la conférence de Bali





Selon N Stern le succès de la conférence de Bali repose sur : la capacité des pays riches à ouvrir la voie en acceptant de faire des efforts :

"Les pays riches doivent ouvrir la voie. Et leur réflexion sur le meilleur moyen de mener une action commune pour réduire les gaz à effet de serre devra prendre en compte trois critères.

  1. Premièrement : l'efficacité. L'ampleur de la réaction doit être à la mesure du défi à relever. C'est-à-dire qu'il faut fixer un objectif de réduction des gaz à effet de serre permettant de faire baisser les risques encourus à un niveau acceptable. Les objectifs fixés au sommet du G8 à Heiligendamm en juin dernier – atteindre d'ici à 2050 une réduction des émissions de 50 % (par rapport à 1990) – sont essentiels si nous voulons pouvoir limiter les hausses de température à 2 °C ou 3 °C.
  2. Le deuxième critère est la rentabilité. Nous devons faire baisser les coûts liés à cet effort, en utilisant les prix ou les taxes si c'est possible. Le commerce des droits d'émission entre pays doit être un pilier de cet engagement. Par ailleurs, aider les pays pauvres à couvrir les dépenses engagées pour réduire leurs émissions de CO2 les motivera à rejoindre les autres pays dans cet effort.
  3. Le troisième critère à prendre en compte est l'équité. Les pays pauvres seront les premiers et les plus durement touchés par les bouleversements climatiques. Mais les pays riches sont responsables de la majeure partie de la pollution émise par le passé. Les Etats-Unis émettent actuellement plus de 20 tonnes de CO2 ou équivalent par habitant et par an, l'Europe de 10 à 15 tonnes, la Chine plus de 5 tonnes, l'Inde aux alentours de 1 tonne, et la plupart de l'Afrique bien moins de 1 tonne. Pour obtenir une réduction de moitié des émissions mondiales d'ici à 2050, la moyenne mondiale par habitant doit passer de 7 tonnes à 2 ou 3 tonnes. Au sein de ces objectifs mondiaux, même le minimum d'équité impose que les réductions des pays riches atteignent au moins 80 % – de manière directe ou par l'achat de droits d'émission. Et encore, cet objectif de 80 % pour les pays riches ne rétablira l'équité que pour le rythme des émissions actuelles – aux alentours de 2 ou 3 tonnes annuelles par habitant. En fait, les pays riches auront émis la plus grosse part du CO2 que l'atmosphère est capable d'absorber. "
la conférence s'est ouverte : par la ratification de l'Australie :

L'Australie a ratifié le protocole de Kyoto, décision prise ce matin même alors que s'ouvre cette conférence capitale pour l'avenir de la planète. 190 pays représentés, avec objectif de tracer une feuille de route de négociations pour l'après-Kyoto.

Autant dire que la décision de Kevin Rudd, le nouveau Premier ministre travailliste australien a été saluée ce matin à Bali, c'est son représentant à la conférence qui en a fait l'annonce. Après onze ans de pouvoir conservateur, le nouveau dirigeant australien issu des législatives du 24 novembre a tenu ses promesses pour la lutte contre le réchauffement climatique, et les Etats-Unis restent le seul grand pays développé à ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto.

Tout le problème est que le président américain George W. Bush estime que les objectifs nuiraient à l'économie de son pays et que les pays émergents, en particulier l'Inde et la Chine, qui devrait ravir aux Etats-Unis leur titre de pays émettant le plus de dioxyde de carbone (CO2) en 2007 ou 2008, devraient également prendre des engagements.

Cela n'empêche pas les Etats-Unis de souhaiter l'élaboration d'"'une feuille de route de Bali' pour faire progresser les négociations sur la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques", comme l'a récemment déclaré la sous-secrétaire d'Etat Paula Dobriansky. Washington n'envisage pas pour autant de se fixer des objectifs contraignants, appelant "chaque pays à définir son propre éventail" de mesures.

Pour beaucoup cela signifie que Washington préfère aujourd'hui participer aux débats pour mieux les faire capoter;

A l'ouverture de la conférence : "Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a affirmé que le rôle des Etats-Unis "serait critique" dans les discussions et que les délégués doivent élaborer une feuille de route approuvée par Washington.

"Concevoir une réponse à long-terme au changement climatique qui n'inclut pas le plus grand émetteur (de gaz à effet de serre) du monde et la plus grande économie du monde n'aurait tout simplement pas de sens"

De plus première visée par l'après-Kyoto, la Chine prévient déjà qu'elle ne sera pas prête "avant un bon bout de temps" à adopter des plafonds d'émission de GES qui, selon elle, freineraient son essor économique et ralentiraient l'amélioration des conditions de vie de centaines de millions de pauvres. Et Pékin de souligner que chaque Chinois émet six fois moins de CO2 qu'un Américain.

Or la croissance chinoise (supérieure à 8 %) grosse consommatrice d'énergie à effet de serre (en particulier via le charbon) rend impérative la prise de conscience par legouvernement chinois de mesures : un new deal de l'environnement est nécessaire a même déclaré N Sarkozy lors de sa visite en chine .

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