauvreté relative pour différents seuils de revenu, milieu des années 2000]

Le risque de pauvreté a diminué pour les personnes âgées, alors qu’il a augmenté pour les jeunes adultes et les familles qui ont des enfants.

[Tableau 5.1. Taux de pauvreté des personnes d’âge actif et des ménages ayant un chef d’âge actif, suivant les caractéristiques des ménages]

[Tableau 5.2. Taux de pauvreté des enfants et des personnes appartenant à des ménages avec enfants, suivant les caractéristiques des ménages]

Le travail réduit la pauvreté : les familles sans emploi sont presque six fois plus souvent concernées par la pauvreté que les familles d’actifs.

[Graphique 5.8. Taux de pauvreté et d’emploi, vers le milieu des années 2000]

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de la synthèse
Croissance et inégalités

Données de distribution des revenus et pauvreté, sous Gapminder


Go to Gapminder application


En anglais uniquement pour l'instant, les graphiques Gapminder permettent des interactions entre les données de distribution des revenus et pauvreté avec le temps.

Vous pouvez sélectionner l'indicateur de votre choix sur chaque axe ainsi que la taille des bulles qui représente un troisième indicateur. Vous pouvez alors cliquer sur PLAY. Vous pouvez aussi sélectionner le(s) pays de votre choix et comparer les résultats.

Graphique Gapminder par défaut: les pays de l'OCDE ont le taux de pauvreté qu’ils sont prêts à payer ?

Les revenus sont plus également répartis et il y a moins de gens pauvres lorsque les dépenses sociales sont importantes : c’est ce qu’on observe dans les pays nordiques et dans les pays d’Europe occidentale comme l’Autriche, la Belgique et les Pays-Bas. Dans ces pays, en 2005, les dépenses sociales en faveur des personnes d’âge actif représentaient 7-8 % du revenu national et la part des personnes d’âge actif concernées par la pauvreté se situait entre 5 % et 8 %.

À l’autre extrême, aux États-Unis, en Corée, au Mexique et en Turquie, les prestations représentaient 2 %, si ce n’est moins, du revenu national, et 12 à 15 % de la population d’âge actif étaient concernés par la pauvreté.

Il serait facile de conclure que les pays ont le taux de pauvreté qui est fonction de ce qu’ils sont prêts à payer. Au Mexique et en Turquie, des recettes fiscales plus importantes –– qui permettraient une extension des programmes sociaux –– réduiraient probablement les inégalités et la pauvreté. Mais, pour la plupart des pays de l’OCDE, la réponse est plus complexe...

Un excellent dessin de Martin vidberg dont je vous recommande le blog : L'ACTU EN PATATES






Alors que la bourse de Paris comme toutes les bourses européennes et celles de Tokyo et le Dow Jones réagissaient très positivement au plan de soutien mis en oeuvre par les Etats , les inquiétudes quant à l'évolution de l'économie réelle se multiplient :

la semaine dernière ce sont les prévisions du FMI :

L'institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn table sur une progression du PIB mondial de 3% l'an prochain. Les Etats-Unis n'afficheraient qu'une faible croissance de 0,1% et ne "retrouveront leur potentiel de croissance qu'en 2010". La zone euro ne fera guère mieux avec un PIB en hausse de tout juste 0,2% l'an prochain et l'entrée en récession de nombreux Etats.

Perspectives économiques mondiales du FMI : la synthèse


aujourd'hui : le figaro titre : L'Unedic prévoit 46 000 chômeurs de plus en 2008

Alors qu'elle prévoyait 80.000 chômeurs en moins en 2008, l'assurance-chômage table désormais sur des chiffres nettement moins encourageants. Le gouvernement dévoilera un plan pour l'emploi la semaine prochaine.

