Perspectives de l'Europe vues par le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) publie le premier numéro des Perspectives économiques régionales : Europe, dans lequel il prévoit un léger ralentissement de l'activité pour l'ensemble des pays de la région1, avec un taux de croissance corrigé de l'inflation qui reviendrait à 3,2 % en 2008, après avoir atteint 3,7 % en 2007, à condition que les remous actuels sur les marchés financiers se dissipent. La croissance dans les pays européens émergents resterait assez robuste, à 5,7 % en 2008.

Selon le FMI la mondialisation portait ses fruits puisque :
«Les turbulences financières ont touché l'Europe à un moment où la croissance prenait de l'élan. Des politiques saines, un environnement mondial favorable et une intégration financière et commerciale de plus en plus poussée ont créé une situation où les dividendes de la croissance dans les pays avancés et les bienfaits de la convergence dans les pays émergents sont on ne peut plus évidents."



Face à la crise des subprimes la position du FMI est clairement exprimé dans le passage :
«Les turbulences financières actuelles ont souligné la nécessité de réformer le secteur financier. Elles ont montré que, dorénavant, les dispositifs de contrôle prudentiel publics et privés devront évoluer plus en phase avec l'innovation financière. La tendance des nouveaux produits financiers à exploiter les failles de ces dispositifs pose effectivement un problème dont il va falloir s'occuper. Il n'en reste pas moins que l'innovation financière a été et restera d'un précieux secours pour améliorer les performances à moyen terme. Si l'Europe veut pouvoir tirer avantage de cette dynamique sans encourir de risques excessifs, elle devra donc agir dans deux directions, à savoir, d'une part, moderniser les dispositifs prudentiels, les filets de sécurité financiers et les mécanismes de résolution des crises et, de l'autre, adopter de nouvelles réformes pour laisser la concurrence s'exercer librement entre les diverses formes d'intermédiation financière et tirer parti de leurs effets de synergie."

le principal problème de l'Europe est que les réformes n'ont pas été poussées assez loin selon lee FMI :
«Outre le problème des turbulences financières, le rééquilibrage des finances publiques et les réformes structurelles doivent rester des priorités. Malgré les bons résultats économiques, les efforts d'ajustement budgétaire se sont relâchés, trahissant la tendance de l'Europe à gaspiller les dividendes budgétaires d'une croissance vigoureuse. Il y a pourtant d'excellentes raisons de maintenir le cap de l'ajustement budgétaire, à commencer par les pressions que le vieillissement démographique exerce sur la dépense publique en Europe.
Les réformes structurelles qui ont été mises enœuvre en Europe ont porté leurs fruits, mais, dans l'ensemble, les rigidités structurelles restent un point faible et la plupart des pays européens avancés sont encore loin d'avoir comblé l'écart qui les sépare des États-Unis en termes de PIB par habitant.

D'ailleurs la meilleure preuve en est selon le FMI que :
"'comme le montrent les résultats des économies les plus performantes, il n'y a que des avantages à attendre d'une plus grande flexibilité du marché du travail et d'un renforcement de la concurrence. Pour assurer la viabilité de la convergence, les pays émergents devront faire un effort particulier pour renforcer la contestabilité de leur marché intérieur et améliorer l'environnement qu'ils offrent aux entreprises."

En complément : la banque de France met en ligne :

Dix mots-clés pour comprendre la crise

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