Devoir de spécialité terminales Weber

Bac blanc de janvier 2005



SUJET 1


Document 1 :
Le progrès scientifique est un fragment, le plus important il est vrai, de ce processus d'intellectualisation auquel nous sommes soumis depuis des millénaires et à l'égard duquel certaines personnes adoptent de nos jours une position étrangement négative. [...] L'intellectualisation et la rationalisation croissantes ne signifient nullement une connaissance générale croissante des conditions dans lesquelles nous vivons. Elles signifient bien plutôt que nous savons ou que nous croyons qu'à chaque instant nous pouvons, pourvu seulement que nous le voulions, nous prouver qu'il n'existe en principe aucune puissance mystérieuse et imprévisible qui interfère dans le cours de la vie ; bref que nous pouvons maîtriser toute chose par la prévision. Mais cela revient à désenchanter le monde. Il ne s'agit plus pour nous, comme pour le sauvage qui croit à l'existence de ces puissances, de faire appel à des moyens magiques en vue de maîtriser les esprits ou de les implorer mais de recourir à la technique et à la prévision.
Source : M Weber , le Savant et le Politique, Plon, 1959 (1919).

Document 2 :
Phosphore : Qui croit aux phénomènes paranormaux ? Ces croyances parallèles exercent-elles un attrait particulier sur les jeunes ?
Guy Michelat : D'une façon générale, plus on est jeune, plus on y croit. Ces croyances ne sont pas rares parmi ceux qui ont fait des études supérieures, notamment scientifiques. Au cours de nos enquêtes, nous avons constaté que plus les gens s'intéressaient à la science, plus ils croyaient au paranormal. Cela a le goût de la science, la couleur de la science, mais ce n'est pas de la science. Pour ces personnes, il n'existe pas de frontière entre science et parascience. De leur point de vue, la science ne va pas assez loin mais, un jour, elle donnera une explication des phénomènes paranormaux. En attendant, beaucoup se contentent d'y croire.
N'y a-t’il pas une part importante d'irrationnel dans toutes ces croyances parallèles ?
Leur point commun, c'est le mystère. Tout signifie quelque chose, comme s'il y avait une organisation cachée de notre monde. Et il y a des initiés, des personnes qui savent ce qui est caché. Cet univers fonctionne avec toute une mise en scène et un jeu sur le symbolisme, ce qui se révèle très tentant et très attirant pour les jeunes. Ils ont envie de faire partie d'une société d'initiés, d'être ceux qui peuvent comprendre le message caché des choses.
Existe-t-il un lien entre les croyances religieuses et les croyances parallèles ?
Les croyances au paranormal se développent surtout parmi ceux dont les croyances religieuses s'effritent. C'est beaucoup le cas chez les jeunes par rapport aux plus âgés. Les catholiques pratiquants et ceux qui se déclarent sans religion sont, eux, moins touchés. Cela
dit, on observe que plus on croit au paranormal, plus on croit à quelque chose après la mort. Sur ce terrain, croyances religieuses et parallèles se retrouvent. Les trois quarts des 18-24 ans, autant que leurs aînés, pensent qu'il existe une «après-mort». Beaucoup de jeunes disent : «II y a quelque chose mais je ne sais pas quoi.» Et, pour certains, cela va jusqu'à croire à la réincarnation. Leurs aînés évoquent plutôt «une vie nouvelle».
Source : G Michelat ( sociologue, spécialiste de l’étude des croyances parralèles) , in phosphore n°59.

Questions :
1) En quoi le développement de la science et de la technique est-il un signe de la rationalisation des activités sociales (doc 1) (8 points)
2) Expliquez la phrase soulignée (doc 1) ( 5 points)
3) le document 2 vérifie t’il la thèse développée par Weber sur la rationalisation ? ( doc 2) ( 7 points)

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