QUELLE METHODE DE SOCIALISATION ? POUR OU CONTRE LES FESSEES ?

QUELLE METHODE DE SOCIALISATION ? POUR OU CONTRE LES FESSEES ?


Sur le site de l'union des familles en europe une enquête auprès de 3 générations d'européens sur la pratique de la fessée comme outil de socialisation : ici Dont libération opère un compte rendu dans l'article : Qui n’a pas eu sa fessée ?
En cours de première ES dans le chapitre les méthodes de socialisations nous opposons :
  • les méthodes de socialisation traditionnelles qui recourent à la sanction, la punition physique (la fessée par exemple) ou la récompense qui développent une conception plutôt pessimiste de l'enfant : une page vierge (durkheim) ou un être mauvais (les manuels d'éducation d'ancien régime) qu'il faut transformer pour l'adapter à la société en lui faisant intérioriser les normes et les valeurs .
  • Aux méthodes relevant d'une démarche interactionniste qui visent à socialiser l'enfant par l'apprentissage (socialisation par essais et erreurs) , par l'observation ou l'imitation. L e modèle de l'enfant développé ici est plus proche de celui d'un enfant qui doit se construire, se révéler à lui même, qui peut dégénérer en un enfant roi .
A priori on s'attendrait à ce que l'enquête démontre que le recours aux sanctions physiques est en voie de disparition , legs d'un passé heureusement révolu
, survivant seulement dans les pays rétrogrades :

Olivier Maurel, professeur et auteur de la Fessée, cent questions-réponses sur les châtiments corporels , dresse un état des lieux de ce châtiment d'un autre âge:
"
La majorité des pays du monde en sont encore, comme nous l'étions jusqu'au XIXe siècle, à trouver normale et éducative la bastonnade pratiquée avec la chicote africaine, la canne d'osier, la lourde palette utilisée dans les écoles de vingt-deux Etats des Etats-Unis, le câble électrique ou le tuyau de plastique. D'autres pays, comme je l'ai dit, ont totalement renoncé à ces méthodes de dressage."
Pourtant l'enquête de l'union des familles Européennes démontre plutôt le contraire :


cette enquête de l’UNION des FAMILLES en EUROPE a été réalisée en 2006/2007 auprès de 685 grands-parents, 856 parents et 776 enfants qui ont spontanément répondu sur le site internet.


les résultats présentées sur le site de L'UFE sont :


  • "Les trois générations ont (toutes) reçu des fessées : 95% des grands-parents, 95% des parents et 96% des enfants. A toutes les générations, les garçons ont plus de fessées que les filles. Les fessées viennent très majoritairement de leurs parents. Pour 52% d’entre eux, personne d’autre qu’eux n’a droit de frapper leur enfant.
  • J’ai déjà donné une fessée : 84% des grands-parents et 87% des parents reconnaissent avoir déjà donné une fessée. Les abstentionnistes sont 34% à estimer que l’éducation qu’ils ont reçue étant enfant était trop sévère (contre 23% de ceux qui pratiquent la fessée)
  • Les grands-parents sont 58% à avoir envie d’en donner à leurs petits enfants mais dans 2/3 des cas, ils s’en abstiennent craignant l’hostilité des parents (24% passent outre). De fait, 36% seulement des parents l’acceptent.

  • Des fessées méritées : Pour plus de 63% des grands-parents et 62% parents, ces fessées étaient (largement) mérités. C’est aussi l’opinion de 55% des enfants.

  • Eduquer ou se défouler ? Les enfants sont 65% à considérer qu’en les frappant, leurs parents cherchent à les élever, 28% estimant, toutefois, qu’il y aussi une part de défoulement dans cette punition. Cette opinion est partagée par 77% des parents. Les mères au foyer étant les plus culpabilisées (14% pensent qu’elles ne font que passer leurs nerfs)

La fessée, rien que la fessée !



