Rapport 2007 de la banque mondiale

le Rapport sur le développement dans le monde 2007 : «Développement et générations futures» - "Le fait qu'un nombre aussi important de jeunes vivent dans les pays en développement présente de grandes opportunités, mais aussi des risques".
Dans l'introduction du rapport la banque mondiale constate : Malgré cette perspective optimiste, le programme que la communauté internationale s’est fixé pour faire avancer la cause des ODM s’avère bien plus exigeant alors que la date butoir de 2015 n’est plus guère éloignée. En dépit des progrès accomplis, environ un milliard de personnes demeurent dans le dénuement total. En termes de développement humain, ces progrès sont moins évidents : toutes les régions sont mal engagées pour atteindre l’objectif de réduire la mortalité infantile ; un enfant sur trois souffrant d’insuffisance pondérale ou de retard de croissance dans les pays en développement, la nutrition demeure un défi important ; la moitié de la population des pays en développement n’a pas accès à de meilleurs services d’assainissement. Les progrès accomplis restent modestes alors qu’il faut intensifier les efforts de développement et l’aide aux pays qui en bénéficient. Près de sept ans après le Sommet du Millénaire et cinq ans après la Conférence de Monterrey, il n’existe pas un seul exemple de pays dans lequel on assiste à une augmentation nette du niveau de l’aide dans le cadre de l’appui à
un programme à moyen terme visant à réaliser les ODM. Quelques progrès ont certes été accomplis à Paris, à Bruxelles ou à Londres en réponse aux problèmes bien connus de conception et de fourniture de l’aide internationale, à savoir la prolifération des sources d’aide, l’insuffisance des efforts de coordination, l’absence de prévisibilité des ressources, le décalage par rapport aux stratégies nationales, etc. Toutefois, de la perspective des capitales de pays tels que l’Éthiopie, Madagascar et la Bolivie, ces progrès paraissent plutôt lents.

Le présent Rapport de suivi mondial met en lumière deux catégories de risques auxquels la communauté internationale doit accorder plus d’attention pour que les gainsde croissance plus forts enregistrés dans le monde se traduisent par des résultats durables pour le développement et puissent être répartis plus équitablement :
  1. Égalité des sexes. Le premier de ces deux risques relève de l’inégalité entre les sexes et des opportunités perdues de voir tout le monde contribuer à créer les avantages de la croissance économique et à en tirer parti. Le choix opéré de faire porter l’édition 2007 du présent rapport sur le troisième objectif de développement pour le Millénaire — promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes — est la preuve de la reconnaissance par la communauté internationale que beaucoup reste à faire pour soutenir l’égalité en faveur de la moitié de l’humanité qui se trouve dans une situation désavantageuse, face aux hommes, dans l’accès aux droits (égalité devant la loi), aux ressources (égalité des chances) et au droit de se faire entendre (égalité politique).
  2. États fragiles. Le second risque procède des défis particulièrement difficiles qui s’opposent au développement et des besoins plus grands auxquels sont confrontés les États fragiles — c’est-à-dire des pays dont la gouvernance, les institutions et les capacités sont particulièrement inadéquates — qui comptent 9 % de la population du monde en développement, mais plus de 25 % des personnes vivant dans la pauvreté extrême. Ces États posent un défi énorme : comment la communauté internationale pourra-t-elle fournir des ressources permettant d’assurer des prestations de services efficaces, aider au redressement après les conflits et soutenir les réformes ? En l’absence de solutions à ces entraves au développement, les États fragiles présentent des risques susceptibles de se propager au-delà des frontières et de se traduire par des troubles civiles, des problèmes de santé publique et des crises humanitaires.

