Quelle politique monétaire face à la récession ?

Face aux risques de récession les banques centrales réagissent très différemment : la FED a baissé son taux directeur deux fois et de manière conséquente, la banque d'angleterre suit le mouvement mais pas la BCE qui reste ciblée sur son objectif de lutte contre l'inflation , une position dogmatique selon certains :

sur le site du figaro :

La Banque centrale européenne maintient sa politique de lutte contre l'inflation. La Banque d'Angleterre baisse son taux directeur.

"Sans grande surprise, le conseil des gouverneurs de la BCE a maintenu son taux directeur à 4% lors de sa réunion mensuelle à Francfort. La banque d'Anglettere avait annoncé peu avant dans la journée une baisse de 0.25 point à 5.25% de son principal taux d'intérêt. L'institution britannique avait déjà abaissé son taux, en décembre, à 5,5%."

Sur le site de l'OFCE : LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE VA-T-ELLE FAIRE PLONGER LA ZONE EURO ?
Jérome CREEL et Éloi LAURENT


C’est bien la pire des folies que de vouloir être sage dans un monde de fous »
Érasme, Éloge de la folie

en laissant fermement entendre que les taux d’intérêt ne baisseraient pas dans la zone euro, et ce pour « ancrer solidement les anticipations d’inflation », le Président de la Banque centrale européenne (BCE) a résolument pris le contre-pied de la stratégie poursuivie par la Réserve fédérale américaine qui avait la veille abaissé son taux directeur de 75 points de base. Les places européennes sont aussitôt reparties à la baisse et le spectre de la crise économique s’est rapproché un peu plus près de la zone euro.
Les crises économiques du capitalisme moderne sont rarement le fruit des seuls marchés. Pour qu’un choc financier se transforme en choc réel, il faut qu’aux erreurs et aux errements des places boursières et des systèmes bancaires s’ajoutent ceux des banques centrales, parmi lesquels le défaut d’anticipation et l’obstination sont les plus préjudiciables.
Si, en 2001, le pire a été évité en Europe, le coût économique du biais dogmatique européen fut alors élevé. En retardant la baisse de ses taux d’intérêt alors que l’économie ralentissait manifestement, la BCE a plongé la zone euro dans une période prolongée de croissance molle dont elle n’est vraiment sortie qu’en 2006. Au même moment, grâce à une baisse franche et préventive de ses taux d’intérêt, la Réserve fédérale permettait à l’économie américaine de renouer avec une croissance vigoureuse de 3 % en rythme annuel, un an à peine après une première chute trimestrielle du PIB (graphique 1).
La situation économique est sans doute encore plus grave aujourd’hui. Et la BCE n’a plus l’excuse, ni de sa jeunesse et par conséquent d’une crédibilité à affirmer, ni d’un taux de change
faible aux effets inflationnistes. Non seulement la politique annoncée et poursuivie par la BCE nous paraît erronée, comme elle le fut en 2001, mais elle semble en outre incohérente.

Pour lire la suite de l'article : La Banque Centrale Européenne va-t-elle faire plonger la zone euro ? par Jérome Creel et Éloi Laurent


Le FMI lui même , exprime ses inquiétudes:


Pour une relance budgétaire ciblée

Réflexions de Dominique Strauss-Kahn
publiées dans le Financial Times,
le 30 janvier 2008

L'économie mondiale ralentit: les problèmes du secteur immobilier perdurent aux États-Unis, les systèmes financiers traversent toujours une passe difficile — aux États-Unis encore, mais aussi en Europe — et la croissance commence à marquer le pas dans le reste du monde. Du point de vue du Fonds monétaire international, ce sont bien sûr les considérations à moyen terme qui priment. Mais cela ne veut pas dire qu'il soit exclut pour autant de recourir aux politiques contracycliques, dont l'effet pourrait être efficace.

pour lire la suite :

Pour une relance budgétaire ciblée, Réflexions de Dominique Strauss-Kahn


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