Les chiffres de l'Unedic de juin dernier étaient trop optimistes. En tablant sur une baisse du nombre de chômeurs en 2008 (-80 000), l'assurance-chômage n'avait pas vu juste et revoit désormais sérieusement ses prévisions. Mardi, l'Unedic a dévoilé ses dernières estimations. L'assurance-chômage prévoit 46 000 chômeurs de plus en 2008 et un déficit cumulé à 5,09 milliards d'euros en fin d'année. En cause de ces nouveaux chiffres, les hypothèses de créations d'emplois (43 000 aujourd'hui contre 119 000 en juin) et de croissance économique (1% contre 1,7% il y a trois mois), toutes deux revus à la baisse.


Une des explication à cette remontée du chômage : Sur le site du journal le Monde :


P Krugman: Le Nobel d'économie 2008 évoque une probable récession mondiale
"Même si nous débloquons le marché du crédit, nous aurons probablement une sérieuse récession devant nous", estime-t-il. Selon Pau Krugman, la crise a déjà infligé de lourds dommages à l'économie mondiale, entraînant notamment l'économie réelle dans une forte "tendance à la baisse". Plus tôt, il avait déclaré en conférence de presse que le monde se dirigeait vers "une récession, sans doute prolongée, mais peut-être pas un effondrement".
Plus généralement, il estime que "les gens qui nous assuraient que le marché fonctionnait, que la poursuite du profit conduisait toujours à un résultat positif, se sont massivement trompés".


Sur le site contre info une critique encore plus virulente de B Setser :




Nous avons suggéré que les risques n’avaient pas disparu mais changé de nature. Dans ce gigantesque et brutal « repli d’accordéon » auquel nous assistons, les formes de la monnaie - dépôts et épargne - que nous avons concédé à l’exercice du droit et de l’intérêt privé désormais dotés d’un privilège de liberté absolue, ont été à deux doigts de perdre toute valeur. Elles ont du chercher refuge in extremis auprès de la seule garantie qui vaille, au bout du compte, celle des contribuables et de la monnaie d’état. Ainsi, la faillite potentielle des uns est devenue la dette des autres, mettant semble-t-il un terme à la panique. Outre des dettes, nous avons cependant gagné du temps. Mais la situation nouvelle - inouïe - qui s’est créée est celle-ci. Chaque acteur du système financier, totalement dysfonctionnel, qui ne doit jusqu’à présent sa survie qu’à l’accès à des fonds distribués sans restrictions par les banques centrales, est désormais explicitement protégé contre la faillite. Les états ont donc accepté en deux temps de prendre la place des marchés monétaires moribonds, puis de garantir que tous les morts vivants de la place - ne les secouez pas, ils sont pleins de dettes - resteraient en vie. En d’autres termes, après la transfusion, l’entrée en service de soins intensifs. Fort bien. La sécurité sociale, finalement, nous rappelle ainsi ses incontestables mérites. Elle nous a évité l’infarctus généralisé. Restent plusieurs questions. Quand, comment, et à quelles conditions pourrons nous débrancher les sondes de ces grands malades qui seront sans doute un peu inquiets à l’idée de bénéficier à nouveau des bienfaits du grand air et de la libre concurrence du « struggle for life » qu’ils affectionnaient tant ? Et combien coûtera cette hospitalisation ? Faut-il par ailleurs accepter que soient encore versés des dividendes aux actionnaires d’établissements qui ne doivent leur survie qu’à la collectivité ? Voilà, en résumé, les thèmes que Brad Setser développe ci-dessous. Une dernière remarque. Nombre de nations des pays émergents ont eu à subir ce type de crise. Mais jamais auparavant - et de loin - le G7 n’avait fait preuve d’une telle magnanimité. Pour eux, il n’a jamais été question de fournir des liquidités « illimitées » pour les aider à traverser une mauvaise passe, et les Argentins, pour ne citer qu’eux, s’en souviennent à coup sûr fort bien. Mais sans doute est-ce là une illustration de la théorie de l’ « avantage comparatif ».

Finalement le traitement mis en oeure était nécessaire , presque tout le monde en convient, mais sera t'il suffisant , surtout est-il adapté s'il n'est pas accompagné de mesures structurelles qui ne se limitent pas à quelques codes de bonne conduite ?