Encadré 1 – Rapport de suivi mondial 2007 : cinq messages clés

  1. La croissance contribue à faire reculer la pauvreté, mais pas dans tous les pays ni de manière toujours durable. La poursuite de la croissance forte est à l’origine de beaucoup de progrès dans le recul de la pauvreté dans le monde. De nombreux pays ne bénéficient toutefois pas de cette situation, en particulier les États fragiles ; pour d’autres pays, les sources et la qualité de la croissance (l’exploitation insoutenable de ressources et l’accumulation de polluants) minent la préservation de l’environnement et les possibilités de croissance futures. C’est une question de bon sens que de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. La promotion de l’égalité des sexes contribue à l’édification d’une société équitable, fait augmenter la productivité économique et favorise le progrès vers la réalisation d’autres objectifs de développement. Des gains importants ont pu être obtenus, en particulier dans le domaine de l’éducation, bien que les progrès soient lents dans d’autres domaines. Il est donc absolument indispensable pour le programme de développement que soient prises en compte l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes dans la formulation de politiques et de programmes d’aide internationale.
  2. Les États fragiles sont à la traîne — les institutions de développement doivent absolument
    agir au plus vite et mettre à disposition des ressources humaines. Les plus grands écarts à
    combler pour atteindre les ODM se trouvent dans les États en proie à des conflits et dont les institutions et la gouvernance sont inadéquates — les États fragiles. Ils comptent 9 % de la population du monde en développement, plus de 25 % des personnes vivant dans le dénuement total, près du tiers des décès infantiles y surviennent et environ 30 % des enfants âgés de 12 ans n’achevant pas le cycle scolaire primaire y vivent. Pour les aider véritablement à sortir de cet état de fragilité, il importe d’améliorer le temps de réaction aux crises et aux opportunités, d’accroître la présence sur le terrain, d’intensifier la collaboration entre les organismes d’intervention et de s’inspirer des cas de succès de transitions vers l’édification d’États. La quantité devance la qualité — les enfants sont certes scolarisés mais n’acquièrent pas nécessairement des connaissances. Le rythme d’amélioration des taux d’achèvement de la scolarisation primaire a été rapide et encourageant dans de nombreux pays. Cependant, l’évaluation des pays laisse à penser que les aptitudes cognitives sont bien souvent à la traîne.
  3. En matière d’éducation et de santé, la quantité et la qualité doivent aller de pair. Un effort
    supplémentaire doit être déployé pour suivre les résultats (en particulier l’apprentissage scolaire). Ce qui constitue une plateforme essentielle au suivi permettant de déterminer à terme dans quelle mesure les politiques et les incitations favorisent une prestation de services plus efficaces.
  4. L’augmentation de l’aide en tenant compte de la « qualité » fait appel à une cohérence accrue entre les bailleurs de fonds, les pays en développement et les institutions internationales. Jusqu’ici, les engagements pris par les bailleurs de fonds d’augmenter l’aide n’ont pas été tenus alors que les flux d’aide réels baissent et que l’architecture complexe de l’aide - la prolifération de sources de financement, la fragmentation et l’affectation spéciale de financements - nuit à sa qualité et à son efficacité. Une augmentation de l’aide ayant en ligne de mire la réalisation des ODM passe nécessairement par des ressources en quantité plus grande etde meilleure qualité (bailleurs de fonds), des stratégies de développement judicieuses et bien enchaînées (partenaires de développement), un meilleur appui technique pour soutenir les stratégies (les institutions financières internationales) et une « architecture de l’aide » plus cohérente pour réduire les coûts liés à la fragmentation.

Pour lire la suite : http://siteresources.worldbank.org/INTGLOMONREP2007/Resources/3413191-1176390231604/overview-fr.pdf


Selon Le monde : "La Banque mondiale change d'ère. Son prochain Rapport mondial annuel sur le développement, qui doit être rendu public en septembre, encourage les gouvernements des pays pauvres à encadrer et à soutenir leurs paysanneries, prenant à contre-pied la doctrine néo-libérale "d'ajustement structurel" défendue par le bailleur de fonds international depuis une génération. Pour la première fois depuis 1982, ce rapport, qui oriente la stratégie de la Banque mondiale, se concentre sur l'agriculture. Délaissée par les politiques de lutte contre la pauvreté, l'aide au secteur agricole redevient un enjeu majeur.
La version provisoire du World development report 2008 dont Le Monde.fr a eu connaissance débute par un constat : "Il est frappant de voir que les trois quarts des pauvres des pays en développement sont des ruraux : 2,1 milliards d'individus vivent en dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour, soit un tiers de l'humanité (...). Bien que l'agriculture ne soit pas le seul instrument capable de les sortir de la pauvreté, c'est une source hautement efficace de croissance pour y parvenir." pour lire la suite : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3220,36-898659@51-894554,0.html


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