  • Les gifles sont en régression : 54% des grands-parents en ont donné contre 25% des parents. Toutefois, elles sont jugées dangereuses par de nombreuses personnes

  • Le martinet est en régression : 28% des grands-parents l’ont pratiqué, 10% des parents en usent.

  • Les coups de pieds ne sont plus de mise. En revanche le « coin » ou sa forme adolescente « Vas dans ta chambre !» sont souvent évoqués
  • De façon anecdotique, des parents décrivent des privations de repas, des tapes sur la main, voire des douches froides"

l'étude en conclu que : "Le principe fermement affirmé est de corriger l’enfant, pas de le faire souffrir"


Pourtant : un article de libération du 9 mai 2007 :17 pays européens ont interdit cette violence

indiquait que :
Certes "D'après une récente enquête de la Sofres pour l'association Ni claques ni fessées, 84 % des parents français recourent à des formes diverses de violence éducative physique."
Mais : " Depuis le 21 février 2007, l'appel lancé par l'Observatoire de la violence éducative ordinaire pour obtenir l'interdiction de la violence éducative a été ratifié par cent vingt-sept associations"
Ainsi : "
Déjà dix-neuf pays, dont dix-sept européens, ont interdit toute forme de violence éducative, y compris la tape. Les mouvements les plus forts que je connaisse agissent dans les pays qui n'ont pas encore prononcé cette interdiction, notamment en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et au Cameroun, où une association nommée Emida fait un formidable travail et cherche à étendre son action à l'ensemble de l'Afrique. En France, c'est la première fois qu'un aussi grand nombre d'associations demande aux pouvoirs publics d'interdire toute forme de violence éducative. Nous espérons que notre appel aidera la défenseure des enfants, Dominique Versini, à faire pression sur le futur gouvernement pour qu'il se mette en conformité, sur ce point, avec la convention relative aux droits de l'enfant."

Comment expliquer cette distorsion entre les associations et l'enquête de l'UFE ,

Une partie de la réponse se trouve sur le site du café pédagogique :

Une association milite pour le retour des châtiments corporels

"Faut-il supprimer le châtiments corporels ? Les enfants d'aujourd'hui sont-ils bien élevés ? Comment les faire progresser ?" Ces questions font les titres d'un dossier de l'association Union des familles en Europe qui s'est fixé comme but la réhabilitation des bonnes vieilles méthodes de dressage.

Ces questions sont proprement scandaleuses. Comment peut-on demander s'il faut supprimer les châtiments corporels, alors que la loi les punit ? Tout le dossier apporte des réponses qui banalisent les violences sur enfants. Selon l'UFE, la fessée est hyper populaire y compris chez les victimes. Et puis elles sont méritées (là aussi les victimes acquiescent) parce que "les enfants sont mal élevés" du fait du laxisme des parents, du déclin des valeurs et du laxisme des enseignants…

Le lecteur a ainsi droit à 40 pages d'apologie de la fessée et des violences sur enfants, amplement ornées d'illustrations pour revues amatrices de chair enfantine. La fascination pour la fessée cul nu est d'ailleurs un thème récurrent sur le site de l'UFE. Cette association qui milite pour le mariage ("entre individus de sexe opposé") et "le renouvellement dynamique des générations" avait déjà proposé une "enquête" sur le retour de l'uniforme."


Une enquête discutable donc .D'autant plus que : selon O Maurel v

"
Plusieurs lecteurs de mon livre, hommes et femmes, m'ont dit être devenus masochistes à la suite de fessées reçues de leurs parents. Il faut ajouter qu'habituer les enfants à la fessée, c'est les habituer à subir une intrusion dans l'intimité de leur corps, et ainsi risquer de réduire leur réactivité face à un éventuel abuseur sexuel. Enfin, il est très vraisemblable que les femmes qui ont le plus de difficultés à réagir dès la première menace de coups sont celles qui ont été habituées à recevoir des fessées tout au long de leur enfance. Or, dans les cas de violences conjugales, c'est souvent la première réaction qui est décisive."

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