Le gain des dealers de drogue selon une étude du Mildt

la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) a remis un rapport intitulé : Le trafic de cannabis en France : Estimation des gains des dealers afin d´apprécier le potentiel de blanchiment.

Le rapport constate que :

Le cannabis est devenu un produit de consommation courante en France :
  • En 2005, 30,6 % des 15-64 ans avaient déjà expérimenté l’usage de cannabis et 8,6 % des Français confiaient avoir fuméau moins un joint lors des douze derniers mois. Le cannabis est la drogue illicite la plusfréquemment proposée à la consommation (Beck et Cytrynowicz, [2006]).
  • Chez les jeunes, la consommation de cannabis paraît s’être banalisée tant le nombre de consommateurs réguliers est important : un garçon sur six et une fille sur quinze étaient fumeurs réguliers de cannabis à 17 ans en 2005 (Beck et al., [2006a,b]).
  • Le coût social du cannabis, autrement dit le coût que fait supporter le cannabis à la collectivité aété estimé à 919 millions d’euros en 2003 (Ben Lakhdar, [2007]).
  • le commerce du cannabis est donc illégal mais est pourtant une réalité indéniable. Cette étude a alors pourobjectif d’identifier les modes de distribution commerciale et les gains illégaux générés par le trafic de cannabis
Qu'en est-il des bénéfices qu'en trirent ceux qui vivent de la vente du cannabis (activité illégale qui est un délit) : il faut différencier 3 catégories :
  1. Il y aurait entre 689 et 1 504 semi-grossistes de cannabis selon ce scénario, chacun ayant unedizaine d’intermédiaires (de clients). Leur gain individuel varie de 253 000 à 552 000 euros pourdes volumes annuels de cannabis distribués allant de 132 à 308 kilos.
  2. Les premiers intermédiaires sont au nombre de 6 000 à 13 000. Ils distribuent chacun de 16 à 35kilos de cannabis par an pour un gain compris entre 35 000 et 76 000 euros. Ils auraient aussi unedizaine de clients.
  3. Enfin les derniers intermédiaires (3ème et 4ème niveau) gagneraient entre 4 500 et 10 000 euros paran et seraient entre de 58 000 à 127 000. Ils auraient entre 3 et 8 clients chacun mais nedistribueraient pas plus de 3,5 kilos de cannabis par an.
La rémmunération est donc très inégale en fonction du statut du vendeur :
Ces estimations permettent de réaffirmer (CNV, [1994]) que le commerce de cannabis n’est que
peu profitable au bas de l’échelle de distribution. Ce commerce ne commence à être lucratif qu’à
partir du 2ème intermédiaire, quand les volumes annuels échangés sont supérieurs à la dizaine de kilos. En conséquence, c’est à partir de ces niveaux de commerce qu’une entreprise de blanchiment, parallèle et conséquente au commerce du produit, peut se mettre en place.

D'autant plus qu'il faut prendre en compte :
Pour le dealer,le risque d’être arrêté représente une «taxe judiciaire» à intégrer dans le prix. Cette menace conditionne, par exemple, «23,6 % du prix final» de la cocaïne. «La concurrence, appréhendée par le degré de violence entre dealers, façonne aussi le bénéfice net de ces derniers», poursuit le chercheur. Elle compte pour 33 % dans le prix final. Pour connaître les montants du trafic de cannabis susceptibles d’être blanchis, il faudrait encore intégrer le coût du stockage, du transport, des rabatteurs et autres guetteurs. Seule certitude : entre le semi-grossiste et le consommateur final, le prix du gramme de cannabis est multiplié au moins par trois.

pour lire l'intégralité du rapport :l’intégralité du rapport en PDF


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