les rapports d'Oxfam

OXFAM


A la conférence de Bali les " pays riches doivent accroître leur aide financière pour permettre aux pays pauvres de s'adapter au réchauffement climatique, estime l'organisation Oxfam, dans un rapport diffusé mardi 4 novembre 2007. Intitulé "Financer l'adaptation : pourquoi la conférence des Nations unies sur le climat à Bali doit mandater la recherche de nouveaux fonds", le rapport déplore la grande inégalité entre pays pauvres et pays riches face aux conséquences du changement climatique.


"Les pays riches n'ont contribué qu'à hauteur de 67 millions de dollars au fonds de l'ONU destiné à aider les pays les plus pauvres au monde à s'adapter au changement climatique, ce qui est inférieur à ce que les Américains dépensent chaque mois en crème solaire", souligne le rapport. "Ce chiffre représente vraiment une insulte (...) étant donné que les pays les moins développés auront au moins besoin d'un à deux milliards de dollars afin de satisfaire ne serait-ce que leurs besoins d'adaptation les plus urgents", a indiqué l'auteur du rapport, Charlotte Sterrett. Le rapport évalue à au moins 50 milliards de dollars par an les coûts d'adaptation au changement climatique dans les pays en développement, "et beaucoup plus si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas suffisamment réduites".



LES PAYS PAUVRES, PREMIÈRES VICTIMES DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

L'organisation pose également la question de nouveaux mécanismes de financement en préconisant la création de fonds propres, distincts de l'aide globale apportée aux pays en développement. "Vous ne pouvez pas détourner des fonds alloués aux objectifs de développement tels que la prévention du VIH", peut-on lire dans le rapport. Selon Oxfam, les Etats-Unis et l'Union européenne doivent contribuer à hauteur de 75 % des financements nécessaires. Du coté européen, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, la France et l'Espagne doivent être dans l'ordre les principaux contributeurs.

Les effets néfastes du changement climatique sont très importants dans les pays pauvres (désertification, dégâts pour l'agriculture), alors que les responsables sont les pays riches, gros émetteurs de gaz à effet de serre. Ceux-ci sont en outre les premiers à profiter économiquement de la situation, comme le relève l'étude : "Il existe une profonde injustice en ce qui concerne les impacts du changement climatique."

pour lire la suite de l'article du monde :



En complément le rapport des amis de la terre :
La voix des populations affectées par le changement climatique

Dans un domaine complémentaire Oxfam a publié en novembre 2007 un rapport sur les reponsabilités de l'industrie pharamceutique mondiale :

"l'industrie pharmaceutique empêche des millions de personnes pauvres d'avoir accès aux médicaments, mettant ainsi en péril son propre devenir, car les entreprises du secteur refusent d'adapter leur offre commerciale aux marchés des pays en développement.

Le rapport "Investing for Life" étudie les cas des 12 plus importantes entreprises pharmaceutiques, analysant leurs politiques de prix pour les médicaments, leurs résultats en termes de production de médicaments adaptés aux pays pauvres et leur position sur la protection des droits de propriété intellectuelle.

Oxfam International affirme que l'industrie pharmaceutique n'assure pas un accès universel aux médicaments parce qu'elle refuse d'en faire l'élément central de son modèle économique. Par conséquent, elle ne pourra profiter du plein potentiel des marchés émergents, pourtant perçus comme la prochaine étape de sa réussite financière.

Selon un important cabinet de conseil, la baisse de confiance des investisseurs dans l'industrie pharmaceutique a coûté mille milliards de dollars aux actionnaires.

"L'industrie pharmaceutique pratique la politique de l'autruche. Plus de 85% des consommateurs dans le monde n'ont pas ou peu accès aux médicaments qu'elle produit. Les entreprises du secteur doivent reconnaître que fixer des prix élevés, supprimer les médicaments génériques de la concurrence, développer des médicaments uniquement à destination des personnes suffisamment riches pour se les acheter et lutter pour des lois de propriété industrielle (brevets) encore plus sévères relève d'une stratégie commerciale totalement inefficace vis-à-vis des marchés émergents, en plus d'être moralement inacceptable", a déclaré Jeremy Hobbs, directeur général d'Oxfam International.

"Les investisseurs s'inquiètent de la performance de l'industrie pharmaceutique. Ils savent que les marchés émergents représentent des marchés clés pour la croissance future du secteur, mais les entreprises ont répondu à ce nouveau défi de façon ad hoc et incohérente. C'est dangereux à la fois pour l'industrie pharmaceutique et pour les populations pauvres, qui continuent de faire face à des maladies dévastatrices telles que le paludisme, la tuberculose, l'asthme, le cancer ou encore le VIH/Sida, sans avoir accès à des médicaments financièrement abordables."

Le rapport révèle les carences du secteur de l'industrie pharmaceutique :
  • qui a échoué à mettre en place une politique systématique et transparente de fixation progressive des prix, avec des prix correspondant au pouvoir d'achat des populations en ce qui concerne les médicaments essentiels ;
  • qui continue de négliger la recherche et le développement relatifs aux maladies affectant majoritairement les populations pauvres des pays en développement ;
  • qui demeure inflexible en matière de protection de la propriété intellectuelle, notamment en traînant les pays pauvres devant les tribunaux pour les empêcher d'avoir recours aux clauses de sauvegarde relatives à la santé publique ;
  • qui continue de beaucoup trop s'appuyer sur les donations qui permettent de fournir des médicaments abordables aux populations, même si ce système n'est pas pérenne et s'avère parfois contre-productif.
pour lire la suite :

Médicaments : l’industrie se tire une balle dans le pied


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