les étudiants et la loi Pécresse

Ce matin les élèves du lycée vont voter en assemblée pour ou contre le blocage du lycée. Nos élèves de TES, qui quand ils étaient en seconde s'étaient opposés au CPE et avaient bloqué le lycée, sont aujourd'hui majoritairement (voire violemment pour certains) opposés à cette mesure (on a le bac! nous on a pas le temps de s'amuser c'est bon pour les secondes! ).

Est ce de l'individualisme ? (chacun pour soi)

La loi connue sous le nom de loi Pécresse mérite t'elle ces mobilisations ? :


Sur le site de l'UNEF (principal syndicat étudiant dont l'orientation à gauche est claire )

Après des discussions à marche forcée et suite à son examen par le Parlement au mois de juillet, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités a été publiée le 11 août dernier. Malgré les quelques modifications apportées au projet de loi initial, l’UNEF reste opposée à cette loi qui remet profondément en cause le service public d’enseignement supérieur.
Cette loi, qui se limite aux questions de pilotage universitaire, est présentée comme LA solution aux problèmes des universités, alors que l’enseignement supérieur souffre aujourd’hui d’un manque de moyens, et que les enjeux majeurs pour la démocratisation de la réussite ne pourront être abordés que par une réforme des premiers cycles universitaires et de l’aide sociale aux étudiants.
Si l’UNEF a obtenu le maintien de l’absence de sélection à l’entrée de l’université et l’impossibilité pour les établissements de moduler leurs droits de scolarité, cette loi comporte de nombreux recul mettant à mal le service public d’enseignement supérieur. L’UNEF demande au gouvernement de revenir sur ce texte en apportant de profondes modifications, notamment sur la composition des conseils, le statut des personnels et les compétences dévolues aux universités.

Par le rapport de force qu’elle a su instaurer, l’UNEF a réussi à défendre les droits des étudiants. Pourtant, cette loi porte la menace à moyen terme d’un désengagement financier de l’Etat. Il est donc plus que jamais nécessaire de défendre le service public en se battant pour que désengagement n’ait pas lieu.

Sur libération :

«La loi organise la concurrence entre les universités»

Aux côtés des étudiants, un autre groupe, présent dans le cortège, renforce la contestation : les professeurs d’universités. A l’appel du Snesup-FSU, premier syndicat d’enseignants-chercheurs du supérieur, ils demandent le retrait de la loi. «Elle organise de fait la concurrence entre les universités. Celles qui auront un statut international d’un côté, et le tout venant de l’autre, où les liens avec la recherche seront beaucoup plus faibles. Or l’université doit allier enseignement et recherche,» souligne Jean Malifaud, maître de conférence à Paris VII et membre du Snesup-FSU.

Il dénonce aussi le nouveau mode de recrutement des enseignants. «Dans la loi, il ne se fera plus par une commission de spécialistes de la matière issus de la communauté universitaire. Le président nommera lui-même, sans critères, une commission. C’est le fait du prince.»


A l'opposé L'UNI dont le slogan est la droite universitaire ( moins repésentée dans les instances universitaires) rétorque sur son site

Blocages des Lycées :

REFUSONS d’être pris en otage !

Depuis quelques semaines, une poignée d’activistes issus de l’extrême-gauche bloque les campus français les uns après les autres. Agressifs, ils ne respectent pas la grande majorité des étudiants qui souhaitent mener leurs études efficacement.Ainsi, les (...)

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L’UNI-Lycée condamne les blocages et l’instrumentalisation des lycéens à des fins politiques

Alors que les syndicats lycéens de gauche appellent les lycéens à se mobiliser contre la loi PECRESSE, l’UNI-Lycée dénonce les mensonges colportés par ces organisations afin de faire peur aux lycéens et souligne le progrès que constitue cette loi, en

La FIDL (pricipale fédération des élèves du lycée) rétorque dans un tract :

RETRAIT de la loi PECRESSE !
→ Cette loi laisse la place aux entreprises dans la direction des facs et leurs permets de pouvoir financer les universités.
A votre avis, une grande entreprise financera :
□ Une fac dans la creuse ?
□ L’université Paris VIII à Saint Denis ?
□ Une filière à la Sorbonne ?
□ Une fac quelconque d’art ?
Conséquence : Une répartition inégale des financements et donc la création d’inégalités entre les facs : des Facs Ghettos et des facs d’élites !
→ Cette loi oblige les futurs étudiants à se préinscrire à l’entrée de l’université sous prétexte d’une orientation active.
A votre avis, avec cette loi, en fonction de quoi allons-nous être inscrits à la Fac :
□ Premiers inscrits, premiers servis ?
□ Meilleurs lycées, donc meilleures Facs ?
Conséquence : Instauration de la sélection à l’entrée de l’université ! L’objectif est de pouvoir tous nous sélectionner et de nous orienter dans des filières que nous n’aurons pas choisis !
La FIDL appelle donc l’ensemble des lycéens à se mobiliser !

Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne
Le Syndic@t Lycéen


Sur Télos l'opinion d'O Galland qui montre les intérêts et les limites de la loi

Les étudiants sont-ils devenus fous ?


Le mouvement étudiant actuel a de quoi interloquer. L’université française est dans un état déplorable, nul ne l’ignore. Dans le classement de Shanghai, la première université française (Paris VI) est 39e, et dans les 100 premières universités mondiales, il n’y a, d’après ce classement, que quatre universités françaises (en comptant l’ENS Ulm). Tout classement peut, bien sûr, être contesté, mais ce résultat indique néanmoins que sur la scène mondiale l’enseignement supérieur à la française a peu de visibilité et peu de reconnaissance.

Plus grave peut-être, sur la scène intérieure, l’université française a de grandes peines à fonctionner de manière efficace. Le taux d’échec en premier cycle est très élevé, on le sait : près d’un jeune sur quatre qui s’engagent dans des études supérieures les abandonne sans avoir obtenu de diplôme (ce qui représente 90 000 jeunes). Ces sortants de l’université sans diplôme connaissent évidemment des taux de chômage très élevés. Mais c’est le cas aussi d’étudiants diplômés de certaines filières, notamment en lettres et sciences humaines. Trois ans après l’obtention du diplôme, le taux de chômage après un master dans ces filières est en moyenne de 15%.

Pour autant O Galland poursuit :
"On sent bien qu’il y a, surtout dans les universités de lettres et de sciences humaines, les plus mobilisées, une méfiance sourde à l’égard de ce projet.Cette méfiance n’est pas totalement irrationnelle. En effet, le projet d’autonomie porte en germe, dans sa philosophie même, l’idée de compétition (même si elle est régulée et encadrée) entre établissements. Il ouvre la voie aussi à terme, à une régulation plus volontariste des flux étudiants par les universités, même si l’idée de sélection a été prudemment écartée par le Ministre . Cette loi peut déboucher sur une rationalisation de l’offre (qui n’a malheureusement pas été entreprise à l’occasion de la mise en place du LMD par manque de courage politique) et une meilleure régulation de la demande. Sur le plan de l’intérêt collectif c’est certainement une bonne chose. N’est-il pas temps de réviser un système qui multiplie les symboles d’égalité formelle mais qui ne cesse de produire des inégalités réelles ?

il propose une conclusion :
Le nœud, inavoué, du conflit est bien là : l’attitude à l’égard de la compétition dans l’enseignement supérieur. N’est-il pas temps d’abandonner la fiction de son inexistence et le confort apparent, mais mortel dans une économie de la connaissance mondialisée, d’une université immobile sous protection étatique ?

Pour lire l'intégralité de l'article :

Les étudiants sont-ils devenus fous ?

Les inquiétudes que provoque la réforme sur l'autonomie des universités sont-elles fondées ?
Réponse d'O Galland : "Oui et non. Les menaces mises en avant ne sont pas les menaces réelles. L'inquiétude à l'égard de la "privatisation" est absurde. Par contre, ce qui est certain, et difficile à dire politiquement pour les initiateurs de la réforme, c'est qu'elle va introduire à terme plus de compétition entre les établissements et les formations. Je crois que le noeud, inavoué, du conflit est là. Les étudiants restent viscéralement attachés à une fiction égalitaire : la méritocratie, à laquelle ils adhèrent, doit être compensée par le libre accès aux filières universitaires, même si cette égalité formelle débouche sur une sélection par l'échec en premier cycle."
pour lire la suite :ici

En France, tous les bacheliers peuvent accéder librement à l'université. Conséquence : un étudiant sur trois change d'orientation à la fin de sa première année d'études, et près de un sur cinq quitte la fac sans diplôme. Pour réduire ce taux d'échec à l'université – un des plus élevé d'Europe –, a été mis en place, en novembre 2006, l'" orientation active ", processus d'information informatisé (les lycéens envoient leur dossier par Internet) destiné à éclairer leur choix en se basant sur leur parcours.
C'est une démarche de conseil, explique Didier Roux, responsable de l'orientation et de l'insertion professionnelle au ministère de l'éducation nationale. L'objectif est d'apporter aux bacheliers des informations précises sur les prérequis recommandés pour chaque filière, les possibilités de débouchés professionnels et les taux d'insertions dans les études envisagées. Il s'agit de dire au candidat dans quelle situation il risque de se retrouver dans la filière qu'il a choisi : réussite, échec ou changement d'orientation. "
Mais : "Même s'ils trouvent l'intention louable, les syndicats lycéens et étudiants sont circonspects. " Les lycéens ne sont pas préparés au fonctionnement de la fac, reconnaît Floréale Mangin, présidente de l'UNL (Union nationale lycéenne). Beaucoup réalisent que leur orientation ne correspond pas à leur profil ". Mais pour Gabriel Szeftel, élu de l'Unef au Conseil national de l'éducation supérieure et de la recherche, " il s'agit davantage de présélection que d'orientation. On a l'impression que les Universités cherchent à dissuader les bacheliers technologiques"




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