La condition des « Intouchables »

Sur le site la vie des idées : pour compléter le chapitre démocratie et égalité : La condition des « Intouchables »

La séance du 28 janvier 2008 était consacrée à la présentation par la juriste Smita Narula (New York University) d’un texte intitulé « Equal By Law, Unequal by Caste : The « Untouchable » Condition in Critical Race Perspective », à paraître dans une prochaine livraison du Wisconsin Journal of International Law. Après un rappel des différences entre la conception états-unienne, à dominante binaire, de la « race » et la caste en tant que fondement d’un système d’« inégalité graduée » [1] offrant à la quasi-totalité des groupes ainsi hiérarchisés la possibilité d’en tirer parti, l’auteure y décrit avec force détails ce qu’elle identifie comme l’un des traits les plus singuliers de la configuration indienne : l’ampleur de la disjonction entre le contenu – égalitaire, et même particulièrement « progressiste » – des normes juridiques et plus spécifiquement constitutionnelles en vigueur, d’une part, la persistance de violations massives des droits fondamentaux les plus élémentaires des personnes – les femmes en particulier – identifiées comme « intouchables », d’autre part. En effet, non seulement les très nombreux actes de violence commis à leur encontre et censés venir sanctionner la transgression de normes sociales de ségrégation et d’endogamie – meurtres, viols et autres sévices – demeurent largement impunis [2], mais il n’est pas rare que les agents publics eux-mêmes y prennent une part plus ou moins active. Se juxtaposent ainsi de manière particulièrement crue un ordre juridique caractérisé par l’abolition officielle de l’intouchabilité – en vertu de l’article 17 de la Constitution – ainsi qu’une nette prise en compte de la nécessité de remédier aux inégalités observées – y compris au moyen de mesures de discrimination positive – et une réalité sociale où des pratiques partiellement similaires aux lynchages de l’ère Jim Crow dans le Sud des États-Unis sont encore légion

pour lire l'intégralité :

0 commentaires: